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Je ne retrouve pas (recherche désactivé) le sujet sur la canicule. La question était de savoir si le climat avait commencé de se détraqué, c'était il y a un mois.
Depuis, la canicule continue, la sécheresse a transformé l'herbe de mon jardin en verre brisé (c'est le même bruit quand on marche dessus), la seule pluie qui tombe le fait sous la forme d'orages meurtriers et :
La sécheresse persistante fait craindre un été catastrophique
LE MONDE | 19.07.03 | 13h21
Installée sur le pays depuis plusieurs semaines, la sécheresse prend un tour inquiétantà plusieurs titres. Les incendies, notamment dans le massif des Maures (Var), où 10 000 hectares ont été détruits en moins de 24 heures, se multiplient et les spécialistes redoutent un été catastrophique. Nombre de départements ont organisé des restrictions à la consommation d'eau. Des éleveurs bovins ont déjà dû entamer leurs réserves de fourrage d'hiver. Les pics d'ozone sont de plus en plus nombreux. Le précédent historique de 1976 est très souvent évoqué. Cette année-là, un long épisode sans eau avait brûlé les récoltes sur une grande partie de la France. Politiques et chercheurs s'interrogent sur les causes de ce dérèglement. Mais selon les météorologues, la canicule et les faibles pluies ne sont pas alarmantes.
Incendies, restrictions d'eau, pénurie de fourrage : la sécheresse qui s'est installée depuis plusieurs semaines en Europe et singulièrement en France rend la situation inquiétante sur plusieurs fronts. Les pompiers mobilisés sur les incendies dans le Var et dans les Alpes-de-Haute-Provence restaient en alerte, samedi 19 juillet. Après vingt-quatre heures de combat, ils sont parvenus à contrôler le feu qui aura détruit respectivement 10 000 et 800 hectares de pinède et de garrigue. Les 1 300 hommes redoutaient cependant qu'un nouveau coup de vent relance les foyers. Deux reprises ont ainsi pu être contenues, samedi matin, dans des zones difficiles d'accès.
Ces incendies s'ajoutent aux nombreux déjà enregistrés en divers points du pays depuis plus d'un mois, des Landes à la Corse. Vendredi, un nouveau départ a été vite maîtrisé à Soustons, dans les Landes, mais 150 hectares de pin sont partis en fumée. En Corse-du-Sud, un ancien foyer s'est ravivé dans la région de Vero, détruisant 500 hectares de maquis et de forêt. Dans toutes ces régions, les pompiers, en alerte depuis plusieurs semaines, sont au bord de l'épuisement et attendent la relève.
Les spécialistes s'inquiètent de la précocité de ces incendies et redoutent un été catastrophique. Près de 17 000 hectares ont brûlé dans la seule zone méditerranéenne ; d'ores et déjà, le bilan de 2002 - 20 800 hectares brûlés sur toute la France - est sur le point d'être dépassé. Malgré l'amélioration des moyens de lutte depuis dix ans, on évoque le record de 1989, où 75 500 hectares étaient partis en fumée.
Le passage orageux qui a traversé une partie de la France en milieu de semaine a été insuffisant pour enrayer la situation. La sécheresse persiste, alors que s'annoncent à nouveau de fortes températures. Les sols surchauffés menacent de s'embraser. Le lieutenant-colonel François Mouton, commandant les sapeurs-pompiers de Corse-du-Sud, cité par l'AFP, évoque "un chaudron".
De nombreux départements ont organisé des restrictions à la consommation d'eau. Vendredi, le préfet de Haute-Garonne, Hubert Fournier, a annoncé que les prélèvements pour des usages domestiques et agricoles seront limités pour une partie du département. Dans le bassin du Tarn, une vingtaine de communes ont dû interdire l'arrosage des jardins, le remplissage des piscines et le lavage des voitures. Pour l'agriculture, l'irrigation se fera sur un système de tours d'eau. La préfecture de Charente a aussi décidé de nouvelles limitations. De son côté, le préfet des Vosges a lancé un appel au civisme.
La Côte-d'Or a été le premier département à prendre des arrêtés d'économies, dès le mois de juin. Depuis, une quarantaine de départements ont suivi et, selon le ministère de l'écologie et du développement durable, une quinzaine d'autres s'apprêtent à faire de même.
Dans le bassin de la Loire, des mesures de restrictions de l'eau potable ont été prises. Certaines communes de l'Aubrac et du sud de l'Aveyron ont une alimentation au robinet erratique. La pression est insuffisante jusque dans les bornes d'incendie.
Mais on ne parle pas encore de pénurie. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), qui surveille l'état des nappes phréatiques, estime que "l'état de remplissage des aquifères, début juillet, est très contrasté mais encore proche de la normale pour bon nombre d'entre eux". Si les nappes situées dans des couches assez imperméables sont chargées, analyse le BRGM,"les nappes alluviales peu épaisses, dont le régime est très influencé par celui des cours d'eau, sont à des cotes nettement inférieures aux moyennes saisonnières".
Le débit de la Loire serait inférieur à l'étiage de 1949, année de référence. L'Ain, le Doubs, des cours d'eau du Cantal sont au plus bas. Le préfet Fournier a qualifié, vendredi, de "très tendue" la situation générale hydrologique du bassin Adour-Garonne.
Dans de nombreuses rivières, les fédérations de pêcheurs s'inquiètent de l'état de la faune aquatique. Le faible niveau des eaux concentre la pollution. Le manque d'oxygène et la prolifération d'algues sous l'effet de la chaleur asphyxient la vie. En outre, les poissons ne s'alimentent plus au-delà de 20° C. Or la température de certains cours d'eau atteint 26° C par endroits. Dans plusieurs départements, la baignade est interdite pour ne pas aggraver la perturbation.
Dans le Massif central, la Bourgogne et Rhône-Alpes, les herbages sont rares et les éleveurs bovins ont déjà dû entamer leurs réserves de fourrage d'hiver. Les agriculteurs organisent des "opérations solidarité". C'est ainsi que les Jeunes agriculteurs de l'Oise ont proposé à leurs collègues des régions du Sud de leur fournir la paille et le foin dont ont besoin les bovins qui ne peuvent être nourris seulement au grain.
Le précédent historique de 1976 est de plus en plus fréquemment évoqué. Cette année-là, un long épisode sans eau avait brûlé les récoltes sur une grande partie de la France. Roselyne Bachelot, ministre de l'écologie, estime que "l'état des nappes phréatiques est bien plus satisfaisant qu'en 1976".
Mais si la sécheresse est moins généralisée qu'alors, les situations relevées localement par Météo France sont comparables. Certaines régions de l'Est n'ont pas reçu de pluie depuis février. Le déficit des précipitations dans l'Ain est comparable à celui de cette année de référence. Dans l'Aveyron, le préfet Pierre Bayle estime que "la situation est pire qu'en 1976". Là-bas, le président de la chambre d'agriculture, Jean Laurens, assure que "la situation hydrologique est inédite depuis cinquante ans". En Corse et dans le Sud-Est, départements épargnés en 1976, la situation est plus dramatique cette année. "Si août est aussi chaud et sec que juin et juillet, on peut se retrouver avec une sécheresse comparable à celle de 1976", explique Michel Daloz, ingénieur prévisionniste à Météo France.
Dans ce climat d'inquiétude, chercheurs et politiques s'interrogent sur les raisons des dérèglements climatiques. L'organisation météorologique mondiale constate que mai 2003 a été le mois le plus chaud dans le monde depuis le début des relevés météorologiques, en 1880. "Il est tout à fait évident qu'on observe des changements climatiques extrêmement profonds, un phénomène de réchauffement avec la survenue de plus en plus fréquente d'épisodes météorologiques extrêmes", a déclaré Mme Bachelot, jeudi, sur France 2.
Alors que la sécheresse frappe une bonne partie de l'Europe, les ministres de l'environnement et de l'énergie des Quinze se sont réunis, vendredi, afin de réfléchir sur les moyens d'appliquer le protocole de Kyoto, qui prévoit une restriction des émissions de gaz carbonique pour lutter contre l'effet de serre.
La situation actuelle ne réjouit que les professions liées au tourisme, les marchands de boissons et les viticulteurs, qui voient se profiler un grand millésime. En revanche, selon l'Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale), la collecte d'escargots s'annonce mauvaise.
Bon, cela étant, je n'aime pas trop crier "The sky is falling, the sky is falling". Mais j'appréhende déjà septembre, et les fameux "épisodes cévenoles" dans le Gard...
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