[Broc] Histoire à raconter au coin du feu

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Depuis son réveil au petit matin, elle n’avait cessé d’avoir cette impression fugace, ce pressentiment que la journée ne serait pas agréable. Il n’y avait qu’à voir le ciel pour le sentir légèrement. Le soleil n’avait pas daigné se lever, les nuages épais bouchaient constamment le ciel, immobiles et impassibles.
Ce n’était, bien sûr, pas la première fois qu’un pareil temps recouvrait le royaume d’Albion. Mais, aujourd’hui, sans pouvoir l’expliquer, il y avait se sentiment étrange, impalpable, mais bel et bien présent.

Faisant fi de ce léger malaise, elle se leva et se prépara, il le fallait bien.

« On ne peut pas rester toute la journée dans son lit. Allez ! Un peu de courage, que diable ! »

Du courage… Elle allait en avoir besoin. Mais n’anticipons pas.

Elle rejoignit prestement ses compagnons de route. Certains avaient été rencontrés la veille dans la grande salle de la taverne. D’autres l’accompagnaient depuis plus longtemps. Ils avaient tous le même but, la même destination : la citadelle de Château Sauvage.
Cela faisait quelques temps déjà qu’ils voyageaient. Les routes n’étaient pas très sûres pour un voyageur solitaire, alors ils s’étaient regroupés, rassemblés derrière elle.
Lorsqu’elle descendit, ils se tournèrent tous vers elle. Evidemment, je pourrais dire. Il faut avouer qu’elle avait un pouvoir d’attraction notable. Une silhouette longiligne, dans une robe finement travaillée, des cheveux soyeux et brillants se mouvant au gré du vent. Elle possédait un grand bâton qu’elle maniait avec grâce. Un rustre eût pu dire qu’il s’agissait d’une bête branche, mais un œil averti aurait reconnu aussitôt les quelques symboles qui le parcouraient. Mais ce qui frappait le plus les esprits et les marquait fortement était ses yeux. Deux grands yeux verts, avec une légère nuance de bleu, qui étaient emplis tour à tour, de malice, d’innocence, de joie de vivre.


Les sourires fleurirent aussitôt sur les visages des ses compagnons. Il émanait également une certaine forme de respect. Elle les avait sorti d’une mauvaise passe, alors qu’ils s’étaient égarés dans le cœur de la Forêt.
Au détour d’une colline où les arbres étaient resserrés et ralentissaient la progression, ils étaient tombés malencontreusement sur un village, un campement d’ogres. La surprise de taille fut ressentie des deux côtés. Mais nos compagnons ne s’étaient pas préparés à une telle éventualité. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, les ogres étaient sur eux. Les guerriers n’eurent le temps que de se protéger avec leur bouclier. La fin du voyage allait s’annoncer douloureuse, si ce n’est plus.
Alors que la situation semblait perdue, elle avait crié des ordres d’une voix inhabituelle et aussitôt, le sol semblait disparaître sous les pieds des assaillants pour réapparaître autour de leurs jambes, les immobilisant dans cette gangue de terre.
Face au nombre, le combat était bien inégal, mais ce renversement soudain les avait permis de s’enfuir à toutes jambes. Ils avaient rejoint la route et couru sans s’arrêter pendant de longues minutes avant de se reposer sur le bord du chemin. Là, elle avait eu droit à de grands remerciements et de belles félicitations.
Depuis ce jour, ils savaient que derrière cette frêle femme se cachait une puissante magicienne.


Gardant leur sourire, ils se mirent en route. La Citadelle n’était plus qu’à quelques heures de marche.



[HRP]La suite demain...[/HRP]
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Úmëa ná essenya ar úmëa nányë

Image de Chris Achilleos



Message roleplay
(Histoire, suite...)
Un des guerriers caracolait toujours en tête, l’air guilleret. Comme à son habitude. Il avait le don de ne jamais s’inquiéter outre-mesure, contrairement au mercenaire qui les suivait. Celui-ci se retournait sans cesse derrière lui et répétait régulièrement qu’il n’aimait pas cette forêt.
« Quelques heures de marche, hein ! », maugréait-il.
« Mais oui, nous serons sorti à la tombée de la nuit et nous établirons notre campement non loin de la lisière. », lui répondait toujours le guerrier.
« Ouais, ben, lève la tête un peu pour voir au-dessus des arbres, tu vas être surpris. »

Hé oui, mes amis, la nuit était tombée déjà. Bien qu’aucune variation de lumière n’avait été perçue, les étoiles étaient déjà bien visibles. Il régnait toujours dans cette partie de la Forêt, une clarté diffuse, semblant venir de nulle part. S’arrêtant tous aussi sec, ils se concertèrent sur la marche à suivre. Les avis différents fusaient, le ton montait parfois.
« Il faut faire demi-tour ! »
« Non, on est trop loin, il faut avancer jusqu’au bout ! »
« Ne dites pas de bêtises, on doit s’arrêter ici pour la nuit. »
« Ici !? Mais tu n’y penses pas quand même ! »

Ceci n’est qu’un léger aperçu, mais assez bien représentatif de l’ensemble de la discussion. Finalement, ils s’étaient décidés à chercher un emplacement pour la nuit. Le tout était de le trouver. Dormir sur des cailloux n’est pas très agréable, l’idéal étant encore la mousse au pied des arbres, tout le monde le sait. C’est alors qu’ils virent que tous les arbres, sans exception, au lieu d’avoir une ceinture de mousse, possédaient en fait une ceinture de ronces. Sur un arbre, cela arrive, plusieurs, c’est rare, très rare. Mais tous… Ce n’est pas un phénomène très naturel et cela, ils l’avaient tous bien compris.
Alors qu’ils cherchaient désespérément un endroit pour s’allonger, l’un des compagnons se retourna vivement, fixant le lointain, les sens en éveil.

« Silence ! »

Tous se figèrent. A cette heure-ci, le calme régnait d’habitude dans la Forêt. Mais il y a calme et calme. Aucun souffle, aucun mouvement, aucun bruit, aucun son d’animal n’était perceptible. Ne travaillait que le sens de la vue. Tous attendaient la phrase libératrice, celle qui permettrait de respirer à nouveau, celle qui dit : « Ah non, je me suis trompé. » Mais elle ne venait pas. Elle ne viendra pas.
Un léger craquement se fit entendre, non plutôt un cliquettement, ou bien encore un mélange des deux. En tout cas, quelque chose d’indéfinissable, d’inconnu. Ils l’avaient tous entendu. Cela venait de derrière eux.
De derrière ? En étaient-ils vraiment sûrs ? Cela ne venait-il pas plutôt de la droite ?

« Là ! Encore ce bruit ! Et de derrière, cette fois ! »
« Non !! Par là aussi !! », hurla le mercenaire, tendant son bras vers la gauche.

Tous se précipitèrent sur leurs armes. Dans un bruit de frottement métallique, ils sortirent épée, sabre, dague. Le guerrier ajusta son bouclier, se rapprochant de la magicienne. Celle-ci se crispa sur son bâton, murmura quelques mots incompréhensibles. D’un coup, une aura de lumière les engloba tous. Ce qui eut pour effet de leur faire prendre de l’assurance. Ils sentaient comme une forme de protection. Et puis, ne les avait-elle pas sauvé la dernière fois ?
Les bruits semblaient venir de toutes parts, s’accentuant au fil des minutes qui s’égrainaient avec une lenteur anormale. Les compagnons se regardaient tour à tour. Leurs visages reflétaient une anxiété grandissante. Puis tout cessa d’un coup. Plus un bruit, plus un mouvement chez nos compagnons. Plus rien, mis à part un silence assourdissant. Les mains se crispaient sur les armes. Ils se sentaient observé, épié. Tous regardaient, scrutaient les alentours. Respirations bloquées, muscles tendus, yeux écarquillés…



[HRP]En espérant que ce cliffhanger vous fasse patienter jusqu'à ce soir... < sourit > <Etait-ce vraiment un sourire ou plutôt un léger ricanement?> [/HRP]
Message roleplay
( Histoire, suite... )
L’attaque fut fulgurante. La masse sombre fit un bond en direction du guerrier en poussant un cri ou bien un sifflement strident. Le guerrier eut le réflexe de son protéger avec son bouclier. La violence du choc le fit reculer d’un pas. Se remettant rapidement de leur frayeur, les compagnons commencèrent le combat. Très vite, ils identifièrent leur ennemi comme étant une grosse araignée noire, portant des rayures jaunes. Leur peur se transforma en rage incontrôlée et l’araignée eut tôt fait de tomber sous leurs coups mortels, dégageant de ses plaies béantes une odeur pestilentielle. Ils se rassemblèrent autour du cadavre.
« Une araignée ! »
« Saleté, je déteste ça. »
« Mais comment est-ce possib… »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Le sifflement qu’ils avaient entendu recommença tout à coup, venant de toute part. Des araignées par centaine apparurent, devant, à droite, à gauche, glissant le long des troncs d’arbres, sautant à leurs pieds. Aussitôt, les épées se mirent à faire des tourniquets dans l’air, afin de faire reculer les assaillants. En vain. Il en apparaissait toujours plus.
Très vite, le mot d’ordre de la fuite fut donné. Enfin donné… Hurlé à pleins poumons serait plus juste. Les araignées ne les encerclaient pas exactement et ils se mirent à courir en direction de l’ouest. Mettant toute leur énergie dans cette course effrénée, ils commençaient à distancer leurs poursuivants. La peur donne des ailes, dit-on. Elle empêche également de penser juste et bien. Encercler une proie ne lui laissant qu’une seule porte de sortie, on appelle ça un rabattage. Toujours est-il que nos compagnons s’enfuyaient vers la seule direction qu’il leur restait. Ils débouchèrent dans une grande clairière et le spectacle qui s’offrit à leurs yeux était tout bonnement horrible. Devant eux, se dressait une araignée gigantesque, haute comme l’auberge qu’ils avaient quittée au matin. Les rayures jaunes sur son corps noir se dessinaient en des formes rappelant des cadavres torturés, des visages défigurés par la terreur. Elle les attendait, les myriades d’yeux fixés sur eux, les mandibules s’entrechoquant.
La magicienne poussa un hurlement de terreur. Cette vision dépassait tout ce qu’elle avait pu imaginer. Le guerrier se perdit en jurons blasphématoires de toutes sortes, que l’homme d’église ne releva pas. Le mercenaire saisit ses armes, se préparant au choc de l’assaut.

Le combat fut acharné, le guerrier bloquant la plupart des attaques, parfois se jetant sous les coups pour protéger ses amis grâce à son bouclier. Le moine murmurait ses prières sans discontinuer, redonnant vigueur et santé aux blessés. Le mercenaire esquivait les monstrueuses pattes pour se placer afin de porter un coup de toute sa force sur les endroits vitaux. La magicienne invoquait tour à tour des boules de feu qu’elle projetait contre l’immonde bête, d’immenses éclairs qui venait frapper le corps noir. Le combat était inégal, malgré leur résistance héroïque. Chaque coup de l’araignée affaiblissait un peu plus le guerrier, les armes du mercenaire ne parvenaient pas toujours à traverser l’épaisse peau velue. Et comble de malheur, les araignées rabatteuses commençaient à sortir de la forêt.

Tout semblait perdu, lorsque le mercenaire sortit une petite fiole d’une de ses poches. Il en but une gorgée, embrassa du regard la quantité d’ennemis, puis dans un geste de désespoir, avala le reste de la fiole. L’effet fut immédiat. Il se tordit de douleur, se tenant le ventre, pour se redresser d’un coup, les yeux injectés de sang. Le long rugissement qu’il poussa déstabilisa tout le monde. Sautant sur le dos de l’énorme bête, il se mit à lui asséner de terribles et puissants coups, visant les articulations, là où les protections étaient presque inexistantes. Il se déchaîna tellement et si violemment que l’araignée eût tôt fait de pousser son dernier souffle, blessée mortellement à de multiples endroits. Ce spectacle eut pour effet un regain de confiance chez nos compagnons et une déroute chez leurs adversaires. Ils avaient tué leur reine. La multitude d’araignées disparut avec une vitesse phénoménale, ce que le mercenaire n’avait pas prévu. Son besoin de tuer et sa rage étaient tels que devant l’absence d’ennemis, il se précipita sur le moine, le tailladant de toutes parts avec ses armes tranchantes.

Le guerrier lui assena un grand coup de bouclier pour l’assommer, mais trop tard. La magicienne fondit en larmes devant le corps sans vie de celui qui avait si souvent pris soin d’eux. Son ami en armure à coté d’elle tentait de la soutenir, mais il ne comprenait pas plus ce qui avait bien pu se passer. Il fixait les deux corps d’un regard hagard. Ils étaient tous deux effondrés, dans cette clairière qui avait retrouvé un calme perdu depuis bien longtemps.

Lorsque le mercenaire revint à lui, regardant tout autour de lui, il vit un peu plus loin ses amis, penchés sur un petit monticule de terre. Se relevant prestement, il les rejoignit à grands pas.
« Ah mes amis ! Quelle joie de voir que vous êtes viv… ! »
Le regard noir du guerrier et celui de la magicienne remplis de larme l’empêchèrent de poursuivre.
« Qu’est-ce que… ? »
« Il est mort ! », coupa sèchement le guerrier. « Il est mort et c’est toi qui l’as tué ! »
« Comment as-tu pu faire ça ? Et pourquoi ? »

Le mercenaire tenta de leur expliquer ce qu’il s’était passé. Il leur dit que la fiole contenait une substance qui avait le don de mettre ceux qui en buvaient dans une rage démesurée, leur inhibant toute peur, leur faisant perdre tout contrôle également, mais qu’il fallait, pour s’en défaire, tuer un certain nombre d’êtres vivants, se retournant parfois contre les membres de son propre camp.

<marque une pause dans son récit>
Je trouve qu’il est amusant de remarquer qu’en buvant cette fiole, il les avait sauvés…
<sourit, pensive, puis reprend l’histoire>


Tous étaient effondrés par la perte de leur ami. Mais il ne fallait pas trop s’attarder, ils n’étaient pas encore dans un endroit sauf. Ils se remirent alors en route, remontant vers le nord. L’orée de la forêt n’était pas très loin et la suite du voyage se déroula sans événement particulier. En effet, les quelques bandits et brigands qui sévissent en plaine, choisissent avec soin leurs victimes et ne s’engagent dans un combat que s’ils sont sûrs de le gagner. En l’occurrence, la troupe semblait trop forte pour être inquiétée. Cependant, on pouvait lire sur leurs visages une profonde tristesse, ainsi qu’une grande fatigue, non pas du corps mais de l’esprit.

Ils arrivèrent enfin devant les grandes portes massives de la Citadelle.



[HRP]Voici enfin la suite promise. Un empêchement ( Mon patron m'en veut ) m'a contrainte à repousser cette suite. L'histoire continue...[/HRP]
Merci .

<Attend la suite avec impatience>
__________________
Sanctify, Paladin de l'armée des Justes
"Dans ces couloirs ou même les diables hésitent
juste quelques Hommes, quelques Hommes Justes"
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