La Nouvelle Equinoxe Messale

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La magicienne failli rougir mais se contenta d'une révérence. Puis elle tendis la main...

- Nous avons encore tant de choses à dire jeune rôdeur... Que diriez-vous de trouver un banc où nous pourrons nous entretenir tranquillement ?
Katsuko se retourna, frissonnante, prête à punir le goujat qui avait osé la bisouiller sans son consentement, puis, découvrant le visage souriant de l'elfe noir se ravisa et le gratifia d'un large sourire, illuminant encore plus ses deux grands yeux émeraudes.

- J'ai cru que vous m'aviez abandonnée, et si nous allions danser maintenant que je suis convenablement habillée ?

Et sans lui laisser le temps de répondre, la jeune femme entraîna le drow sur la piste pour se mêler aux couples enlacés...
- L'endroit idéal serait hors de la ville mais cela m'étonnerai que vous arriviez à marcher aussi loin, sur un chemin de terre de surcroît ! Mais c'est comme vous voulez ...
Sinon, je ne connais pas bien la ville, pas du tout même.
- Vous m'offensez... ! fit-elle amusée. J'ai parcouru nombre de kilomètres avec cette robe, à cheval ou à pied...
De quel côté es-ce votre endroit ?

Le rôdeur indiqua le Nord ; Séréna prit la main d'Eledor et prononça quelques mots de pouvoirs. Les deux elfes furent aussitôt transporté en dehors de la ville un peu plus loin au Nord...
*Eléldor sourit.*

- Bien, alors allons-y, c'est par là.*fit-il en montrant les bois sur leur gauche*

*Ils atteignirent rapidement les bois puis pénétrèrent les sous-bois. La lumière commençait à se faire rare et seuls les cheveux et le haut du rôdeur permettait à Séréna de voir son compagnon.
Même s'ils étaient relativement proche de la civilisation, la végétation étonnement luxuriante de l'endroit pouvait faire croire que le rôdeur et l'enchanteresse étaient les premiers à fouler ce sol.
Tout à coup, Séréna vit une lumière à quelques mètres d'eux. Le rôdeur dégagea un rideau de lianes avec son bras et s'écarta pour laisser passer la magicienne qui fut éblouie par la vision qui s'offrait à elle. Une clairière, le pépiement des oiseaux, l'eau qui coule non loin, le vent dans les feuilles, un sentiment de bien être et de douceur s'empare des deux êtres, quelle joie d'être dans cette forêt, quel bonheur de sentir la vie de la nature, plus de trouble, que de la clarté, plus de malheur, que du bonheur, plus de peur, que de la joie... *

- La vie est à elle seule une drôle de magie... n'est-ce pas Séréna ? *fit le rôdeur en passant près d'elle*
- J'avais faillit l'oublier... répondit-elle dans un souffle. Tant d'évènements se sont bousculés dans ma vie ces dernières années que j'ai du mal à y voir clair !
Mais grâce à des moments comme celui-ci je me retrouve telle que je suis : Une elfe !
Une elfe pour qui les siècles passent sans s'arrêter, sans alourdir les pas ni sonner le glas. Et pourtant ces cinq dernières années me semble plus lourdes que les cent qui ont précédé !
Croyez-vous que cette folle agitation soit pour nous Eleldor ? Croyez-vous qu'il me faille rester parmi les hommes et continuer ma quête ? Je me sens lasse de porter seule tant de mort et de souffrance. Suis-je un messager du dieu de mort, alors même que je le combat ?
*Eléldor ne se retourna pas pour lui parler, il avait trop peur d'affronter son regard alors qu'elle lui parlait. C'est tout en se dirigeant vers le ruisseau qui traversait la clairière qu'il lui répondit.*

- Je ... je ne pense pas vous connaître assez pour répondre à de telles questions, je n'aimerai pas vous poussez dans la mauvaise direction. Tout ce que je peux vous dire, c'est de vous rapprocher de vos amis, ils sont une force dans laquelle il faut puiser pour surmonter nos ... problèmes. Vous n'êtes pas seule Séréna. Parlez-moi donc de cette ... quête, s'il vous plaît, peut être pourrai-je mieux vous répondre ...

*Il s'assit au bord du ruisseau s'allongea puis tourna la tête vers Séréna. Ses cheveux lui tombaient dans les yeux mais ça n'avait pas l'air de le déranger. D'un sourire, il invita Séréna à venir s'asseoir à ses côtés.*
La magicienne défit ses sandales et profita de l'humidité de l'herbe alors qu'elle rejoignait Eleldor. D'un geste, elle dégagea ses bras des longs pans de soie mi-transparente gardant les bracelets d'argent, où la robe était savamment entrelacée, à ses poignets. Elle s'assit aux côtés du rôdeur et prit une profonde inspiration, savourant la fragrance des sous-bois.
Puis elle fixa Eledor de ses yeux émeraudes comme si elle voulait lire en lui...


- Puis-je te faire confiance... ?
*Sous le charme, le rôdeur ne pouvait détourner son regard des prunelles de l'enchanteresse.*

- Tu as mon entière confiance ... Séréna.

*Eléldor déglutit car il avait la gorge et les lèvres sèches tout d'un coup. Avoir une si charmante femme à ses côtés le mettait légèrement mal à l'aise.*
Le gratifiant d'un sourire à faire fondre la banquise, Séréna hésita une seconde avant de se reprendre. Qu'elle avait chaud tout d'un coup...
Elle passa ses mains dans ses longs cheveux blonds, les fils d'or cascadant sur ses épaules dénudées.


- Voilà plus de cinq ans maintenant, j'ai quitté Amonarmath pour une citée humaine dont le nom m'échappe... J'y ai découvert l'amitié ! Peu après j'ai expérimenté la mort... d'abord celle d'un parfait inconnu. Puis la mienne !

Elle marqua une pause, fixa le reflet éthéré de la lune sur le ruisseau puis replongea ses yeux dans ceux du rôdeur...

- Isendir, un vieil elfe de la Vallée Elfique m'a empêché de rejoindre Arvandor ce jour là... et l'a rejoint à ma place ! Selon lui ma destiné était encore liée à Toril...
Deux ans après je rejoignais l'Eternelle Rencontre où Amlaruil en personne nous recevais... Guillaume le guerrier humain, Raptou le voleur nain, Naphylis le barde humain et Quistis la prêtresse impure... C'est alors qu'elle me remit le 'Valbelegtur', un artefact d'une puissance que j'appréhende encore difficilement ! A son tour Amlaruil m'a dit que je ferais de grande choses grâce à lui et au nom des elfes...
Es-ce que je mérites vraiment cet honneur ? Tant sont morts autour de moi ! Ai-je bien fais d'accepter ce présent... ? Je me le demande... Ce marchand... le premier homme que j'ai vu mourir devant moi hante encore mes rêveries... Il s'était suicidé par peur des elfes... de leur magie...
*Eléldor restait silencieux. Il voulait dire quelque chose, sa bouche s'ouvrait mais aucune parole n'en sortait, il voulait réconforter son amie, la rassurer, il ne voulait pas la voir dans cet état, cela le rendait plus triste qu'il ne l'aurait cru et la seule réponse qui lui donna fut un geste : il la serra dans ses bras. La seule chose qui comptait pour lui à ce moment était de l'entourer d'amour.
Son coeur battait tellement la chamade que Séréna pouvait le sentir contre sa poitrine.*
La magicienne qui pouvait réduire des armées monstrueuses en cendre se laissa aller aux larmes et se nourrit de l'amour d'Eleldor, répondant à son étreinte...
Ils restèrent ainsi de longues minutes, leurs corps enlacés offert à la lueur de l'astre des nuits.
Alors Séréna se dégagea lentement et fixa Eleldor quelques secondes de son regard qui voulait dire merci, qui voulait dire je crois bien que je vous aime...
Et elle l'embrassa... lentement... tendrement...
*Eléldor lui rendit son baiser, alors qu'il sentait l'euphorie s'emparer de son esprit. L'elfe poussa Séréna doucement, lentement, vers l'arrière pour se retrouver allongé sur elle, et ses lèvres s'attardèrent une longue minute sur celle de la magicienne, avant de se retirer enfin. Le visage à deux centimètres de celui de Séréna, Eléldor sourit lorsque ses cheveux fins vinrent chatouiller le visage de Séréna.
Il déposa un baiser sur son front et se rassit.*

- Nous devrions y aller, les autres vont nous attendre ... non ?*demanda-t-il sur un ton qui disait qu'il voulait rester là avec elle, tout en lui prenant la main pour embrasser ses doigts magnifiques*
- Tu as peut-être raison... fit-elle tout aussi peu encline à partir.

Elle se sentait tellement bien avec cet elfe... Mais la raison la poussait à tempérer leur relation. Elle lui déposa un baiser sur la joue et se releva lui tendant la main.


- Venez mon doux rôdeur... retournons à la fête main dans la main. La brise nocturne accompagnera nos pas alors que nous parlerons de cette magnifique forêt...
*Les cheveux voletants doucement, Eléldor se releva avec un sourire jusqu'aux oreilles. Il prit la main de Séréna, les yeux brillants de joie.*

- Ma colombe ...

*Puis ils quittèrent la magnifique clairière, alors que le rôdeur, perdu dans des rêves plus beau les uns que les autres, où Séréna était la principale actrice, se promettait déjà de revenir ici en sa compagnie.*
Séréna répondit par un sourire et prit la main qu'on lui tendait. Elle mena le rôdeur sur le sentier secret qu'ils avaient prit pour rejoindre la clairière. Elle l'abreuva de détails sur les animaux et les plantes de la forêt... Sa connaissance en botanique, même venant principalement de manuels, était remarquable ! Elle repéra même plusieurs animaux dont Eleldor avait seulement sentit la présence...
Contrairement à ce qu'elle semblait croire son âme elfique - la liant à la nature plus sûrement qu'un rôdeur avec les animaux - ne l'avait pas quitté !
Le teint de la magicienne prit une touche de rose qui trahi sa gêne mais elle sourit de plus belle, les paroles du rôdeur lui allant droit au coeur.
Il y avait longtemps qu'elle ne s'était sentit aussi bien !

Quand ils arrivèrent au bal, il n'y avait plus grand monde sur la piste...
*L'euphorie du moment passée, Eléldor se posait des questions.
Que vais-je faire maintenant que je suis liée à Séréna ? Ma Guilde a besoin de moi tout comme elle ... Comment les autres vont-ils prendre notre relation maintenant ?
Mais il y avait une chose dont il était sûr.
Je l'aime plus que tout.

Sa décision était prise ...*
Les deux elfes trouvèrent facilement un banc dans le théâtre qui se vidait lentement... Ils avaient passé visiblement plus de temps dans les bois qu'ils ne l'auraient cru.
Ils discutèrent encore un moment. Séréna lui parla avec entrain d'Alvencys et de son ami Guillaume qui le dirigeais. Elle était inquiète à son sujet.
Eleldor compris qu'elle essayait de lui faire comprendre qu'elle ne pourrait quitter longtemps Alvencys...
Finalement lorsqu'elle lui demanda si il voulait l'accompagner là-bas, il eu un doute sur les sentiments de la magicienne à son égard.
A son hésitation et sa question silencieuse elle répondit :


- Un elfe m'a dit un jour que les amis étaient une force dans laquelle il fallait puiser...
Elle sortit une broche formée de cinq runes de sa robe et la tint sur sa paume un instant. La première brilla d'une aura azur et une aiguille écarlate apparut désignant Séréna. Eleldor reconnut la rune de mage de son aimée.
Une deuxième puis une troisième rune brillèrent d'or et d'argent. Le rôdeur compris que l'aiguille indiquait la chambre de Quistis et Naphylis. Enfin les deux dernières runes s'illuminèrent d'émeraude et d'albâtre... L'aiguille indiqua le Sud et son intense lumière devint imperceptible.


- Daïn et Guillaume ! murmura Séréna. Plus qu'une force mes amis font partit de moi... ne me demande pas de choisir entre toi et eux ! fit-elle, sa voix se troublant.

Eleldor surpris une larme sur la joue de la magicienne...
*Eléldor sourit à son aimée et lui essuya sa larme.*

- Mon amour ... à partir d'aujourd'hui je peux te promettre que tu n'auras qu'à regarder autour de toi pour me voir.

*Il lui caressa le visage et passa sa main dans ses cheveux, déversant le plus d'amour possible dans ses gestes.*
La magicienne glissa son visage sur la main du rôdeur et finit par la prendre entre les siennes. Elle y déposa un tendre baiser et plongea ses yeux dans ceux d'Eleldor. Ils s'embrassèrent pendant un temps qui sembla infini.

Lorsqu'ils se séparèrent, la magicienne désigna la piste de danse.


- Je t'y attendrais demain matin. Nous partirons pour Alvencys...


Puis elle le laissa après un dernier baiser, rejoignant sa chambre.
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