Le Fléau des Plans

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Séréna passait et repassait des dizaines de scénarios différents dans sa tête, essayant de prévoir la meilleur combinaison de sorts.
Mais comme disait souvent son père : "Il ne sert à rien d'essayer de prévoir l'imprévisible."
La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu’ils arrivèrent en vue de la clairière qui abritait naguère la Liche du nom de Néfir Herr’Oben. La tour se découpait sinistrement dans la clarté diffuse de la lune, telle une morbide excroissance vomi par une terre en colère…

Au-dessus d’eux, de pâles étoiles tentaient désespérément de percer les nuées, et en de rares endroits il était possible d’apercevoir leur lumière blanche, ridicule luciole d’espoir luttant contre la marée déferlante d’une armée de nuages noirs, preuve matérielle du courroux des cieux à l’encontre de Faerun.

Fröhnir resserra les pans de sa cape d’ombre pour lutter contre les frissons qui parcouraient son corps des reins à la nuque depuis déjà plusieurs miles. Elle laissa son cheval ralentir de lui-même. Flairant le danger, l’animal exhalait sa peur par les naseaux et commençait à renâcler. Ses compagnons la devancèrent, muettes figures de courage et d’héroïsme, stoïques devant l’ampleur de la tâche qui leur incombait. Elle n’aurait pu rêver meilleurs amis en un tel moment.

Cette émotion due à l’amitié et qui étreignait maintenant sa gorge tel un étau ne lui était pas inconnue, mais tellement nouvelle dans sa vie d’elfe qu’à chaque fois elle s’en retrouvait bouleversée pour des semaines.

Elle marqua une courte pause en regardant le dernier cavalier disparaître dans les ténèbres devant elle, puis, lâchant un soupir éperonna sa monture et regagna la tête du groupe.

Ils abandonnèrent les chevaux dans un bosquet à quelques centaines de mètres de la tour et terminèrent le chemin à pied sous le couvert de l’obscurité. Se cacher était pourtant une précaution bien inutile en un tel instant. Tous savaient que le démon qui contrôlait Sano Rong pouvait percevoir leur présence aussi facilement qu’un chien affamé sent le poulet rôti que sa maîtresse est en train de faire cuire…

Fröhnir poussa la porte de bois fracassée depuis la dernière bataille qui couina sur ses vieux gonds rouillés et fini de tomber en miettes dans un assourdissant fracas.

Personne ne sursauta. Tous étaient tendus à l’extrême, guettant chaque centimètre carré, chaque son, chaque souffle à la recherche d’un danger potentiel ou d’une embuscade.

Puis l’ascension de la tour commença…
Séréna et Joshua avaient protégé tous les membres du groupe avec une peau de pierre. Elle avait elle même préparé quelques sorts pour se garantir des sorts de moindre importance et de la morsure des flammes. Elle fixa le Valbelegtur, l'anneau de pouvoir qu'Amlaruil lui avait confier. Grace à lui, elle était toute puissante ! Plus encore que Frolo !
Si un lanceur de sort était dans le coin, elle pourrait se concentrer pour contrer ces attaques et permettre à ses compagnons de régler son compte...
Delroth qui s'était tu jusqu'à maintenant, s'arrêta net prêt de l'entrée d'une salle. Un appel ....
Il murmura à ses camarades :


Mon combat se déroulera ici. Je vous rejoindrais plus tard.

Le ton indiquait qu'il n'entendait aucune objection. Sans attendre, il franchit le pas de la porte qui fût immédiatement bloquée par une barrière, invisible mais tangible.
Les sens aux aguets, sur la défensive, Delroth attendit le premier assaut.
Les assassins avaient retrouvé sa trace...
Séréna était prête à rejoindre le plan astral pour passer cette protection ou la contourner et aller aider le drow. Mais quelque chose l'en empêcha.
Peut-être son regard, son ton... Il était en accord avec lui même ! C'était son combat !

Elle suivit les autres dans les couloirs de la tour.
La magicienne scrutait les alentours à l'aide d'un sort de détection de la magie... Un piège vous tombait tellement vite sur la tête !
Saad Ame Uss Ayne exultait, il "sentait" la présence des aventuriers dans la tour, il pouvait même définir combien ils étaient, une brève secousse mentale fit sursauter le voleur, l'espace d'un instant, le démon lui montra clairement que ses amis étaient la...mais pour combien de temps ?

D'un ample geste du bras, il demanda à la liche d'approcher. Elle était sous sa domination, mais il s'en méfier tout de même, il restait à distance respectable d'elle. Il parvenait même à douter de la quantité de pouvoir qu'il lui restait, ces humains sont si faibles !


- Nefir ! Tu vas accueillir nos....amis...comme il se doit pendant ce temps je prépares une petite surprise...

La bouche inférieure de la liche esquissa ce qui semblait être un sourire, elle avait remarquée les perles de sueurs qui gouttait sur le front du voleur. Finalement, le combat du démon contre ce Sano était plus fort qu'elle ne l'aurait pensée, peut-être qu'un seul moment d'inattention et elle pourrait écraser le crane de ce voleur. Patience....

Elle se hâta en clopinant vers les marches branlantes de la tour, d'où les planches craquait sous le pas mal assurés de la créature.

Saad Ame Uss Ayne prit le risque de prendre le peu de pouvoir qu'il lui restait pour le contrôle de la liche, peut être ne s'en rendrait elle pas compte et il l'utilisa pour poser toute sortes de déclencheur dans la tour. Même si ces imbéciles réussissait à le faire retourner pour de bon dans son plan, cette tour allait être leur tombeau.

Il enveloppa la tour d'une puissante barrière magique qui devrait empêcher l'utilisation de la magie au moment ou ils décideraient de le renvoyer dans son plan et déclencherait par la même occasion les pièges à rebours...


Je vous attends...je t'attends...mon portail...AH AH AH
Fröhnir se fondait dans l'ombre, "Rouge-gorge" dans une main et la dague de glace de Mariko dans l'autre, toutes deux cachées derrière son dos sous sa cape noire pour que leur lueur n'alerte pas l'ennemi. Chaque pas représentait un effort, une souffrance, une peur...

La peur, voilà bien un sentiment qu'elle avait oublié. Même torturée dans les geôles de Menzoberranzan elle ne l'avait pas ressentie.

Mais là la vie de Sano était en jeu et tout était différent. La vie de Sano, mais aussi celle de tous les habitants de Faerun si le fléau des plans n'était pas détruit...

Et ce fut au détour d'un couloir que les deux yeux rouges de la liche se fixèrent sur le groupe.

Tous se figèrent...
La liche agrandit sa bouche a ce qui ressemblait un sourire, Elle tenait son arme dans sa main droite et s'approcha du groupe

- Je crois que votre aventure se termine ici jeunes gens...vous avez osé pénétrer dans ma tour...Et vous devez en payer le prix...

Les orbites sombres comme la nuit fixaient les aventuriers...Pui s de nouveau elle parla.

- A moins que...A moins...que vous me récupérez mon livre de magie qui est dans les mains impurs de ce démon. Je pourrai éventuellement revoir ma position sur votre cas...

La liche attendait patiemment la réponse du groupe d'amis, elle n'était pas en reste, elle commençait déjà à lancer ses sorts de protections sans faire aucun geste. Un aura bleutée l'entoura, Ainsi que plusieurs anneaux de flammes, sa chair se matérialisa en roc et elle devint flou, presque indistincte.

- Alors ?
[hrp]M'a prit de vitesse la méchante Liche...
Donc... reprenons : [/hrp]


Séréna avait déjà eut l'occasion d'affronter un de ces monstres ! Il s'en été fallu de peu pour qu'elle et ses compagnons ne rejoignent son armée de mort-vivant.
Elle esquiça un sourire forcé et bloqua son esprit tandis qu'elle préparait l'éventuel affrontement.


- Fröhnir ?

A ses côtés Face de l'Ombre avait déjà activé ses protections et fixait le squelette ambulant qui leur faisait face sans cacher sa haine. Il serrait ses cimeterres à s'en faire blanchir les falanges.
Fröhnir fixa le mort vivant comme si elle avait pu voir à travers, essayant de percer dans ses paroles la trace d'un piège. Lorsque Séréna lui adressa la parole, elle sursauta puis répondit :

"- Tachons d'éviter un combat inutile et meurtrier. Nous ne sommes pas là pour vous importuner *dit-elle à la liche* mais pour récupérer notre ami et chasser ce démon. Nous sommes donc dans le même camp. Nous ferons ce que nous pourrons pour retrouver votre livre. Maintenant laissez-nous passer !"

"- Faire confiance à une liche ? Autant présenter son fondement à un balor pour qu'il y plante ses cornes, ça fera moins mal !" Déclara Higesori.

Mariko serra la poignée de son Katana à s'en faire blanchir les phalanges, et le groupe passa devant l'immonde squelette, en quête de Sano...
Séréna réprima un frisson quand elle passa à côté de la liche. Mais elle réussi à garder son calme.

Une fois passée elle activa un nouveau sort en passant un magnifique collier autour du cou. Aussitôt le bijou s'éclaira d'une aura azure.

Démon ou pas, il allait savoir ce qu'il en coûtait de s'en prendre à des amis de Séréna Elenmîr di Amonarmath !
Le démon dans le corpss du voleur s'activait à poser les derniers déclencheurs, aussitôt après son départ du corps, les pièges seraient mis en route et il emmènerait avec lui le plus grand nombre de ces imbéciles...mais...tout ceci n'était qu'en dernier ressort, la liche s'occuperait d'eux si tout se passait comme prévue. Il déposa le livre de la liche sur la table branlante et se concentra sur l'emprise du voleur. Des gouttes de sueurs perlèrent sur le front du jeune homme...non il était docile, le démon ne ressentait même plus trace de lutte de la part de Sano Rong. Etait il mort ? Un sourire sur le coin de ses lèvres apparut, finalement il avait eut raison de ce maudit rat d'égout, dès qu'il partirait du corp se serait un loque, un corps sans vie, vidé de son esprit et de sa force vitale. Un rire s'échappa de sa gorge, une victoire presque. Saad Ame Uss Ayne raffermit sa prise sur les deux katanas, se plaça au milieu de la pièce et s'assit en méditant sur l'état d'esprit de la liche.

S'était elle rendu compte qu'il avait délibérément lâcher son emprise sur elle ? Se doutait elle de quelque chose ou pouvait il tout simplement avoir confiance en elle ? Autant de question pour trop peu de réponse, être dans le corps d'un mortel n'était pas chose facile, il parvenait même à douter de son plan et si ?....et si c'était ce misérable voleur qui lui jouait des tours ?

Il se leva rapidement du siège et se précipita vers le livre de magie de la liche, il lui fallait d'àutres alliés, des ombres supérieures oui....des ombres seraient parfaites avec le peu de magie qu'il lui restait cela serait suffisant, Il incanta en serrant fortement le livre a faire blanchir les jointures du voleur, la salle tourbillonna et s'assombrit dans un grondement qui fit trembler les murs de la tour, de la poussière s'échappa d'entre les briques et même la, une chaise et une armoire à livre se renversa. Finalement, Sano était encore conscient. Les yeux du voleur devinrent rouges et un violente secousse mentale anéantis totalement la volonté de Sano Rong.

Après le tumulte, la poussière se dissipa sur sept formes indistinctes entourant le corps d'un homme tout habillé de noir possédé par une force démoniaque. Le démon, d'un pas lent et incertain, rangea le grimoire dans un coin de la pièce et traina les pieds vers la chambre d'a côté. L'âme du voleur était partie ? Le coup de grâce était donné. C'est dans un rire dément qu'il se coucha sur la paillasse, laissant ses chiens de gardes s'occupait de ces imprudents. Même s'il perdait la bataille, il avait gagné la guerre en tuant Sano Rong !
Le petit groupe longeait maintenant un large couloir qui allait en s’incurvant, semblant suivre la courbe du mur de la tour. Fröhnir en eut la confirmation lorsqu’ils passèrent devant une meurtrière faisant office de fenêtre. L’ouverture était étroite, mais une faible lueur s’insinuait par la fente pour éclairer chichement le corridor. La nuit était à peine éclairée par la pâle lumière de quelques rares étoiles, et seul le hululement solitaire d’un hibou rompait le silence oppressant de la forêt alentour.

Quelques mètres plus loin, une lourde porte de chêne barrait le passage. Tous les compagnons ressentirent alors un vague frisson d’effroi qui semblait venir de l’autre côté, comme un assaut mental destiner à rompre leur cohésion. Fröhnir fit alors demi-tour et demanda à tous de l’attendre quelques instants. Elle se contorsionna pour passer par la meurtrière, et, loin au dessus-du sol commença à longer la paroi sur une fine margelle qui saillait du mur. L’elfe arriva à une fenêtre plus grande et risqua un rapide coup d’œil à l’intérieur.

Elle compta 7 ombres qui tournaient au centre de la pièce, le grimoire de la liche qui trônait sur une table dans le coin opposé à sa position et une nouvelle porte donnant vraisemblablement sur une autre chambre contiguë où devait sans doute se trouver Sano.

L’elfe ignorait comment combattre ces ombres et préféra regagner la relative sécurité du couloir pour faire part de sa découverte à ses amis. Lorsqu’elle atterrit sur le sol poussiéreux du couloir après s’être longuement contorsionnée pour repasser par l’ouverture, la première chose qu’elle vit en levant les yeux furent les immondes pieds cadavériques et osseux de la liche qui la regardait de ses yeux rougeoyant :


« - Mon livre de sortilèges ? »

« - Dans la pièce à côté, gardé par des ombres invoquées par le Démon qui lui n’est plus là. Si nous nous débarrassons des gardiens, ce livre peut-il vous permettre d’extirper Saâd Ame Uss Ayne du corps de notre ami ? »

« - Un exorcisme sur un démon supérieur ? Ouiiii, cela se peut, mais le voleur n’en ressortira peut-être pas indemne… Et puis tout cela a commencé à cause de lui, il est normal qu’il en supporte les conséquences… »

Fröhnir songea que cette histoire reposait plus sur ses épaules que sur celles de Sano, mais elle ignorait le rôle qu’avait joué le voleur dans la toute première expédition dans la tour des années auparavant, aussi préféra-t-elle garder le silence.

« - Bien, je vais faire part de notre accord à mes compagnons, nous nous emparerons de votre précieux grimoire, puis avec votre aide vous chasserai le démon du corps de notre ami, après nous vous laisserons tranquille vous avez ma parole. »

Se faisant, Fröhnir ôta son amulette et redevint la drow qu’elle était dorénavant, espérant impressionner la liche par son apparence réelle. Cela ne fit qu’éveiller de vieux souvenirs qui dormaient profondément enfouis au cœur de la mémoire de Néfir Herr’Oben, du temps où lui aussi était un sorcier drow puissant bénéficiant des faveurs de Lloth. Et cela eut le même effet et rangea définitivement la liche à leurs côtés…

« - Je respecterais aussi cet accord. »

Fröhnir opina et regagna l’endroit où ses compagnons attendaient, puis elle leur fit part de ses découvertes.

« - Mes amis, il est temps de passer à l’action. Séréna, que savez-vous sur la meilleure méthode pour éliminer des ombres ? »
- Les ombres sont sensibles à la magie mais pas au froid. Les armes enchantées sont efficaces dans cette mesure. Je vous conseille d'éviter leur contact le plus possible !
Mais vu les ressources de ce démon, je pencherais plutôt pour des ombres supérieures. Malheureusement je ne sais que peu de choses sur elles !
Joshua pourrait inonder la pièce de lumière pour les affaiblir et éviter qu'elles nous prenne par surprise... On pourrait aussi les attirer près de nous et les bombarder de rayons solaires ! Si ces petites bêtes voulaient bien s'aligner, on pourrait régler leur compte en un tour de main !
Je peux aussi lancer une chaîne d'éclair... Mais il faudrait trouver un moyen de le renvoyer à la terre avant qu'il ne vienne nous frapper à notre tour !
Fröhnir sembla réfléchir quelques secondes puis déclara :

"- C'est une bonne idée. Je vais aller ouvrir la porte et attirer les ombres jusqu'ici. Avant d'être sur vous, je me baisserai pour éviter vos magies, puis vous pourrez alors les bombarder à loisir. Le couloir n'est pas très étroit, mais je ne pense pas que plus de deux ombres puissent attaquer de front."

"- Est-ce que ça a une âme une ombre ?"

Mariko intervint.

"- Je ne sais pas si les ombres ont des âmes, mais tu es une lame magique, donc tu pourras taillader les survivantes à loisir !"

"- Alors allons-y." dit l'elfe qui se dirigea vers la porte à pas de loup...
Fröhnir vérifia que la porte n'était pas fermée à clef, mais non, elle n'aurait pas besoin de crocheter la serrure. Elle prit une grande inspiration, et d'un coup violent ouvrit la porte, la faisant claquer contre le mur !

"- Eh mes gaillards ! C'est fou ce que vous avez une sale gueule, vous êtes tout pâlots ! Vous ne voudriez pas prendre un peu le soleil ?"

Puis, voyant les ombres se précipiter à sa rencontre, l'elfe pivota et repartit dans le corridor en courant, les monstres sur ses talons.

Elle négocia la courbe du couloir, puis dans un gracile roulé-boulé se jeta à terre en hurlant :


"- Allez-y !"
Alors les deux mages lancèrent l'attaque. Deux rayons incandescents investirent le couloir. Sur plus de trois mètres de large la lumière meurtrière consuma les ombres en un instant. Fröhnir se cru un instant prise dans un four. D'affreux cris d'agonie résonnèrent, alors que l'obscurité reprenait ses droits dans la tour.
Des monstres il ne restait rien...

Séréna et Joshua eurent un sourire satisfait. Derrière eux Face de l'Ombre avait rengainé ses lames et préparé son arbalète de poing.


- Fröhnir vous allez bien ? S'enquit-il.
L'elfe se releva et s'épousseta en souriant.

"- Oui, merci, je vais bien. Heureuse d'avoir évi..."

Néfir Herr'Oben se trouvait là, parmi eux. D'une démarche saccadée il passa leurs rangs et entra dans la pièce. Prudemment et les armes au poing, Séréna, Mariko, Naïma, Joshua, Face de l'Ombre et Fröhnir le suivirent.

L'ignoble liche se dirigea vers son grimoire et s'en empara, puis, une main sur la couverture, elle fit défiler les pages jusqu'à trouver celle qu'elle recherchait.


"- Elfes, Drows et humains, qui que vous soyez, Timora doit veiller sur vous. J'ai encore ici, après toutes ces années, les ingrédients nécessaires à l'exorcisme. Veuillez garder cette porte et vous assurer que le Démon n'entrera pas avant que j'ai fini les préparatifs."

Puis le monstre se mit au travail silencieusement, faisant voler à travers la pièce bocaux et sachets et murmurant en même temps une antique formule destinée à forcer un Démon de quitter un corps.

"- Hé, par les menstrues nauséabondes d'une troll vérolée mais je connais cette formule, c'est un dérivé de celle utilisée pour m'enfermer dans cette lame !" Couina Higesori au comble de l'excitation.

"- Et alors ? intervint Mariko,Tu n'espères quand même pas me quitter ainsi ? Démon ou pas, j'ai besoin de toi. Nous sommes loin de Kara-Tur, loin de la rivière des Esprit dont je suis issue, toi seul me rattache désormais à ma terre et à ma patrie."

"- sentimentale"

"- Oh, arrêtez vous deux les coupa Naïma, Sano est dans la pièce d'à côté et il a besoin de nous. Sans lui je serais encore une esclave dans le désert de l'Anauroch, et toi Mariko une vulgaire vierge de bataille !"

"- Vulgaire ?"

"- STOP ! Fröhnir fixait Naïma d'un oeil nouveau, comme si elle la voyait pour la première fois : Tu connais le désert de l'Anauroch ? C'est là que nous devons aller lorsque Sano sera libéré, ton aide nous sera précieuse."

Fröhnir n'oubliait pas Delroth qui devait combattre ses pairs dans les étages du dessous. Son aide aussi pourrait être précieuse songea-t-elle... Et au moment où elle entendait la liche dire : "- C'est prêt !", la poignée de la porte menant à la chambre où s'était enfermé le Démon commença à tourner.

Tous se placèrent en arc de cercle, armes et magies prêtes à l'emploi, attendant qu'apparaisse le corps possédé de Sano Rong.

La liche murmura dans un ignoble grincement à l'oreille de Fröhnir :


"- Retenez-le quelques minutes, le temps que je finisse mon incantation, puis écartez-vous. Puisse Lloth nous venir en aide ma soeur..."

L'elfe/drow réprima une grimace de dégoût en entendant le mort-vivant l'appeler ainsi, puis fixa son attention sur la porte qui s'ouvrait.

Et le démon parut !
La première attaque que Delroth subit fut rapide. Il bougea comme s'il voyait les lames fondre sur lui et s'abaissa lorsque la dernière lame passa au-dessus de sa tête, sortant la dague qui se trouvait dans ses chausses et frappant de toute ses forces derrière lui, atteignant le bras de l'un des agresseurs.

Il ressentit alors leurs présences ... les cinq derniers assassins de Lloth. Tous ce mirent en face de lui.
Delroth resserra l'étreinte sur la dague d'améthyste ... la dague d'En'dariell. L'assassin touché s'effondra alors dans de terribles tremblements, sa peau se dessécha, puis ses muscles. Quelques secondes plus tard, il ne restait plus qu'un squelette sur un tas de cendre. Les assassins furent légèrement décontenancé face à se spectacle.


- Qu'est-ce que .. ? murmura l'un d'eux.
- La dague d'améthyste. annonça le renégat
Elle absorbe la vie de ceux qu'elle touche, réduisant les corps en tas de poussière. En'Dariell avait reçu cette dague en cadeau lorsqu'elle était encore prêtresse de Lloth, peu de temps avant de rejoindre Eilistraë.

Il ne leur dit pas que la lame n'avait que trois charges. La peur était un grand ennemi, et Delroth devait jouer avec tous les alliés qu'il pourrait avoir dans ce combat. D'un geste vif et inattendu, il jeta la dague sur le Drow le plus proche et se jeta sur le suivant, ses griffes d'obsidiennes dégainées.
Les lames noires transpercèrent l'armure aussi facilement que la chaire et s'est un troisième Drow qui s'effondra, son sang se vidant par trois trous au niveau de son coeur.


Est-ce cela que tu appelles la puissance de Lloth, Masque de Mort ? Des disciples à peines formés, incapables de faire face à un aveugle ?
J'avais oublié qui tu étais, Sans-nom. répliqua l'intéressé, le son de sa voix légèrement étouffé par le Masque en forme de crâne grimaçant qu'il portait.
Mais ceci n'a plus d'importance, puisque tu va mourir de mes propres mains. Je vengerais tout ce que tu m'a fait, toi qui m'a volé ma place de leader de la Confrérie du Desespoir ... toi qui m'a volé mon si beau visage. La haine était de plus en plus forte dans ses paroles ... une haine presque palpable.

L'autre assassin encore présent attaqua Delroth par derrière, forçant se dernier à se retourner pour parer les lames dont il avait ressenti les vibrations maléfiques. Un poison virulent devait se trouver dessus.
Puis Masque de Mort passa lui aussi à l'attaque.
Le rôdeur fût alors obligé de battre en retraite. Ses deux adversaires cumulés étaient trop fort pour lui ... il allait falloir rusé s'il voulait rejoindre ses compagnons qui se trouvaient un peu plus haut ...
Le démon ouvrit la porte en grand, une aura de malfaisance irradiait du corps du voleur. Sans un mot il dégaina "Hi Son'gaï" et "Sougaï" . Les deux armes crépitaient comme si elle rejetait le fait d'être maintenue par un force étrangère. des gouttelettes de glaces et de feu perlèrent sur le sol. Sous la capuche deux orbites rouges fixaient tour à tour chaque compagnons et puis ils s'arrêtèrent sur la liche qui se tenait derrière, le livre entre les mains. Le démon ne tenta même pas de lancer un contre sort sur ceux lancés par Sérena et Joshua. Il se permit même d'éclater de rire.

- Ainsi donc vous voulez en finir avec moi ?? Mais je vous en prie, Faites-donc...faites moi disparaitre....ET VOUS TUEREZ VOTRE AMI...a moins que...qu'il soit déjà mort, c'est marrant je ne ressens plus une once de vie dans ce corps.

Le corps de Sano était effectivement paralysés, Il attendait la réaction du groupe d'aventurier. Son calme était impressionnant, il cachait quelque chose.
Fröhnir aussi avait dégainé ses deux dagues enchantées, ridicule reflet miniature des armes de Sano. Elle toisa le démon et s’avança d’un pas en biais de manière à se placer presque devant Mariko, puis, sans cesser de fixer le voleur, rejeta légèrement la tête sur le côté pour parler doucement à la semi-esprit :

« - Dame Mariko, votre lame bois des âmes n’est-ce pas, peut-elle les « rendre » à son propriétaire si le corps de ce dernier est ressuscité ? »

Higesori répondit à la place de sa maîtresse :

« - Oui, je le peux, excellent plan ma mignonne ! »

Fröhnir reprit sa voix normal et s’adressa au démon :

« - Tu vois mon vieux, ton plan a échoué. Ta voix est emplie de fiel et de mensonges, je suis certaine que Sano est encore là, quelque part. Et même s’il est mort, j’ai là le moyen de le sauver, si ce n’est son corps, au moins son âme. Rends-toi et retourne dans les abysses qui t’ont vomi sinon la Liche ici présente s’en chargera et je doute que tu apprécies le traitement ! »

Sur ces paroles, l’elfe reprit sa place initiale et sussura de nouveaux quelques mots à Mariko :

« - Au moindre geste, n’ayez aucune hésitation… »
- Je n'ai que faire de tes mises en gardes jolie elfe ! Tentes donc de m'extraire de ce corps et nous verrons qui aura gagné !

Les yeux rouges du démon dardaient sur le groupe d'aventurier un air de défi. Le corps de Sano était immobilisé par les sorts lancés sur lui et il parvenait a garder le sourire malgré tout.

Je te donnes une dernière chance ! Donnes moi les artefacts et je partirai de ce.... corps, je te le....

Le démon s'arrêta brusquement de parler, ses yeux rouges devinrent pâles et ses jambes fléchirent, le corps de Sano chancela. "Hi Son'gaï" et "Sougaï" tombèrent sur le sol dans un tintement mat et aussitôt la surprise se dessina sur le visage du démon. Il claqua sa bouche comme pour essayer de parler puis enfin un son sorti de sa bouche.

- Il ....il résiste ! Il... ARRRRRGHHH !!

Puis aussitôt, le visage du jeune homme se releva, rempli de sueur, ses yeux plus noir que la nuit étaient d'un doux profond. Ils inspiraient la sérénité et la joie de se retrouver face à face avec celle qu'il aimait. Sa main tremblante se leva doucement vers le visage de Frohnir et il s'arrêta à mi chemin. Ses lèvres bougèrent.

- Je n'ai...plus beaucoup de temps Frohnir...Je le...le contient difficilement, mais ...trop ...pour moi...

Sano se retourna vers la liche.

accomplis ton...devoir..Liche...Banni le de mon corps...Danger.....ensuite..

Son sourire revint sur le visage de l'elfe

- Je..t'a..

Sa lèvre inférieure tressaillit et un hurlement de rage fit trembler le sol autour de lui, Le sol se craquela et la tête du voleur se rejeta en arrière pour revenir en avant. Létabli en face de la liche lévita et fonça directement sur la créature qu'elle esquiva. Naïma ne fut pas aussi rapide, d'abord prise au dépourvu en voyant Sano revenir et reprendre le dessus, elle avait gardée ses yeux sur le démon, apeurée de ce tremblement et incapable de bouger. Elle prit l'établi dans le ventre et fut emportée contre le mur plusieurs mètres plus loin. Dans un craquement terrible elle s'écrasa contre le mur et s'écroula inconsciente sur le sol. Tout ce qu'elle entendit c'était le rire sinistre du démon qui avait réussi à toucher un adversaire.
- Non ! hurlèrent Séréna et Joshua en coeur.

La magicienne attendit que Sano batte des paupières et les immobilisèrent à leur tour. Le démon était privé de sa vue.

Pendant se temps, Joshua s'était précipité vers Naïma pour lui porter secours. Au besoin, il la ramènerai d'entre les morts !
En attendant ils lança un puissant sort de soin pour ressouder les fractures.
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