[Brocéliande - Albion] Thealin ou les brumes d'Avalon

 
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Une enfant déposée au bord du Lac, sur l'île d'Avalon, fut trouvée par Magorr, alors jeune sorcier. L'enfant dormait au pied de saules pleureurs et semblait avoir environ 10 ans. Magorr la recueillit dans son foyer et se chargea de lui transmettre la passion des arcanes de la Magie. Mais bien vite il s'aperçut que les dons de la petite sidhe étaient différents des siens. Elle ne suivit donc pas les traces de son père adoptif mais devint thaumaturge assez rapidement.

Thealin fut élevé avec sa soeur adoptive Sharika par Magorr et son épouse, en la forêt de Campacorentin. L'enfant était d'humeur rêveuse, aimant à jouer seule en compagnie des oiseaux et des petits animaux de la forêt. Elle détestait voir sa petite soeur Sharika s'entraîner à se battre car ne supportait pas la violence des armes. Fleur bleue et innocente, elle rêvait d'un monde où la méchanceté et la haine seraient bannis. Elle échappait fréquemment aux corvées domestiques en disparaissant des journées entières. Le reste du temps, elle étudiait sagement à la maison ou allait se promener au bord du Lac pour y composer de tendres poèmes.

Un jour de corvée, ses parents constatèrent une fois de plus que Thealin avait disparue de son lit dès l'aurore. Au début, ils ne s'en inquiétaient guère, car ils en avaient pris l'habitude. Mais, le soir venu, Thealin ne rentra pas. Morts d'inquiétude, ils commencèrent à la rechercher autour de ses lieux de jeux favoris. Mais elle resta introuvable. Plusieurs jours passèrent et on organisa une battue pour la retrouver. Des druides l'aperçurent en train de dormir au centre du cercle de pierre de Stonehenge et la ramenèrent chez ses parents désespérés de la voir rentrer. Cependant, la fillette n'avait gardé aucun souvenir de ce qui s'était passé avant son réveil...

Depuis ce jour, il n'y eu plus jamais de corvées pour Thealin lui évitant d'avoir à s'enfuir du foyer sans prévenir. Mais ses fugues devinrent fréquentes. Et toujours, elle revenait sans se souvenir des derniers moments passés. Magorr tenta bien de la suivre discrètement, mais elle lui échappait à chaque fois. Une nuit, un maître d'armes venant à passer près de Stonehenge pour rejoindre Lethantis, l'a vit blottie et endormie sous les pierres sacrées de Salisbury. Il la réveilla et l'escorta chez elle. Dès lors, une grande amitié lia le maître d'armes, Donnegann MacBride et la jeune Thealin. Le coeur sur la main, Thealin découvrit des sentiments jusque là inconnus. L'amour naquit entre ces 2 êtres. Ils se promirent de rester toujours ensemble et de ne jamais se quitter...

Le jour de ses 16 ans, Donnegann décida de l'emmener à Camelot, grande cité où Théalin se perd encore régulièrement. Il lui parla des Porteurs de Lumière et émit le souhait de la voir rejoindre avec lui cette guilde prestigieuse. Là, elle fit la connaissance de Quamis Oengus, mercenaire solitaire, qui lui permit d'intégrer la guilde. Durant les longues absences de Donnegann, Théalin se mit à la couture et rencontra de plus en plus fréquemment Quamis. Celui-ci décida de la sortir de sa monotonie et lui fit visiter bien des régions. Peu à peu, l'image d'un Donnegann toujours absent s'effaçait, laissant place à celle d'un Quamis plus proche. Et fatalement, ils tombèrent amoureux l'un de l'autre. Mais respectant sa parole, elle resta fidèle à ses engagements et souffrit de ne pouvoir aimer librement son mercenaire au grand coeur. Comprenant qu'il ne pouvait emprisonner plus longtemps celui de la thaumaturge, Donnegann quitta les Porteurs de Lumière pour partir en quête de son âme et libéra Théalin de sa promesse. Puis, pour des raisons symboliques sans doute, il troqua son armure dorée étincelante contre une armure noire de jais.

Le passé de Thealin avant son adoption reste encore flou à ce jour. Elle aurait vécu quelque temps sur l'île d'Avalon, mais n'en garde que des images furtives. Pourtant rares sont ceux qui se souviennent que durant son parcours récent au sein des Porteurs de Lumière, Théalin continua de souffrir de fréquentes migraines pour se réveiller régulièrement à Stonehenge...
Après avoir intégré l'Ordre des Porteurs de Lumière, Thealin continua de subir d'étrange maux de tête et hallucinations...

<Théalin titube dans la forêt de Campacorentin, le regard dans le vide, les bras ballants.>

Perdue, je me suis perdue, encore une fois. Je suis pourtant chez moi. Mais où suis-je.? Ma forêt... c'est elle, je le sais... mais... je ne reconnais point les arbres, ni les buissons... où suis-je donc?

<La nuit commence à tomber. Théalin est toujours perdue, épuisée, assoiffée, affamée. Recherchant son foyer familial où elle a passé son adolescence. Les signes de la fatigues gravés sur son visage si jeune, les yeux cernés trahissant les siècles passés, Théalin ne sais plus, ne se souvient plus... de rien.>

<Elle s'assoit pour prendre un peu de repos avant de repartir. Elle tremble de froid, de fatigue, de nervosité, de peur et... elle sait que ces tremblements la ramèneront à cette grotte. Elle sait que ses cauchemars vont revenir. Des cauchemars où elle voit ses amis être corrompu par le mal. Son bien aimé Donnegann qu'elle a vu partir par sa faute, qu'elle a mené à sa perte, dictée par une conscience dont elle ignore l'origine. Les images de la corruption qu'elle a vu dans les yeux de certaines personnes qu'elle a finit par rencontrer... Dame Justyne, Dame Kyty, Messire Argyhll, son cher et tendre Quamis, sa propre famille et bien d'autres... tous corrompu dans son cauchemar... Ne trouvera-t-elle aucun repos ? se dit-elle. >

<Les spasmes recommencent avec leurs migraines atroces, lui vrillant les tympans. Théalin se tient la tête et hurle dans la forêt devenue silencieuse. Personne, aucune âme qui vive à des lieux. Elle tombe à terre, inconsciente, sur l'herbe fraîche, au pied de l'arbre contre lequel elle s'était adossée pour se reposer. >

<Des secondes passent, puis les heures. Théalin ouvre les yeux et sourit. Un sourire glacial. Des yeux marqués par les siècles de vie. Elle écarte les bras et commence à s'avancer vers le cercle de pierre. Un champs de force se créé et dont l'épicentre est le corps de la petite thaumaturge. Elle relève la tête en arrière et savoure l'énergie qu'elle absorbe de sa source inépuisable. >

ô Albion craint moi, car mon passage signe ton trépas. Et vous Porteurs de lumière, faites désormais vos prières.

<Thealin incante un sort et disparût. Elle réapparût dans la cité de Camelot dans une petite maison discrète, à l'abri des regards. Elle a tué le pauvre propriétaire depuis bien longtemps, pouvant ainsi profiter d'un poste dissimulé du regard des passants. Elle s'en va retrouver Dame Justyne pour lui demander de brûler des livres qui pourraient contre-carrer ses plans. Ensuite, elle ira retrouver Messire Argyhll pour ordonner le meurtre de Columba. Une fois ses affaires bien avancées elle se retire dans sa grotte où elle se repose depuis bien des siècles.>

Cauchemars ou réalité ?

<Théalin se réveille au matin, reconnaissant la grotte aménagée. Elle se lave au point d'eau et sort de la pièce. Quand elle se retourne, elle n'est plus étonné de ne plus en trouver l'entrée. Mais elle reconnut le chemin pour rentrer chez elle, et s'en va en courant de peur s'inquiéter son père et sa soeur Sharika...>
Depuis sa rencontre avec le mage Iathiel ar Gothwaith, Théalin se remis rapidement de ses maux de tête qui disparurent. Elle se demandait si elle était folle.
Magorr lui disait pour la rassurer qu'elle était juste somnambule mais rien de grave.

Peu à peu ses croyances religieuses changèrent. Théalin se mit à douter de son Dieu. Elle repensait à La Déesse Mère et se mit à la prier comme lorsqu'elle était jeune.

La thaumaturge alla rencontrer les druides de la forêt de Campacorentin et leur expliqua son histoire. Ils lui donnèrent des herbes pour la calmer de ses angoisses. Mais rien n'y fit, elle continuait à faire des cauchemars horribles. Des rêves sur cette île que l'on appelle Avalon. Et elle se levait chaque matin les mains en sang se demandant d'où il pouvait bien provenir.

Elle n'arrivait pas à oublier le cadavre de son fils immolé et vidé de son sang. Elle se demandait toujours si c'était elle-même qui l'avait sacrifié. L'esprit tourmenté, Thealin ne pu plus fermer les yeux lorsqu'elle tentait de se reposer, ressassant les images du passé.

Elle tenta de faire des recherches sur le mal qui l'avait atteinte. Les maux de têtes était dû à la schizophrénie. Curieuse maladie pensa-t-elle. Mais ne trouva rien sur le somnambulisme. Rien qui approcha son cas.

Sans cesse elle continuait à se frotter machinalement les mains pour tenter d'enlever le sang qu'elle croyait voir, et arpentait les rives qui mènent à Avalon sans pouvoir s'en approcher.

"- Déesse Mère, pourquoi ne me laisses-tu pas revenir ?" dit-elle.

Sa question restait sans réponse...
Affaiblie par les nuits sans sommeils, le visage émacié, les traits tirés, il ne lui restait plus qu'une chose à faire. Tenter de savoir d'où provient le sang sur ses mains le matin et surtout pourquoi tant de personnes se rendent en Avalon alors qu'elle n'y a pas accès elle-même.
Post écrit par Ezoniroel (le 21 novembre 2002)
<Il reste un moment à écouter, cherchant à s'assurer qu'il s'agit bien de la Dame puis s'approche doucement>

Dame Thealin ? Est-ce vous ? Oui ...
Je vous reconnaîtrais entre mille, mes yeux ont beaux me faire défaut ma Déesse me prête d'autres sens qui ne trompent point.
Que faite vous donc séant et pourquoi tant de lamentation Dame ?

<Thealin quelque peu surprise hésite un instant puis voyant l'aveugle décharné à l'allure au moins aussi piteuse que la sienne se décide à lui expliquer>

Thealin : Messire Ezoniroel ! je ne m'attendais point a vous trouver ici de si bon matin !
Ezoniroel : J'y viens chaque matin Dame, souvent même la nuit quand le sommeil me fuit ... Je viens contempler cette porte vers mon enfance qui m'est désormais interdite ...
Thealin : Interdite ? Alors vous non plus ne pouvez pénétrer en Avalon ? Je ne sais pourquoi les portes se referment à mon approche ...

<Thealin se met à se frotter frénétiquement les mains sur le bord de sa robe>

Ezoniroel : Oui Dame ... enfin ... non point qu'elles me soient close mais ... J'ai été banni de l'île voila bien longtemps maintenant ! Ma naissance, mon état d'Incubbe aurais certes put me permettre d'y vivre en toute quiétude mais les actes commis en ce lieux enchanteur par ma Mère ... ainsi que ceux qu'elle m'y fit commettre me valurent d'en être exclus.
Depuis que la barge a réapparu et, depuis maintenant que ce portail est ouvert je n'ai encore pu me résigner à franchir le pas et toujours je reste là, à quelques pas de mon Ile, à quelques pas de cette porte ... la regarde, la touche même parfois du bout de doigts puis le coeur trempé de rage et de dépit je m'en retourne plus loin sur les berges ajouter a l'onde clair du lac mes larmes ...
Thealin : Je ... < Frottant de plus en plus fort ses mains le long de sa robe tout son esprit semble être tourné maintenant vers ces tâches invisibles qu'elle s'acharne à ôter>
Ezoniroel : <Percevant le frottement incessant et comprenant à la voix de Thealin sa gêne > Dame Thealin ? Venez ... venez avec moi ... marchons un peu ensemble et éloignons nous de ce portail qui nous rejette ...
Hum ... et si vous avez quelques tâches qui ont mal à partir en frottant je sais un endroit ou l'eau y est clair et douce et ou vous pourrez lavez à loisir vos mains de ce qui les macule.

<S'approche avec douceur de Thealin et lui propose son bras ... Le bras d'un aveugle pour une promenade d'exclus>
<Thealin pris le bras d'Ezoniroel avec grande hésitation. Et se laisse emporter doucement sans faire attention au lieu où lui mènent ses pas>

"- Merci Ezo, je n'ai trouvé que douleurs et peines, et votre épaule m'est d'un grand réconfort... "

<repose la tète sur l'épaule d'Ezoniroel et laisse couler ses larmes silencieusement>

"- Je me souviens d'un lac dans mon enfance, où l'eau est pure mais je n'ai jamais retrouvé le chemin qui y menait. L'eau miroitait et scintillait sous les rayons de soleil, pareil à des milliers de diamants. Nulle perturbation ne venait jamais troubler sa surface. C'etait un endroit enchanteur... si calme que cela semblait impossible... Alors dites-moi Ezo, où m'emmenez-vous donc ainsi ?"
Post écrit par Ezoniroel (le 17 mars 2003)
<Ezoniroel attend, tête baissée que la Dame prenne son bras puis, sentant la frêle main trembler en se posant sur celui-ci, il tourne son visage vers la Dame, les yeux masqués par le pendant de sa capuche et lui sourit tout en posant doucement sa main sur la sienne>.

<Il sentit le visage de Thealin se poser sur son épaule, hésita à avancer puis, sentant les larmes de la Dame perlées préféra s'arrêter et placer un bras amical et tendre autour de ses épaules.>

<Sa voix déjà basse se fit murmure et douceur>
Damoiselle, vous toucher mon coeur, il m'est dur à supporter de voir si Gente Dame les larmes au visage ... Venez ... Je ne sais si l'endroit où je vous mène est celui de votre enfance mais c'est là que je puise mes forces quand le doute, la crainte ou la lassitude me gagne ... c'est peu être le seul endroit de ces marais où Avalon a encore laissé quelques traces de douceur et de calme ...

<La fraîcheur de l'aube fait frémir quelques arbres, chaque branche semble se recroqueviller pour mieux se protéger. Quelques filaments de brumes s'accrochent encore aux herbes hautes pour se transformer en gouttelettes de rosées.
Deux personnages étrangement enlacés s'avance parmi les taillis touffus et les arbres serrés ... Deux silhouettes disparaissant peu à peu dans les derniers battements d'ombre d'une nuit s'évaporant au dessus des marais.>

<Quelques minutes se sont écoulés, une heure peut-être, nul ne saurait dire le temps qui avait passé depuis qu'ils marchaient à pas lent dans l'épaisse forêt qui les environnait maintenant.
Seul le silence leur avait tenu compagnie et eux même n'avaient prononcé mots. >

<Ezoniroel s'arrêta enfin, il se tourna vers Thealin qui, les yeux dans le vague semblait perdue en ces étranges contrées où vous mènent parfois les rêves agités.
Ils venait de franchir la lisière du bois et, devant eux, s'étalait mollement une petite clairière d'herbe grasse parsemée par endroit de quelques fleurs timides. A quelques pas de là avançait doucement le bord d'un lac cristallin où, comme une ribambelle d'enfants sauvages, dansaient les milles reflets mordorés des premiers rayons du soleil renaissant. La surface d'argent des eaux était à peine troublée par les effleurement d'une brise tiède et déjà les oiseaux les plus matinaux commençaient discrètement à chanter. >

<Sur la gauche enfin se trouvait un vénérable pommier qui laissait éclater quelques fleurs roses pâles annonciatrice du printemps prochain. Sa ramure puissante devait être des plus agréable pour s'y abriter du soleil éclatant de l'été, ses racines affleurantes invitaient à se blottir en leurs creux les soirs d'hiver où la froidure se glisse sous les pelisses et le large tapis de mousse et d'herbe à ses pieds semblait avoir poussé là pour que l'on puisse s'y asseoir ou s'y allonger avec langueur. >

<Ezoniroel sourit ... Non point d'une satisfaction quelconque mais simplement comme il souriait à chacun de ses passages en ce lieux ... Comme un enfant s'endormant plongé dans les bras chaud et sécurisant de sa maman, comme si d'un seul coup ses yeux pouvait à nouveau voir et s'émerveiller de la nature renaissante au point du jour ... comme s'il s'en fut a nouveau, enfant, naïf et inconscient, courant dans les prés verdoyant de l'Ile Sacrée ... >

<Sentant Thealin émergé lentement de sa rêverie triste il la guida, lui, l'aveugle au sourire d'enfant, au pied du grand pommier, le contourna légèrement pour faire face au lac, défit sa sombre cape pour la disposer sur l'herbe humide de fraîche rosée et invita la Dame à s'y asseoir puis pris place à son côté. >

Encore quelques instants ma Dame ... Encore quelques instants et le soleil pointera ses rayons d'or devant nous pour réchauffer nos os que la fraîcheur de l'aube laisse engourdit, ... encore quelques instants et il viendra en personne nous faire révérence et nous saluer de son visage rond et doré.

<Ezoniroel referma ses paupières sur ses yeux sans vie et, toujours souriant attendit, le visage caresser par la brise que vienne s'y poser la douce chaleur du jour levé ... Ses peurs et ses doutes s'évanouissaient, ses muscles ne le faisaient plus souffrir, sa cécité n'avait plus d'importance ... >
<Thealin s'assoit sur la cape étendu auprès d'Ezoniroel sans rien dire.>

Peu à peu, à l'horizon, les 1er rayons de soleil firent leur apparition. De milles feux, le ciel s'illuminent au fur et à mesure de la montée de l'astre du jour, baignant les 2 spectateurs d'une douce chaleur. Tous 2 restèrent silencieux profitant de cet instant de calme et de béatitude.

La fraîcheur matinale et la rosée du matin disparurent. Une étrange lueur au milieu du lac, comme une silhouette blanche assez flou fit son apparition.

- Ezo... je vois quelque chose... Je sais que vous ne pouvez le voir... Est-ce mon imagination ? Je suis si fatiguée, que je ne sais si mes yeux me jouent des tours... Au milieu du lac, il semble y avoir quelque chose de blanc là-bas...

N'attendant pas la réaction d'Ezonioel, Thealin enleva sa robe et plongea dans le lac, vers ce qui lui semblait être un espoir... Mais la forme disparu sans laisser de trace... Déçue, Théalin resta quelques instant, flottant au dessus de l'eau, regardant les nuages parsemant le ciel, puis revint vers le rivage, rejoindre Ezoniroel. Thealin s'allongea sur l'herbe et se laissa sécher au soleil, puis enfila sa robe.

- Je suis désolée de vous avoir laissé ainsi Ezo, je pensais avoir vu quelque chose... J'ai du me tromper encore une fois... Je suis si épuisée par le manque de sommeil que je pense avoir des hallucinations...
Dame Aysha m'a proposé de veiller une nuit sur moi pendant mon sommeil... J'ai accepté mais je dois dire que je n'ose plus beaucoup fermer l'oeil... Merci de m'avoir emmené ici mon ami. Ce lieu est calme et reposant. J'eus souhaité qu'il en fut toujours ainsi...
Post écrit par Ezoniroel (le 18 mars 2003)
<Ezoniroel se trouve un peu surpris tout d'un coup d'entendre les bruits de vêtements puis si rapidement celui d'un plongeon ... Il se lève, perdu et trop surpris pour savoir comment réagir ...>

Thealin ? ... Theealin ? Ou êtes vous ...
<Avancant les bras, cherchant a tâtons la présence disparu ...
Puis se reprenant fait quelques gestes rapides et emplis d'anxiété pour appeler Gorky ...
Sa nervosité et les tremblements de ses mains font échouer son invocation ...
Il recule d'un pas ...
Trébuche sur une large racine et chute grossièrement au sol ...
Se relève pour reprendre l'invocation de celui qui est devenu ses yeux puis ... entendant les pas de la Demoiselle sortant de l'eau s'en trouve quelques peu rassuré ...>

<Ecoute l'explication de Thealin et son sourire reviens ...>

Dame ... Vous auriez dû me laisser le temps ... ou peut être aurais-je dû vous le dire de suite ... Mais, mes yeux n'étant plus habitué à voir cela m'étais sorti de l'esprit ...

<Songeur>

J'ai moi aussi longtemps cru voir, émergeant des eaux, la Dame du Lac, première Dame de la Déesse Ceridwen ... Douce et Belle émissaire de notre Foi ... Grande prêtresse du Temple ...

<Soupir> Mais il me fallut bien me rendre a l'évidence, après quelques plongeons, moi aussi ... que ce n'était là qu'un bien étrange phénomène de la nature, un reflet des premiers rayons du soleil sur les eaux miroitantes de ce lac ... Une douce vision vous donnant simplement le coeur à espérer encore la voir revenir a vous ...

<Se levant doucement puis tendant la main vers Thealin>
Allons ... Venez Dame ... vous êtes sans doute encore bien mouillée et je ne souhaite pas être la cause d'une mauvaise toux ...
La Maison des Enfants de Ceridwen est à quelques pas d'ici ... Venez prendre collation et vous réchauffer auprès d'un bon feu !
Ainsi vous connaîtrez les deux chemins qui mènent séant, et ... Cet endroit est votre si vous souhaitez y revenir méditer ...

<Prenant le bras de Thealin pour la conduire>
Hum ... vous devriez aussi tacher de vous reposer un peu pour reprendre quelques forces ... Je pense l'idée d'Aysha excellente ! Dame Aysha est, pour une Succube, une femme bien agréable et fort disponible ...
<Se souvient qu'Aysha lui a sauvé la vie en lui faisant don de son sang ... Lui reviennent par vagues successives les images de ces étranges heures ou, chasser par des assassins, mourant sur un chemin de terre puis ramener parmi les vivants par Aysha "il" avait ensuite combattu mentalement contre le Seigneur Tarlcabot ... se souviens de la brûlure de ses yeux pleurant des larmes de sang ... se souvient ...>
<Secouant la tête, il tente de chasser ces images douloureuses qui lui laisse toujours ce goût étrange dans la bouche ... Puis tourne son visage à demi caché par la pèlerine vers Thealin pour lui adressé ce qu'il espère être un sourire ...>
Après un long moment de repos, mais qui lui paru durer un instant, Théalin se leva et pris le bras d'Ezoniroel, le visage serein. Pour la 1ere fois depuis ses cauchemars, elle ne se frottait plus les mains, ne pensait plus à ses nuits peuplées de sombres rêves.

- Merci Mère... pensa-t-elle au fond d'elle-même.

Et s'adressant à Ezoniroel:

- Merci Ezo... Bien que n'ayant pas pu trouvé le sommeil je me sent apaisée à présent. Je pense accepter la proposition de Dame Aysha... Je dois savoir se qui se passe pendant que je dors... Je dois savoir si mes rêves sont réalités... Je dois savoir d'où provient ce sang sur mes mains à mon réveil... Je dois savoir...

Ses yeux s'obscurcissent un instant, puis s'éclairent de nouveau en voyant le lieux où l'emmenait Ezoniroel.

- Je connais ce lieu... Où sommes nous donc déjà ? Ma mémoire me fait défaut... Mais il me semble être déjà venue en ces lieux... Il y a fort longtemps... Mais je n'arrive pas à m'en souvenir...

Ne sachant pourquoi ce lieux lui rappelait de furtifs mais agréables souvenirs, Théalin rayonnait de joie, son coeur battait la chamade, des émotions vives commencèrent à affluer. Elle gardait le sourire et restait muette en découvrant à nouveau des lieux de son enfance qu'elle croyait avoir oublié. Thealin serra le bras d'Ezoniroel plus fort tant l'émotion était forte. Sur un coup d'élan, Thealin déposa un baiser rapide sur la joue d'Ezoniroel.

- Merci de m'avoir emmené ici Ezo, merci
Post écrit par Ezoniroel (le 21 mars 2003)
<Ravie de voir enfin le visage de la Demoiselle s'éclairer d'un joli sourire Ezoniroel commençait à expliquer à Thealin ce qu'est et ou est la Maison des Enfants de Ceridwen>

Hum ... Je ne suis point sur que vous connaissiez cet endroit ... en fait c'est le prolongement du bord de ce lac que nous venons de quitter. Les marais d'Avalon ont bons nombres d'endroits agréables pour qui sait y regarder et cherche un peu avec son coeur et non avec ses yeux ...
C'est pour cela que nous avons commencé à construire notre Maison de Ceridwen séant ... un endroit calme et vert ou se ressent encore la magie d'Av...

< A cet instant Thealin dépose un baiser furtif sur la joue d'Ezo >
<Surpris par ce geste Ezoniroel s'arrête et tourne figure vers Thealin ... quelques secondes durant tout tourne dans sa tête et il perd le contrôle de ses pensées ...>

<Thealin, un sourire enfantin aux lèvres lève ses yeux sur Ezoniroel et ... un instant, quelques secondes peut être, durant un laps de temps infime ou infinie ce n'est plus Ezoniroel, l'homme sans âge, au visage émacié et aux traits tirés et usés, aux yeux blancs et sans vie, aux cheveux grisonnant qui est à son côté ... Elle lève le regard vers un jeune homme fringant, de belle stature et dont le visage semble rayonné d'un éclat étonnant, si doux ... un jeune homme aux traits fins aux yeux gris-vert ou il lui semblerait si bon de se perdre ... des yeux d'infinie douceur ...
Ezoniroel faisant un effort de concentration reprend le dessus et, passant une main sur son visage fait disparaître la furtive vision de l'éphèbe ... Une seconde de silence pesante puis se retournant à nouveau vers Thealin>

<Semble un peu ... gêné>
Damoiselle ... Thealin ... Je vous en prie ... je ... <secoue la tête comme pour se débarrasser d'un voile qui obscurcirait sa vision intérieure>

S'il vous plaît Thealin ... ce jeux est dangereux ... Je suis votre ami mais, je vous en conjure, ne tentez point le démon qui sommeille en moi ...
Je ... je n'ai d'humain que la partie que vous avez devant vous mais le reste ... mon sang est celui d'un Inccube et si par malheur vous le réveilliez il vous sera aussi difficile qu'à moi de vous en éloigner ... Je ne veux point vous perdre ou le laisser vous envoûter ...

<Ezo essaye de retrouver un semblant de sourire face au regard encore incrédule de Thealin puis prenant à nouveau son bras ils s'avancent à nouveau vers l'entrée de la Grande Maison des Enfants de Ceridwen>

Allons ... oubliez cela et si vous voulez me faire bise prévenez moi que je ne soit point surpris ...

<S'arrete à nouveau ... se tourne vers la Demoiselle et, doucement, dépose à son tour une bise sur sa joue rose>

Hum ... Je crois savoir qu'un jeune homme Don Juan vous attend ? Ne va-t-il point s'inquiéter de votre absence ?
- Ah bon ? Cette maison est récente ? Pourtant d'après mes souvenirs, il me semblait en avoir vu une à peu près identique... Sauf que celle-ci semble plus petite il est vrai... Mais je me suis dis que ce devait être du à mon jeune âge. Il est vrai également que mes souvenirs restent assez flous et j'admets volontiers que je puis me tromper. Peut-être est-ce, après tout, en un autre lieu très ressemblant mais je ne puis m'en rappeler exactement... Enfin bon peu importe laissons cela à de lointain souvenirs, ils reviendront en temps voulu...

<Lorsque Thealin l'avait embrassé, une vision hypnotique s'offrit à elle. Elle ne pût en détacher les yeux un seul instant. Les étoiles dansaient dans son propre regard, elle aurait voulu rester là à le contempler une éternité tel un chef d'oeuvre dont elle n'eut pu en avoir l'aperçu auparavant.>

<Les yeux et la bouche arrondis de surprise, Thealin porta la main à sa bouche grande ouverte. Puis l'image s'effaça laissant un grand vide dans son coeur dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. Elle ne pu s'empêcher de repenser à la douceur de son regard gris-vert qui promettait tant de choses.>

<Subjuguée, elle n'entendit qu'à peine les explications d'Ezoniroel et ne compris un traître mot de ce dernier. Le charme fit si bien son effet et bien plus qu'Ezoniroel ne pouvait s'en douter, que Thealin avait toutes ses pensées dirigées vers ces yeux emplis de douceurs. Ce n'est que d'une oreille distraite que Thealin écoutait les propos de son ami.>

<Sans mal aucun, il lui pris le bras et la dirigea vers la maison de Ceridwen car toute volonté annihilée, Thealin n'était plus qu'un jouet dont on pouvait aisément mener en enfer. Thealin ressenti la douceur satinée de la peau d'Ezoniroel lorsqu'il l'embrassa sur la joue. Cela lui permit de reprendre quelque peu ses esprits...>

- Donjuan vous dites ? C'est un ami pour qui toute femme semble attirer son regard. Il doit être en train de courtiser je ne sais quelle jeune et jolie donzelle.

<Thealin sourie>

- Et je vous rassure, personne ne m'attend où que ce soit, mis à part peut- être Dame Aysha, avec qui je n'ai pas encore convenue d'un rendez-vous... Mais Dame Aysha ne m'attend pas en un lieu précis, cela n'a rien de pressée...

<Le regard de Thealin s'obscurcit à nouveau, repensant aux images morbide de ses cauchemars. Elle enfila des gants de tissus pour ne plus voir les taches de sangs qui ne semblent pas disparaître malgré les nombreux lavages. Elle grimaça de douleurs lorsqu'elle les mit, car la peau rougie par les nombreux frottements était bien abîmée.>

<Thealin resta un moment à regarder ses mains gantées. Une larme perla de nouveau le long de sa joue qu'elle essuya rapidement. Elle se repris et se composa un masque de circonstance, un petit sourire innocent cachant ses douleurs, ses craintes et ses peines au fond d'elle-même...>

- Vous me faites visiter les lieux Ezo ?
Post écrit par Ezoniroel (le 24 mars 2003)
"- Bien sûr Damoiselle ... c'est un honneur pour moi que de vous présenter notre humble Maison ! "

<Ezoniroel se voulait rassurant et enjoué mais percevait bien la gêne dans la voie de Thealin.
Pourtant il n'arrivait pas à cerner d'où elle pouvait provenir avec exactitude. Oh certes il y avait mille possibilités, que ce fût de cette promenade au bord du lac, du baiser hésitant qu'ils avaient échangé, peut être aussi de ces maux dont souffrait Théalin ou bien encore ce pouvait être lui-même qui la mettait mal à l'aise ... Mais il cessa bien vite ses réflexions, une voix sourde résonnant en écho au fond de sa tête le fit chanceler un instant ...>

" Allons ... Ezo ... pleutre que tu es ... laisse moi sortir ... laisse toi aller ... tu ne peux la voir mais moi je puis te rendre tes yeux et alors tu verrais comme elle est facile à piéger ... tu sais combien il m'est facile de tendre la toile de ses rêves et d'y dessiner ce qu'elle voudrait voir en réalité ... écoute ... regarde ... elle n'attend que cela que de choir en nos bras ... "

<Un bref instant Ezoniroel perçut la vision de Thealin, accrochée à son bras, belle et délicate, si fragile qu'il lui semblait qu'un souffle eut put l'emporter, ses yeux emplis de larmes contenues et son âme de douceur prête à se laisser écorchée ...>

Stop! Cesse là !!!

<La voix se tut immédiatement mais sans s'en rendre compte il avait crier ... il hésita une seconde puis mue par un instinct de conservation il s'était retourné comme s'il se fut adressé à quelqu'un derrière eux ...>

N'avez vous point vu de garnement qui nous suit ? humm... Pourtant j'aurais bien cru entendre ...
Bah ... laissez cela ...

Voyez nous y sommes !

<Devant eux s'ouvrait une petite clairière entourée d'un sous bois clairsemé qui laissait filtrer quelques rayons dansant de soleil matinal, l'air était encore frais mais le cercle des arbres proches arrêtait le vent, ne laissant passer qu'une légère brise toute empreinte de fraîcheur.
A quelques pas de là une petite cour tapissée de verdure et des premières fleurs de saison, brillante des premières gouttes de rosée accumulées devançait une large bâtisse de pierre claire.
Si de quelques distance la maison paraissait menue elle prenait plus d'ampleur à chaque pas que l'on faisait pour s'en approcher. Au fronton une large porte cochère à double battants était flanquée de deux baies de vitraux aux couleurs multiples.
Quelques rires enfantins résonnèrent et, tournant la tête vers leur provenance, ils faillirent être heurtés par deux garnements courant après une petite demoiselle en robe de lin pâle qui semblait ne plus savoir que faire de s'arrêter pour rire tout son saoul ou tenter encore d'échapper à ses poursuivants hilares ...
Ezoniroel esquissa un sourire, ils arrivaient devant l'imposante porte qui s'ouvrit sans même qu'ils eurent à y frapper ... Un homme de haute et forte stature, le visage éclairé par un immense sourire et vêtu d'une longue robe de lin clair leur fit face puis s'écarta d'un pas pour les laisser entrer ...>

Anthelme : Le bonjour a vous Messire Ezoniroel ... <Il s'inclina respectueusement devant la Dame> ... Dame, que Ceridwen soit loué de vous avoir menée à nous ... <puis plus bas à l'attention d'Ezoniroel> Messire, si vous ... daigniez prendre quelque nourriture je me ferais fort de vous faire préparer cela prestement !
Ezoniroel : Oui, merci Anthelme, je te présente Dame Thealin qui nous vient visiter ... et, si tu voulais bien nous porter ce que tu caches en cuisine sous le pommier j'en serais ravi !

<Anthelme parut si surpris de la réponse qu'il hésita une seconde puis se reprenant fila comme le vent pour disparaître derrière une petite porte de service>
<La pièce est de belle taille et bien éclairée malgré la faible clarté matinale. Les murs et le sol sont de marbre gris-vert et blanc et, au centre, du même marbre, trône une fontaine déversant en cascade une eau claire et cristalline. Autour, quatre colonne coupées à mi-hauteur supporte chacune une vasque de métal ou brûlent encore des mèches à huiles, de même, encadrant la pièce, quatre colonnes plus massives supportent de plus grandes lampes. Sur les murs nord et sud de grands vitraux au multiple couleurs filtrent avec douceur la lumière du soleil et, sous chaque vitrail attendent de long bancs de pierre blanche où sont disposés quelques coussins de lin ocre.>

<Se retournant vers Thealin>
Je ne vous ais pas présenté, je m'en excuse, le sieur que nous venons de croiser ... Il se nomme Anthelme et est notre Gardien. C'est un homme fort agréable et toujours aux soins et prêt a rendre service si les moyens lui en sont permis.

<Ils traversèrent la salle et, passant une porte de taille plus raisonnable pénétrèrent dans un large patio au centre duquel, trônant au milieu d'une herbe verte et fleurie se dresse un majestueux Pommier. Autour des ses racines sont disposés multitudes de coussins aux couleurs pastels ainsi que des tables basses de bois de chêne et de cerisier sur lesquelles sont disposés, ça et là, plateaux de fruits frais ou sec, carafes de pâte de verre colorées contenant à loisir de l'eau fraîche, du lait et du miel ou encore quelques boissons issues de fruits, gobelets, ou assiettes larges contenant des galettes de fruits ou des pains sablés.>
<Ezoniroel invita Thealin à venir s'y installer, il releva la tête comme si une cloche avait tinté et tourna le visage vers deux femmes qui, assises de l'autre côté, devisaient tranquillement. Il leur fit un signe de la main ainsi qu'un large sourire puis s'installa a son tour au côté de Thealin>

Voici Dame, les deux seules pièces que je puis vous faire visiter ... Nous en avons quelques autres mais elle sont réservés aux Enfants de la Déesse Mère et puis ... Nous n'avons point finit de construire ce havre que nous voulons de paix et de quiétude ...

<Anthelme revint sur l'entre-fait portant une carafe de vin doux et sucré dont il versa deux gobelets d'argent et posa deux larges plateaux, l'un portant une terrine humante et fumante et du pain de blé sortant visiblement depuis peu du four, et l'autre ou pèle-mêle d'impression se côtoyait lait chaud, miel doux, pommes d'hiver chaudes et confites, timbales de myrtilles, de fraise et de framboise, beurre tendre et fromage blanc frais.
Puis souriant de contentement face à la joie d'avoir vider son placard et fait hurler la matrone il se prépara à s'écarter puis, se mordant soudain le doigt s'approcha d'Ezoniroel pour lui murmurer quelques rapides paroles à l'oreille.
Ezoniroel resta impassible à l'écoute et quand Anthelme eut fini lui parla doucement mais sèchement>
Leufroy m'exaspère que diantre ! Soit je suis là ! et s'il s'en reviens dite lui que je le verrais ce soir ... hum... Oui ... et dite lui que je tâcherais, bien sûr, de voir le Mage Iathiel puisqu'il semble me requérir ...

<Durant un court instant une lueur rouge vif apparu dans le regard d'Ezoniroel puis disparut aussitôt sans qu'Anthelme l'ai vu ou sans qu'il y prêta plus d'attention>
Sentant Ezoniroel préoccupé, Thealin se réfugia dans le silence et retira ses gants pour attraper le miel et en arrosa copieusement une fraise, qu'elle mordis dedans en fermant les yeux. Plusieurs journée de jeun et de nuits sans sommeil l'avaient considérablement affaiblit. La saveur du miel et de la fraise n'était que pur moment de bonheur. Un peu de miel dégoulina du menton qu'elle s'empressa de rattraper du doigt. Les doigts tout collants de miels, elle avait beau les lécher, rien n'y faisait. Elle resta les 2 mains en l'air, les doigts écartés. Cela la fit rire spontanément.

En regardant Ezoniroel absorbé dans ses pensées, son sourire disparu en un instant.

"- Cher Ezo peut-être devriez vous me laisser et vaquer à vos occupations, je ne tiens pas à changer votre emploi du temps, ni ne tiens encore moins à vous déranger. La sérénité des lieux et l'accueil est fort chaleureux. Je puis vous assurer que je vais mieux et tacherais de me reposer et reprendre des forces avant de repartir."

Son sourire se voulait rassurant, elle avait cependant un pincement au coeur à la pensée de se retrouver seule à nouveau, mais elle n'en dis mots à Ezoniroel pour ne pas l'obliger à rester auprès d'elle.

Ezoniroel salua Thealin et lui promis de revenir plus tard s'enquérir d'elle.

Du coin de l'oeil, elle vit Ezoniroel converser avec le mage Iathiel et d'autres personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle chercha du regard une serviette pour enlever le miel collant sur les doigts. Elle se tartina ensuite un peu de cette terrine odorante sur le pain chaud et se versa une tasse de lait chaud et le sirota plongée dans ses pensées. Elle s'adossa à l'ombre du grand pommier et commença à s'assoupir.
Post écrit par Ezoniroel (le 25 mars 2003)
<Ezoniroel s'assoit sur le rebord du quai, balançant mollement les jambes, laissant ses semelles effleurées l'eau. Le regard triste il tourne parfois les yeux vers le portail de son île enfin ré ouvert puis baisse à nouveau la tête ...>

Tant de temps ...
Tant d'années se sont écoulées depuis mon exil ...
Serais-je à nouveau rejeté ? Il est forcement des prêtresses qui sont restées, il en est forcement qui n'ont pas oublié mon passé ...
M'auront ils pardonné ma naissance ?

Cela est impossible. Morgane vit toujours et si elle n'a pas réussit à détruire l'île la première fois sans doute ré essayera-t-elle à nouveau ...

<se lève, s'approche du Portail ... Il effleure de la paume de la main les reflets irisés du vortex qui l'appelle puis, baissant la tête, il recule à nouveau pour se rasseoir au bord de l'eau.
De lourdes larmes perlent à ses paupières. Il voudrait crier, hurler même qu'il n'est pas responsable, qu'il n'a été qu'un jouet entre les mains des démons ... Entre les mains de sa mère ... Il plonge son visage gris au creux de ses mains et laisse s'évacuer en hoquet la souffrance qui lui brûle les yeux>

Maudites soient les succubes ... Maudite sois-tu Nahâssalia ma mère, toi qui fît de moi cette aberration ... A jamais je te maudis !

Il voudrait se lever ... s'éloigner du portail interdit ... il se lève mais ses jambes ne le portent plus et s'écroule au sol sans un cri>
Lorsqu'elle se réveilla elle était au bord des marais d'Avalon, près du portail menant en Avalon. Sa première réaction fut d'observer ses mains qui, pour une fois n'étaient pas tachées de sang. Le soulagement certain, elle regarda autour d'elle et vit Ezoniroel étendu à terre. La panique s'empara d'elle, et se précipita vers celui ci pour lui porter secours.

- Ezo... réveillez-vous... Ezo...

Voyant qu'Ezoniroel ne reprenait pas connaissance, elle couru vers le bord de l'eau et y trempa son mouchoir. Thealin retourna ensuite vers le corps étendu sans connaissance et tamponna doucement le visage d'eau et rafraîchir le front brûlant de celui-ci. Se sentent impuissante, elle regarda autour d'elle et appela à l'aide.

- Quelqu'un ! A l'aide, je vous en supplie ! Aidez- nous!

Son regard se tourna de nouveau vers le visage d'Ezoniroel, l'air désespéré...
Post écrit par Leufroy (le 25 mars 2003)
Leufroy commençait à être sérieusement agacé. Quatre jours qu'il cherchait à voir Ezoniroel et pas trace de lui ... Agacé oui ... Inquiet surtout, depuis plusieurs semaines maintenant Ezoniroel ne se nourrissait presque plus, tout juste un verre d'eau puisé au lac de temps à autre ...
Il marchait d'un pas décidé vers la porte d'Avalon. Il était passé sur les bord du lac ou il le savait se réfugier parfois mais rien, il était ensuite allez à la Maison des Enfants et avait trouver Anthelme qui lui avait dit l'avoir vu venir avec une Dame du nom de Thealin se souvenait-il, puis repartir bien vite quant il avait vu la Dame se lever et quitter le patio ... Qu'etait-ce donc que tout cela ?
Il approchait de la porte quand il entendit un appel au secours. Il accéléra le pas et releva la tête cherchant d'où provenait l'appel puis ses yeux se fixèrent sur la femme a genou au pied d'une silhouette vêtue de sombre ... Ezoniroel !

Il se mit a courir et, sans faire cas de la Dame, s'agenouilla prêt de son ami. Lui releva la tête et chercha frénétiquement des yeux une trace pouvant l'aiguiller sur le comportement à tenir.
voyant qu'Ezoniroel ne souffrait d'aucune blessure il estima que celui-ci avait du choir séant, à bout de force.
Il se releva et, faisant quelques gestes rapides de ses mains, incanta quelques sorts de soins sans grand résultat apparent

Il se tourna alors vers la Dame, la dévisagea un moment puis souleva Ezoniroel du sol sans aucun mal pour le ramener à bras en la Maison des Enfants

"- Merci à vous d'avoir appelé Dame ... Ce fou va finir par nourrir les vers ou les poissons s'il continue ainsi ! "

La côte de maille serrée du jeune Clerc de la Déesse cliqueta bruyamment quand il se releva, le mage dans les bras, adressa un sourire a la Dame et se détourna pour l'emmener en la Maison des Enfants ou, pensait-il, il serait plus a même de le soigner.
Post écrit par Ezoniroel (le 25 mars 2003)
La douleur s'est tue ... seul reste le vide béant et sombre ou ses yeux ont sombré il y a peu ...
Il voudrait ouvrir les paupières, il sent des bras le soulever, il voudrait parler, demander qu'on le laisse en paix sur le sol dur et froid des berges du lac ... Il voudrait à nouveau tenir la main de Thealin mais son corps reste sourd à ses appels ...
Au loin il perçoit vaguement une voix, écho incertains d'une humanité lointaine. Il cherche, il fouille a tâtons, tendant les bras à travers la noirceur de son monde mais rien ... rien à quoi se raccrocher ... Il perçoit plus bas, plus profond dans les abysses de son âme, le sourd grondement du Démon, mi-ricanement mi-râle, il l'entend venir et s'approcher de la coque fragile dans laquelle il s'est enfermée.

Une brise de crainte, un vent de peur, une tempête de terreur déverse tout a coup sa vague glacé sur son esprit ... S'il remonte, s'il vient à la surface avant lui il reprendra les rennes de son corps, et, comme un enfant dément avec un instrument trop fragile, il finira de le briser pour enfin jouir seul de ce pantin de papier ...
Il doit se relever, il doit sortir de sa gangue et remonter à la surface. Déjà il sent les effluves nauséabondes qui émanent du Démon, déjà le sent-il triturer son âme pour essayer de la faire à son image ...

Alors que Leufroy se détourne de Thealin, Ezoniroel se cambre dans ses bras, lançant ses mains en avant, tentant d'agripper on ne sait quoi, battant l'air, la bouche grande ouverte sur un cri invisible.
Leufroy s'arrête stupéfait, se baisse pour mettre genou a terre et reposer son paquet mais une nouvelle gesticulation d'Ezoniroel lui fait lâcher prise et le mage s'écroule au sol face contre terre. Leufroy se précipite, le retourne d'un geste rapide et n'a que le temps de voir disparaître le visage de l'éphèbe au yeux gris-vert laissant à nouveau Ezoniroel maître de son corps.

Les paupières d'Ezoniroel s'ouvrent à nouveau sur des yeux laiteux, il ouvre la bouche à nouveau et d'une voix sourde et faible

"- Thea... Thealin ? Thealin êtes vous là ? "

Il a relevé la tête, s'est a demi accoudé sur le sol et sa main fouille l'air à la recherche de la Dame
Thealin porte ses mains à sa bouche lorsqu'elle vit s'écrouler le corps d'Ezoniroel sur le sol. Le voyant l'appeler et la chercher en fouillant l'air du bras, elle se précipite vers lui, s'agenouille à son coté, en prenant garde de faire face à Leufroy pour ne pas le gêner et lui prend la main doucement.

- Je suis là cher Ezo, rassurez-vous. Vous allez pouvoir vous reposer et reprendre des forces quelque peu. Un prêtre est venu vous secourir lorsque j'ai appelé à l'aide. Je vous ai trouvé inconscient à mon réveil et fiévreux qui plus est. Le père ... ici présent dont j'ignore le nom, vous soignera mieux que je ne puis le faire n'ayant aucune compétence en la matière.

Thealin , inquiète pour Ezoniroel n'écoute plus que distraitement Leufroy se présenter (HRP: je ne parle jamais à la place des autres ne sachant exactement comment ils voudraient s'exprimer), tandis que celui-ci soutien Ezoniroel et l'aide à rentrer en la Maison de Enfants de Ceridwen.

"- Merci mon père... Vous... Vous semblez connaître Ezoniroel... Je me présente bien que vous vous doutiez déjà... Je me prénomme Thealin, Thaumaturge et Porteur de Lumière, tout comme Ezo...niroel. Mais je tenais à ne pas vous porter offense en ne le faisant pas... La Déesse soit louée, vous êtes arrivée à point nommé. Si je puis faire quoique ce soit pour vous aider dans votre tache à soigner Ezoniroel, je suis à votre disposition... "

L'air soucieuse, Thealin ne quitte pas du regard Ezoniroel, attendant les conseils de Leufroy...
Post écrit par Leufroy, Moera, Emmaleth puis Ezoniroel (le 26 mars 2003)
Leufroy, avait tout d'abord pensé que la Dame avait simplement été témoin de la chute d'Ezoniroel mais à l'évocation de son nom il se souvient que c'est également le nom qu'avait prononcé Anthelme au sujet de la femme après qui Ezoniroel avait couru.
Surpris au départ par son attitude il comprenaint mieux à présent ou tout du moins essayait il de comprendre ... Il releva la tête vers la dame
"- Mes excuses Gente Dame ... j'étais trop inquiet et en ais oublié les principes de bienséance ! Je me nomme Leufroy, Guerrisseur et Fidèle de la Déesse Suprême et ... Ezoniroel est mon ami et Maître à pensée ... Je suis également l'intendant principal de la Maison des Enfants de Ceridwen ... Ou je le ramène de ce pas ! "

Moera, toujours a la recherche du bibliothécaire et parcourant la maison de long en large aperçoit la petite troupe s'approcher

"- Chiure de Troll !! Que s'est il passé ? " s'écrit-elle, en proposant à Leuffroy de le relayer pour porter Ezoniroel avant de se mordre la lèvre de son langage peu châtié, devant une personne inconnue et, qui plus est, une dame paraissant moins encline à cette sorte d'expression. "

Devant l'obstination de Leuffroy à porter son mentor, et après avoir saluer la dame d'un hochement rapide du chef, Moera ouvre les portes devant eux jusqu'aux quartiers du souffrant

"- Je m'en vais chercher Emmaleth ! peut-être pourra t elle faire quelques choses ! "

<Moera s'en retourne précipitamment une fois Ezoniroel allongé.>

<Emmaleth accourt apres avoir été alertée par Moera, entre et aperçoit Ezoniroel .>

"- Grande Déesse ! Le voici bien mal en point !! "

<Emmealeth ordonne à Moera d'aller chercher des ingrédients dont elle lui dresse une liste et la manière de les assembler.>

"- Je vais d'abord lui donner une mixture fortifiante , ensuite il nous faudra identifier plus précisément le mal afin de l'aider à le combattre !! "

<Moera reviens moins de 5 minutes plus tard, le pilon en main en train de broyer les ingrédients >

<Emmaleth les incorpores ensuite à un liquide venant d'une flasque prise dans la doublure de sa robe et fais ingurgiter le breuvage à Ezoniroel, tout en récitant une prière .>

Déesse accorde-nous ta protection,
Et avec ta protection, la force,
Et avec la force, la sagesse,
Et avec la sagesse, la science,
Et avec la science, la recherche de la vérité,
Et avec la recherche de la vérité, son amour,
Et avec son amour, l'amour de toute créature,
Et avec l'amour de toute créature, l'amour de la Déesse,
De la Déesse et de toutes Bontés.

<Moera fit avaler sa "délicieuse" potion à Ezoniroel, il toussa, manqua de s'etouffer puis revint doucement à lui ... >

Ezoniroel : Emmaleth ? Moera ? Leufroy ? Est-ce vous ? <sourire crispé> Décidément vous êtes toujours à me surveiller ... me laisserez vous un jour choir en paix ?

<Ezoniroel aidé par Leufroy se remis assis. Cette position lui semblait suffisante, doutant d'autant plus qu'il ne savais si ses jambes le pourraient porter, puis, regardant de ses yeux blanc Thealin >

"- Dame Thealin ... Je suis désolé d'avoir faillit ... Mais vous êtes parti si vite ! je vous croyais assoupi au pied du pommier quand je vous ai vu vous levez et partir à pas rapide ... J'ai bien essayé de vous rattrapé mais las vous êtes plus rapide qu'une biche effrayée quand vous le voulez !
Dame ... Thealin ... Je vous promet qu'un jour nous franchiront cette porte ensemble ... mais je ne puis expliquer pour l'heure ce qui s'est passé ! "

<Ezoniroel semble faire un effort de mémoire.>

"- Je me souviens juste vous avoir retrouvé là, prostrée devant la Porte d'Avalon ... Je crois me souvenir que j'ai pris votre main, oui ... vous m'avez sourit et m'avez dit : "Venez mon ami, allons nous promenez sous les pommiers fleuris ...Wearyall doit être si joli à la floraison ...
... Nous avons fait un pas ensemble vers la porte et ... <Grimace> ... ce choc sourd quand nous avons touché la porte ... je me souviens à présent l'avoir vu virer au sombre puis au noir ... et puis ... je crois que nous avons été, comment dire, projeté ? repoussé violemment ... J'ai senti l'impact violent quand je suis retombé au sol ...<marque à nouveau une pose> ... Je ne me souviens plus ... que c'est il donc passé ensuite ?"

<Ezoniroel plonge son visage au creux de ses mains, secouant lentement la tête comme si il essayait en vain de faire revenir un souvenir perdu.>

<Leufroy, quelque peu ennuyé par tout cela, ne sachant quelle attitude adopter regarde tour a tour Moera, Ezoniroel et Thealin>

Leufroy sur un ton dur:
"- Messire Ezoniroel ... Il va être temps maintenant de cesser vos enfantillages et de vous alimenter de facon au moins à être capable de marcher !"

Se tournant vers Thealin :
"- Vous Madame, je vous somme de rester séant, toute cette affaire ne me plait guère, je ne sait quelle influence vous avez sur Messire Ezoniroel mais je doute que cette affaire s'arrête à mes premières et mauvaises impressions ! De plus a voir votre mine palichonne il me semble préférable que vous vous reposiez un peu ! "

S'adressant à Emmaleth
"- Emmaleth ! Veuillez je vous prie demander à Anthelme de préparer une chambre pour Dame ... Thealin et ... "

Ezoniroel attrapa le bras de Leufroy et l'interrompit :
"- Vous avez raison Leufroy ! Dame Thealin doit se reposer ici ... Mais, rndez moi service mon ami, veillez là et ne la quitter point des yeux car il semble que ses rêves l'entrainent parfois contre son gré ... Je vous en prie mon ami, faite cela pour moi ... "

Leufroy un peu surpris hocha la tête en signe d'assentiment et se prépara à sortir quelque peu bredouillant
Euh ... bien ... oui ! s'il en est ainsi de votre désir, je veillerais personnellement à son chevet ...
<Thealin se tourna vers Leufroy, l'air très surprise>

"- Père Leufroy, ne vous méprenez pas, je ne suis rien de plus qu'une amie de votre mentor et nous faisons partie de l'Ordre des Porteurs de Lumière tous les deux... Il est vrai que marcher, voire courir durant mon sommeil est peu commun, et cela me perturbe bien plus que vous ne pouvez l'imaginer. De ce fait, c'est l'esprit empli de crainte que le soir venu je ferme les yeux.
Certe je me sentirais plus apaisée si vous veillez sur mes actions pendant que je m'endors. Mais de grâce, Ezoniroel, quoiqu'il en dise, semble avoir bien plus besoin de vos soins que moi-même. Je me tiendrais à votre disposition le temps que vous vous occupiez de lui, sous le grand pommiers."

<Thealin se tourna vers Ezoniroel et lui pris doucement la main>

"- Reposez-vous Ezo, nous nous retrouverons demain lorsque vous irez mieux. Votre intendant viendra me rejoindre une fois qu'il se sera occupé de vous, s'il n'est pas trop fatigué. Ne vous inquiétez plus de rien mon ami. Et reprenez des forces. "

<Thealin allait embrasser Ezoniroel puis se ravisa en se souvenant de ce qui s'était passé la dernière fois>

"- Puis-je vous embrassez et ainsi vous souhaiter une douce nuit ? "

<Thealin déposa un Léger baiser sur la joue et le front d'Ezoniroel, et se dirigea vers le grand pommiers>
Post écrit par Ezoniroel (le 27 mars 2003)
<Ezoniroel sourit doucement mais c'est, craignant le pire, qu'une main crispée sur la couverture il laissa Thealin déposer son baiser, sans mots dire>

<Leufroy pria la Dame de le suivre, cette folle journée l'avait éreinté. Il avait faim, il se sentait sale et n'avait envie que d'un bon bain et d'un lit pour s'y allonger ... Pour le bain et le lit ... il verrait plus tard ... Il ravala une grimace et, se parant de son plus beau sourire du moment invita la Dame à le suivre pour se restaurer.>

<Il referma la porte de l'alcôve, jetant un dernier regard sur son ami. Il n'arrivait pas à deviner, comme à son habitude, les pensées ou sentiments d'Ezoniroel et cela l'ennuyait fortement. Il chassa donc cela de son esprit pour l'instant et laissa Ezoniroel seul dans son étrange méditation>

<Une soupe de lard, quelques tranches de rôti de sanglier aux fèves, du fromage frais et des fruits ainsi qu'un gobelet de vin doux composait le repas que l'on servit en salle commune. Peu de bousculade en fait ... Emmaleth et Moera avaient encadré Leufroy et la Dame au cas ou quelques phrases échappées leur aurait permis de comprendre tant soit peu de ce qui se passait, un couple de vieillards en hardes accompagnés d'une petite fille aux cheveux filasse et au teint sombre finissaient leur morceau de fromage, les trois galopins qui avaient manqué heurter Thealin le matin sirotaient, en riant à couvert, leur verre de vin ...
Leufroy s'acharna un temps sur un morceau de viande récalcitrant puis, agacé, posa la fourchine et sorti sa dague pour en finir. Son repas était presque terminé et pourtant son ventre criait toujours famine ... Il était bien en peine et finissait par maudire cette histoire qui l'empêcherait d'aller se perdre en cuisine à la nuit tombée !
Anthelme, le gardien les rejoignit peu de temps après, la petite chambre des invités était prête et la cuisinière avait préparé trois baquet et mis de l'eau a chauffer au cas ou ces Dames voudraient faire quelques ablutions ou tout simplement se prélasser un peu dans de l'eau parfumée. Il en fit part aux invités, sourit en retour à Emmaleth et Moera qui semblait en apprécier l'idée, pria Leufroy de montrer la chambre à Thealin puis s'éclipsa pour s'en aller finir son repas.

La dent creuse et l'estomac mécontent Leufroy se leva donc pour accompagner Thealin.
Le crépuscule déjà s'avançait et la nuit s'annonçait longue de veille et de réflexion ... Mais l'idée avait fait son chemin et il savait que l'écritoire sur les genoux et la plume en main il pourrait veiller dix personnes et dix nuits ...
Il conduisit Thealin devant l'alcôve, s'assura d'un rapide coup d'oeil de l'état de la pièce. Un lit de paille fraîche couvert d'un drap propre avait été fait, un broc d'eau, un gobelet de métal et un linge blanc avaient été déposé sur la table, le coffre de pied était ouvert pour y recevoir quelques affaires et une ample tunique de nuit de lin blanc était posée sur le lit.
A nouveau il sourit, il aimait cette maison et ces petits instants de félicité ou l'ordre qui y régnait flattait ses multiples efforts.

Enfin il se tourna vers Thealin, il ne savait pourquoi mais depuis qu'ils avaient laissé Ezoniroel il n'avait osé la regarder en face ... Stupide sans nul doute ... Mais ses pensées ne pouvaient s'empêcher de tourner autour de l'étrange relation qui semblait lier la Dame à son ami et mentor. De tout cela il n'avait qu'une crainte, que cette Dame ne vienne perturbé l'équilibre de leur petite famille ... Perturber ? a moins que ce ne fut une sourde peur qu'elle ne lui enlève son ami et ramène à néant les efforts démesurés qu'il avait fait pour le garder en vie ...

Tu es jaloux se dit-il en regardant fixement la Dame ... Jaloux d'une femme ! Il sourit à cette idée saugrenue puis s'adressant à la Dame

Dame Thealin ... Voici votre chambre pour la nuit. Si vous souhaitez rejoindre les Demoiselles Emmaleth et Moera pour vous allonger dans un baquet d'eau chaude il vous faut aller par cette porte ci ... quant à moi je m'en vais en salle de lecture, juste là derrière ... prévenez moi je vous prie de l'heure de votre coucher, je ne voudrais point manquer ma parole de vous veiller !

<Il s'inclina très courtoisement puis prit congé momentanément de la Dame>
<Derrière la fenêtre, à l'abri des regards dans un tonneau vide, Rissgragh le vaseux regardait toute la scène. Déjà que les humains étaient abjects avec leur peau trop propre pour ne pas dire parfumée, ils avaient décidément de drôle de coutumes dans leurs tanières !>

<Enfin, ce n'était pas le propos. Le Maître voulait savoir où en était l'Avalonienne, et c'est pour cela qu'il les avait suivi toute la journée durant. Il fallait juste qu'il ne la lâche pas d'une semelle et il obtiendrait sa récompense : une belle poignée de larves d'abeilles de Campacorentin, idéale pour un repas de fête avec un peu d'eau vaseuse. Et Rissgrargh avait envie de fête...>

<Mais la prudence était de mise et même avec sa petite taille, il pouvait se faire prendre. Lorsque les premiers aboiements se firent entendre, Rissgragh renversa son tonneau pour se lancer dans une course folle vers l'épaisse forêt.>

<A en perdre haleine, le vaseux courut, courut jusqu'à se rendre compte que ses pieds ne touchaient plus terre : une main invisible le tenait au-dessus du sol, lévitant ainsi parmi les fougères verdoyantes. Une voix grave retentit, comme surgie du tronc de ce chêne centenaire aux racines noueuses, tout proche.>

- « Dis-moi, vaseux, qu'as-tu donc à fuir devant ton Maître ? »

- « Grrpmf, arrff, arrff... Rissgrragh pas fuirr, aimer Maîtrre... Servirr toujourrs. »

- « Je me passerai de ton affection, nabot des marais ! Seul compte ta mission. Ne la quitte plus des yeux, même si tu devais y laisser ta misérable carcasse. »

- « Mais, arrff... Chiens courir Rissgrragh... Grrandes dents pointues !!! »

<Effectivement la meute avait flairé la piste et deux énormes chiens de chasse étaient désormais à portée de croc. Au dernier moment, comme prises de soudaines convulsions, les racines du chêne entravèrent les animaux. Pris au piège, la constriction finit par leur broyer les os dans un bruit atroce.>

- « Ne t'avise plus de me décevoir !»<gronda la voix.>

<La pathétique créature s'affala de tout son poids sur le sol moelleux. Il aurait pu laisser s'échapper un juron maladroit mais il resta bouche bée : les larves délicieuses gisaient devant lui, sur un bout de toile de jute. Finalement, il y avait du bon à toutes ces brimades.>

<Relevant sa capuche, le Maître se ravisa : sa générosité visait un but, un nom. Théalin.>
Thealin se sentais nerveuse, elle ne savait pourquoi... Peut-être la présence de tant de monde autour d'elle... Peut-être l'attitude glaciale de père Leufroy... Ou peut-être la réaction d'Ezoniroel quand elle voulais juste lui donner un baiser affectueux sur la joue... Il s'était crispé...

Thealin se dirigea vers la porte indiquée par le père Leufroy, y trouva un baquet d'eau chaude encore fumante. Sans doute les personnes de la maison avaient prévue qu'elle en aurait besoin... Elle se déshabilla et s'allongea dans le baquet. Elle se frotta consciencieusement et se laissa détendre, savourant le bien être que lui procurait la chaleur et le parfum réconfortant de son bain.

Quand elle ouvrit les yeux, c'est avec horreur qu'elle s'aperçut que l'eau était écarlate. Prise de panique, Thealin se précipita hors de son bain, trébuchant sur le rebord, et chutant bruyamment. Elle attrapa rapidement une serviette s'en enveloppant et tentant de s'essuyer le sang qui lui couvrait le corps. Elle se rendit compte également que ses mains étaient de nouveau recouvertes de sang et hurla à en perdre haleine

Thealin perdit conscience du aux émotions trop fortes...
Post écrit par Leufroy (le 28 mars 2003)
<Leufroy, était plongé sur son écritoire, l'esprit bien perturbé il peinait à se concentrer sur ses travaux. Il mordillait nerveusement la plume d'oie tout en faisant rouler dans le creux de sa main l'encrier ouvert quand un cri assourdit retentit.
Il se releva d'un bond, l'écritoire de bois chuta a ses pieds suivi par la fiole d'encre qui s'écrasa avec fracas et force éclaboussure d'encre ...
Leufroy enjamba le fauteuil, se jeta contre la porte, traversa comme une flèche le couloir menant à la salle des eaux d'où semblait provenir le fracas ... Thealin ... ce ne pouvait être qu'elle ...>

Déesse Mère ... ! si j'ai manqué à ma parole et qu'il lui est arrivée malheur Messire Ezoniroel m'arrachera lui même les yeux et les membres !

<La porte était battante quand il arriva en trombe, et, passant l'encadrure de la porte il s'arrêta net, un vent de terreur sourde palpitant a ses tempes.
Ezoniroel était a genou au côté de la Dame. Il étendait sur son corps inerte sa cape sombre>

Messire Ezoniroel je ... que s'est il passé ?
Ezoniroel avait tourné et viré dans la petite alcôve un bon moment ... Nulle envie de dormir ... pas plus que de se nourrir ... Il commençait à appréhender à sa juste valeur le jeun auquel il s'astreignait depuis plusieurs semaines déjà, son sang noir, trop faible, ne faisait plus le poids ... Il se sentait à nouveau libre. Oh certes la faim l'avait tenaillé un temps et les crampes de son estomac l'avaient durement fait souffrir mais dorénavant ce cap était passé, son corps ne réclamait plus rien, même le verre d'eau quotidien devenait presque superflu ... sans doute viendrait-il à le supprimer aussi ...

Mais cela n'était pas le sujet principal de ses pensées. Thealin envahissait son esprit. Il se sentait bien à ses côtés, elle semblait le comprendre, elle semblait si proche de lui, elle semblait ...
Un léger bruit attira son attention. Il tendit l'oreille mais rien. Il resta quelques secondes immobiles, si ces yeux ne lui étaient plus d'aucune utilité, son ouïe, elle, devenait chaque jour plus fine et il aurait juré avoir entendu un grattement.

Ceci ne le rassurant guère, il allait appeler Anthelme quand il entendit un bruit de chute violente... Thealin ... son esprit fît le tour des options en une fraction de seconde.
Il se précipita hors de l'alcôve, les mains en avant pour palier à tout obstacle éventuel ... Il connaissait parfaitement chaque centimètre de cette maison qu'il avait fait construire et sa cécité était loin d'être handicapante en telle circonstance ... Le cri de Thealin retentit à son oreille comme une explosion ... une porte encore ... il manqua de trébucher sur le corps inerte ...

Le coeur battant à tout rompre, ses jambes fléchissant d'elle même après cet effort trop dur pour son corps sans force il se mit a genou prêt de la Dame, posa délicatement la main à la recherche du visage et effleura l'épaule nue, laissa ses doigts remonter le long de la gorge. Le coeur de la Dame battait. Sa main passa doucement sur le visage et un léger souffle glissa sur sa paume. Elle respirait.

Il tira violemment sur sa cape, arrachant à la volée l'épingle d'argent pour couvrir la nudité qu'il avait deviné. Le cri allait faire venir quelques personnes, pas question de la laisser dénudée sur le sol froid au vu et su de tous ...
Il déposait la cape sur Théalin quand il perçut la course de Leufroy et au bout du couloir le pas lourd et pesant d'Anthelme qui arrivait aussi.

Leufroy : Messire Ezoniroel je ... que s'est il passé ?

Ezoniroel : <sans même se retourner, soulevant doucement la Dame pour la porter en ses bras> Leufroy ... Sombre imbécile ... Y-a-t-il tâche que je puisse vous confier sans qu'elle soit vouée a l'échec assurée ?

Leufroy : Mais ... Messire ... j'étais à côté et n'ai point osé assister la Dame durant ...

<Un glapissement de douleur, loin, très loin se fait entendre>

Ezoniroel : <D'une voix sèche et dure> Silence ! Tais-toi ... Tais toi ! entends-tu ? Quel est ce bruit ?

Anthelme : <Arrivant sur l'entrefait> Messires ? ... Mes chiens ! ... Ce sont mes chiens que je viens d'entendre aussi ...
<Anthelme fit demi tour aussi "vite" qu'il était venu, courant vers la porte extérieur et appelant de sa voix forte et rugueuse ses deux chiens Alduis et Nicoleon en pur perte>

Ezoniroel : Leufroy !! Vois ce qu'il se passe séant ! j'ai d'étranges pressentiments et j'ai moi même entendu un bruit de ... de grattement dehors avant la chute de la Dame ... File ! File vite et rapporte moi une information claire ou je t'assure qu'il t'en cuiras d'avoir faillit à ta tâche !

Le ton du Mage n'incitait guère à l'alternative. Leufroy tourna talons et passant rapidement dans sa chambre pour y prendre sa masse d'arme et son haubert de maille il se dirigea vers l'extérieur de la maison.
 

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