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Retour à Trandling - 4ème partie

Par Dodgee MIP le 18/5/2002 à 20:36:00 (#1486546)

- Index -

La bibliothèque de l'Académie de Magie de Windhowl est une grande pièce confortable en forme de coude, aux couleurs chaudes et accueillantes.

Les murs sont recouverts de solides étagères où s'empilent de nombreux parchemins, fascicules et livres, traitant non seulement de magie mais également de sujets aussi divers que l'histoire du royaume, les légendes de l'arrière pays, ou la faune et la flore des îles du Septentrion. Rangées par thèmes et types tels que Potions et Décoctions, Transmutation et Magie des Eléments, la majorité des oeuvres est facilement accessible aux étudiants de l'académie et aux voyageurs. Une seconde bibliothèque existe mais son usage est restreint à quelques chercheurs et mages expérimentés. Elle contient entre autre une grande partie des recherches de l'archimage Zhakar sur les kraanians, dont le territoire jouxte celui du duché, et les travaux sur la translocation et la téléportation du thaumaturge Liurn Clar.
Les longues soirées d'hiver, un feu crépite dans la grande cheminée décorée de faïence brune et surmontée d'un globe animé représentant Althéa. Dans la partie la plus longue de la salle se trouve une grande table en chêne, vernis tant de fois que sa surface reflète comme un miroir les chandeliers posés dessus, et de gros fauteuils de velours vert sont installés ça et là pour le confort des lecteurs. C'est dans cette salle que se tient une fois par mois une soirée de débats organisée par les étudiants de l'académie, au cours de laquelle ils s'affrontent en joutes orales accompagnées de démonstrations et d'effets magiques, et nombreux sont les érudits qui viennent de loin pour participer, donner leur avis ou simplement écouter les théories échangées.
"- Le mage Liurn Clar vous rejoindra dans une dizaine de minutes."
"- Merci messire." Galadorn s'incline devant l'apprenti vêtu d'une longue robe noire. Ce dernier prend quelques livres et, sa tache accomplie, quitte la salle en refermant sans bruit la porte derrière lui.
Le jeune serveur se souvient des longues heures passées dans cette pièce, seul ou avec la prêtresse Diona, à déchiffrer péniblement les caractères sous les enluminures et les images colorées.
Chaque phrase terminée était une petit pas en avant, chaque page tournée une victoire, et sa récompense en était le regard clair de Diona, un hochement de tête encourageant, un sourire chaleureux. C'était des batailles où nul sang ne coulait, où nulle larme n'était versée et pourtant, elles étaient importantes pour lui, pour le garçon venu de la lointaine forêt d'Ejhin. Elles signifiaient qu'il n'était pas qu'un simple paysan, un fils de bûcheron, que s'il persévérait-il pouvait espérer un jour devenir digne d'épouser une femme dont les connaissances et le savoir étaient immenses comme l'océan, et dont le statut social était bien au-dessus du sien.
Lire.
L'homme s'avance avec précaution et pose la main sur une étagère. De ses longs doigts fins il parcourt telle reliure usée, telle couverture décorée de runes sculptées. Petit à petit, les lettres en relief se dessinent sous son toucher, prennent forme dans son esprit pour devenir des mots, et à leur tour les mots deviennent un titre: "Une étude du fluide magique à travers les âges, par Emilius Hadorion".
Galadorn soupire.
Il sait toujours lire, cela ne lui a pas été enlevé. Il peut sentir ce qu'il ne voit plus, car ses autres sens ont gagné en intensité et en nuances. Et ces souvenirs sont bien les siens: ces nuits où, partageant la même couverture de laine grossière, ils s'endormaient tous les deux sur un livre, pour se réveiller le lendemain matin une tête contre l'autre, leur respiration mêlée dans un même souffle.
Mais que reste t'il aujourd'hui de ses rêves, de ses espoirs?
Un goût de poussière dans la bouche.
En traversant la place du marché pour se rendre à l'académie, le serveur s'est souvenu du grand bâtiment aux murs peints de bleu, un peu a l'écart, entre l'école de magie et de la maison du bourgmestre. Il s'est rappelé que des mois durant, juste après son naufrage sur l'île, il s'était rendu chaque jour au port pour arpenter les quais, visiter les navires en partance et s'informer dans cette bâtisse de capitaines qui auraient pu prendre le chemin de Samarande. En vain. Aucun de ces loups de mer ne connaissait la route vers l'est, au-delà de l'Océan Pourpre, et il avait du se résigner.
Sur un coup de tête, Galadorn s'est détourné de son but premier pour marcher vers la Capitainerie. A sa grande surprise, pour la première fois en neuf ans, l'employé aux lunettes trop petites l'a accueilli d'un cri joyeux.
Il était, lui a t'il dit, sur le point d'envoyer un message au Kulgan's pour le prévenir, car un navire portant la bannière de Samarande était arrivé au port il y a une semaine, et allait repartir sous peu.
L'homme lui a alors lu le registre: "L'Ecume du Ciel", navire marchand de la cité état de Samarande. 300 tonneaux. Capitaine: Erthand Gouhenec. Ensuite, il l'a félicité de sa patience, a ajouté que tout finissait par arriver. Puis il a enchaîné en lui demandant de lui raconter une nouvelle fois comment il avait sauvé la prêtresse Diona de la mort, s'il avait bien un jour affronté un démon de 3 mètres, quelle était la recette de la potion du docteur Pim, que devenait son fidèle cochon Tufir, comment cela se faisait que Geena était toujours célibataire, si...
Les paroles volubiles de l'homme se sont perdues tandis que le serveur, resté silencieux, a évalué la signification de la nouvelle: il peut enfin repartir à Samarande, revenir dans son village, et revoir ses parents. Partir au loin. Mais à quel prix? Quelle ironie a donc placé ce navire sur sa route alors qu'au même moment la malédiction du nécromancien Limish s'est faite plus pesante, et que son ami, le paladin Zeed Mithror, lui demande son aide?
Plongé dans ses pensées, sans même un au revoir ou un remerciement, Galadorn est sorti du bâtiment d'un pas absent. La tête remplie de questions, il s'est dirigé vers l'Académie de Magie, où, selon les instructions de Zeed, il doit parler au magicien Liurn Clar de la menace qui a pris naissance dans les terres du nord.
"- Le traité de ce vieil Emilius est un peu passé de mode, mais contient des idées qui restent intéressantes à expérimenter. Un livre que je conseille à mes élèves de troisième ou quatrième année." La voix est un peu pâteuse, et termine sa phrase sur une petite note aiguë. "Galadorn? Je suis ravi de vous revoir, jeune homme."
Tout à ses réflexions, le serveur n'a pas entendu le magicien entrer dans la salle. Le temps d'un court instant, Galadorn se demande même si le mage est passé par la porte.
"- Messire Mage, je vous suis reconnaissant de m'avoir accordé cette entrevue." Il se retourne puis s'incline dans la direction de la voix.
"- Pour vous Galadorn, qui êtes estimé de beaucoup de gens sur cette île, c'est tout à fait normal. C'est moi qui serais ravi de vous être d'une aide quelconque, même si -" une hésitation légère "ni moi, ni mes éminents confrères ne pouvons toujours rien faire pour vos yeux." Une autre pause théâtrale. "Enfin, pas dans l'immédiat et directement. Vous comprenez, c'est également une question de responsabilités entre les prêtres d'Artherk et notre Académie.
"- Mess-"
"- Il s'avère que juridiquement cela peut être compliqué de mener sur vous des expériences qui pourraient... hum dégrader votre état, tandis que les gens d'église continuent de réfléchir à la meilleure manière de vous aider. La prêtresse Diona semble en particulier beaucoup tenir à vous, et je comprends parfaitement que l'Eglise vous soit reconnaissante de ce que vous avez fait pour elle."
"- Je-" Tandis que la chaleur monte aux joues du jeune homme, sans reprendre son souffle, Liurn Clar poursuit.
"-Un collègue farfelu a parlé de vous greffer des yeux de tarentules mais je crois plus à la boutade qu'à une tentative sérieuse. Non, j'avais dans l'idée d'utiliser des cristaux enchantés... Mais rien de précis encore."
"- Messire, je-"
"- Il reste ensuite la question des frais qui sont assez élevés pour une opération jamais tentée jusqu'ici, et je doute qu'avec votre condition vous ayez de quoi couvrir le prix des ingrédients, même si bien sur je suis prêt à prendre une partie à ma charge."
Le serveur ne peut s'empêcher de sourire aux manières du mage, dont les rumeurs disent qu'il possède l'une des plus grandes et riches propriétés du duché, grâce à son commerce fructueux de transports magiques.
"- Messire, je ne suis pas venu pour vous entretenir de ma vue, mais pour obtenir des renseignements sur les catacombes de la cité de Trandling."
"- O Syl toute puissante." Un son étranglé. Puis Galadorn entend un choc sourd, comme un corps qui tombe.

(par Galadorn)
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"- Il sait que nous arrivons. Il ne peut s'agir que de cela."
"- Mais comment saurait-il que..."
"- Le comment importe peu pour l'heure. Nous aurons bientôt tout le temps de deviner cela. Il est primordial que ces messages arrivent à destination. Si ce n'était pas le cas je me verrais obligé de recourir à certains rituels qui indiqueraient fort clairement à l'ennemi notre position en même temps que nos intentions... "
Le paladin et ses compagnons s'entretenaient au milieu des corps des brigands qui les avaient attaqués. La journée avait pourtant bien commencée. L'arrivée du navire à bon port une journée plus tôt que prévue, la recherche des messagers tous fournis par un vieil usurier qui avait une dette envers l'Ordre de Dalaï, la soirée à la taverne du cachalot farci... Tout s'était bien déroulé jusqu'à ce que le groupe regagne son logis pour achever la nuit de quelques heures de repos. Là, dans la ruelle sombre qu'ils remontaient sous la lune, ils avaient été attaqués. L'assaut, bien que rapide, avait été bien maladroit car aucun d'entre eux n'avait été ne serais-ce que blessé. Les assaillants par contre avaient goûté à la première action de guerre du groupe. Un retour de bâton magistral. Quatre morts et deux blessés graves dont un ne se remettrait probablement jamais des larges entailles qui ornaient sa poitrine
Le petit groupe reprit le chemin de l'auberge et se répartit en deux chambrées au sommeil léger, prenant autant de repos que possible avant de devoir se mettre en route le lendemain matin.

(par Zeed Mithror)

Par Llenlleawg le 18/5/2002 à 20:43:50 (#1486574)

:chut: :lit:
Toujours aussi bon. Vivement la suite.

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