*J’ouvre subitement les yeux grands, sursautant, mon cœur bat la chamade; je regarde autour de moi paniquée, encore un mauvais rêve, juste un de plus, ils sont fréquents ces jours derniers ; mes yeux se posent sur le visage de mon aimé, un sourire se dessine aussitôt sur mes lèvres, je l’observe et pendant un court instant j'oublie tout.
Je retiens ma main d’effleurée sa joue, il dort si bien, je ne veux pas le réveiller : la nuit d’hier n’était peuplée que d’ennemis ayant envahit nos terres, nous nous sommes battus sans cesse pour les repousser, tombant épuisés de fatigue pour une courte nuit de sommeil, je devrais être épuisée moi aussi, mais..
Je scrute encore son visage un moment, et je sais.. Il existe un endroit, bien caché tout au fond de moi, un lieu un peu secret, où je conserve tous ses mots, chacun de ses gestes, un sourire, une caresse. On peut bien tout me voler, ma seule richesse se trouve ici.
Je dépose un doux baiser sur ses cheveux et me lève sans un bruit.
Je frissonne un peu, il doit être encore très tôt, on distingue à peine de faibles rayons de lumières, mais cela sera suffisant pour ce que je veux faire.
Je fouille vivement dans mon sac, trouve ce que j’y cherchais, m’installe dans un endroit un peu éclairé, repousse une mèche de mes cheveux, me mord un peu la lèvre, et je commence à couvrir une feuille de vélin de quelques mots :
Tu es venu à moi, et soudain tout m’a sourit, j’ai repris goût à la vie ; effacées les peines, oubliées les douleurs, essuyés mes larmes… J’ai pris ta main, et j’ai vu demain, tu es ce rayon qui m’éveil chaque matin, cette lueur qui m’anime, et me donne le courage, d’affronter chaque maux, chaque faiblesse, chaque ennemi.
Avec toi, je ne connais pas l’ennui, tu es mon présent, si simple ; tu es mon passé, souvenirs de tendres heures partagées ; Il y a eu hier, aujourd’hui, j’aimerais qu’avec toi soit demain aussi. Pourquoi désirerais-je autre chose, alors que je possède déjà tout ? L’avenir j’aimerais qu’il soit « nous ».
Je suis ici pour toi, rien que pour toi Daarkyel.
Je signe le bref message, qui m’a valu tant de réflexions, je le laisse poser là où je l'ai écrit, je sais qu’il saura pourquoi.
Je retourne me blottir contre lui, apaisée, je sais qu’à présent je peux dormir tranquille.*
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