Pourquoi les jeunes crachent par terre?

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Non non ce n'est pas une blague
A vrai dire le titre est légèrement provocateur, je m'en excuse par avance, j'entends parler ici d'une partie seulement des jeunes, pas de tous. (La preuve je m'exclue moi même ).

En fait, je vois souvent des gens généralement jeunes, lorsqu'ils discutent entre amis, se mettre par moment à cracher par terre.
Qu'est ce que cela signifie?
C'est dû aux effets de la cigarette? Ou bien un retour aux habitudes de nos grands parents qui crachaient en mâchant leurs chiques?
Ou tout simplement une sorte de coutume primitive et sans significations particulière?
Ou encore un signe de rébellion à l'égard de la société ?

Ce phénomène est il ancien ou nouveau ? (J'ai pas l'impression que cela existait dans ma prime jeunesse, mais je n'etais peut être pas très observateur).

Suis je définitivement dépassé et ringard?

Merci de m'éclairer !
Citation :
Provient du message de ahahahaouM ecallaWW
Y'a déjà eu un thread de Sérafel récemment dessus..
Navré mais ce WE la fonction rechercher fait sa vilaine, et je ne suis pas tous les soirs ce qui se dit sur la taverne

Sinon merci pour ces premiers éclaircissements, je ne suis pas le seul que cela interesse
Heu, c'est un processus naturelle que de la bave soit produite par les glandes de la bouche, que ca soit cigarette ou non. Y'en a qui l'avale, d'autre non. Ceux qui ne l'avale pas ne veulent sûrement pas la garder dans leur bouche indéfiniment j'imagine. C'est simple il me semble.
Rituel primitif pour se la péter.

[edit pour Darksoul: les jeunes qui crachent, généralement raclent leur gorge pour faire remonter la salive et ainsi "cracher un mollard" comme on dit, donc l'explication n'est pas forcément naturelle ]
Pour parler de mon expérience personnel et bien au début c'était un jeu (oui bon j'avais 11 ans quoi).
Puis a force de le faire c'est devenu un tic et des que j'ai pu m'en débarrasser j'ai arrêter.

A côté il y'a ceux qui fument et d'autres qui veulent juste "se la jouer" en ne comprenant pas qu'ils passent plus pour des crades qu'autre chose.
Reste ceux qui ont des glaires et qui veulent pas avaler.

Ps : 'Soir Capor... heu capitaine
c'est juste un effet de mode... comme le fait de porter des pantalons larges, d'avoir une casquette NY, et de rouler en BMW ou Mercedes...

Bref l'archétype du type qui frime dans sa banlieue sans se rendre compte qu'en fait, il a plus l'air con qu'autre chose.

Edité par Corwin : trolling.
Le tabac fait cracher parce qu'il rend la salive beaucoup plus... compacte, moins fluide; poussons la comparaison à un glaire, si vous me le permettez, au point de vue de la consistance (il faut tout de même avoir la gorge très sèche).

C'est loin d'être agréable, faut l'avouer, mais de là à repeindre le macadam tel un pigeon... Personnellement - oui, je fume -, quand j'ai de la salive, je l'avale, ou je bois, ça dilue.
Parce qu'ils ont trop bu et qu'ils sont en train de se dire qu'ils vont bientôt être malade, et que le meilleur moyen pour prévenir leurs copains que l'état dans lequel ils sont est vraiment limite, qu'ils se sentent obligés de cracher.

Quoi, je ne suis pas crédible ?


Comment ça ?




Ok, ok; je sors , mais par la grande porte alors, et sans passer par la Corse.
Citation :
Provient du message de Khyok
Le tabac fait cracher parce qu'il rend la salive beaucoup plus... compacte, moins fluide; poussons la comparaison à un glaire, si vous me le permettez, au point de vue de la consistance (il faut tout de même avoir la gorge très sèche).

C'est loin d'être agréable, faut l'avouer, mais de là à repeindre le macadam tel un pigeon... Personnellement - oui, je fume -, quand j'ai de la salive, je l'avale, ou je bois, ça dilue.
Ok merci.
Ceux qui fument ont tellement l'habitude de cracher qu'ils crachent meme quand ils ne fument pas.
Ton sujet Diacre est plus intéressant qu'il n'y parait, pour peu que l'on s'y attarde un peu.

Quelle est la signification du crachat ? Pourquoi cette pratique ? D'où vient-elle ?

Avant de répondre à ces moultes questions, ton sujet m'a fait immédiatement penser non pas aux "jeunes rebelles des citées périurbaines et urbaines", mais aux bretons. Oui, les bretons. J'ai vu il y a fort longtemps une belle chronique historique sur Arte sur la population bretonne en France, son intégration, ses problèmes agricoles, économiques et sociaux. Et il y avait une allusion faite au crachat.
Pourquoi le crachat ? Pour faire court, la population bretonne, très fortement ruralisée jusque dans les années 1970, et encore de nos jours, à pendant très longtemps eu en son sein des "monolinguistes", des gens qui ne parlaient que le breton. Ces bretons, souvent des agriculteurs assez "rudes", préféraient chiquer le tabac, et n'hésitaient pas à cracher, y compris chez le coiffeur et à l'église.

Ce petit texte, tiré d'une excellente chronique historique , relate bien ce fait :

Citation :
La pratique du crachat est alors d'autant plus répandue que pour de nombreuses professions "aux mains sales" (agriculteurs, marins, tailleurs de pierre), le contact direct avec les éléments (eau de mer) ou la matière brute (terre, pierre) empêchait les hommes de rouler leurs cigarettes et leur faisait préférer le tabac à chiquer, lequel était par ailleurs fabriqué à proximité, à la Manufacture des Tabacs de Morlaix. Or l'usage du tabac à chiquer induit que l'on crache par terre : on le faisait à l'extérieur, mais on n'hésitait pas, avant guerre, à le faire chez le coiffeur, au café et même, dit-on, à l'église.


Il n'est donc pas surprenant que, pour des raisons d'hygiène publique, l'on ait utilisé le breton pour inviter ceux qui ne parlaient que cette langue, certes à ne pas cracher par terre dans la salle des pas perdus d'un tribunal, mais aussi à ne pas y manger de châtaignes (ce qui fait référence à des habitudes alimentaires oubliées) ni à y jeter des saletés. L'affiche conservée aux Archives Départementales du Finistère n'est pas datée, mais le DPB la présente comme pouvant être du XIXe siècle.
A l'heure actuelle, cette vision historique n'est plus d'actualité, justement puisqu'elle est historique.
Mais partant de nos amis bretons, on voit bien que dans le crachat existe des raisons purement factuelles, voire triviales, mais qui amènent bon nombre de gens à pratiquer le lancer salivaire.

Par exemple, prenons les musulmans. Malgré mes recherches, je n'ai pas retrouvé la ou les sourates du Coran où il est prescrit de cracher dans certaines situations, mais il est sûr que cracher fait partie intégrante de cette religion, que ce soit pour des rites plus ou moins religieux ( contre les mauvais rêves, le mauvais oeil, etc ... ), ou parce qu'il ne faut pas avaler les sécrétions nasales.
On notera tout de même ceci :
Citation :
Le Saint Prophète a dit:

«Chaque personne qui choisit un vêtement doit le garder propre».

«Si je ne craignais de les incommoder, j'ordonnerais aux Musulmans de brosser leurs dents avant chaque prière».

«Tenez propres et bien nettoyés l'intérieur et la façade de votre maison».

«Celui qui nettoie le masjid reçoit d'Allah la même récompense que celle qui est décernée à celui qui affranchit un esclave».

«Le registre des actes d'un homme qui s'abstient de cracher, de moucher son nez dans le masjid, sera remis dans sa main droite(1) le Jour du Jugement».

«Vous devez ou bien prendre grand soin de vos cheveux, ou bien les couper».

«Ne laisse pas pousser de longues moustaches, car le diable peut y trouver un refuge».
Source

Bref, selon les cultures, les religions, les traditions, on voit bien que le fait de cracher se rattache à de multiples significations, nous avons en somme une polysémie du crachat assez intéressante.

De nos jours, on pourrait penser à une influence sportive, puisque les gros plans, où nous pouvons voir à la télévision nos amis sportifs cracher, sont légions, qu'il s'agisse de footballeur, de tennis(wo)man, de joueur de rugby, etc, etc ...

Alors quoi ? Influence culturelle, tradition, religion, mimétisme télévisuel ? Sûrement un peu de tout cela, ce qui permet au cracheur de s'identifier à une catégorie sociale bien précise, ou plutôt à un groupe, voire une "tribu" ?, précis.


Je fais ici abstraction des signifiants en rapport avec le crachat : affirmation de soi, défi de l'autre, sentiment de rébellion. Mais le crachat n'est jamais innocent, c'est une évidence.
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