Une étrange rumeur parvint jusqu'à moi, solitaire et n'ayant plus de liens avec les enfants des terres nordiques, je me résolu de partir éclaircir ce doute dans mon esprit.
Près de la forteresse de Svasud Faste, j'ai croisé de jeunes aventuriers et d'après ce qu'ils racontent, une Celte, dénommée Niaa avait réussi à infiltrer notre royaume. Il fallait que j'en ai le coeur net, aussitôt je me précipita dans le froid glacial vers les avant-postes ennemis situé à nos frontières.
Sur mon chemin je vis une ombre dans le brouillard épais, un bâton à la main, je m'approcha furtivement, c'était mon vieil ami Torkaal.
Je l'interpella, pour lui demander s'il avait vu notre ennemi, ce dernier répliqua par: " il n'y a point d'ennemi, mon ami." puis esquissa un sourire.
J'étais de plus en plus anxieux, une colère noire se mit à s'exhaler de tout mon corps, je ne sentais plus le froid, plus de douleur, plus de sentiments... que de la haine... une haine profonde, une rage aussi grande que celle des adeptes de Modi, lorsque je respirais le doux parfum des vertes prairies d'Hibernia qui émanait de mon vieil ami.
Je ne voulu le croire, il me cache quelque chose, me suis-je dit. Je repris la route, la haine continue à ronger mon âme. Je sorti mon épée de son fourreau, implora la bénédiction de Bragi par mes chants de guerre: "Ô Bragi, donne moi ta force." et me pressa d'atteindre les portes de notre royaume tout en brandissant mon épée.
Portes d'Odin, le froid hivernal y règne constamment, désert de glace, première rempart de Midgard. Les faibles n'y ont pas leur place, les blizzards les emportent à jamais, dans le silence éternel.
Et là surpris, je vis mon ami Troll, connu sous le nom de Kreick, enlacé dans les bras de cette Celte, Niaa. Je les épiais au loin du haut d'une colline. Je ne comprenais pas, que ce passe-t-il donc dans ce royaume ?
Je tomba à genou, des larmes perlaient sur mon visage et disparaissaient aussitôt en cristaux.
En un éclair, mon regard croisa celui de la jeune femme, dès lors je compris...
et murmura ces quelques mots:
Te voilà donc, fameuse Celte, dénommée Niaa.
Ce doux regard que tu me portes, a fendu mon âme.
Je ne puis lever mon arme contre toi.
Dans ce froid, je ressens ta douceur telle des flammes,
Ainsi que les durs épreuves que tu as surmonté,
Je peux lire dans ton regards, tu es essoufflée...
Toi qui par ton amour, as su apaiser ce troll.
Cet adepte de Modi, devenu aussi tendre.
Je ne comprend pas, tu dois être folle,
Mais ton coeur est sincère, il a su pourfendre
Mon âme emplit de haine. Je leva les yeux,
Le ciel était clair, aucun nuage, il était bleu...
De courage, beaucoup, je te souhaite
De bonheur, infiniment, je te souhaite
Un nouvelle vie t'attend, jamais ne le regrette...
Ici, la vie est rude et le faible n’a pas sa place.
Ici les enfants ne pleurent pas.
Ici l’homme doit se battre pour exister.
Tu avais raison mon ami, il n'y a point d'ennemis...
Que Bragi vous garde,
Arkiolo,
Elu de Bagi.
|