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[Pénologie] Des hommes et des crimes sexuels
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Citation :
Certains ici parlent de peine de mort, et autres châtiments corporels dont nos bourreaux des anciens temps n'avaient même pas eu idée. L'intérêt pénologique, dont j'ai effectivement peu parlé, est que ces hommes tentent de trouver ce qu'ils n'ont jamais obtenu : la normalité. S'occuper d'un champ, méditer seul face à la mer pendant de longues années, par exemple. Certains l'ont dit, enfermer un criminel sexuel dans une prison "classique", c'est souvent le condamner à des années de souffrances morales et physiques, infligées par ses codétenus. Et c'est en faire un récidiviste en puissance. Les tuer. Les tuer pour quoi faire ? Ceux qui parlent de peine de mort ne se rendent pas compte d'une chose. Une des premières choses que les victimes réclament au criminel, en règle générale, ce sont des excuses. Mais pour s'excuser, encore faut-il pouvoir comprendre. Tuer les criminels sexuels, à quoi bon ? Je ne sais ce que pensent exactement les victimes d'un criminel sexuel, mais que penser d'une victime déjà traumatisée pour la vie, et qui en plus se rend compte que l'homme qui l'a agressé ne se rendra jamais compte de son acte ? Que cet homme ne sera jamais responsabilisé ? Vous savez, c'est un peu comme en France au Moyen-Age, et certains pays contemporains, qui condamnent les animaux à la mort quand ceux-ci commettent une agression sur un homme ou le bien d'autrui. On supprime l'élément "malsain", mais au fond le mal est toujours présent. Personne n'a été responsabilisé. Personne n'a, en fait, été puni. A partir du moment où vous condamnez quelqu'un qui ne comprend pas, qui ne sait pas, vous ne condamnez personne. Vous condamnez un mur d'ignorance. Vous cassez le mur sans vous rendre compte que derrière ce mur il y en a encore mille autres. En somme, vous vengez la victime, sentiment primaire, mais vous ne condamnez pas. Ainsi, la peine de prison doit aider le criminel sexuel a intérioriser son acte, à le prendre " sur ses épaules ", à ressentir le mal, et finalement à souffrir. Par cette souffrance, soit il arrive à comprendre, soit il rejette tout en bloc, soit il se suicide. Ce qu'il faut bien garder à l'esprit, c'est que ces peines d'emprisonnement couplées au suivi psychiatrique permettent, dans un cadre serein et propice à l'introspection, de responsabiliser ces hommes, et par là-même de venger les victimes. Une victime, à mon sens, n'est pas plus "venger", indemniser, ou ce que vous voudrez, si on tue le criminel. Au contraire. Jamais elle ne saura pourquoi, jamais elle ne pourra tenter de comprendre. Non contente d'avoir été une victime, elle sera un objet du crime, jamais un sujet. Chercher à comprendre, du côté victime et du côté criminel, c'est déjà franchir une étape vers la reconstruction de ces deux vies qui sont de toute façon détruites. Enfin, j'ai le sentiment que si la victime se rend compte que si jamais le criminel n'est pas responsabilisé par le biais d'une réponse pénologique adéquate, celui-ci sera peut-être mort ( peine de mort ), peut-être enfermé à vie ( perpétuité ), mais une chose fondamentale manquera : le pardon du criminel. Alors reste la vengeance pure et simple. Or, on le sait tous, même ceux qui tentent de se voiler la face derrière un voile de " et si c'était ton gosse ? " " et si c'était mémé Jacky ?", la vengeance ne soulage pas. Elle ne soulage personne. Dans la vengeance, plus qu'une notion de réparation, on trouve la satisfaction de l'orgueil, de l'honneur bafoué. Mais nulle part on ne trouve une réparation morale. Or ce pardon moral il se trouve chez le criminel. Ce dernier, en parlant comme l'ont fait ceux de casabianta, commence à intérioriser l'acte, la culpabilité, la responsabilité, en fait, ils finissent leur socialisation. Je ne vais pas trop développer plus avant sur le problème spécifique à la nature de la peine à infliger au criminel sexuel, mais pourquoi ne pas lancer un autre thread ? En terme criminologique, j'ai déjà pas mal développé. Le fait est que c'est en entendant parler ces criminels que l'on peut tenter de comprendre le pourquoi d'actes odieux. Si on les avait tué, on aurait ignoré cette source de savoir si importante pour prévenir, peut-être à l'avenir, ce genre de crimes. C'est en essayant d'étudier et de comprendre ces hommes que l'on peut parvenir à éviter d'autres drames. Vous avez tous l'air d'avoir plus ou moins occulté une chose que j'ai dite : Ces hommes étaient pour la plupart " sans histoire ". Pas de casier judiciaire. Je n'ai pas assez développé ce point, car il est dérangeant, mais ce type de comportement criminel habite tous les hommes. Seulement, l'immense majorité d'entre nous ne passera jamais à l'acte. Il existe donc une barrière mentale, qu'il n'y a pas chez ces hommes. Quelqu'un faisait le distingo entre le malade inconscient et le pervers conscient. Mais les deux sont atteints d'un même mal, quelque chose que la société n'a pas su leur donner, leur famille, leurs amis. Wadleight tu me parles de morale. La morale a effectivement une place importante, mais n'occupe pas le centre de ce sujet. Ces hommes pour la plupart, au moment des faits, ne savaient pas. Le bien et le mal ne signifiaient rien, puisque seul importait le comblement d'un désir sexuel, qui peut renvoyer bien souvent à une mère manquante, à un manque d'affection pendant l'enfance, à des mauvais traitements subis pendant toute leur jeune enfance, ou encore à un vide amoureux et affectif tout au long de leur vie. Dès lors, le bien et le mal occupe une place très secondaire, à partir du moment où le crime devient non plus un mal ou un bien, mais la continuité d'un profond mal-être. Ce que j'ai tenté de comprendre en visionnant ce documentaire, c'était de savoir pourquoi, et comment. Le pourquoi on en a presque une réponse, à mon sens. Le passage à l'acte est le point d'orgue d'un mal que ces hommes trainaient depuis de longues années. Il est une sorte d'expiation, mais expiation inutile. Car ils ne sont pas soignés par le crime, ils ont juste comblé un manque. Bref, je stoppe ici les développements, j'espère m'être bien fait comprendre. Tout d'abord, le sujet ne traitait pas de la peine de mort, mais plutôt du type très particulier du cadre carcéral dont ces détenus ont bénéficié. Ils sont sur une île. Personnellement, en voyant ça, j'ai pensé aux anciens bagnards. Mais une fois les premières minutes passées, je me suis rendu compte qu'il s'agissait de tout autre chose. Par ailleurs, j'ai trouvé le documentaire intéressant parce qu'il s'agissait des criminels qui parlaient de leur expérience. Il est rare d'entendre un criminel se "rendre compte" de son acte. Il est rare d'entendre le premier responsable tenter d'analyser son comportement passé. Pour une fois aucun psy, aucun médecin, juste des hommes face à leur passé qui tentaient de comprendre. |
16/07/2003, 14h37 |
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Pour Ulgrim, et ceux que le sujet initial intéresse vraiment, je vous indique un lien vers un article du Monde sur le Centre de Détention de Caen :
Jours tranquilles derrière les barreaux Encore que je m'interroge sur l'opportunité de l'envoyer par MP... L'avenir me dira si j'avais tort ou non... |
16/07/2003, 14h47 |
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