« Sylea !!! Ehiel », un très jeune Tryker courait en prononçant ces mots. Nos deux jumeaux, partirent à sa rencontre. Il était essoufflé et visiblement ravi d’avoir rempli à bien la mission qui lui avait été confiée.
« C’est le grand jour ! Demain c’est le Buta Hari pour vous ».
Sylea , poussa un long soupir bruyant et postillonant « Ahhhhhh Pfiouuuuuuuuuuuuuuuuu », visiblement cette nouvelle ne l’enchantait aucunement. Ethiel, lui, eu la réaction que tout jeune mâle, dont on reconnaît enfin la valeur aurait eu. Il se dressa droit sur ses cannes, bomba le torse et prononça ces mots à la manière d’un grand général, d’un très grande armée, lancée pour une très très grande conquête : « Allons y ». Nos deux jumeaux se mirent alors en route vers le village accompagné de l’enfant porteur de l’information.
Le Buta Hari, était le jour des épreuves. Le grand jour pour la vie d’un Tryker, du moins pour ceux de la communauté d’Ethiel et Sylea. Leur univers s’arrêtant au village, et à ses alentours. Après le Buta Hari , celui ou celle qui avait passé les épreuves était enfin capable de voler de ses propres ailes. Non qu’avant il ou elle n’en était pas capable et ne s’en accordait pas le droit, mais cela faisait plaisir aux anciens. Anciens, qui eux-mêmes s’étaient permis de voler de leur propres ailes avant leur Buta Hari, bien qu’ils s’en défendaient (du moins en public).
Et puis, après les épreuves il se déroulait une garnde fête, c’était l’occasion de pour nos jeunes initiés de pouvoir boire cette fameuse liqueur de baies sans avoir à se cacher, c’était l’occasion de danser, de chanter, d’embrasser, de s’amuser.
Il y avait trois épreuves à passer, étudions les en détail. La première consistait à boire un grand verre d’eau salée. Personne n’en à jamais vu l’utilité, ni compris la signification, mais cette épreuve demeurait. A vrai dire, elle avait le don de faire sourire l’assistance au vu des grimaces que pouvaient faire les candidats. C’était peut-être cela son utilité après tout.
La seconde épreuve était celle du saut, On amenait les jeunes au bord d’une falaise immensément haute. De là ils devaient vaincre leur peur et sauter, ou plonger dans l’eau, accompagné par les applaudissements.
Enfin la troisième épreuve était celle que tous redoutaient. Chaque Tryker qui l’avait passé en revenait changé. C’était la seule , qui ne se déroulait pas en publique, la seule dont tout le monde avait peur, la seule qui voyait hommes et femmes séparés, la seule dont on ne savait rien, sauf ceux qui l’avaient passés. Personne n’en parlait, le secret était très bien gardé. Les plus jeunes du village avaient beau harceler ceux qui venaient de la passer ou les plus anciens, pour en connaître le déroulement, mais rien y faisait. C’était un mystère, et la tradition était bien gardée. Concrètement, tout le monde savait en quoi elle consistait pour soi même, puisque tous l’avaient passé, mais jamais personne n’en parlait ouvertement. Les femmes, qui l’avaient passé en parlaient dans des cercles fermés. Les hommes en parlaient aussi lorsqu’ils se retrouvaient entre eux. Cela devait être le seul secret que tout Tryker du village gardait, et cela en intriguait plus d’un. De ce qu’on en voyait de l’extérieur, le candidat partait sur un radeau avec un ancien, la candidate faisait de même en compagnie d’une ancienne. Ils se dirigeaient sans aucun doute vers les deux petites îles pour n’en revenir que le lendemain.
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