Puisque notre ami Alamankarazieff s'est lancé dans un de ses cours préférés, je vais me permettre de préciser un peu.
Le capitalisme est l'héritière d'une pensée protestante née dans la région de la Bohème au XVIeme siècle. Lorsqu'elle rencontre les principes idéologiques calvinistes et un devellopement important des milieux bourgeois dans la partie germanique (au sens très large) de l'Europe, on obtient une idéologie à très fort caractère religieux, intégrant la réussite sociale, liée dans l'imaginaire collectif, à la réussite matérielle à un comportement mystique. En plus clair, Dieu favorise ses élus, ceux qui iront au paradis, à travers une manifestation de sa bienveillance. L'argent comme valeur du sacré. La méthode n'est pas nouvelle. La seigneurie féodale puis absolutiste avait déjà fait intervenir Dieu dans l'acceptation de leurs incroyables méfaits.
Le courant libertaire trouve son origine dans deux phénomènes importants. Le premier date du XVIIIeme siècle avec la proclamation d'indépendance des états unis. Brimés par une Grande Bretagne, jugée comme source du mal, les pères fondateurs ont élaborer une constitution dont le principal but est de garantir la liberté individuelle avant tout. Or, l'Etat, est, à l'époque, perçu comme incompatible avec la notion de liberté. D'où cette constitution étrange, limitant considérablement le rôle de la société face à l'individu. La seconde est le mouvement anarchiste de la fin du XIXeme, étrangement proche idéologiquement de la pensée des pères fondateurs. L'Etat est mauvais, chacun doit être libre de mener sa vie comme il l'entend.
Le choc entre Capitalisme et Liberalisme, qui est fortement compatible, donne l'idéologie la plus corompue de ce siècle. Le libéralisme trouve dans le capitalisme le moyen de s'affranchir individuellement de la tutelle de l'état, par la possibilité de devenir aussi puissant que le dit état. Le capitalisme trouve dans le libéralisme le moyen de limiter le contrôle de ses agissements. C'est un peu comme si le voleur affirmait que la police est nocive pour ses affaires, ce qui est vrai, mais la force du Capitalisme libéral est de faire croire que sa pensée est morale. Elle l'est d'ailleurs, si l'on se réfère à l'idéologie calviniste sus cité. Je suis riche parce que Dieu (ou le système sacralisé) l'a voulu, ma position est donc morale, non pas par mes actes ou mon histoire, mais par nature. C'est la définition exacte de l'absolutisme politique.
Le but du Capitalisme libéral devient donc la production de richesses, non pas pour couvrir les besoins, mais pour les capitaliser entre les mains d'une caste dirigeante, qui s'en sert ensuite comme justification morale à la privation des couches de la société rejetées par Dieu (les pauvres). L'etat, représentation du peuple, est donc perçu comme une entité négative, oeuvrant pour limiter l'action du capitalisme, donc s'opposant au dessein de Dieu (le vrai Dieu, celui de G II). L'Etat n'est donc plus un système mauvais, il devient maléfique. La perte de l'Etat ne peut que favoriser les mouvements criminels, avec qui les mouvements libéraux peuvent bien plus s'accommoder qu'avec un Etat fort.
Le Communisme, quant à lui est une alternative éconnomique et sociale opposée. Ses origines, en tant que courant de pensée, est très ancienne, puisque l'on retrouve des idées ultra communautaire dans la haute antiquité. Jésus lui même prône un système de valeur que l'on pourrait qualifier de marxiste ou plus sérieusement, Marx reste très imprénié d'idée Chrétienne. L'opposition, tardive, entre l'idéologie socialiste et l'Eglise vient, non pas de leurs idéologies respectives, qui sont peu ou prou les mêmes, mais du fait que très tôt, dans le but d'en partager les miettes, les eglises se sont rangés du coté des puissants. Au XIXeme siècle, où les idées socialistes se dévellopent, du coté de la bourgeoisie ultra capitaliste.
Le communisme est un but social. Il prévoit l'autosuffisance pour tous, par la réapropriation du produit du travail par le travailleur. Le but n'est en rien productiviste, mais suffisant. Pour arriver à ce résultat, il faut passer par une phase intermédiaire appelé Socialisme, qui prévoit avant tout la destruction des forces bourgeoises dominantes. On parle de dictature du prolétariat, car, comme l'a vu au Chili en 73, la démocratie a quelques difficultés à se débarasser des classes dominantes. Lorsque l'homme sera réconcilié avec l'homme, que la production sera suffisante (et pas plus), alors le communisme pourra s'imposer. Il marquera alors la fin de l'Histoire.
C'est également cette idée de fin de l'Histoire qui a été avancé par les théoriciens libéraux à la chute du communisme (terme, comme on l'a vu, falacieux). En très gros, la fin de l'Histoire signifit : on a gagné ! maintenant ne faite plus rien, car plus rien ne peut exister d'autre.
Finalement, si l'on réflechit, la lutte entre Capitalisme libéral et communisme, ce n'est rien d'autre qu'un combat entre deux sectes chrétiennes, l'un qui croit à la predestination et l'autre au salut de l'humanité. Rien ne change vraiment.
|