[Broc] Une fin ou un renouveau , nouvelle vie

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Demoiselle !!
Demoiselle Sydoine !!
Demoiselle s’il vous plais !!

Je me retourne pour voir celui qui me hèle avec autant d’insistance, l’homme est sale, crasseux à souhait, fatigué et mal nourri, l’homme arrive à ma hauteur

Demoiselle Sydoine n’est ce pas ? c’est bien vous ?

J’acquiesce d’un geste de la tête, l’homme semble soulagé, presque heureux, si ce n’était son état de fatigue et de délabrement général

Ha demoiselle, enfin, depuis des lunes et des lunes que je vous cherche partout dans le pays….

Je ne voile pas mon étonnement devant cet homme qui semble me connaître et dit me chercher depuis si longtemps, mais qu’en est il donc, tout ceci est pour le moins étonnant

J’ai une missive de la plus haute importance à vous remettre en main propre Demoiselle.

L’homme halète presque en parlant, il soupire les mots plus qu’il ne les prononce, une légère inquiétude me gagne soudain. Un homme qui se met dans un tel état physique pour me retrouver, la missive doit être importante, sinon pourquoi. Je la lui prend des mains. Il me sembla qu’à ce moment il se sentit soulagé, sa mission remplie, il laissait enfin parler en lui la douleur et la fatigue du voyage. Ne pouvant rien pour lui dans l’immédiat, je me concentre sur le parchemin.
Un frémissement me fait trembler comme une feuille sur le point de choir de sa branche, morte. Le parchemin est cacheté du sceaux du château. Une vague de souvenirs déferlent alors en moi. Des images du passé que j’avais oubliées depuis si longtemps me submergent, envahissent mon esprit. Mon cœur se met a battre la chamade, comme si il voulais rattraper le nombre de fois qu’il n’avait battu pour mes proches et ma terre. Mes jambes me portent de justesse, je manque de perdre l’équilibre tant l’émotion est forte. Tout en moi semble perdre force.
Mes lèvres se dessèchent d’un coup, mes paumes deviennent moites, le trouble passé, je me sent un sentiment insidieux remonter du fin fond de mon âme. La peur, le doute, je suis encore incapable de parler ou même de bouger. Et ce n’est pas le regard triste et implorant de l’homme devant moi qui me rassure.
Il faut quelques minutes pour me reprendre enfin, des minutes qui me parurent des heures, des jours …
A peine remise du choc, je me décide a décacheter le vélin.



Damoiselle Sydoine De Ponthus,

Damoiselle, je fait appel à vous parce que la situation au château est désespéré.
Le dernier de vos cousins vient de périr sous les attaques incessantes des barbares.
Etant la dernière descendante des Ponthus, garante de la monarchie de notre bonne terre de Brocéliande, je vous demande de venir séant.

Je me vois obligé de vous révélé que la situation ici relève de l’urgence la plus totale. Le moral est au plus bas parmi la population, et les soldats du château ne savent plus si ils doivent fuir ou mourir.

Damoiselle je vous en conjure, votre mère, paix à son âme, m’a conté vos exploit de bataille dans le pays de la Bretagne Lointaine. Revenez vite. Très vite. Notre vie à tous en dépens.

Votre dévoué Lanigan , Bourgmestre du château.

Le message est bref et clair, je suis déjà si bouleversé de la réception de cette missive que je reste là, immobile, figée comme si un déluge de glace, celle la même qui m’aide en magie, venait de s’abattre sur moi. L’homme, toujours présent, guette une réaction, un regard, quelque chose ….

Demoiselle, demoiselle, vous allez bien , hello …


Sa sollicitude me touche, dans l’état dans lequel il est lui-même, il pense encore à s’inquiéter de mon état. J’aurait presque envie de sourire tant cette attention me touche au plus profond de moi. Ceci veut dire aussi que … je porte un espoir bien lourd sur mes épaules. Bien lourd pour moi qui n’ai jamais été préparé à cela. Je regarde l’homme de longue minutes, droit dans les yeux, son regard me parle, son visage me parle, il me crie, il me hurle de venir à leur secours. Voyant que je reste muette l’homme ce décide …

Demoiselle, je vous en prie, j’ai laisser femme et enfants au pays pour …….je vous en prie !

Des larmes perlent de ces yeux ravagés par la fatigue, il est pitoyable, pitoyable et beau, cette beauté que seul l’amour des autres peu donner. Il ne me reste que deux solutions, faire fit de mon passé te dire à cet homme que je ne ferait rien. Je crois qu’il en mourrait là, sous mes yeux. Ou bien jouer le rôle que mes ancêtres ont décidés pour moi. Ho grand mère, fille du seigneur de GAEL, grand parmi les grands, donne moi la force, donne moi la foie … en moi.
Doucement je reprend mes esprits, jamais, jamais je ne pourrait voir cet homme sombrer sans … sans lutter pour lui, sinon, sinon à quoi servirait d’être moi, Sydoine.
Doucement je porte ma main à son visage, mon regard ce veut le plus tendre du monde, comme si soudain, l’amour de la terre entière émanait de moi. Je lui caresse la joue, avec l’amour et le respect que je porte à l homme, l’humanité. Je n’ai plus le choix, je dois être elle, celle qui libérera son pays ou en mourra, celle qui donnera sa personne pour que ces sujets, sa famille soit libre et heureuse. A nouveau je le fixe du regard, un regard tendre, déterminé, rassurant, un regard que jamais, au grand jamais je n’aurait cru avoir en moi.


Donne moi 5 minutes mon frère, juste 5 minutes…

A la hâte je hèle Salambho toute proche, je lui remet le parchemin, mes affaires, mon or, et …une dernière bise en guise d’adieux.

Donne tout ceci aux Hermines ma sœur, je te charge aussi de transmettre cette missive aux chasseurs de rêves.

Mon regard et doux et déterminé. Elle me regarde faire stupéfaite, figée elle aussi par la surprise.

Tu … tu pars ? loin ? je … te reverra t’on ?

Rapidement, lisant la missive elle comprend la situation, les larmes montent, il est tant de partir avant que la douleur ne me retienne. Je l’embrasse une dernière fois, toujours immobile et stupéfaite.

Que tes rêves te guident vers la vérité ma sœur.

Je lui adresse un dernier sourire puis me tourne vers l’homme, lui faisant signe que le moment était venu, il acquiesça sans mot dire et nous nous miment en route. Sans jamais se retourner. Le rêve fut, le rêve a passé, il reviendra ailleurs, dans un autre temps …le temps de la vie future.
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