Je me sens un peu visé par le sujet.
J'ai deux licences, une de philo et une de science politique (qui se transformera bientôt en maîtrise).
J'ai débuté avec la philo car cela ne me semblait être un bon départ dans la vie que d'acquérir un peu de la sagesse passée. Que les travaux de Socrate, Kant et Wittgenstein ne restent pas lettres mortes en somme. Une fois dans cette filière, j'y ai pris ce que j'étais venu y chercher (à savoir une base de culture générale et un esprit synthétique).
Je suis donc parti avec ma licence sous le bras, tenter d'appliquer les théories antiques et modernes à l'univers ô combien vicié de la politique, de la communication et des relations internationales.
C'est intéressant, mais vain. Néanmoins, l'expérience m'aura permis de connaître les principes fondateurs de nos républiques, de notre système démocratique, les fondements par exemple de principes abscons tel que l'immunité présidentielle (qui, contre toutes mes attentes, trouve légitimité).
Bref, avec cette formation, j'ai une idée un peu plus précise de ce qui me pousse à voter, ainsi que de la façon d'appréhender les informations que l'on nous transmet. En gros, je décrypte mieux que je n'ai pu le faire auparavant.
Désormais, j'engage la phase réaliste de ma formation et me dirige vers l'informatique (la programmation ou la création, je ne sais pas encore), car je suis bien conscient que ce ne sont pas les pages de mes bouquins qui me nourriront (remarque... Rémi sans Famille se nourrit bien de bois lorsqu'il est coincé dans sa mine semi-engloutie...).
Cependant, je ne regrette rien, même si je dois reprendre à un niveau Bac+2 en BTS info. J'ai acquis des connaissances et des modes de réflexion que je n'aurai sans doute pas aborder de moi-même. Car on a beau se creuser, réfléchir correctement, certaines personnes ont penser avant nous, et souvent mieux que nous. Il est donc utile d'apprécier à leur juste valeur leur sagesse et jugement.
Bref, après une grosse période de doute, c'est un plus serein que je me tourne vers mon avenir professionnel, car je sais que tout ce temps passé à m'éduquer n'aura pas été pure perte
edit: par contre, je déplore l'attitude des facs, mais aussi des profs, qui n'ont d'autre ambition, que de former de nouveaux professeurs. C'est complètement stérile et peu d'étudiants semblent s'en rendre compte ! (Sur un amphi de 120 étudiants en philo, 100 voulaient devenir profs... de quoi se frapper fort la tête contre son pupitre...)Les stages devraient être obligatoires, et ce, quelque soit la filière.