[Ex-libar : édition 26] Space opéra - Les textes

Affichage des résultats du sondage: Pour quel texte votez-vous ?
Texte N° 1 2 20,00%
Texte N° 2 2 20,00%
Texte N° 3 6 60,00%
Votants: 10. Vous ne pouvez pas participer à ce sondage.

Répondre
Partager Rechercher
Voici les textes participant à la 26e édition de Ex-Libar.

Il y a eu trois textes de retenus et un de refusé car ne remplissant pas la condition des 600 mots minimum.

Voici donc les trois textes, classés dans l'ordre alphabétique de la première lettre, hors titre.

Merci aux différents auteurs.

Votez, vous n'avez que 7 jours.

-------
Texte 1

Citation :

Aneshka ouvrit les yeux.
Quelques secondes furent nécessaires avant qu'elle puisse voir correctement. Elle ne pouvait pas bouger, cela prendrait encore plusieurs minutes avant qu'elle soit capable contrôler son corps.
L'intérieur de la navette Ysondre baignait dans une lumière étrange.
Un coup d'oeil vers le cocon de droite lui apprit que Fidel aussi était réveillé. Comme elle, il était pour le moment immobile. Leurs regards se croisèrent. Ce qu'elle pu y lire ne lui plût pas. Elle jeta un coup d'oeil à gauche et vit que le troisième cocon de cryosommeil était vide. Elle comprit alors que quelque chose d'anormal s'était produit.


Le système automatique de réveil cryogénique se déclenchait toujours en cas d'urgence constatée par l'ordinateur de bord et ce, dans un ordre bien précis : d'abord le médecin, puis le mécanicien subspatial et enfin le commandant de bord.. Aneshka était mécanicienne et n'allait pas tarder à rejoindre la salle des commandes d'Ysondre. Celle-ci venait d'achever une expédition dans le système stellaire Omega 7, elle s'était révélée plutôt infructueuse et la société XtraO2la à coup sûr, n'en serait pas satisfaite, depuis l'expansion des missions éclairs à but lucratif, les incidents économiques terrestres n'avaient cessé de se multiplier, une ruée vers l'or galactique ! Mais si auparavant on attachait de l'importance à mettre en place une équipe triée sur le volet et bien rôdée, ce n'était vraiment plus le cas, roulement et rentabilité étant devenus les maîtres mots, Aneshka n'avait travaillé qu'une fois auparavant avec Fidel et c'était la première avec Bernard, la seconde expédition de l'année ...


Un bruit de verrin mécanique la fit sortir de sa léthargie -un des nombreux effets du cryosommeil-, elle put lire sur l'horloge digitale du cocon qu'il restait encore 3 mois de voyage, il s'ouvrit latéralement. La vitalité musculaire recouvrée, elle sortit afin de rejoindre la salle des commandes, la silhouette de Bernard était penchée sur l'un des écrans livre de surveillance de la navette, il regarda à peine Aneshka quand elle entra, son front était soucieux, sa mâchoire crispée trahissait une forte tension, torse nu il avait une perfusion au bras gauche. Un sentiment étrange envahit Aneshka, d'abord rassuré de voir Bernard vivant, surtout depuis qu'ils avaient décidé que leur relation devait passer à un stade supérieur, mais troublée par la présence de cette perfusion. Elle allait lui demander le pourquoi de cette dernière, lorsqu'elle constata qu'il tenait dans sa main droite une arme de poing de type C, lethal sur 90 % des espèces vivantes de l'univers.


Il existait évidemment une procédure à suivre dans le cas où un équipier perdait le contrôle : instaurer un climat de confiance sans être brusque, être protecteur sans jamais dénigrer la personne. Elle aimait Bernard et espérait faire jouer ce levier.
- Mon chéri ?
Il ne répondit pas.
- Pourquoi cette perfusion ?
- L'ordinateur a repéré une anomalie, un empoisonnement, le cryosommeil est la principale cause de la détection tardive du processus.
Sa voix était calme et le discours cohérent, la situation était plus que critique.
- Pourquoi cette arme, dans ce cas ?
Il plissa les yeux, comme pour savoir si elle cherchait la vérité, il l'aimait mais c'est un médecin chercheur, le sang froid dont il était coutumier reprenait vite le dessus.
- D'après les derniers calculs et les informations de l'ordinateur, l'injection est post cryosommeil.
Cette révélation déclencha chez Aneshka une foule de question, elle essaya de reprendre le fil de cette conversation surréaliste.
- Tu la penses utile contre moi ?
Il détourna brièvement la tête de son écran et braqua son arme sur la droite d'Aneshka.
- Mes soupçons se portent principalement sur notre ami Fidel, que voici.

Elle se retourna si brusquement qu'elle poussa un cri de surprise en voyant Fidel sur le ponton avec eux, il était tranquille et calme en demandant :
- Point sur la situation Bernard ?
- Je ne vais pas mourir dans l'heure, si c'est ce que vous voulez savoir.
Toujours sans se départir il interrogea la mécanicienne :
- Aneshka des avaries moteurs ?
Fidel ne semblait pas percevoir la dangerosité de la situation.
- Mais il est question de bien d'autres choses ...
- Ne tirez pas des conclusions hâtives, suivons le protocole d'urgence, je vous rappelle que nous avons effectué une mission d'exploration, un parasite, un germe ou que sais-je encore peut très bien à être à l'origine de ses troubles.
- L'aseptisation de retour d'exploration s'est parfaitement déroulée.
Fidel toisa du regard Bernard pour cette remarque inutile mais daigna répliquer :
- Je n'en suis pas à ma première expédition, ni de surprises, jamais rien ne se passe comme prévu. Qu'avez-vous exactement ?
- Empoisonnement aux métaux sans doute.
- Nous avons ce genre de produit à bord ?
- Non, mais rien n'empêche d'en emmener sur soi.
- Bien arrêtons de tourner autour du pot, je ne vous ai pas empoisonné Bernard et je vais le prouver sur le champ. Achille ? Commandant Fidel pour requête vidéosurveillance, code 6.34.

Une voix désincarnée et masculine résonna dans les coursives métalliques et la salle :
- Identification vocale Commandant Fidel confirmée. Début de la vidéo surveillance et localisation ?
- Salle de cryosommeil première fermeture.
- Début de la séquence.
Sur l'un des plus grands écrans translucides apparue l'image de la salle avec ces cocons au centre, Bernard avait les paupières closes, Aneshka et Fidel s'affairaient aux derniers préparatifs et soudain l'image se troubla pour finir en pluie de neige. Tous trois se regardèrent avec une surprise non feinte.
- Qu'est-ce que cela veut dire ? Dit d'une voix rauque Aneshka.
Une ombre passa sur le visage de Fidel :
- Je n'en sais rien ... Achille effectue un diagnostic du système de surveillance.
- Au moins ne me suis-je pas empoisonné !

Après un bref moment de silence où personne ne souhaitait répondre à la boutade de Bernard, Achille rappela sa présence :
- Diagnostic vidéosurveillance achevé, 60 % du réseau est hors service, communication subspatiale impossible, une explosion électromagnétique survenue sur Belta 11 en est la cause. Celle-ci a soufflé de la poussière métallique microscopique qui a littéralement transpercée la navette Ysondre endommageant tous les systèmes et le cocon du docteur expliquant l'empoisonnement.
Une perle de sueur dégringola par à coups du visage couturé de Fidel :
- Achille, quelles sont nos chances de revenir sur terre ?
- Sur Ysondre 1 sur 14 579, dans la capsule de secours entre 1 et 4 sur 15 307. Pénétrer dans l'atmosphère terrestre reviendrait à désintégrer la navette en quelques secondes.
- Achille, la capsule de secours a été moins touchée ?
- Négatif commandant Fidel, les ressources seront d'autant plus élevées si elle est moins habitée.

Plus personne n'osait prendre la parole. Le calme et le froid de Fidel sidérait Aneshka, il était déjà marié et cela ne l'avait pourtant pas empêché de lui avouer sa flamme, elle l'avait éconduit en douceur mais avait bien senti qu'il n'avait pas apprécié, la situation allait vite dégénérée si une décision n'était pas prise rapidement, comment réagirait-il ? Il était crispé mais il avait le regard dur et était déterminé, sa décision semblait irrévocable.
- Aneshka et Bernard vous utiliserez la capsule de secours.

Il leur laissa un bref instant devant cette révélation surprenante et reprit avant qu'ils ne réagissent et l'interrompent.
- Je suis le commandant d'Ysondre vous devez donc m'obéir, qui plus est nos chances de survie sont nulles aux uns comme aux autres, autant que vous profitiez de ces derniers instants pour être ensemble, j'ai déjà vécu ma vie.
Sa voix était devenue de plus en plus chaude et grave au fur et à mesure, d'une bouleversante sincérité, comme jamais auparavant.
- Préparez-vous dès maintenant.

Aneshka et Bernard sortirent de la salle des commandes et rejoignirent leurs cabines respectives pour y effectuer leurs préparatifs. Une fois fini, ils se retrouvèrent tous devant la capsule de secours. Aneshka enlaça doucement Fidel et lui glissa un merci franc et sincère, celui-ci répondit par un simple sourire, Bernard fit une chaleureuse empoignade au commandant. Le couple entra dans la minuscule capsule et s'anarcha brièvement pour le départ.

Une fois la porte de la capsule verrouillée, un sourire carnassier illumina littéralement le visage de Fidel, il appuya sur un bouton rouge et la capsule se détacha lentement du vaisseau, celle-ci pouvait rester en communication avec Ysondre quelques minutes, Les yeux ardemment pointés sur l'intercom et la main fébrile d'excitation, Fidel ménageait son effet, enfin il déclara aux occupants de la capsule :
- Pour information nous sommes dans la zone Epsilone 37, maintes fois explorée mais totalement dépourvue d'intérêt depuis 15 ans, autant dire que personne ne passera par là. Oui, Aneshka, si tu n'es pas à moi, tu ne le seras pour personne. Ah et mon cher Bernard c'est bien moi qui t'ai empoisonné, je te devais au moins bien cela, remerciez Achille pour cette simulation hors pair et profitez bien du peu de temps qu'il vous reste, sur terre je déclarerai une désertion auprès de la société XtraO2la. J'espère que vous appréciez les efforts fournis à votre égard. Adieu … Achille, code 6.34, simulation terminée, programmation retour sur terre immédiat.
- Entendu commandant Fidel, retour sur terre programmé.


Le commandant regagna son cocon de cryosommeil et regarda l'horloge indiquant qu'il restait plus de 2 mois de voyage, il s'allongea satisfait de lui et s'endormit aussitôt.

Lorsqu'il rouvrit les paupières, l'horloge indiquait moins d'une journée, une lumière rouge avait envahit la salle de cryosommeil, bien différente de la simulation. Il rejoignit aussitôt la salle des commandes.

- Achille que se passe-t-il ?
- Analyse en cours commandant Fidel.
- Où sommes-nous Achille ?
- Dans le système solaire.
- Pouvons-nous regagner la terre sans encombre.
- Estimation impossible.
Sans attendre une réponse d'Achille il s'installa dans le fauteuil de pilotage, mais la ceinture ne répondait pas tout comme les commandes, après s'être débattu un certain temps tout en questionnant Achille, ce dernier lança :
- Diagnostic terminé.
La voix de Fidel était tendue :
- Le rapport Achille, le rapport !!
- Nous pénétrons dans l'atmosphère terrestre, commandant ...
Fidel gronda :
- LE RAPPORT !
- Une explosion électromagnétique survenue sur Belta 11…

Fidel avait écarquillé les yeux n'arrivant pas à y croire, il n'entendait plus Achille qui débitait machinalement son rapport, tout l'univers semblait brusquement basculer, la roue tournait en sa défaveur, c'était tout bonnement impossible, il essaya de rejoindre son cocon, son unique refuge, il pensa qu'il allait mourir et pour de vrai cette fois-ci, Aneshka était depuis longtemps oublié, sa femme et son fils lui infligeait un remord terrible pour son dernier retour.
- Pardon, souffla-t-il.
Soudain il fut littéralement expulsé du plancher de la navette, on entendait la voix d'Achille égrener un compte à rebours :
- 12, 11, 10, 9 ….

Fidel suffoquait, il pensait à sa famille, combien de temps déjà … 9 mois, peut être 10. Il faisait corps avec la navette spatiale Ysondre, happé par le métal froid de la salle des commandes, il compressait machinalement ses cuisses avec la paume de ses mains. Dans un dernier souffle il pensa aux champs de blé dans lesquels il aimait s'allonger. Sa dernière vision fut la terre en zoom accéléré.
Texte 2

Citation :

Aneshka ouvrit les yeux.
Quelques secondes furent nécessaires avant qu'elle puisse voir correctement.
Elle ne pouvait pas bouger, cela prendrait encore plusieurs minutes avant qu'elle soit capable de contrôler son corps.
L'intérieur de la navette Ysondre baignait dans une lumière étrange.
Un coup d’œil vers le cocon de droite lui apprit que Fidel aussi était réveillé. Comme elle, il était pour le moment immobile. Leurs regards se croisèrent. Ce qu'elle put y lire ne lui plût pas. Elle jeta un coup d’œil à gauche et vit que le troisième cocon de cryosommeil était vide. Elle comprit alors que quelque chose d'anormal c'était produit....


Lors de leur dernière chasse aux abords de Ganymède, ils avaient risqué gros. La carlingue d’Ysondre aurait été broyée sans la dextérité d’Achab. Deux harpons lasers et un leurre de quelques milliards de yen plus tard, ils s’étaient enfin dégagés de leurs proies, devenues prédatrices.
Aneshka se doutait que leur réveil soudain annonçait une nouvelle attaque.
La voix rocailleuse d’Achab lui parvint à travers la radio de la navette en grésillant.
« activation du programme d’urgence N2, on y retourne les gars»

Des tubes de cathéter se déroulèrent depuis la taille d’Aneshka jusqu’à ses bras, déchirant au passage les fils de soie protecteurs de son cocon. Elle serra les dents en recevant l’acticorps à l’état brut. Feux d’artifices inhérents à la force vitale injectée. Ses sens s’affinèrent avec violence. Le sol en coton se déchira sous ses pieds. Elle glissa dans un bruit de sussions vers la pièce de commandes.
Fidel bascula sur un siège passager quelques secondes plus tard.

Assis dans son fauteuil à propulsion, Achab s’affairait déjà au dessus du tableau de bord. Comme il était de garde, la drogue dopante s’activait dans ses veines depuis plus d’une heure.
Aneshka ne savait pas si l’angoisse qui la gagnait provenait du liquide, ou bien de ce qu’elle pouvait voir se former au rythme des pulsations de l’écran sonar.
-Il y en a plusieurs cette fois!

D’énormes formes vertes en pointillés, chacune d’au moins un kilomètre de long se rapprochaient dangereusement du centre de l’écran. Vers l’Ysondre. Tous sur la navette connaissaient les Molorcs pour les avoir vu engloutir des vaisseaux entiers. Malgré tout on pistait ces animaux titanesques pour leur peau aux vertus miraculeuses.
Près de Jupiter les chasseurs de l’Ysondre avaient vaillamment fait face à un nouveau né dont les cris avaient endommagé le réservoir d’oxygène de la navette. Avec résignation, ils avaient rebroussé chemin vers la Terre.

-Il reste la capsule de secours..
La voix faible et nasillarde de Fidel ricocha sur Aneshka et Achab, imperméables à toute idée de fuite. Eux n’avaient rien à perdre. Aneshka se concentrait sur l’hyper propulsion. Si elle pouvait l’enclencher en recyclant les liquides de cryogénisation, ils seraient en mesure de gagner de la vitesse, voire de distancer les bêtes.

-Il ne faut surtout pas leur donner le chemin de la Terre. C’est un des termes du contrat.
Achab était autrefois cariste pour une société d’assemblage de fusées. Il portait le même nom que le capitaine du Pequot dans « Moby Dick ». Une torsion ironique du destin avait voulu qu’il perde une jambe deux ans plus tôt, sous les roues d’un Fenwick. Depuis lors, on découvrait en lui l’acharnement et la rage de son homonyme. Chacun chasseur de monstres blancs dans un espace-temps différent.

-Ils arrivent !
Fidel n’eut que le temps de surprendre le regard fou d’Achab avant que ce dernier ne propulse son fauteuil vers le sas de sortie, leur dernier harpon en main.

-Papa !
Aneshka plaqua ses mains contre le hublot du vaisseau. La drogue la rendait fébrile. Une goutte de sueur glissa dans sa combinaison engluée, traversant son échine comme un serpent. Elle vit son père au dehors, petit corps flottant, malmené par l’apesanteur, dirigé faiblement grâce aux fusées du fauteuil. Au second plan, loin derrière, mais se rapprochant à une vitesse folle, des formes spectrales dont le mouvement ondulatoire aurait pu s’apparenter à un ras de marée. Les Molorcs. Aneshka frappa la vitre du hublot, désarmée face à la menace qui grandissait sous ses yeux. Elle ne sentit pas Fidel se glisser dans son dos, mais la lame qu’il enfonça brutalement entre ses omoplates lui arracha un cri.
-Je ne vais pas crever avec vous.
Sa voix était devenue étonnamment ferme. En tant qu’agent infiltré, il avait joué son rôle à la perfection. Aneshka gisait agonisante au milieu d’une corolle de sang, son père était dehors, galvanisépar la folie de l’espace.

Fidel avait peu de temps pour agir. Il avait pour mission de rapporter les trouvailles de l’Ysondre à son pays, L’Eumerique. Ils n’avaient fait aucune prise. On s’en fout. Je veux juste rentrer chez moi. En utilisant l’énergie des réserves d’oxygène en plus des gaz de la cryo, je pourrais carrément passer dans l’hyper-espace.

La navette se mis soudain à vibrer, comme secouée par une main d’enfant. Fidel agrippa vigoureusement un levier du tableau de bord. Je serais loin dans quelques minutes. Il devait tenir bon. Une énorme gueule fantomatique gagnait en consistance et en ampleur en s’approchant de l’Ysondre. La première vague de son cri dévastateur venait de traverser la navette. Le câble d’Achab était désormais coupé. Vieil homme perdu à jamais. Tous les boutons de commande clignotaient devant Fidel. Ce dernier se cala contre son dossier. Si la navette est déréglée, je vais m’écraser sur la Terre. Si je reste, je mourrai broyé. Il fit son choix en activant le transfert d’oxygène.
« Hyper-espace dans
3
2
1 »



Fidel suffoquait, il pensait à sa famille, combien de temps déjà ... 9 mois, peut être 10.
Il faisait corps avec la navette spatiale Ysondre, happé par le métal froid de la salle des commandes,
il compressait machinalement ses cuisses avec la paume de ses mains.
Dans un dernier souffle il pensa aux champs de blé dans lesquels il aimait s'allonger,
Sa dernière vision fut la terre en zoom accéléré.

Texte 3

Citation :

X0Y237.

Aneshka ouvrit les yeux.
Quelques secondes furent nécessaires avant qu'elle puisse voir correctement.
Elle ne pouvait pas bouger, cela prendrait encore plusieurs minutes avant qu'elle soit capable de contrôler son corps.
L'intérieur de la navette Ysondre baignait dans une lumière étrange.
Un coup d'œil vers le cocon de droite lui apprit que Fidel aussi était réveillé. Comme elle, il était pour le moment immobile. Leurs regards se croisèrent. Ce qu'elle put y lire ne lui plut pas. Elle jeta un coup d'œil à gauche et vit que le troisième cocon de cryosommeil était vide. Elle comprit alors que quelque chose d'anormal s'était produit...


Où était donc passé Alec ?

La sonde alimentaire avait déjà disparu. La respiration assistée s’était coupée et le masque ne tarda pas à se rétracter de lui-même, libérant enfin son visage. Elle sentait des picotements lui parcourir tout le corps, annonçant qu’elle reprenait peu à peu ses sens et sa motricité. Elle commença par remuer le bout des doigts, puis les poignets. Le fluide thermobionique avait rempli son rôle à merveille pour la sortir du coma cryogénique mais l’ankylose persisterait encore quelques heures.
« Effet secondaire prévisible » comme aimait à dire le Dr. Stanley Aneson, responsable de l’équipe médicale, lorsqu’il expliquait en détail à Aneshka les technologies médicales utilisées au cours de la mission. Le remarquable travail d’un réseau d’équipes techniques avait permis à la civile qu’elle était d’être prête en un temps record pour une mission de cette importance.

Mais à présent, tous ces gens qui avaient accompagné son évolution devaient être bien loin… Si tout s’était passé comme prévu, la navette avait quitté la planète Iselore, traversé sans encombres les systèmes Sartorius et Eléclyde pour rejoindre Equita, la planète-mère du système Chorius, tout cela en trois petits mois. Les habitants d’Equita souffraient de gros problèmes depuis sa récente colonisation simultanée par les peuples humains et les Végétalis. L’accord prévoyait une répartition habituelle des ressources : les humains récupèreraient les ressources minières et fossiles tandis que le peuple végétal se concentrerait sur l’occupation des espaces pour proliférer et les ressources en eau.

Cependant, une crise alimentaire frappa les colonies humaines qui ne parvenaient pas à adapter les espèces végétales au climat et aux sols de la planète. Plusieurs délégations humaines furent envoyées pour démêler l’origine exacte du problème. Au programme, dix expéditions indépendantes et réparties dans le temps et entre les planètes voisines étaient prévues. L’équipage de l’Ysondre était l’une de ces expéditions composée de trois membres : Fidel en tant qu’expert machiniste, chargé du bon déroulement des voyages aller et retour, Alec en tant que diplomate polyglotte pour obtenir sur place les autorisations nécessaires des Végétalis pour opérer les investigations et Aneshka en tant que chercheuse en géologie et en technologies bio-alimentaires, habilitée aux prélèvements et à l’analyse de la composition de l’atmosphère et des sols.

Aneshka tomba à genoux sous son propre poids quand le cocon la libéra complètement. Ses jambes vacillèrent dangereusement à chacune de ses tentatives pour se mettre debout. La présence de la gravité dans la navette ne pouvait signifier que deux choses : soit que la navette avait atterri toute seule, ce qui était peu probable, soit que le système de gravité s’était déclenché sans qu’on le lui demande.

Elle releva la tête et vit que Fidel était dans le même état qu’elle.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-elle d’une voix étouffée.
- Comment veux-tu que je le sache ? répondit-il de son ton bourru et impatient coutumier.
- Je ne sais pas, aux dernières nouvelles, il me semble que c’est toi le responsable technique de cette opération, reprit-elle d’un ton de reproche.
Premier échange et on commence déjà à s’engueuler, c’est plus fort que nous, pensa-t-elle.

Combien de temps ils avaient dormi presque côte à côte dans ces cocons, elle l’ignorait, mais une chose était sûre, ce laps de temps n’avait en rien émoussé le conflit permanent qu’ils entretenaient depuis leur première rencontre. Celle-ci fut brève et intense : Aneshka rencontra Fidel le premier jour où elle arriva sur la station d’entraînement. Il lui avait tout de suite bien fait comprendre qu’il ne misait pas un kopeck sur elle, qu’elle ne serait jamais prête à temps et que quoi qu’il advienne, pour lui, elle resterait une simple civile incapable, le tout saupoudré de blagues et de remarques sexistes assaisonnées à la sauce macho. Une bonne entrée en matière pour la convaincre d’aller jusqu’au bout coûte que coûte. Pourtant, elle n’avait pas compris le choix du commandant en charge de les mettre dans la même équipe, la bonne entente étant le ciment indispensable d’une coopération fructueuse et de la réussite d’une mission. Le sommeil cryogénique s’était imposé comme une condition sine qua non au déroulement de la mission, elle aurait opposé un refus catégorique si elle dû passer trois mois à cohabiter dans un espace clos de si petite taille avec un individu comme Fidel.

- Laisse-moi le temps de me remettre debout et d’aller consulter mes instruments de mesure, tu veux ? dit ce dernier en se maintenant avec précarité sur ses deux jambes.

Aneshka le suivit jusqu’à la salle de commande et jeta un coup d’œil à travers le hublot. Une lumière vive et saisissante l’éblouit, cette même lumière qui inondait l’intérieur de la navette et scintillait sur l’ensemble clair des meubles. Jamais elle n’avait vu une étoile d’aussi près. Ils étaient encore dans l’espace, manifestement en orbite autour d’une planète à base de carbone. De vastes étendues de liquide bleu et vert –était-ce de l’eau ?- morcelaient de rares surfaces de terres émergées. D’épaisses couches nuageuses très actives circulaient sur la surface de la planète et informaient sur la présence d’une atmosphère. Ce qui était sûr, c’est qu’elle ne ressemblait en rien à Equita.

Aneshka espérait de tout son cœur que l’atmosphère de cette planète offrait, si ce n’est un air respirable, au moins un climat raisonnable et une protection aux radiations. Fidel s’était assis devant une consoles aux multiples touches et pianotait avec frénésie en consultant les écrans holographiques qui projetaient de multiples tableaux et schémas auxquels Aneshka n’entendait strictement rien.

- Alors, qu’as-tu trouvé ? demanda-t-elle sur le ton de quelqu’un qui fait semblant de s’intéresser à ce qui se passait.
- J’ai découvert que les propulseurs magnétroniques ne répondent plus…
- Hmmm, hmmmm…
- Mais la bonne nouvelle, c’est que les panneaux photo-statiques sont opérationnels. Heureusement d’ailleurs, nous serions déjà morts sinon…
- Oh, dit-elle d’une vois qu’elle voulait enthousiaste.
- Par contre les cuves protéo-nautiques sont à sec…
- Et dans la Langue Commune, ça veut dire quoi tout ce charabia ?
- C’est pourtant simple : cela signifie que la système de propulsion ne marche plus, ce qui n’est pas bien grave étant donné qu’on n’a plus de carburant de toutes façons. Mais par chance on a échoué en plein cœur d’un système avec une étoile particulièrement active qui a maintenu tous les systèmes électriques indispensables à notre survie grâce aux panneaux solaires.
- Tu vois, quand tu fais un effort, je comprends ce que tu dis… Et où sommes-nous ?

Il appuya sur quelques touches et une représentation volumétrique de la galaxie apparut devant eux.
- En admettant qu’Iselore se trouve ici –il pointa un minuscule point sur le bord de la carte-, et Equita ici –il déplaça son index cinq centimètres vers la gauche-, nous sommes ici.
Il se leva et fit le tour de la carte pour se déplacer à plus d’un mètre de là pour désigner un point à l’autre bout de la galaxie. Aneshka ouvrit des yeux ronds.
- Comment est-ce possible ? S’il nous faut trois mois pour faire le trajet Iselore-Equita, cela veut dire qu’on a dû voyager pendant des années pour arriver jusqu’ici.
- Peu probable… Il n’y a pas assez de ressources dans le vaisseau pour faire fonctionner les moteurs plus de quatre ou cinq mois et d’ailleurs…
Il retourna sur son siège pour recommencer à chercher. Son regard se glaça quelques instants avant de reprendre son éclat normal.
- Cela fait huit mois que nous avons quitté Iselore.
- Comment a-t-on pu faire une distance pareille en si peu de temps dans ce cas ?
- Je l’ignore…
- Et tu as des infos sur la planète autour de laquelle on tourne ?

Elle sentait monter en elle une certaine frustration d’être ainsi dépendante de lui pour répondre à toutes ces questions et elle fut surprise, sinon reconnaissante, qu’il ne prenne pas la situation à son avantage pour se moquer d’elle. Il semblait intensément concentré sur ce qu’il faisait.

- Cette planète répond au doux nom de X0Y237, déclara-t-il d’une voix enjouée.
- Les scientifiques du passé seraient affligés par un tel manque de poésie. Imagine où l’on en serait si Equita s’appelait ZOB543210.
- C’est une planète inexplorée, elle se trouve bien au-delà des limites que l’on a franchi, reprit-il comme si cela excusait quoi que ce soit. Apparemment, son climat est chaud et humide, la température y varie selon des valeurs stables mais son atmosphère souffre d’une forte saturation en gaz toxiques à cause des pluies acides et rend son air irrespirable. Cela veut dire que l’on a une petite chance de s’y poser. Je vais lancer un signal de détresse, on ne sait jamais.
- Qui pourrait bien nous répondre ? Des extraterrestres avec des mains de poulpe peut-être ?
- Qui sait ? dit-il avec un sourire rigolard.

Elle ne savait pas si elle devait l’interpréter comme un signe d’amusement ou de moquerie.
- Tu restes à l’écoute pendant que je jette un œil aux capsules de secours. Avec un peu de chance…
Elle attendit calmement en posant son regard tour à tour sur les instruments de navigation, l’appareil de transmission, en redoutant ce qui pourrait répondre au bout de la ligne, si d’aventure quelqu’un répondait, et le vide intersidéral.
Après une vingtaine de minutes, un grésillement se fit entendre, de plus en plus intense et une voix masculine, manifestement humaine, s’éleva du combiné. Aneshka ne comprenait pas cette langue, même si certains mots ressemblaient étrangement à ceux de la Langue Commune.

- Heu, Fidel, il y a quelqu’un au bout du fil, je ne comprends pas ce qu’il dit.
- Appuie sur le bouton vert sur la droite, c’est le traducteur automatique, il trouvera peut-être quelque chose.
-D’accord…

Elle appuya sur le bouton et un petit écran commença à faire défiler à toute vitesse différents noms de langue.

Vespera… Anachronite… Angelien…

Fidel reparut enfin par le trou du plafond dans lequel il s’était glissé pour atteindre l’étage supérieur. Il avait les mains et la combinaison couvertes de traces noires et huileuses. Les langues continuaient de défiler.

Ezhelime… Sardorien… Esperanto ! CRIC !

L’appareil s’immobilisa sur ce petit bruit. Aneshka et Fidel se regardèrent avec une expression interloquée. La voix dans le combiné s’éleva à nouveau :
- Allô, ici la Terre, vous me recevez ? Nous avons reçu un signal, vous me recevez ?
- La Terre ? hurlèrent-ils en chœur.

Comment était-ce possible ? Comment une légende millénaire pouvait-elle ressurgir dans la réalité avec autant d’invraisemblance ? Le souvenir de la Terre se résumait à quelques pages écrites dans des livres de contes sous la forme d’une histoire selon laquelle les premiers hommes vivaient sur une planète très lointaine avant de la quitter dans un vaisseau spatial pour ne plus jamais y retourner. Aucune preuve de l’existence de cette planète n’avait subsisté, seulement son nom, quelques reliquats de culture et beaucoup d’hypothèses. Il y avait bien quelques scientifiques par-ci par-là qui recherchaient activement à retrouver la Terre mais avec peu de réussite. Que la Terre réapparaisse ainsi sous les yeux d’Aneshka et de Fidel et qui plus est, encore peuplée, cela défiait toute plausibilité.

Fidel fut le premier à reprendre ses esprits en même temps que son siège avant de répondre précipitamment :
- Nous vous recevons cinq sur cinq ! Ici la navette Ysondre, code d’identification 723-12-125. Nous demandons aide et assistance immédiate. Notre navette n’a plus de carburant, les capsules de secours sont endommagées et nos réserves d’oxygène sont au plus bas. Je répète : demande d’assistance urgente !
- La navette Ysondre ? Je ne l’ai sur aucun registre, quelle est votre destination de départ ?
- Nous arrivons de la planète Iselore du système Pabilis. Nous avons besoin d’aide, vous entendez ?
- Je ne… comprends pas… Nous ne connaissons pas de planète Iselore, de quoi parlez-vous ? C’est une mauvaise blague, c’est ça ?
- Est-ce que j’ai vraiment l’air de plaisanter ? rugit-il en postillonnant dans son micro. Notre situation est critique, nous n’avons plus que quelques heures d’oxygène devant nous, vous allez vous magner le fion pour trouver une solution, c’est moi qui vous le dit !
- Je… D’accord, je vais essayer de trouver une solution. Je vous recontacterai bientôt…

Et la voix se tut. A priori, l’opérateur ne comprenait pas plus qui ils étaient que eux ne comprenaient comment la Terre pouvait encore être habitée après tout ce temps. Fidel se calmait de son accès de colère et pivota sur son siège pour croiser le regard d’Aneshka, furibond.
- Tu ne m’as pas dit qu’il ne restait presque plus d’oxygène, dit-elle d’une voix glaciale en détachant chaque syllabe.
- Je ne voulais pas t’alarmer inutilement. Je pensais que…
- Tu pensais que quoi ? Que j’allais tomber dans les pommes et mourir d’asphyxie avant de me rendre compte qu’on commençait à manquer d’air ?
- Non, j’ai pensé que peut-être les capsules pourraient nous sortir de là. Mais les deux qui restent sont endommagées et il en manque une… Je soupçonne Alec de s’en être servi pour sa propre fuite. Le niveau d’oxygène commence déjà à baisser, je pense que c’est ça qui a enclenché notre réveil automatique de la cryogénisation.
- Donc c’est bien cela, nous allons mourir… Tu comptais me le dire quand ?
- Non, il nous reste une petite chance s’ils nous envoient des secours de la Terre.
- Arrête ton char, ils n’ont même pas compris qui on était… Et je ne compte pas sur un peuple sorti d’une légende pour nous sauver. Qui sait quel est leur niveau de technologie ?
- S’ils sont bien les descendants des premiers humains et si cette planète est le berceau de l’Humanité, alors ils possèdent assez de technologie pour aller dans l’espace, après tout, ils sont les fondateurs de notre civilisation. Et ils ont réussi à communiquer avec nous, c’est bon signe… Il reste peut-être une chance.

Une nouvelle transmission brouillée monta du traducteur.
- Ha mais lâchez-moi, bon sang ! Je vous dis que je vais très bien, laissez-moi leur parler, j’ai des choses importantes à leur dire…
- Alec, s’écrièrent-ils en même temps.
- Haaaa, salut les amis, content de vous entendre !
- Tu es sur… la Terre ? Enfin, c’est bien la Terre n’est-ce pas ?

Cette fois, c’était Aneshka qui avait pris la parole.
- Oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, il s’agit bien de la Terre et ce sont bien des Terriens d’origine. Ils parlent l’Esperanto, la première langue universelle avant la nôtre. Une aubaine que j’avais suivi un module de langues mortes pendant mes études. C’est incroyable, elle n’a presque pas changé et ressemble beaucoup à notre langue commune.
On reconnaissait bien là la fascination d’érudit que portait Alec pour les langues.
- Cette découverte est incroyable ! Il faut que je vous raconte tout ce que j’ai appris ces derniers jours.
- Du calme, Alec… Ca fait combien de temps que tu es sur Terre ? Et surtout comment tu as fait pour la rejoindre ?
- J’ai utilisé une des capsules, bien sûr. Je me suis réveillé il y a quelques jours mais je n’ai pas trouvé le moyen de désactiver votre cryogénisation. Moi et la technique… Alors j’ai pris une capsule il y a deux jours et j’ai atterri ici. Qu’est-ce que vous attendez pour prendre les deux autres capsules, qu’on puisse se parler de vive voix ? J’ai plein de choses à vous dire.
- Elles ne marchent plus, elles ont été endommagée par un gros bout de ferraille en orbite… dit Fidel d’une voix sèche.
- Un satellite très certainement… Ce sont des appareils qui permettent de transmettre tout un tas de signaux.

La voix d’Alec avait perdu tout son enthousiasme.
- C’est pour ça qu’on a demandé de l’aide au premier Terrien auquel on a pu parler.
- C’est donc de ça qu’ils parlaient… Ils en discutent entre eux apparemment. Je pense qu’ils vont pouvoir faire quelque chose.
- Bien… Est-ce que tu as des informations sur comment la Terre a pu subsister si longtemps sans qu’on n’en sache rien ? Je suis sûre que tu n’as pas pu résister à l’envie de leur poser plein de questions. reprit Aneshka pour changer le sujet de conversation.

Alec accueillit la question avec une euphorie proche de l'extase.
- Ho oui, c’est tout à fait incroyable. Ils m’ont raconté toute l’histoire telle que eux l’ont vécu. Le vaisseau à l’origine de notre civilisation aurait quitté la Terre il y a 3000 ans avec à son bord plusieurs centaines de personnes et des ressources pour voyager pendant des dizaines d’années. A l’heure actuelle, ça parait courant, mais pour l’époque, c’était une prouesse qu’ils ont mis un siècle à mettre en place. L’idée était de coloniser d’autres planètes habitables dans la galaxie et pour cela, ils ont cherché des planètes lointaines les plus à-même d’accueillir les humains. A long terme, ils comptaient créer des réseaux de transport à travers la galaxie à l’aide d’une technologie nouvelle. De ce que j’ai compris, il s’agissait de transporteur de particules à très haute vitesse se rapprochant de la téléportation. Pour cela, il fallait évidemment construire des « téléporteurs » dans les endroits d’arrivée ce qui rendait le voyage aller inévitable. Seulement peu après le départ du vaisseau, une guerre mondiale éclata et le projet de construction ne fut jamais fini. Ils perdirent le contact avec le vaisseau, ce qui explique que le lien entre notre civilisation et la Terre se soit rompu. Le résultat de la guerre fut désastreux : l’atmosphère a été hautement modifiée et l’air n’y est plus respirable. Beaucoup d’humains ont péri et seuls quelques survivants ont résisté à cette guerre bactériologique. De fait, les Terriens ont été fortement ralentis dans leur progression technologique et démographique. Ils ne se sont relancés dans la conquête spatiale que très récemment avec des projets de petite envergure.
- Et comment ça se fait qu’on soit arrivé jusqu’ici ?
- Ils ont une hypothèse : les Terriens ont repris la construction du portail de téléportation il y a quelques décennies et l’ont achevée. Ils espéraient ainsi que de leur côté, les humains partis depuis des millénaires avaient fait pareil et pourraient revenir vers la Terre. Et c’est apparemment ce qui se serait passé avec notre navette. Elle se serait approchée sans le savoir d'un portail construit par notre civilisation et aurait été téléportée ici… Je sais, ça parait fantaisiste et incroyable, mais ce n’est pas totalement absurde. En tout cas, c'est l'hypothèse la plus plausible.

Aneshka et Fidel s’observèrent dans un silence dubitatif.
- Heu, vous êtes encore là ?
-Oui, bien sûr, où veux-tu qu’on soit ? répliqua Fidel, de mauvaise humeur.
- Ha tiens, ils viennent de délibérer. Apparemment, il y a du nouveau pour votre sauvetage. Bonne nouvelle : ils vont pouvoir vous envoyer des secours d’ici trois jours.
- Trois jours ? Quelle bande de limaçons ! On ne tiendra pas plus de quatre heures avec l’oxygène qu’il nous reste ! Qu’est ce qui leur prend tout ce temps ? Il ne faut pas plus de cinq minutes pour faire décoller un vaisseau.
- Fidel… Ils n’ont pas notre niveau technologique, je le crains. Chez eux, les voyages spatiaux sont très rares et difficiles à mettre en œuvre.
- Alors, c’est fini pour nous… soupira Aneshka.
Fidel tapa du poing sur sa table de commande et se leva avec colère.
- Merci pour tout Alec… dit-elle d’une voix douce. Remercie les Terriens aussi, ils ont fait tout ce qu’ils ont pu. Au revoir.

Et sur ce simple adieu, elle coupa la communication sur un Alec qui lui hurlait de ne surtout pas raccrocher.

Ainsi, c’était donc ça ce qu’on ressentait quand on savait que l’on allait mourir. Aneshka sentait son cœur battre calmement, elle se sentait anesthésiée sous le poids d’une réalité qu’elle venait tout juste d’accepter, comme une évidence. Le temps n’était plus à la peur, ni à la colère. Juste quelques heures avant de s’endormir pour de bon. Une placide acceptation, un dernier moment de recueillement sur ce que l’on a vécu et pas vécu.

- Je suis désolé, tu sais.
Fidel parla en regardant le sol, le regard calme, résigné. Lui aussi semblait avoir fait du chemin sur l’acceptation de ce qu’il venait d’apprendre.
- Désolé pour quoi ?
- D’avoir été odieux avec toi pendant tous ces mois, de t’avoir souvent manqué de respect.
- N’y pense plus.
- J’y pense justement, s’il reste une dernière chose que je peux réparer avant de partir, je veux prendre cette chance.
- Ne regrette pas d’avoir été qui tu as été, pas maintenant en tout cas.
- Justement, je ne suis pas que cet homme-là. J’espère avoir une meilleure estime de moi que cet individu que j’étais parfois. Je me persuadais que je faisais ça pour de bonnes raisons, pour stimuler les nouvelles recrues, les faire sortir de leurs gonds, leur faire comprendre que ça en valait la peine. Mais tu ne méritais pas ça.
- Tu te trompes… Ca a marché, ça m’a stimulée, j’avais envie de réussir rien que pour t’emmerder même si je savais que ça ne changerait rien sur ton opinion sur moi…
- Et tu te trompes aussi… Tu m’as beaucoup impressionné, mais j’aurais préféré mourir que de l’admettre. Alors maintenant que ça va arriver, je l’admets.

Ils échangèrent un léger sourire. Fidel sortit son portefeuille.
- Ce n’est pas une photo de ma femme, t’inquiètes pas. Peut-être mon seul regret d’ailleurs, de ne pas avoir eu d’enfants. Quoique si c’est pour avoir laissé des jeunes orphelins derrière moi, c’est peut-être mieux comme ça. C’est une photo de mon petit frère. Je pense à chaque fois à lui quand je frôle la mort… Il semble que cette fois-ci soit la dernière.

Aneshka prit la photo qu’elle regarda en souriant.
- Il est joli garçon… comme son frère. Il a quel âge ?
Fidel rougit imperceptiblement au compliment.
- Dix-neuf ans.
Il y eut un court silence.
- C’est quand même ironique quand on y pense. reprit-elle.
- Quoi donc ?
- De mourir là où tout a commencé. De s’éteindre au moment même où l’on retrouve le berceau de l’Humanité…
- Oui.

Il affichait une mine contrariée puis se ressaisit.
- Ca me fait penser à tous ces films où le héros et l’héroïne savent qu’ils vont mourir, poursuivit-elle. Quand on les voit, on se dit toujours « Et moi, qu’est-ce que je ferais s’il ne me restait que deux heures à vivre ? ». Je suis sûr que 80% des gens répondraient qu’ils voudraient faire l’amour une dernière fois…

Ils éclatèrent tous les deux d’un rire gêné.
- Ca ne risque pas de nous arriver à nous deux. reprit-il sur le ton de la conversation.
- Vraiment ? Qu’est-ce qui te rend si catégorique ?
- Allons, il y a eu tellement de mots plus hauts que l’autre entre nous.
Elle s’était rapprochée calmement vers lui, les bras le long du corps.
- Il n’y a jamais eu ce genre de sentiment entre nous, n’est-ce pas ?

Elle s’était arrêtée juste en face de lui. Il releva les yeux pour la première fois vers elle et vit dans son regard briller une étincelle qu’il n’avait jamais vue auparavant. Un mélange de vulnérabilité et de force. La fragilité du papillon qui vient de briser son armure. La pudeur du comédien qui vient de faire tomber le masque. L’ardeur d’une amante qui veut se sentir vivante une toute dernière fois.

Elle glissa ses mains autour de son cou tandis qu’il lui saisissait la taille, faisant glisser ses mains sur le galbe de ses hanches tandis que leurs lèvres s’unissaient pour la toute première fois. Le temps leur était compté mais ils prendraient leur temps pour voler ces quelques instants d’éternité au spectre de la mort. Ils restèrent longtemps dans les bras l’un de l’autre après cet instant de bonheur fugace et éternel. Mais il fallait jouer un dernier tour au destin et au machiniste d’abattre sa dernière carte.

- J’ai un aveu à te faire Aneshka.
Elle tourna vers lui des yeux intrigués.
- Tu vas vivre, Aneshka… dit-il d’une voix trop intense pour mentir.
- De quoi parles-tu ? C’est insensé.
- Si j’avais que ça te conduirait dans mes bras, je n’aurais pas menti, ce n’était pas calculé, sache-le.
- Menti ? En quoi as-tu menti ?
- L’une des capsules fonctionne encore… lâcha-t-il dans un souffle. J’ai réussi à la réparer tout à l’heure.

Les yeux d’Aneshka s’ouvrirent un peu plus, comme si c’était encore possible.
- Tu dois me haïr… Je comprends parfaitement.

Il aurait pu partir, il aurait pu fuir sans rien dire et la laisser seule. Au lieu de ça, il était resté, il avait planifié depuis longtemps son sacrifice pour qu’elle puisse vivre… Elle ne pouvait pas accepter.
- Je ne te hais pas, bien au contraire mais… Non, je ne peux pas. C’est toi qui l’as réparée, c’est toi qui doit la prendre.
- Aneshka, j’ai pris ma décision. Et elle est plus ferme à chaque instant qui passe. Tu n’es pas une militaire, tu es une brillante scientifique, tu ne mérites pas de souffrir d’une erreur technique. Les militaires sont là pour protéger les civils, ils se sacrifient pour eux, c’est leur rôle, leur priorité. Je veux que tu prennes cette capsule.
- On pourrait peut-être… Je ne sais pas, monter tous les deux dedans ? Trouver une autre solution ? dit-elle dans un soupir désespéré.
- Ces capsules sont faites pour une seule personne et le temps n’est plus à la réflexion. Il faut agir à présent.

Il l’avait entraînée par le bras et elle n’avait pas opposé de résistance. Comment revenir après ça ? Comment revenir de la mort ? Elle avait accepté son destin, fait sienne cette idée-là, comment revenir parmi les vivants après avoir été si sûre de périr ? Ils étaient à présent en haut de l’échelle devant la capsule.
- Pourquoi ? dit-elle d’une voix éteinte.
Il se retourna.
- Pourquoi ne pas m’avoir dit tout de suite que la capsule marchait ? Pourquoi avoir attendu ? reprit-elle sur un ton dénué de reproche.
- Je… J’avais peur que tu partes… Je n'aurais pas pu te retenir... C’était un désir égoïste… J’avais peur que tu partes immédiatement et que je me retrouve seul pendant ces dernières heures à vivre. Je ne l’aurais pas supporté. J’ai voulu repousser au maximum ton départ. Et je voulais aussi que tu voies l’homme que je suis vraiment. Que tu gardes un bon souvenir de moi après ma mort. Mais j’ai été stupide, j’ai trahi ta confiance, tu dois me haïr pour t’avoir fait ça…

Elle s’approcha pour l’embrasser une nouvelle fois, tendrement, la dernière fois peut-être… Sûrement.
- Je garderai jusqu’à ma mort le souvenir de ces instants partagés avec l’homme qui a sacrifié sa vie pour sauver la mienne. La seule personne que je risque de haïr sera moi-même pour avoir eu la faiblesse de ne pas mourir avec toi.
- D’avance, pardonne-toi… Pardonne-toi ! Il n’y a aucune faiblesse à vouloir vivre.

Ils échangèrent encore un long regard intense, dans un adieu silencieux. Elle monta dans la capsule, les yeux remplis de larmes. Sans la quitter des yeux, Fidel esquissa un sourire tandis que le couvercle transparent se refermait. C’était à elle d’actionner l’éjection, à elle de trouver la force de les séparer, il s’en voulait d’avoir mis entre ses mains la tâche la plus difficile. Après un instant éternel, elle disparut, projetée à toute vitesse dans l’atmosphère pour atterrir, saine et sauve. Une larme s’effondra sur sa joue en même temps qu’il s’effondrait sur le sol. L’oxygène commençait à manquer depuis plusieurs minutes mais il avait trouvé la force de rester debout jusqu’à ce qu’elle parte.

Il avait planifié sa mort depuis plusieurs heures déjà et il refusait de mourir dans une asphyxie pénible et douloureuse. Il rejoignit sans hésiter son cockpit, ses doigts pianotaient la ligne de commande qu’il pensait ne jamais avoir à utiliser : l’auto-destruction de l’appareil. Une mort douce, sans souffrance, instantanée. Une mort digne en compagnie de la navette qui l'avait servi comme une fidèle amie. Il actionna le bouton de validation. La navette commença sa manœuvre de descente dans l’atmosphère terrestre.


Fidel suffoquait, il pensait à sa famille, combien de temps déjà ... 9 mois, peut être 10.
Il faisait corps avec la navette spatiale Ysondre, happé par le métal froid de la salle des commandes,
il compressait machinalement ses cuisses avec la paume de ses mains.
Dans un dernier souffle il pensa aux champs de blé dans lesquels il aimait s'allonger,
Sa dernière vision fut la Terre en zoom accéléré.

-------
Rappel des Editions précédentes :

[Ex Libar 1] Thème : alpha et omega, textes et résultats
[Ex Libar 2] Thème : Arrêt sur image !, textes et résultats
[Ex Libar 3] Thème : les 7 péchés capitaux, textes et résultats
[Ex Libar 4] Thème : les Contes de fées, textes et résultats
[Ex Libar 5] Thème : Le crime presque parfait, textes et résultats
[Ex Libar 6] Thème : Miroir, textes et résultats
[Ex Libar 7] Thème : La Perte, textes et résultats
[Ex Libar 8] Thème : La galerie de portraits, textes et résultats
[Ex Libar 9] Thème : l’amour impossible, textes et résultats
[Ex Libar 10] Thème : Première fois, textes et résultats
[Ex Libar 11] Thème : L'Autorité, textes et résultats
[Ex Libar 12] Thème : combat entre Le Bien Et Le Bien, textes et résultats
[Ex Libar 13] Thème : Un bon verre de vin, textes et résultats
[Ex Libar 14] Thème : Drôle de Monologue, textes et résultats
[Ex Libar 15]Thème : Super-Héros contre Super-Vilains, textes et résultats
[Ex Libar 16] Thème : La disparition, textes et résultats
[Ex Libar 17]Thème : Le tueur de Bartown, textes et résultats
[Ex Libar 18]Thème : Un personnage récalcitrant, textes et résultats.
[Ex Libar 19] Thème: Les cercles, les textes, les résultats.
[Ex Libar 20] Thème : Huis clos dans un transport, les textes, les résultats.
[Ex Libar 21] Thème : L'offrande musicale, Texte et résultat.
[Ex Libar 22] Thème : Les jeux d'argent, les textes, les résultats.
[Ex Libar 23] les textes, les résultats.
[Ex Libar 24] Thème : "Et si on se faisait un petit concert… ? Hein, après tout… pourquoi pas", les textes, les résultats.
[Ex Libar 25] Thème : La Transition, les textes, les résultats.
[Ex Libar 26] Thème : Space opéra, les textes, les résultats.

Editions spéciales :

[sEx Nibar 1] Thème : pizza sex entre Joliens et Joliennes !, textes et résultats
[sEx Nibar 2] Thème : pizza sex entre Joliens et Joliennes !, textes et résultats
Plop les gens,

le 4ème texte n'est même pas présent en hors-concours car il m'a semblé que c'était une blague.

Si tel n'est pas le cas que l'auteur le présente sur ce fil, hors concours donc.
Parce que 500 mots ça l'aurait quand même fait mais deux lignes non.

Sinon, merci beaucoup aux auteurs qui ont joué le jeu. Bonne chance à vous pour le vote.

(Je donnerais mes impressions plus tard, je suis déjà à la bourre )




Merci à TheYoMan pour le sondage.
Merci aux auteurs.
C'est pas évident de se lancer dans l'écriture d'un texte encadré par l'écriture de tiers, et bravo à vous 3, en tant que fan de space opéra depuis très jeune j'ai savouré les 3 textes.
Je me réserve une relecture accompagné d'un thé bien corsé pour mon vote.
Citation :
Publié par No Leaf Clover
Plop les gens,

le 4ème texte n'est même pas présent en hors-concours car il m'a semblé que c'était une blague.

Si tel n'est pas le cas que l'auteur le présente sur ce fil, hors concours donc.
Parce que 500 mots ça l'aurait quand même fait mais deux lignes non.

Sinon, merci beaucoup aux auteurs qui ont joué le jeu. Bonne chance à vous pour le vote.

(Je donnerais mes impressions plus tard, je suis déjà à la bourre )




Merci à TheYoMan pour le sondage.

ce texte là?


Début : Aneshka ouvrit les yeux.
Quelques secondes furent nécessaires avant qu'elle puisse voir correctement.
Elle ne pouvait pas bouger, cela prendrait encore plusieurs minutes avant qu'elle soit capable de contrôler son corps.
L'intérieur de la navette Ysondre baignait dans une lumière étrange.
Un coup d'oeil vers le cocon de droite lui apprit que Fidel aussi était réveillé. Comme elle, il était pour le moment immobile. Leurs regards se croisèrent. Ce qu'elle pu y lire ne lui plût pas. Elle jeta un coup d'oeil à gauche et vit que le troisième cocon de cryosommeil était vide. Elle comprit alors que quelque chose d'anormal c'était produit....BAM!

Aneshka se recogna la tete contre le fuselage! et elle retomba inconsciente. Incapable de comprendre ce qui l'avait cogné. Elle tomba comme une croute sur Fidel.
Cela le fit sursauter instantanement car Aneshka l'etouffait et il etait attaché dans le module de survie. Impossible de se detacher! Il allait mourrir...

Fidel suffocait, il pensait à sa famille, combien de temps deja ... 9 mois, peut être 10.
Il faisait corps avec la navette spatiale Ysondre, happé par le métal froid de la salle des commandes,
il compressait machinalement ses cuisses avec la paume de ses mains.
Dans un dernier souffle il pensa aux champs de blé dans lesquels il aimait s'allonger,
Sa dernière vision fut la terre en zoom accéléré.
Citation :
Publié par Amon Ré
ce texte là?
Exactement, celui-là.

Et je dirais même que c'est dommage, j'aurais bien aimé un texte loufoque, burlesque, dans la lignée de la folle histoire de l'espace par exemple, ou autre. Nous n'avons pas refusé ce texte à cause de la qualité du contenu mais simplement à cause de la quantité de contenu.

-----------------


Il n'a pas été évident de vous départager. Plusieurs raisons à cela.

Tout d'abord vous avez tous les trois le même début et la même fin.... c'est d'un original !!!
(voilà, ça c'est fait)

Plus sérieusement vous avez tous plus ou moins joué sur les mêmes ressorts. Du coup je me demande si c'était à prévoir avec un même début et une même fin. Ceci dit je n'en suis pas sûr.
Je récapitule.
  1. Tous trois vous voyez la navette embarquée dans une mission aux enjeux supérieurs, économiques, alimentaires, commerciaux...
  2. Tous trois vous avez mis de l'amour dans votre texte. Pour l'un c'est l'amour d'un couple, pour l'autre l'amour d'un père et d'une fille et pour le troisième c'est l'amour à la Jean-Claude Dusse.
  3. Tous trois vous avez mis de la fourberie dans l'histoire. Fidel qui poignarde Aneshka dans le dos.... Fidel qui balance Bernard et Aneshka dans le vide là où personne ne passe jamais.... Fidel qui fait semblant d'être Jean-Claude Dusse pour sauter Aneshka... ( parce que bon, j'ai vu clair dans le récit hein !! ) Fourberies je vous dis.
  4. Tous trois vous avez parsemé avec brio quelques fautes d'orthographe et de grammaire dans votre texte pour que D. Lynch et moi-même ne soyons pas gênés....

Heureusement vous avez quand même vos petites particularités.

Pour le premier texte j'ai beaucoup aimé le pied de nez de l'incident électromagnétique qu'il «manipule» d'abord et qu'il subit ensuite. Par contre j'ai beaucoup moins aimé l'intervention de Meg Ryan «...derniers instants pour être ensemble...», «...bouleversante sincérité...»

Pour le second texte j'ai apprécié le clin d'oeil à Moby Dick, car le parallèle entre bateau et navette et baleine et Molorcs est habile. Par contre je n'ai pas aimé du tout du tout le Achab cariste amputé par son fenwick.

Pour le troisième texte j'ai apprécié l'idée du retour involontaire vers la Terre. Un peu moins aimé le capitaine bourru et injuste décrit au début qui subitement devient gentil, attentionné.... J'aurais préféré qu'il soit un salaud jusqu'au bout.

Tout ça pour dire que j'ai trouvé vos trois textes assez similaires, homogènes dans les idées développées mais aussi dans leurs qualités et défauts. Et ça n'a pas été facile de choisir.

Au final mon vote va au n°3 car il me paraît plus développé, plus abouti.


Encore une fois merci et félicitations aux trois auteurs.
Texte 1 : Le retournement de situation du personnage Fidel semble peu probable et je ne crois pas à ses remords. Le troisième membre de l'équipage est bien faible par rapport aux autres.

Texte 2 : Ce qui me plaît le plus comme No Leaf, c'est le parallèle terrestre et la quête de la baleine, toutefois je trouve que c'est un aspect trop rapidement esquissé, on reste sur sa faim.

Texte 3 : Une intrigue moins prenante et longue mais où les personnages sont le plus en cohérence par rapport au thème fourni. Il a finalement mon vote.

L'aspect commun des trois essais étant que Fidel n'est jamais bon dans sa totalité, alors que la fin laisse supposer le contraire.
Citation :
Publié par Madj
Hey moi le mien il aurait pu être hors concours.
Mais il l'est. Tu l'as présenté sur le fil du thème, tu l'as donc présenté hors concours.
D'ailleurs, te l'ai-je dit ?, j'ai aimé.


Citation :
Publié par Madj
Pour la peine je ne voterai pas.
Tu fais comme tu le sens.
Texte 1

Un texte qui se lit bien. Bon, le coup de la simulation est un peu facile et on le voit venir de tellement loin que c'est un peu ennuyeux. Mais c'est un texte agréable à lire !


Texte 2

Bon... Un style qui convient à l'action, saccadé, avec de courtes phrases. J'ai du mal à accrocher, quand même, au cariste et à son Fenwick, dans un lointain futur, et au harponnage à la main... Si ce texte est sérieux, cela le fout en l'air, si c'est une parodie, il n'est pas drôle. Bref, je n'apprécie que moyennement, mais je suis sensible à l'idée, qui a une certaine force poétique : chasser de grandes créatures dans l'espace.


Texte 3

Bon... Sans conteste le texte qui a le plus de profondeur, avec de vrais personnages. Mais voilà, le style ne m'accroche pas du tout. En particulier les paragraphes d'exposition (là où on explique), qui brisent le rythme et qui me font décrocher du texte. Dommage, j'aurais pu voter pour ce texte.


Mon vote va au 1 !
Citation :
Publié par Nsileal/Mosimus
Hop, hop ! Pas si vite ! En tant que co-organisateur on se doit de laisser un commentaire pour chacun des textes et expliciter son vote.

On ne me l'a fait pas à moi.
Bah le bordel, et j suis pas du genre à prendre des pincettes, c'est que j'ai bien aimé les 3 textes.
J'aurai appréçié un peu + de psychologie dans les personnages, les 3 textes effleurent légèrement des non dit, j'ai trouvé cet aspect pas assez développé.
Le 3 me parle un peu + que les autres, sans doute parce qu'il colle parfaitement au début et à la fin.
Le 1 me parle + niveau style, le 2 pour sa spontanéité à la B.E Ellis.
Bon j vais faire ma vierge effarouchée, c'iti tri dur de choAsIr.
Citation :
Publié par Soir
10 votes . Je sais que l'on est en été, mais bon, Ex-libar se porte mal, je trouve.
Oui, ça fait pas beaucoup.

Citation :
Publié par Soir
Enfin, cela va peut encore doubler, à cette heure...
Même encore maintenant. Il reste à peu près une heure.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés