Voici un texte que je viens de rédiger. J'hésitais à diffuser cette histoire ici depuis une quinzaine de jours. Mais comme je me dit que ça ne fait jamais de mal de savoir.
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Des histoires comme celle-là, il parait qu’il s’en passe tous les jours en Europe. Quand la presse en parle, elle les classe dans la case bavures ou plus rarement dans le placard des dérives. Dans tous les cas ce sont des « accidents systémiques », de simples anomalies dans un système où « tout va bien », quand ce ne sont pas des œufs qu’il faut casser pour faire la fameuse omelette…
L’œuf en question ce jour là c’était moi, et 2 personnes qui m’accompagnaient. Nous étions à Genève. Après une manifestation durant le contre-sommet du G8, un manifestant nous avait proposé d’aller boire un verre. Peut être parce que la manifestation c’était plutôt bien passé, nous avons accepté. Quelle erreur !
Quinze minutes plus tard, 45 secondes après le départ de notre hôte, alors que nous étions encore à la terrasse du café, une horde d’individu nous sautaient dessus avec brutalité. Menotté (ha bon c’est des flics ?), roué de coups dont 3 coups de bottes sur le visage (C’est pas possible, c’est pas des flics !), effrayé indéniablement, et embarqué toutes sirènes hurlantes (si, si, c’est des flics.), nous avons été séparés.
Ainsi pour ma part, après l’enlèvement, j’ai eux le privilège de subir un déshabillage en règle et quelques insultes, de pouvoir visiter un lieu secret de la présumé police genevoise (que je n’ai toujours pas identifié) et un deuxième endroit qui était, m’a-t-on dit, le commissariat central de Genève.
J’ai subi 2 heures de séquestration, plusieurs questions (Nom ? Prénom ? Profession ? Accouche ! ) J’ai pu expérimenter les méthodes de la police (enlèvement, séquestration et anonymat) et même avoir confirmation, par deux inspecteurs, de la normalité de cette méthode.
Ha oui, j’ai oublié de vous dire, je suis journaliste. J’ai donc pu faire une interview en direct des deux inspecteurs qui m’ont raccompagné sur le lieu de l’enlèvement. Malheureusement je n’ai pas enregistré notre conversation, ils ne voulaient pas… Notre discussion à donné à peu près ceci :
L’œuf mag : Donc vous me relâchez comme ça comme si on ne s’était jamais croisé ?
Inspecteur : Ben oui.
LOM : Attendez ! Vous venez de m’enlever en me mettant 3 coups de bottes sur le visage, vous m’avez enfermé sans rien m’expliquer, et là vous me relâchez sans aucune trace de mon passage chez vous ?
Inspecteur : Ho, moi je vous ais pas enlevé !
LOM : Ok, pas vous, pardon, vos collègues. Ils m’ont quand même frappé, enlevé et séquestré. C’est normal en Suisse ?
Inspecteur : Mais rien ne me prouve que vous n’aviez pas ces marques avant !
LOM (Argg) : Ca doit être une question de sémantique. Donc en Suisse la police a le droit d’enlever quelqu’un, sans nécessairement le frapper (je précisais), de le séquestrer, et de le relâcher quelques heures plus tard comme si de rien n'était ?
Inspecteur : Hé oui !
LOM : Je rêve ! En plus je ne sais même pas si vous êtes de la Police.
Inspecteur : On vous l’a dit non ?
LOM : Ca ne prouve rien, je n’ai pas vu vos cartes, je ne connais même pas vos noms.
Inspecteur : On est pas obligé de vous donnez nos noms. En plus qu’est ce que vous feriez si je vous donnais un faux nom, si par exemple je vous disais que je m’appel Ducros ?
LOM : Ben je le noterai.
Inspecteur : Ben voilà, alors notez : Je m’appel Ducros.
LOM : Je peux voir votre carte de Police ?
Inspecteur : Non !
Sa collègue a eux l’obligeance de me montrer une carte, mais en occultant son nom et son matricule avec sa main. De plus je n’ai aucune idée de l’authenticité de cette carte qui était ornée des 3 couleurs allemandes : rouge, jaune et noir (*), alors que le drapeau suisse est une crois blanche sur fond rouge…
Après que ces inspecteurs présumés m’aient relâché, je suis retourné au bar dans l’espoir de récupérer quelques témoignages, et surtout pour prendre contact avec des personnes en mesure de m’aider. Quelques heures après j’ai retrouvé l’une des personnes qui avait été arrêté au même moment que moi.
Une plainte est en cours contre la police de Genève. D’après un premier avocat contacté le lendemain, la plainte serait classé sans suite.
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[Edit-Correctif] * Rouge, jaune et noir sont les couleurs du drapeau de la république Genevoise.
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