Provient du message de
Le Saint
Et pour l'hypocrisie, j'y ajouterais un petit quelque chose aussi.
dans certain ças on a tendance a confondre Hypocrysie et Tolérance.
J'ai un cas précis en tête, celui ou on tolère de l'autre une attitude que l'on considère comme mauvaise mais sur laquelle on ne dit rien par respect de son intimité, de ses priorités, de sa différence.
On se contente de montrer des alternatives par sa propre attitude, puis un jour l'autre va dans le mur de par cette attitude que l'on considérais comme néfaste.
Et ce jour là quand il faut être franc quand l'autre s'exclame :
[...]
Donc tolérance par non dits est fort proche de l'hypocrisie aux yeux de celui qui tombe de haut qu se sent trahi par l'hypocrite menteur (yeah j'ai placé tout les concepts du thread ) alors qu'à la base la démarche est tellement différente...
Très juste oui. Et c'est bien le cruel dilemme de la tolérance et du respect de la personnalité... Respect, oui. Voila pourquoi il me semble plus judicieux de répondre, souvent, à une question par une autre question. Une réponse, en elle-même, est figée et délimitée, elle ne laisse pas le choix à notre interlocuteur. Elle impose une pensée. Une question ne fait que guider, elle permet de développer son propre cheminement mental pour découvrir sa propre réponse, issue de sa réflexion personnelle.
J'ai cru entendre parler de naïveté et d'optimisme. Ah. Sont-ce des défauts maintenant ? Ah oui, c'est juste qu'au pays des naïfs le vil manipulateur est roi... Alors, autant se faire déflorer et perdre sa naïveté le plus tôt possible, autant éviter les désillusions, autant éviter les retours de flamme, non ? Mais où est donc ce coeur qui bat, dans ta poitrine, lecteur, là, juste ici, le sens-tu, place ta main sur ta poitrine, maintenant, perçois-tu ses battements, ses soubresauts qui te permettent de respirer, jour après jour, de lire les lignes de cette place publique, de manger... à ta faim ? Oh, mais vite, vite, vite, il faut le cacher. Oui, la peur. La peur d'être découvert, ouvert, à nu, sous les yeux des projecteurs d'un improbable passant qui se rirait de toi, naïf que tu es. O lecteur, oui, tu as raison alors de te réfugier derrière cette haute muraille, cette tour d'ivoire, cette enceinte inviolable, cette froide forteresse de métal que tu ériges, que tu éleves, que tu façonnes de tes mains expertes, pour ton bien, toujours... toujours pour ton bien. A la sacro-sainte question "suis-je heureux ?", tu peux alors répondre "oui"... lecteur... "oui, je suis protégé, rien ne peux me toucher, je suis heureux comme je suis"... je, toujours je... Est-ce alors la
bonne question à se poser ? Le crois-tu ? Une question
intéressante ne pourrait-elle pas être "Mes actes rendent-ils d'autres heureux ?". Ah. Mais cette fois-ci, plus difficile est la réponse... et peut-être plus amère, non ?
Il est tellement facile d'occulter ce qui fait peur.
Et l'optimisme me direz-vous ? Chaque personne en ce monde a son propre lot d'expériences, et lecteur, si tu prétends avoir été plus touché par la noire et indélicate main de Dame Infortune, alors tu es un vil menteur * Sifflote en restant dans le sujet, un peu essouflé tout de même *. Allons, lecteur, approche toi, prends place sur mes ailes et laisse toi emmener quelques instants pour un voyage dans d'autres lieux sur notre monde, maintenant dirige toi avec moi dans les favelas du Brésil où pour un hochement de tête une jeune femme vient de se faire kidnapper par un escadron de la mort, enlever à sa famille, à ses enfants, à ses amis, où elle va être sequestrée, et bien pire, pendant d'innombrables années... viens lecteur, plus près encore, allons à présent en Sierra Leone où un garçon a eu le malheur de pleurer son grand frère abattu à coups de machette devant ses yeux il y a quelques minutes, là, lecteur, le garçon hurle de douleur, il est en train de se fait mutiler les deux mains, "ca te servira de leçon" disent-ils... ah, lecteur, tu commences à avoir la nausée ? Non... alors, accroche toi, allons un peu plus loin, dans des geôles, loin à l'est, très loin à l'est, dans des cachots où un homme, qui était fier, robuste et solide comme un roc, n'a même plus la force de pleurer tellement il a été torturé, tellement les barbares l'ont fait souffrir mille morts dans sa chair, meurtrie à jamais, tellement ses bourreaux ont été cruels, tout ça pour lui enfoncer des idées d'un autre age en tête... à quelques dizaines de pas de là, un enfant cherche un reste de nourriture... dans la boue... souillée... un grain de riz... un seul... mais... non non, je ne décrirais pas plus ces épouvantables méfaits, non. Alors, lecteur, oui, tu te dois d'être pessimiste et de penser à toutes ces atrocités, mais ah ? Me trompai-je ? Oui, tu n'est ni fataliste, ni pessimiste pour tout ceci, mais parce que ton nombril est sale, est-ce bien cela ? Ah, c'est vrai lecteur que tes expériences sont au delà de tout ceci et que ta seule parade est ce negativisme... non pas, ce neutralisme plutôt qui semble être ta personnalité... ou ce que tu en affiches, tout du moins... ce masque... cette façade... Nous pauvres hères qui avons une bien faible idée des mauvaises expériences que l'on rencontre dans la vie, nous demandons juste à être un peu optimiste, à entrevoir parfois des rayons de soleil là où de sombres et violentes tempêtes se dechainent, car nous croyons que l'être humain est capable d'aller bien au delà de ses clivages et de ses différences pour justement les entendre et les accepter, car nous pensons qu'un jour viendra où les vies des uns et des autres seront sur un même pieds d'egalité, car nous espérons voir des gens partager et non imposer, nous sommes impatients, mais car nous savons qu'un fruit ne mûrit pas en un jour, nous sommes aussi patients... Alors, lecteur, laisse nous nous bercer de nos douces illusions, laisse nous errer dans ce songe, laisse nous flotter dans cet espoir onirique, mais si le désir te guette, joins toi à nous, ce sera un plaisir de te compter parmi nous et de voir tes yeux apercevoir qu'il existe un chemin lumineux au delà de cette porte que tu maintiens close coûte que coûte. Mais si tu nous juges encore trop naïf et trop optimiste, alors mon message aura echoué, je n'aurais cependant de cesse d'espérer qu'un jour il ait plus de succès.
Nous enrichissons-nous en vivant au milieu de rien ou en vivant parmi les autres de hauts, extatiques, et de bas, dramatiques ? L'engagement fait peur et la peur est la petite mort de l'esprit qui étouffe dans un étau la flamme de la vie.
Resister est un verbe qui se conjugue au présent, dit-on...
A tous les lecteurs pour qui l'optimisme n'est qu'un mot ayant perdu sa signification.
Désolé pour le pavé .