[Aloïsius]

Par une nuit sans lune et sans nuages, j'aimerai vous convier à un voyage.

Amies, amis, éloignez vous au crépuscule, loin des lumière de la ville. Rejoignez un coin de solitude ou nul ne viendra vous déranger, et reposez vous un instant.
Attendez que minuit vienne, non pas celui que sonnent les douze coups du clocher dans le lointain, mais celui que marque les astres, quand vous savez le soleil être à l'opposé du ciel.
Levez alors la tête, regardez vers le ciel et dites moi ce que vous voyez, ce que vous ressentez, les yeux plongés dans l'infini.

Je vois quand à moi deux choses, suivant mon humeur, l'une et l'autre, l'une ou l'autre.

Il y a d'abord ce vide terrifiant, ce ciel noire immense, ces ténèbres glacées au delà du frêle manteau d'air qui enveloppe la Terre. C'est une pensée terrible que celle du vide, du néant à jamais silencieux qui nous entoure, si grand, si grand... Qu'y a t-il là ? Rien, rien sur des milliers d'année lumière, un rien qui défie l'imagination. Mais rien ne peut pas exister, pas dans mon esprit. Alors ce néant se peuple lentement de toutes mes peurs, qui lentement y prennent forme. Nulle vie ne peut être dans ces ténèbres glacées qui entourent de toute part la mince flamme qui nous réchauffe et nous éclaire.

Mais ne peut il y avoir autre chose qui ne soit de la vie ? Une volonté, des volontés, hostiles, bien sûr, qui attendent immobiles que les soleils s'éteignent pour venir ici. En attendant, parfois, je les sens plus proches, comme une malveillance qui s'insinuerait à la faveur des ombres, quand le soleil ne brille plus pour la repousser, au coeur de chaque chose au coeur de chaque être, pour lentement les faire s'approcher du néant.


Et puis, au delà des ténèbres, je vois aussi d'innombrables étoiles. Je devine d'innombrables mondes. Et je sens d'innombrables vies. Les yeux plantés dans le ciel, je laisse ces grains de lumière frapper ma rétine, par milliers, de longues minutes durant. Parmis eux, qui sait si l'un de ces photons, voyageurs au très long cours, n'a pas traversé le vide et le temps depuis une lampe de poche semblable à celle que je pointe soudain vers le ciel ?
Qui sait si, quittant son étoile qui l'a vu naître, réfléchi par une lune bleue, entrant dans une atmosphère chargé de parfums inconnus, ricochant sur l'oeil d'un être qui regardait les étoiles, traversant à nouveau ce vide qui me terrifie, une de ces particules ne vient pas finir sa course dans mon oeil écarquillé ? J'aime le penser, et j'aime penser que là bas, d'autres pensent de même.


S'il n'est de voyage sans périls, il n'est pas de voyage impossible pour l'esprit. Vous est il arrivé vous aussi d'envoyer un baiser vers les étoiles ?

[Elle]

Tres joli. /clap

Moi je me dis juste ke c bo..
Comme on est insignifiant.

Comme on ferait bien de profiter et de protéger tout cela.

[Kelem Khâl La'Ri]

Citation :

Provient du message de Aloïsius
Vous est il arrivé vous aussi d'envoyer un baiser vers les étoiles ?

Oui .

Je me souviens, en particulier, d'une nuit passée à de nombreux kilomètres de toute civilisation, emmitouflé dans mon sac de couchage, reposant sur l'herbe fraîche et humide, à observer le Ciel... le regarder pendant de longues heures, et me laisser emporter sur les vagues de l'imaginaire...

Quel vision... gravée à jamais dans ma mémoire, un Ciel d'une pureté que je n'ai jamais retrouvée depuis...

[Camélia]

J'en profite pour montrer ma signature
<Passioné de l'Univers, la Physique, la Science et tout et tout...>

[Aloïsius]

Je complète ma question : suis je le seul à parfois me sentir écraser par le vide dans le ciel ?

[Dame-Flo/Llyane]

Je regarde très souvent les étoiles le soir, et on a l'impression de n'être pas grand chose par rapport à leurs beautés et du fait que la voûte céleste soit si grande et étendue.

Tu n'es pas le seul, ça m'arrive aussi

[Kelem Khâl La'Ri]

Citation :

Provient du message de Aloïsius
Je complète ma question : suis je le seul à parfois me sentir écraser par le vide dans le ciel ?

Ecrasé n'est pas vraiment le sentiment qui ressort lorsque j'observe les astres. Etre ramené à une échelle convenable par rapport à l'immensité, oui, mais je n'appellerais pas ceci un écrasement, juste une remise en ordre de l'infiniment grand par rapport à une taille humaine plus que modeste en regard de ce qui existe ou existerait et dont nous n'avons même pas idée...

Hmmm... promis, je ferai des phrases plus courtes la prochaine fois, je ne devrais pas abuser de l'oeuvre de Kant, en fait .

[Aloïsius]

Citation :

Provient du message de Kelem Khâl La'Ri
Ecrasé n'est pas vraiment le sentiment qui ressort lorsque j'observe les astres. Etre ramené à une échelle convenable par rapport à l'immensité, oui, mais je n'appellerais pas ceci un écrasement, juste une remise en ordre de l'infiniment grand par rapport à une taille humaine plus que modeste en regard de ce qui existe ou existerait et dont nous n'avons même pas idée...

Hmmm... promis, je ferai des phrases plus courtes la prochaine fois, je ne devrais pas abuser de l'oeuvre de Kant, en fait .

En fait c'est pas écrasé... C'est pas un problème d'échelle non plus... Nan, c'est vraiment l'idée de ce vide, noir et froid... Cette impression que ça ne peut pas être vide, qu'il y a des choses dedans... Je ne l'ai plus éprouvé depuis longtemps, mais je m'en souviens facilement (se souvenir, est ce éprouver ?)... C'est vraiment flippant.

edit : ah... Une bonne comparaison : si vous appreniez que sous votre maison se trouve une immense crypte, ou une grotte, scellée depuis des siècles, insondable ?

[Teddy]

*regarde le ciel étoilé*

JE SUIS IMPORTANT !

...

dit le grain de poussière

[Kelem Khâl La'Ri]

Citation :

Provient du message de Aloïsius
En fait c'est pas écrasé... C'est pas un problème d'échelle non plus... Nan, c'est vraiment l'idée de ce vide, noir et froid... Cette impression que ça ne peut pas être vide, qu'il y a des choses dedans... Je ne l'ai plus éprouvé depuis longtemps, mais je m'en souviens facilement (se souvenir, est ce éprouver ?)... C'est vraiment flippant.

edit : ah... Une bonne comparaison : si vous appreniez que sous votre maison se trouve une immense crypte, ou une grotte, scellée depuis des siècles, insondable ?

Ah non, je n'ai pas du tout cette impression de vide, mais bien plutôt d'une activité vibrante, un peu à l'image d'une fourmilière qui frénétiquement s'agite en tout sens. Qu'il existe d'autres formes de Vie ou non n'est pas vraiment la question puisque les galaxies et les étoiles elles-mêmes vivent et sont sujettes à d'intenses activités. Ce vide, au fond, n'est pas si vide .

Et si j'apprenais que j'habite au dessus d'une crypte, j'irais de ce pas assouvir ma curiosité .

[Dwelfigor]

Tain t'es con c'est bo

j'vais chialer toute la soirée maintenant t'as gagné !

[Aloïsius]

Citation :

Provient du message de Kelem Khâl La'Ri
Ah non, je n'ai pas du tout cette impression de vide, mais bien plutôt d'une activité vibrante, un peu à l'image d'une fourmilière qui frénétiquement s'agite en tout sens. Qu'il existe d'autres formes de Vie ou non n'est pas vraiment la question puisque les galaxies et les étoiles elles-mêmes vivent et sont sujettes à d'intenses activités. Ce vide, au fond, n'est pas si vide .

Et si j'apprenais que j'habite au dessus d'une crypte, j'irais de ce pas assouvir ma curiosité .

C'est une sensation que je n'ai plus ressenti qu'en souvenir depuis quelques années, en fait... Mais c'est un souvenir vivace. Peut être vient il d'une de mes lectures, en fait...

mmm... Sinon, j'ai plus d'empathie pour une autre vie semblable à la mienne, par sa taille, sa durée, sa fragilité, que pour les géants de feu, de gaz et de pierres qui abritent et nourrissent ces vies.

@ Dwelf : et en plus, moi, la solution à ton énigme ne me tourmente pas