Llyn, ces terres Albionnaises éloignées où nul ne vient par peur de mauvaises rencontres, où le temps se fige comme par enchantement, où les fleurs ont peine à pousser ci et là !
Difficilement je finis par arriver aux abords du lac, l’eau y est toujours étrangement calme comme si rien ne pouvait ne la déranger. Mon cœur se met à battre à la vue de mon père alors que cette rencontre demeure comme à son habitude normale et quotidienne.
Quelque chose était différent dans son regard, la lueur de ses yeux était inerte, comme si on lui avait retiré sa beauté, sa douceur, comme si on l’avait tué.
- Bonjour ma fille.
- Bonjour Père, que vous arrive t’il ?
- On ne peut rien te cacher je vois.
Meriopal semble hésiter quelques instants puis reprend la parole
- La perte de ta mère a été un coup fatal à notre famille, je savais que cela serait dure mais pas à ce point, alors laisses moi t’expliquer pourquoi ceci fût fatal :
Tuonetar reste bouche bée, la peur s’empare doucement de tout son être
- Le jour où la nouvelle parcoura le royaume et qu’elle arriva à mes oreilles, mes yeux si justes et perçants perdirent de leur capacité comme si sa perte avait perpétré chez moi une dégénérescence incontrôlable. Chacune de mes tentatives de guérison restaient veines, et le temps me fit comprendre que lutter ne servait à rien : Le lien qui m’unissait à ta mère était d’une profondeur peu commune, bien qu’elle représentait la nuit et moi le jour nous avions un lien qui ne pouvait se détruire entre nous, même la mort n’y est pas parvenu, son essence est encore en moi. Malheureusement ce lien si fort à un prix et je l’ai compris depuis peu, depuis que ma maladie me ronge de plus en plus en fait : Le charme dont j’ai fait l’objet avec ta mère et tu dois comprendre ce que je veux dire puisque tu as suivi exactement la même ligne d’étude que ta mère, n’a pas été rompu lorsqu’elle est morte, et ce lien me ramène doucement à ses côtés, et maintenant de plus en plus vite puisque je ne lutte plus du tout.
- Mais père, il est aisé de rompre ce charme pour un homme de votre puissance, je ne comprends pas, briser ce lien avant qu’il ne vous emporte au-delà des terres envahies par la lumière de Camelot, vous ne pourriez en revenir.
- Oui bien sûr je sais aujourd’hui que ce lien n’est rien d ‘autre qu’une main qui se tend à travers le temps et les royaumes, rien d’autre que ma femme qui m’appelle à ses côtés, rien d’autre que l’ultime cri d’un amour qui s’est perdu sur un champ de bataille, nul ne sait vraiment où encore à ce jour. Mes forces me quittent Tuonetar, ma volonté et ma foi ont été ébranlée et je ne sais que trop que l’amour qui me liait à ta mère est toujours présent en moi, je ne le sais que trop ma fille : Mon cœur est emplit de joie ce soir car je sais que toutes les personnes que j’aime sont présentes, comprends que chaque chose à sa place sur cette terre et que la mienne n’est plus ici.
- Non il n’en est pas question père, que vais-je devenir sans vous ? vous êtes mon unique famille sur ces terres.
- Ta famille restera à tes côtés, le lien qui t’unis à ta mère est inébranlable et te concernant n’aura pas d’effets maléfiques puisque tu es comme ta mère, une succube.
Je sais que tu es devenue bien plus douce qu’avant, bien plus humaine aussi, tu es une vaillante guerrière et une reine à tout jamais.
Meriopal s’agenouille en priant une fois encore son ordre et l’église d’Albion, Tuonetar assiste avec respect au spectacle
- Merci de m’avoir octroyé le droit de combattre aux côtés de tant d’hommes et de femmes, de m’avoir donné la puissance de servir l’église avec autant de ferveur, de m’avoir offert ces visions de la vie et cet amour impossible. Il est temps pour moi de vous quitter sur l’autel de l’amour, pour la mémoire de cet amour et au nom de cet amour. Laissez moi encore une fois la puissance de donner une dernière fois la vie puisque tel était votre volonté, donnez la vie sans jamais ne la prendre.
Meriopal se relève et prend le bras de sa fille une dernière fois
- Nous resterons unis tous ensemble puisque notre malédiction se doit d’être ainsi, puisses tu avoir une vie aussi grande que celle de ta mère.
Tuonetar n’eut pas le temps de répondre, son père tomba dans ses bras frêles et restait inertes, la vie l’avait fuit, le lien qui l’unissait à sa femme venait de laisser passer son âme de grand clerc d’Albion. C’en était finit de Meriopal, Albion perd un de ses grands clercs et un de ses membres de la garde de Camelot.
Tuonetar le garda sur ses genoux de longues heures, pleurant chaque seconde le peu de souvenirs qu’elle avait de son père, se remémorant ses retrouvailles en ces mêmes terres, pestant contre sa mère de cette perte qui la déchirait de toutes parts.
La nuit venant elle charma un kragneux pour qu’il l’aide un construire un autel de bois,
Elle s’affaira à une vitesse incroyable comme pour en finir avec cette douleur qui ne la quittait plus depuis la mort de son père.
Elle mit le feu sur l’autel et regarda sa chair disparaître sous le flot des flammes ardentes dans un crépitement qu’elle n’oublierait assurément jamais.
Quelques heures suffirent pour qu’elle comprenne que son père avait commis une erreur d’importance capitale, mais qui ne l’effraya aucunement, le lien qui l’unissait à son père l’entraînait lui aussi à ses côtés et ça son père ne l’avait pas prévu. Elle comprit que la malédiction se perpétuait sur elle dorénavant et que seule sa lutte pourrait lui faire gagner du temps avant de détruire ce lien, car elle en avait les moyens et la puissance. Alors qu’elle se préparait déjà à vouloir détruire ce lien, Tuonetar ressentie la douceur et la foi de son père, elle ressentie la lumière pleinement pour la première fois de sa vie, elle ressentie l’amour de son père avec une intensité rare. Son cœur se mit à battre à pleine bouffée et elle s’agenouilla près du lac de Llyn.
- Père, votre amour restera éternel, votre volonté sera mienne, laissez moi rejoindre cet amour, seul et unique de ma vie, laissez moi me libérer de cette soif de vengeance, de batailles, et de déshonneur. Je n’ai plus la foi en l’ombre et la froideur des Abysses, je me suis trompé toutes ces années alors que vous déteniez la vérité. Laissez moi vous dicter ma demande de pardon, père m’entendez vous ? Père….
Tuonetar s’allongea sur le tapis de mousses du bord de lac, se vida l’esprit de tout et ferma les yeux, les mains jointes sur son ventre….
Plusieurs jours passèrent comme cela sans qu’aucune bête ne s’aventure auprès d’elle, et lorsque la lune la plus ronde fut au plus haut, ses mains tombèrent sur le côté pour laisser apparaître le sceau des Hades dans sa main droite et celui des cœurs Braves dans son autre main.
Son visage avait vieillit prématurément, ses mains s’étaient fripées, l’aura de son Bâton des dieux s’arrêta, son armure de bravoure si vorace en énergie ne dévorait plus rien, la vie l’avait quitter le sourire aux lèvres.
On retrouva ces sceaux bien plus tard, le sceau des Cœurs Braves était joint à un parchemin.
Cœurs Braves,
Voyageurs aux cœurs Braves, hommes et femmes légitimes aux cœurs purs, voici mon dernier souffle et il vous sera dédié au même titre qu’aux succubes disparus d’Albion.
Mon père et moi aimerions vous dire tant ….. Les Hades ne vous oublieront jamais….
Mon père ne possédant rien comme tout homme d’église qui se respecte, il ne léguera donc rien. Quant à moi, Tuonetar Hades, reine des Succubes, je lègue l’intégralité de ma fortune à la dernière reine en vie des succubes, Tyaa, membre des Cœurs braves.
Sincèrement,
** Tuonetar Hades **
Officier de l'alliance Phoenix,
Reine des Succubes d’Albion,
Reine des Arcanes,
Membre des cœurs Braves,
Sorcière de l’âme
** Meriopal Hades **
Officier de l'alliance Phoenix,
Mari de Hellvira Hades,
Membre de la Garde de Camelot,
Membre des cœurs Braves,
Clerc de la Vie
Que Toutes les personnes qui ont aimé un jour Mériopal ou Tuonetar reçoivent mes sincères salutations, qu’ils furent amis ou ennemis, la joie que j’ai eu a les côtoyer restera gravée.
A bientôt dans un autre univers.
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