Pourquoi les profs font grèves...

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Je sais, ce n'est pas mon habitude d'ouvrir de nouveaux fuseaux sur un sujet déja débattu mais je vais faire une exception pour parler de ceci:

La scolarité de Manon en 2003

- à 2 ans et demi, Manon rentre à l’école maternelle, accueillie par un enseignant et une aide maternelle.
- à 3 ans, elle est en Petite Section où elle commence ses apprentissages scolaires.
- à 4 ans, en Moyenne Section, elle reconnaît et écrit son prénom, découvre les mathématiques.
- à 5 ans, en Grande Section, elle écrit en attaché, se familiarise avec les mathématiques, grâce à l’aide-éducateur, elle découvre l’informatique.

- à 6 ans, Manon fait son entrée en CP où elle apprend à lire, écrire, compter. Comme elle rencontre quelques difficultés, elle est soutenue par le Réseau d’Aide.
- jusqu’au CM2, elle suivra sa scolarité dans une classe de 20 à 29 élèves (suivant les années). Si sa maîtresse est malade, elle est remplacée une fois sur deux par un enseignant. Manon participe pleinement à des ateliers d’informatique, d’arts plastiques, de sciences, de musique, à des groupes de lecture ou de soutien, grâce à la présence des aide-éducateurs.
Chaque année, les enseignants ont choisi librement leur méthode, leurs livres et leur orientation pédagogique.

La scolarité de Manon à partir de 2004

- de 2 ans et demi à 4 ans, Manon reste à la crèche (payante !), son voisin Pierre va chez une Nounou (payante !), sa cousine Lucie va dans une école maternelle privée (payante !) et son copain Théo reste à la maison car sa maman a dû arrêter de travailler pour le garder.
- à 5 ans, ils rentrent enfin à l’école, en Grande Section, rattachée à l’école élémentaire.
Aide-éducateur : aucun.
Aide maternelle : ??? (selon les mairies)
Manon s’adapte assez bien, mais Pierre et Théo ont des difficultés de socialisation, de concentration. Ils découvrent l’écriture et les mathématiques en même temps que le monde de l’école.
- à 6 ans, Manon, Pierre, Lucie, et Théo font leur entrée au CP. Lucie, après 4 ans de maternelle (payante), ne rencontre aucune difficulté dans ses apprentissages. Malgré un effectif allégé, Pierre et Théo peinent à apprendre à lire, mais ils ne pourront pas être soutenus par le Réseau d’Aide (disparu !).
- jusqu’au CM2, ils suivront, bon an mal an, leur scolarité dans des classes surchargées. Si la maîtresse est malade, elle sera peut-être remplacée par une étudiante sans formation. Fin des ateliers d’informatique, d’arts plastiques, de sciences, de musique, des groupes de lecture ou de soutien,… Il n’y a plus d’aide-éducateur.
La mairie pourra choisir les livres et pourra décider des orientations pédagogiques, du rythme scolaire et des fermetures/ouvertures de classe.

La dure journée de Manon

8 h : Manon, élève de 6eme franchit l’entrée sans contrôle. Les deux retraités, embauchés par l’établissement, ont bien du mal à regrouper les 20 classes : plus de surveillant !
Manon rejoint ses 35 camarades et découvre avec surprise un nouvel intervenant mathématiques, le troisième de l’année : plus d’enseignants titulaires !

9 h : Elle va forcément en anglais, elle aurait aimé étudier l’allemand mais depuis la rentrée la discipline a disparu : plus de crédits du conseil général pour cette langue !

10 h : dans l’escalier fraîchement tagué, au milieu des bousculades, elle évite les souillures au sol : plus d’agent d’entretien pour la journée !

10h20 : elle retrouve avec joie son professeur de physique, absente depuis 2 mois et non remplacée : plus de professeur remplaçant !

11 h : elle se rend en salle informatique, elle ne pourra travailler que 10 minutes au clavier car la moitié des ordinateurs est hors service : plus de maintenance de réseau !

12 h : enfin midi, la cantine ! Un employé de la société de restauration privée lui remet son plateau repas : plus de cuisine préparée sur place ! (et hausse des tarifs !)

Ainsi se déroule sa journée, et même si elle souffre de cette situation, pas question de trouver de l’aide auprès de l’assistance sociale ou du médecin scolaire : plus de personnel médico-social !

Quant à son avenir, elle aimerait entrer en BTS pour reprendre le garage de tonton : plus de section !
A qui en parler ? : plus de conseiller d’orientation psychologue !

Ce scénario catastrophe est une réalité qui se profile pour vos enfants, nos élèves, pour la rentrée 2003/2004.
Je pense que tu grossis un peu le trait tout de meme....
Mais bon ca doit etre pour nous faire réagir aussi

Personnellement je suis en bts, l'informatique j'ai eu une formation sur des pc bidons en 5eme avec des étudiants qui avaient ca en projet obligatoire, jamais fait de musique ou d'arts plastiques en dehors des cours obligatoires, jamais été voir d'aide éducateurs, jamais été voir de conseillers psychologues, et pourtant je suis pas un nazbrok illétré qui vit dans un caniveau...
Citation :
Provient du message de Hannibal da GimpZor
Attention, scénario catastrophe en vue.
Je me suis fait la même réflexion.
C'est effectivement ce qui risque d'arriver si on ne décentralise pas.

edit : j'espère que ma phrase est plus claire.
C'est pas ça que je veux dire.

Scénario catastrophe parce qu'il part du principe que ce qui est actuellement à la charge de l'état va disparaitre, alors que ça sera à la charge des régions.

De plus, ça me laisse une vague impression que l'on fait, avec 10 ans d'avance, le procès de l'incompétence des administrations régionales.
Citation :
Provient du message de Hannibal da GimpZor
C'est pas ça que je veux dire.

Scénario catastrophe parce qu'il part du principe que ce qui est actuellement à la charge de l'état va disparaitre, alors que ça sera à la charge des régions.
C'était juste pour dire que "l'anecdote" fonctionne dans les deux sens.

Admettons : le gouvernement recule

tu copie le texte de Trouveur à la suite, ça marche aussi, c'est fabuleux.
Citation :
Provient du message de Kiranos Mutyn
Mais c'est vraiment n'importe quoi...
Tout à fait d'accord avec toi, cette réforme c'est vraiment du n'importe quoi, supprimer nos écoles maternelles pour nous aligner avec les autres pays européens c'est honteux, de même réduire le budget de l'éducation nationale, supprimer les postes de surveillants, ceux d'aide-éducateurs, faire venir des retraités pour compenser les pions en moins.... tout cela c'est vraiment débile. Le problème c'est que c'est ce que le gouvernement a déja commencé ou a prévu de faire selon les cas...
Jean et Rachid 19 ans bac en poche (qui ne vaut plus rien) ce fond embaucher dans une usine d'emballage...

Il gagne 5900 par mois et effectue les 2/8 soulevent plusieurs centaine de paquet de cartons de 35 kl.

Leur fin de carriere arrive donc tranquillement à 59 ans avec des mal e dos, ernie et tendinite à repetition avec en fin de carriere la majestueuse sommes de 6900 frs,.

Condition de travaille facile et bien payer et retraite absolument pas mérité !!!
Citation :
Provient du message de Hannibal da GimpZor
Scénario catastrophe parce qu'il part du principe que ce qui est actuellement à la charge de l'état va disparaitre, alors que ça sera à la charge des régions.
D'où justement une catastrophe en vue, avec un accroissement des inégalités inter-régionales et le développement de l'inégalité intra-régionale.

Inter-régionale : car les régions n'ont pas toutes la même richesse et donc elle n'ont pas les mêmes moyens financiers à accorder à l'éducation.

Intra-régionale : les villes dont la préférence politique est la même que celle du conseil régional seront privilégiés, ainsi que les établissements dont les responsables ont des relations de copinages avec les élus majoritaires au conseil régional.
Citation :
Provient du message de Kiranos Mutyn
Tu m'as compris, ne déformes pas mes propos
Ben non justement je n'avais pas compris le sens de ta phrase à la limite du flood et du troll (et oui ça surprend venant d'un modo mais bon). Peut-être que si tu avais argumenté ta réponse elle aurait apporté quelque chose parce que la...

Pour Barbarella: avant de venir dire des aneries on s'informe un peu: le budget de l'éducation nationale a été baissé par le gouvernement Raffarin, le nombre de postes de surveillants a été drastiquement réduit, les emplois jeunes aide-éducateur ne sont pas reconduits, et les écoles maternelles sont amenées à devenir payantes d'aprés notre cher gouvernement.... Ce n'est pas un scénario d'anticipation puisque beaucoup de choses dénoncées ici ont déja COMMENCE. Il faudrait peut-etre se réveiller et surtout s'INFORMER avant de venir tout de suite dénigrer ce que les autres postent, surtout quand ils ne font que relater la vérité, mais peut-être que mes détracteurs ont les chiffres du budget de l'éducation nationale prouvant que celui-ci n'a pas baissé depuis 2002, ou encore les chiffres montrant que le nombre de surveillant n'a pas diminué?
Je n'y peux rien si ton sujet est un délire paranoïaque.


Bowakawa, ce sont déjà les régions qui financent les lycées par exemple, et les départements pour les collèges si je ne me trompe pas.
Eh bien...
Si on observe ce qui se passe chez nos modèles, on peut observer des prospectives. Puisque c'est bien ce dont il s'agit : tendre vers le modèle américain, où tout est laissé à la charge des collectivités locales et/ou territoriales et de moins en moins à la charge du gouvernement central.

Le premier aspect est le déséquilibre qui va fortement se créer entre régions riches et régions pauvres. Qui se traduit ensuite par une très vilaine mise en concurrence des régions entre elles qui font les yeux doux et des cadeaux fiscaux obscènes à de grands groupes. La décentralisation pensée comme ça revient à atomiser l'état, et va dans le sens inverse de l'évolution sociale. Au lieu d'aller vers une super-organisation, vers un équilibrage mondial, on régresse vers les cités-état, vers la fidélité à la tribu plutôt qu'à l'idéal humaniste, mondialiste ou internationaliste (c'est la même chose, chacun à son spectre du paysage politique).

Le deuxième aspect est qu'avec l'entrée en vigueur prochaine de l'AGCS, l'éducation représente un marché juteux. A ceux qui croient nos écoles à l'abri, détrompez vous. Dans le cadre de l'OMC, si la France est poussée à ouvrir l'éducation à la concurrence, l'éducation nationale actuelle ne pourra pas exister : trop subventionnée par l'état, ne reflétant pas assez la réalité économique.

Ne vous en faites pas, la charge de l'enseignement restera aux bons soins des collectivités locales, c'est à dire de vous. Mais tout ce qui pourra être privatisable le sera. Les restaurants scolaires sont une manne par exemple.
Il y a déjà des programmes aux USA où on équipe les écoles en télé, en échange de quoi les enfants sont obligés de la regarder un certain nombre d'heures pas semaine, programme géré par le fournisseur des télés, un important réseau qui diffuse des pubs fort cher.
La simple présence de distributeurs, de matériel scolaire sponsorisé par Coca ou d'autres marques contribuent au conditionnement des enfants qui sont matraqués de logos.

La question n'est pas de la compétence ou de l'incompétence des régions, c'est une pure question de moyens. Dans 7 états américains, il n'y a pas de policiers en service entre 14 h et 18 h, il n'y a plus assez d'argent. Dans l'Oregon, les écoles ne peuvent ouvrir que quatre jours par semaine, il n'y a plus assez d'argent.
Dans de nombreux états, les collectivités sous traitent : la police, l'enseignement...

Pendant ce temps le gouvernement central peut offrir des baisses d'impôts aux plus riches, et continuer de creuser le déficit.
Citation :
Provient du message de Kiranos Mutyn
Je n'y peux rien si ton sujet est un délire paranoïaque.

.
Amusant, quand Shay avait posté des délires sur les profs (des vrais ceux-la), j'avais répondu a peu prés comme toi mais en plus argumenté et Corwin m'avait gentiment rappelé a l'ordre, et la voir un modérateur faire pire ça me fait bien rigoler. Parce que descendre comme ça ce qui n'est que la vérité sans apporter le moindre argument, sans répondre à ce que j'ai avancé (à savoir que ça a déja commencé), je trouve ça assez fort, je dirais meme a la limite irrespectueux vis à vis de moi. Donc même réponse qu'a Barbarella: avant de venir incendier mes propos, la prochaine renseigne toi un peu...
Ben on fera comme tout le monde, on mettra nos enfants en école privée.

Avec des vrais gens dedans.

Et pis ceux qui ne peuvent pas se la payer, ben tant pis.

Voilà à quoi on va en venir... C'est un bien pour les gens aisés, un pas bien pour les pauvres.
à l'heure où j'écris ce message le fil est arrêté à la réponse de Trouveur .

Voyez par vous même , vérifiez ce que je dis :

Opposants à la réforme : message de plus de lignes , argumentés , calme , serein .

Partisants ( ? ) de la réforme : message de moins de 5 lignes , pas une once d'argumentation , juste de la réfutation en bloc .

à cela s'ajoute des accusations : "c'est déplorable" , "sujet est un délire paranoïaque" ( Kiranos , j'abonde dans le sens de Trouveur pour dire que je suis choqué par tes messages compte tenu de ta qualité de modérateur ) , "propagande mensongère" , "désinformation" , "mais c'est vraiment n'importe quoi " .

Je crois que je n'ai rien oublié .

à partir de là :

Ceux qui sont accusé de faire de la propagande , du délire etc ... motive leur messages , ils y mettent des arguments ( si si lisez bien )

Ceux qui les accusent ont apparement confiance . Tellement confiance qu'ils ne daignent même pas trouver un argument pour justifier leur affirmations . Ils savent qu'ils ont raison , tous comme les "martyrs" savent que 70 vierges les attendent au paradis .

Que peux-t'on en conclure ?

Que les gens confiants qui estiment qu'ils n'ont pas besoin d'argumenter ont une foi absolue dans leur gouvernement . J'aurais envie de dire que ce sont eux qui sont victimes de propagande et de désinformation , et de paranoïa aussi ( OMG ! les gauchistes sont partout ! )

Dormez braves gens , dormez ...
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