Broc - Hibernia - L'heure des songes

 
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Voici venue l’heure
Où les yeux peu à peu se ferment
Ou une a unes les lueurs
Lentement s’éteignent.
Voici que point l’instant
Où Morphée nous tend sa main
Promesse d’un doux moment
Du moins pour quelques-uns uns.
Elle glisse sur mes paupières
Sa langueur m’entraîne un moment
Dans des pensées éphémères
Qui se mêlent fugitivement
Et me conduisent au pays des songes
La ou survivent tous les vieux mensonges
Les omissions, les rancœurs
Les peines et les douleurs
Les joies, les souvenirs
Les minutes de plaisirs
Les moindres gestes insignifiants
Les paroles émues
Les regards confiants
Une silhouette entr'aperçue
Une autre, un peu plus connue
Tout ce qui fait de nos nuits
Une autre facette de nos vies.
Voici venu le moment
Ou malgré l’harassement
Et cette douce main qui m’appelle
Vers un sommeil bien réel
Je resterais les yeux perdus
Dans le silence de cette nuit
Qui n’en finit plus
A repenser ma vie.
Je n’oublie rien, je me souviens...


Certains diront qu’un souvenir ne prend sa valeur qu’au fil que le temps passe, mesurant la profondeur de la trace qu’il a laissé irrémédiablement dans nos cœurs, qu’il soit né d’un rire ou bien d’un pleure ; et pourtant les miens sont bien plus récents, bien plus vifs, bien plus ardents, que tous ceux que je pensais à jamais marquer dans mon esprit.

Ces derniers jours n’ont aucune autre saveur, que le goût des souvenirs qui me reviennent ; je tente vainement de ne pas songer aux heures qui se déroulent devant moi, elles s’étirent en des secondes sans fins, si mon corps est bien là, mon esprit lui est ailleurs, quelque part où je ne suis pas ; on ne prend réellement conscience de la mesure de son attachement, que lorsque son objet s’éloigne de nous, je m’en rends compte à présent. Ces choses si banales qui prennent une saveur si particulière une fois partagée, me semblent sans intérêts aujourd’hui, je me languis de lui, et je pris sans cesse pour que ce voyage me le ramène enfin.
Je ne rentre plus, je ne dors plus, cela fait quelques jours que la nature me tend son lit pour me guider vers un sommeil serein, loin des larmes et des peines, lorsque épuisée d’avoir errer sous les éclats de la lune, blottis contre un arbre millénaire, le murmure de son nom sur mes lèvres : Daarkyel, mes yeux humides se ferment enfin.
 

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