Le Panier

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Parfois mon regard se trouble. Je ne vois plus les gens dans la rue. Mais les mots qui s’entrechoquent prennent forme dans l’ombre. Des gens… Des mots… Mais je vois d’autres choses. Des griffes, des pointes acérées, des yeux qui roulent en tous sens. Des mandibules qui cliquettent.

Partout, entassés, grouillant, souffrant. Des cris, des larmes ? Non… Des grincements, des bruits sinistres, des humeurs qui coulent et qui suppurent. La chair ouverte, béante, les plaies mal cicatrisées. Et ce mouvement sans cesse, sans repos, jamais. La mort à chaque instant. Ils ne s’aiment pas, ils copulent. Ils ne s’affrontent pas, ne se haïssent pas… Mais ils se dévorent, se tuent, s’étranglent, s’agrippent. Robots sans esprits ? Pantins ? Marionnettistes : je vous hais moi ? Ou me faites-vous simplement peur ?

Je vole dans le Panier, je suis libre sur la Toile. Nul ne me touche, je les frôle pourtant, sans cesse. Je les vois, je suis avec eux, comme eux. Mensonges, laideur, illusions, douleurs, empilés. Et ce bruit, cette rumeur, de partout de nulle part, ce rire qui résonne. Tout cela est-il réel ou ces horreurs ne sont que dans ma tête ? Je le voudrais, je le voudrais, je le voudrais, je le voudrais…

Il y a ces visages que je connais dans le Panier, il y a des gens que j’aime parmi les crabes. Prisonniers ? Egarés ? Transformés ? Condamnés ? Mais que font-ils là, ce n’est pas leur place. Venez ! Sortez ! Sortez ! Sortez !

A quoi sert-il d’être libre… Seul ?

Je cligne des yeux, je cherche un sourire au milieu des rictus des mandibules, je sais qu’il y en a…Il n’y a pas que des crabes dans le Panier. Ou êtes vous ?
Ca chante effectivement. Ou sont ses sourires ? soit il n'y en a pas soit ils sont cachés attend d'être dans un endroit intime avec des personnes qu'ils connaissent.
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