Recherche Mëryl Désespérément (#2)

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Une fois le Balor banni, Mëryl perçut la menace que l'hermine sanguinaire pouvait représenter pour les survivants. D'abord tentée de détruire l'animal, l'elfe lutta contre l'influence maléfique du grimoire magique pour finalement lancer un sort sur le tas de gravas qui ensevelissait toujours Mariko.

Les débris se soulevèrent doucement dans un nuage de poussière, pour se transformer peu à peu en un golem de pierre de taille humaine, qui se dirigea pesamment vers l'hermine, décidé visiblement à l'anéantir...

Mariko, toujours vivante, émergea tant bien que mal du trou où elle avait été enterrée, saignant abondamment d'une plaie au visage, un bras pendant à son côté, inerte...
Avant même que la formation du golem ne soit terminée, l'hermine avait senti la menace. Elle s'était tournée vers le tas de gravât, en position basse, prête à bondir sur son ennemi à la manière de ceux de sa race. Après le combat qu'elle venait de mener contre le balor, on pouvait la croire fatiguée, mais il n'en semblait rien, on pouvait même se demander si le golem ferait le poids face à un tel adversaire. Après tout, le tas de gravât lui n'aurait pas fais long feu contre le démon...
Mëryl imprima sa volonté au golem afin qu'il ceinture l'hermine, puis, sentant que le vieux moine tentait de la sortir de sa transe maléfique en la secouant repoussa le vieil homme avec une petite décharge d'énergie afin de se concentrer sur le combat.

Le mal allait avoir raison d'elle une fois de plus.

Mariko à qui la scène n'avait pas échappée contourna le golem de pierre et l'hermine qui s'apprêtaient à combattre et s'avança clopin clopan vers l'elfe aux yeux noirs...
Voyant l'hermine se retournant contre ses compagnons, Félis fit un dernier sursaut d'effort. Elle rampa jusqu'à la bête, par derrière, avant de sauter sur son dos et d'entourer de son mieux le corps musclé de l'hermine. La douleur lui laminait le crâne.

-Aërandis, le combat est fini! Re... redeviens toi-même!
Lorsque l'hermine sentit la présence de Félis sur son dos, elle se mit à rouler sur elle même et à bondir pour se débarrasser de l'intrus. Félis n'était plus en très grande forme, si bien qu'elle ne put tenir guère longtemps avant de voler en l'air pour aller retomber à quelques pas du golem. L'animal lui, ne semblait pas décider à se calmer. Le monstre de pierre se dirigea vers son ennemi, mais visiblement, il n'avait pas vu la guerrière projetée entre ses jambes, et il semblait près à la broyer...

C'est alors que l'animal bondit au visage du monstre l'empêchant de mettre fin aux jours de Félis, enfin, cela pouvait être une façon de voir les choses. Le combat ne fit pas long, le géant de pierre ne brillait pas par sa vitesse, et suite à sa première attaque, l'hermine l'avait plaqué au sol, il essayait bien de la ceinturer, mais de ses deux pattes avant elle avait immobilisée ses épaule, alors qu'elle taillait à grand coup de dent une tranchée au niveau de la gorge de son adversaire.

Débarassé de sa tête, il n'était plus utile à grand chose. Par contre, l'animal sanguinaire semblait avoir passer une partie de sa colère sur lui. Pourtant, elle restait encore éloignée de ceux qui étaient ses compagnons de routes, quiconque croisait son regard sentait une véritable aura d'hostilité émaner d'elle.
Lorsque Mëryl abandonna le contrôle du golem, elle commença à vaciller sur elle-même, prête à s'écrouler. La vision de Mariko en train d'aider, tant bien que mal, le vieux moine à se relever acheva de la convaincre de la nécessité de renoncer au pouvoir morbide du grimoire.

Lorsqu'elle recouvra ses esprits, se fut pour tomber à genoux, épuisée. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque la semi-esprit vint s'asseoir à ses côtés, en fixant l'hermine d'un regard lointain où l'espoir ne brillait plus...

Mariko n'avait plus la force de parler. Alors Mëryl le fit à sa place, espérant que Félis viendrait à son aide.


- Oh belle hermine. Oh saint homme. Revient parmi les tiens, ou s'il est trop tard épargne nos vies. Nous ne sommes plus à même de te combattre, et puis pourquoi devrions-nous nous affronter ? Nous faisons partie du même camp ! Si la vie sauvage t'appelle, alors rejoins-là sans plus de haine ni de mort, mais nous t'en supplions, épargne-nous !
L'animal sanguinaire semblait effrayé par on ne sait quoi, le poil hérissé et la tête basse comme s'il faisait face à un formidable adversaire, mais le balor comme le golem n'étaient plus, et l'hermine n'avait aucune raison de craindre qui que ce soit ici. Puis, ses prunelles d'un noir profond se teintèrent un instant d'un rouge sang avant de passer à un bleu profond. A cette instant, elle poussa un long gémissement à vous glacer le sang, comme un cri qui contiendrait toute la souffrance du monde, puis, elle s'effondra sur le sol inconsciente.
Les moines, avertis de la victoire des visiteurs et de Mëryl accoururent alors en masse dans la cour. De nombreux bras portèrent les trois jeunes femmes à l'intérieur du temple, au chaud. D'autres s'occupèrent de l'hermine, non sans une certaine appréhension...

Mëryl était partagée entre la joie d'en avoir fini avec le grimoire et le démon, et la peine de ne pas avoir revu Joshua. Au moins elle était libre.

Mariko, mal en point fut promptement soignée par les moines et tomba rapidement dans un profond sommeil réparateur.

Des soins furent également donnés à Félis, elle aussi gravement blessée.

La toile de Mystra était sauvée, le temple des 8000 aussi, Mëryl libérée...
Félis finit par se réveiller des jours plus tard. Elle se releva sur un lit de fortune, le temple ayant à moitié été détruit. Un feu avait été allumé à proximité afin que les blessés ne souffrent pas du froid. Elle observa les alentours, hagarde, avant de se regarder soi-même. Une seule pensée lui vint en premier, c'est la comparaison entre son corps et celui d'une momie. Elle rit faiblement, par nervosité, incrédule qu'elle soit encore de ce monde avant que la douleur ne la fasse grimacer. Elle remarqua nombre de choses changées, la présence démoniaque avait disparue, ses ongles s'étaient allongées comme des sortes de griffes... et en effleurant les côtés de son visage, elle toucha une surface rugueuse comme des écailles alors que le reste était une peau normale d'humain.

Elle attendit une heure avant de se lever péniblement et alla voir les moines pour se rassurer de l'état de ses compagnons, non sans les remercier auparavant des soins apportés, puis quand ils pourraient partir d'ici. Elle n'aurait pas aimée être coincée par une tempête et dans cet endroit empli de mauvais souvenirs de la bataille. Elle ne souhaitait qu'une chose, retourner à la civilisation, loin des dures conditions de la Dame Nature.
Lorsque Félis se réveilla, elle apprit que l'hermine s'était réveillée quelques heures après la fin des combats et avait passé la majeure partie du temps dans sa chambre à veiller sur elle, dardant un regard menaçant sur les moines qui la soignait, retroussant les babines, prête à croquer le premier qui ferait mine d'essayer de lui faire du mal. Pourtant, l'attitude de l'animal restait ambigüe. A certains moments, on la voyait courir à toute vitesse à travers les couloirs, comme si elle fuyait quelque chose, pour partir se réfugié dans les montagnes et ne pas réapparaître de toute la journée.

Actuellement, elle avait de nouveau disparu. Il était malheureusement impossible de la retrouver dans les montagnes, sa robe prenait la couleur de la nature, et elle était là dans son élément...
De nombreux jours après le combat, vint le moment du départ. Les moines gardèrent par devers eux le grimoire maléfique et s'employèrent à reconstruire les sections du temple qui avaient souffert.

Un messager inattendu en la personne de Rauhozel’înbaach-Lôlag Rosshvâ’Chkonn, le dragon blanc de la passe leur fit parvenir un message de leurs compagnons restés coincés par l'avalanche. Tous avaient regagné Palishuk et Séréna, par magie, les avait téléportés eu Théâtre des Illusion d'Eauforte.

Le dragon se proposa même de les porter loin vers l'Ouest, ce que Mëryl et Mariko s'empressèrent d'accepter.

Mais avant le départ et la fin de leur mission, il fallait déterminer si l'hermine possédait encore un peu de l'essence d'Aërandis. Lorsque l'animal revint de façon inopportune se "frotter" à Félis, l'elfe et la semi-esprit tentèrent d'entrer en communication avec elle.


- Aërandis ? S'il existe un moyen de te ramener vers le monde des hommes, montre-le nous.

- Il faut que nous partions, et nous préférerions que tu viennes avec nous. Si cette forme animal est définitive, fais-le nous comprendre. Nous te laisserons alors repartir dans la nature, qui est ton foyer...
Félis avait pour la première fois un regard de compassion. Elle souffrait de ce sacrifice, pour sauver des vies, en aurait-elle été capable? Est ce qu'il ressentait ce qu'il a perdu en tant qu'humain, ou préférait-il ce qu'il avait gagné en tant qu'animal? Et même s'il regrettait sa forme humaine... pourrait-il la regagner? Elle se risqua à caresser la tête d'Aërandis dans un mouvement doux, se mettant à sa hauteur.
L'hermine répondit à la caresse de Félis en lui passant sa longue langue râpeuse sur la joue. Visiblement Aërandis n'était pas encore tout à fait mort, ou bien il fallait croire que la guerrière avait un don pour se faire apprécier des bêtes sauvages. En tout cas, lorsque les trois montèrent sur le dos du dragon, l'animal les suivit. Où partaient-ils ? Vers l'ouest, mais où se voyage les mènerait-il ? Nul ne le savait. Mais alors que le soleil embrasait l'horizon, comme teinté du sang de leurs ennemis vaincus, une longue silhouette reptilienne jouait aux ombres chinoises dans les nuages. Peut-être quelques personnes ont aperçu cet ombre lointaine, mais qui aurait pu se douter de l'étrange équipage qui chevauchait ce dragon.
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