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C'est une question ........ sans réponse. Chacun a son point de vue, et très honnêtement, le bien et le mal sont des notions particulièrement subjectives. Ce que X va considérer comme mauvais, Y va trouver cela normal, voire bien.
Les seules règles a être relativement neutres, mais soumises constamment à la critique politique et populaire, sont les lois qui régissent une société.
Partant, on pourrait considérer que ce qui est bien pour l'ensemble de la société, est bien pour un individu. Cependant, l'individu en question n'a peut-être pas cautionner les lois de la majorité de la société. Et on en revient au même point.
l'Homme serait donc bon parce que les autres, ou une immense majorité, auraient décidé consensuellement que ceci est bien, et celà est mauvais. Peu importe la justification, ce qui importe est d'adhérer à un corpus de règles qui soit le même pour tous, et surtout qui ne soit pas par nature mauvais.
Dès lors, il convient de trouver ce qui semble être commun à l'ensemble de la société, voire de l'humanité.
Les jus-naturaliste ( partisans du droit naturel ), ont considéré que l'Homme, par nature, par essence, et avant toute création ou ébauche d'une société pré-moderne, a le droit de vivre. Le droit de vivre est inhérent à chaque humain, que celui-ci soit bon ou mauvais. D'autres droits auraient été "découverts", comme le droit aux soins, le droit à la vie familiale, droit à la liberté de penser etc ...Bref, de ce courant découle en majeure partie la plupart des conventions droit-de-l'hommiste que nous connaissons à l'heure actuelle.
Leurs opposants, les positivistes, estiment que l'Homme n'a aucun droit par essence. Le fait de vivre ne procure pas plus de droit que celui d'être le plus fort. En bref, les positivistes considèrent que c'est l'avènement de l'organisation en société de l'humanité qui a fait que des droits lui ont été octroyés, comme celui de contracter, d'avoir le droit de vote, etc ..... De ce mouvement, découle d'autres grandes conventions, par exemple le traité de Rome de 1957 instituant la Communauté Européenne, positiviste par excellence.
Bref, vous aurez peut-être l'impression que je m'écarte du sujet, mais en fait non. Je m'explique.
La question de base est : l'Homme est-il bon par nature, est-il perverti par la société, ou alors est-il imparfait et la société doit-elle l'amener à la perfection ?
On pourrait considérer que les jus-naturalistes considèrent l'Homme comme bon par nature. Le droit à la vie, et d'autres droits de l'Homme, sont pour eux des droits qui appartiennent à l'essence de chaque vie. L'Homme, par nature, veut vivre, et va plutôt essayer de préserver la vie de l'autre, sauf dans des situations qui relèvent de l'exception : défense, guerre, etc ... Mais la règle est que l'Homme cherchera plutôt la préservation que la destruction.
Les positivistes, au contraire, considèrent que l'Homme est par nature violent, cupide, bref, susceptible de succomber au mal à tout instant, et ce de façon naturelle. Pour eux l'état de nature pré-sociétale ( qui précède la société ), n'existe pas, il n'y a que l'anarchie et le désordre, où seule la loi du plus fort règne.
Dès lors, la seule possibilité de rendre l'Homme moins mauvais, est d'organiser une société policée ( donc avec des " forces " garantes du bon ordre ), société qui devra octroyer à chacun des droits, permettant de vivre en bonne entente avec son prochain. Bref, il faut corriger les excès naturels de l'Homme.
Bien entendu, on ne peut adopter une définition exclusive. La définition jus-naturaliste, si elle parait raisonnable, n'est pas scientifiquement démontrable. En effet, jusqu'à maintenant, personne n'a pu démontrer qu'avant toute société, il existait un ordre naturel relativement bon, du moins quelque chose qui n'est pas chaotique, comme le prétendent les positivistes. La raison de cette impossibilité théorique, est que l'Homme n'a connu qu'une organisation sociétale. Personne n'a de trace d'un état naturel bon, ou naturellement bon.
D'un autre côté, les positivistes ne peuvent prouver la fausseté de l'affirmation jus-naturaliste, autrement qu'en démontrant que depuis la nuit des temps, l'Homme s'est toujours organisée en société hiérarchisée et policée, chacune avec ses lois propres. Pour eux, le mythe du bon sauvage n'existe pas. Et pourtant, l'organisation en société ne prouve pas tout. On remarque que nos prisons ne contiennent pas tous les habitants de la Terre, ce qui tendrait à démontrer que naturellement, l'Homme a tendance à être plutôt pacifique que belliqueux.
C'est pourquoi, depuis presque toujours, la solution théorique, et très consensuelle, à ce problème, a été le mélange de ces deux théories fondatrices de nos droits modernes.
D'un côté, nous reconnaissons, depuis 1789, voire même depuis 1787 ( date à vérifier ) année de la Révolution américaine, que l'Homme à droit à la vie, aux soins, à l'égalité, la liberté de penser / aller et venir, etc, etc, ......... Et ce, quelle que soit la nationalité de l'individu. Qu'un français aille aux USA, qu'un américain vienne en France, chacun porte, naturellement, en tant qu'Homme, ces droits. Bref, on appelle souvent ces droits les " droits à ... " Croyez moi, ce fut loin d'être évident il y a plusieurs siècles de cela...
D'un autre côté, l'apport positiviste a été intégré à toute nos sociétés, et chaque société accorde à chacun de ses citoyens des droits, comme le droit de vote, droit de se marier, enfin, tous les droits de la société, recouvrant le droit civil, pénal, du travail, etc ... On nomme souvent ces droits les " droits de...".
On pourra donc conclure en ces termes. On peut considérer que l'Homme, de par sa place bien particulière en ce bas monde, a naturellement les droits qui nous semblent être les plus élémentaires, et qui traversent toutes les frontières , le plus important étant le droit à la vie. Cette facette du problème nous montre que par essence, l'Homme tend à être plutôt "bon", ou plus exactement à ne pas vouloir forcément le mal, sauf dans des cas exceptionnels.
Et ce sont dans ces cas exceptionnels que l'ordre sociétal, par les droits qu'il octroie à l'Homme, mais aussi par les interdictions qu'il érige, essaye de corriger les excès de violence, de "mal", qui est en chacun de nous.
En somme, l'Homme n'est ni bon, ni mauvais. Il est ce que les autres en font. Un Homme seul n'est pas mauvais. Il est seul. Un Homme dans la nature va chercher la survie et le contact, amical dans un premier temps. Un Homme en société devra être constamment "corrigé" de ses excès, fautifs ou non.
Par ailleurs, on constatera ceci : l'Homme, dans une société idéalement démocratique, ou tout du moins à ses débuts, cherchera plutôt à créer des lois qui satisfassent la majorité, plutôt que des lois qui le condamnent, lui et les autres, à une mort assurée. Bien sûr, des exceptions existent ( et de taille ), mais j'aurai tendance à croire que le bien est en chacun de nous. Il faut juste le chercher, continuellement. Il ne faut pas se les fixer en objectif, cela serait par trop moralisant, et ne pas se dire que si on ne les atteint pas, on est mauvais. Non. Il faut les voir comme une voie à suivre, et cette voie est indiquée par .... autrui justement. Seul autrui saura nous dire si oui ou non, cela lui plait.
Notre force réside dans le dialogue. Sans dialogue, c'est la guerre. Ou plutôt la loi du plus fort. Qui est déjà une loi en soi. Mais qui ne convient pas à la majorité, on l'aura bien compris.
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