[Ys] [Hib] Après la bataille...

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Après avoir participé à la splendide bataille épique pour la défense de nos reliques l'autre soir sur Hibernia, l'idée de ce petit texte m'est venue. J'espère qu'il saura vous plaire


Le soleil dardait ses chauds rayons sur la vallée de Bri Leith. La jeune sentinelle était assise sur les berges du Lac de Lune et laissait glisser une main paresseuse dans l’eau tiède. Le soleil caressait son visage et elle sursauta avec un petit cri ravi lorsqu’une licorne blanche vint amicalement poser ses naseaux contre sa tête. Elle se leva et tendit une main pour caresser le flanc du splendide animal. Juste au moment où ses doigts allaient se poser sur le pelage immaculé de la licorne, un cri la fit sursauter.

- Holà sentinelle ! Il n’est plus temps de dormir ! Réveille-toi !

La jeune femme ouvrit brusquement les yeux et d’un réflexe sa main droite se posa sur la faucille qui ne la quittait jamais. En un instant elle pointait son arme sur la personne qui lui faisait face.

- Doucement ma belle. Je ne suis pas un de tes ennemis, n’aie aucune crainte.

La sentinelle, qu’on appelait Chegwidden, regarda nerveusement autour d’elle. Elle ne se trouvait pas au Lac de Lune… Elle avait rêvé. Encore une fois. Après quelques secondes d’égarement, elle reconnut autour d’elle, les murs de Dun Lamfhota, avec en face d’elle l’un des gardiens du reliquaire. Autour d’elle, se trouvaient une multitude de personnages, les uns parlant entre eux à voix basse, dans de petits groupes, d’autres postés sur les remparts. Certains comme elle, étaient couchés par terre ou assis, le dos appuyé contre les murs du fort. Ils semblaient dormir. Ou peut-être étaient-ils morts ? Ici et là des druides prodiguaient leurs soins aux blessés…

Les événements de la veille lui revinrent alors en mémoire. Elle se leva d’un bond, ramassa son bouclier marqué aux couleurs de sa guilde qui était posé par terre près d’elle et courut vers les portes du fort mais en fut empêchée par le gardien.

- Mais où t’enfuis-tu comme ça ?
- Comment oses-tu poser une question aussi stupide, elfe de malheur ? répondit-elle d’un ton sec. Je vais défendre notre royaume.

L’elfe gardien éclata de rire.

- La bataille est terminée depuis longtemps, jolie sentinelle. Nos troupes ont su défendre Lamfhota et sont parties reprendre tous nos autres forts. A l’heure actuelle, tout est terminé.
- En es-tu certain ?
- Bien sûr. Je t’ai vu entrer dans le fort. Tu avais l’air complètement hagard et épuisée. Tu t’es laissé tomber contre une colonne et tu t’es endormie d’un coup. Je pense que tu t’es bien battue et que tu le méritais.

Chegwidden rangea sa faucille à sa ceinture et remercia le gardien d’un signe de tête. Puis d’un pas plus calme, elle sortit du fort par les portes principales fortement endommagées par l’ennemi et que son allié Adx, le champion des Gardiens d’Hibernia était en train de réparer.

Elle demeura immobile et bouche bée devant la vue dantesque qui s’offrait à elle. Dans la plaine au pied du fort, l’herbe des vastes prairies des gorges de Cruachan avait pris une teinte rouge brunâtre. Celle du sang. Depuis où elle se trouvait, elle pouvait voir de nombreux cadavres étendus par terre. Elle n’arrivait pas distinguer s’il s’agissait des cadavres d’alliés ou bien d’ennemis. Il y avait aussi ce qui avait été deux trébuchets avec lesquels les Albionnais avaient tenté de s’emparer de Dun Lamfhota.

Le ciel était bas, lourd de nuages noirs et l’orage allait éclater sous peu. Tant mieux pensa-t-elle, cela lavera Hibernia de toute cette horreur…

Machinalement, comme une somnambule, comme elle le faisait depuis qu’elle était toute petite, elle invoqua sur elle son pouvoir de croissance. Instantanément, elle se sentit plus forte, plus agile, plus rapide. Elle fouilla dans son sac et trouva une potion de régénération magique qu’elle but rapidement, puis descendit en courant la pente de la colline du reliquaire alors que les premières gouttes de pluie commençaient à tomber.

Autour d’elle tout n’était que mort, souffrance, désolation. Elle déambula longtemps, de corps en corps et chaque fois qu’elle reconnaissait un celte, un elfe, un lurikeen ou un firbolg, elle invoquait alors ce pouvoir si grand que Lough lui avait permis de détenir. Celui de rendre la vie. Elle savait aussi prodiguer des soins de base et c’est ce qu’elle fit. Pendant des heures. Autour d’elle, de nombreux ovates reproduisaient les mêmes gestes. Les bardes, les druides et d’autres sentinelles se promenaient de corps en corps et soignaient ou rendaient la vie. En silence. Personne ne parlait.

Quelques heures plus tard, lorsque la prairie de Dun Lamfhota fut à nouveau vierge de toute trace de bataille, Chegwidden remonta lentement vers le reliquaire et se retourna pour observer en contrebas les guerriers hiberniens détruire les deux trébuchets, dernières preuves qu’en ces lieux, la veille, Hibernia avait à nouveau failli tout perdre.

La pluie tombait toujours et elle leva son visage vers le ciel, comme pour se laver de toute la haine, la rage, l’horreur qu’elle avait connues la veille. Au bout d’un moment toutefois elle se rendit compte que sur ses joues, des larmes brûlantes s’étaient mêlées à la fraîcheur des gouttes de pluie.

C’était donc ça, la guerre ? Pourtant elle avait déjà souvent combattu, en compagnie de sa guilde. Elle avait fait partie de nombre d’expéditions sur les terres de Midgard et d’Albion. Mais rien, non rien ne pouvait être comparé à ce qu’elle venait de vivre.

Tout avait pourtant commencé comme une simple mission de routine en compagnie des nouveaux Alliés de Pax Hibernia. Durant l’après-midi, presque tous leurs forts avaient été pris par l’ennemi et ils étaient partis pour tenter d’en reprendre un, peut-être deux. Une simple patrouille sur la zone frontière mais soudain, tous les groupes d’Hiberniens qu’ils avaient croisés les avaient pressés de se rendre à Dun Lamfhota qui était attaqué. Ils avaient croisé des hordes de vikings et de trolls enragés ainsi que des troupes d’Albionnais en furie. Et d’heure en heure, leur nombre avait grandi. Ils étaient toujours plus nombreux et leurs attaques toujours plus violentes.

Au bout de quelque temps dans la folie des combats, Chegwidden avait perdu les membres de son groupe et s’était retrouvée sur les remparts de Dun Lamfhota. N’écoutant que son courage, elle s’était battue comme une furie, tirant des flèches sur l’ennemi depuis le rempart, rendant la vie aux Hiberniens qui venaient mourir au pied du fort. A un moment, elle se souvint qu’elle avait même sauté des remparts afin d’aller redonner vie à tout un groupe d’alliés en contrebas. Elle s’était retrouvée prise dans la mêlée, et avait frappé… frappé tout ennemi qui se trouvait à sa portée… Elle se souvint n’avoir eu plus que ça en tête. Frapper l’ennemi, ne pas réfléchir, tuer et encore tuer…

Plus tard, dans le feu de l’action sur les remparts, elle était tombée sur un visage connu et ami, celui de Sylderon, l’empathe de sa guilde. Ils avaient eu à peine le temps de se parler que déjà le combat les avait emmenés plus loin. Chegwidden espéra silencieusement que tout s’était bien passé pour son ami Ange. Puis, lorsque la dernière attaque des Albionnais avait été repoussée, et que le gros des troupes emmenées par Jorian se préparaient à partir reprendre les autres forts, elle se souvint être entrée dans le reliquaire, s’être appuyée contre un mur et appeler de toutes ses forces le sommeil. Sommeil bienfaisant dans lequel elle avait pu oublier un instant ce qu’elle venait de vivre.

Elle songea soudain à sa guilde. Les Anges Gardiens… D’une main rageuse, Chegwidden essuya les larmes qui coulaient de ses yeux et partit en direction de la forteresse de Druim Ligen, au sud du reliquaire. Il fallait maintenant qu’elle retrouve ses amis. Elle savait qu’après les événements qu’elle venait de vivre, elle ne serait désormais plus tout à fait la même. Une part d’innocence en elle s’était enfuie. Saurait-elle encore faire son travail de maître de guilde avec le même entrain, la même énergie et la même détermination qu’elle avait toujours eues jusqu’à maintenant ? Alors qu’en elle, elle savait qu’elle porterait à jamais les marques et les stigmates de ce terrible combat.

Alors qu’elle rejoignait Druim Ligen, un rayon de soleil perça les nuages et la pluie cessa de tomber. Chegwidden traversa la forteresse sans regarder autour d’elle et partit louer un cheval au palefrenier qui se trouvait à quelques pas. Il la regarda silencieusement alors qu’elle enfourchait sa monture. « Encore une qui a dû en voir, des horreurs de la guerre » songea-t-il.

Quelques heures plus tard, la sentinelle pénétra dans l’enceinte de Tir Na Nog et allait se rendre chez le forgeron le plus proche pour faire réparer ses armes lorsqu’elle fut interpellée par Ajalon, Ange Gardien et protecteur au grand cœur.

- Alors belle Chegwidden, viendras-tu avec moi boire à la santé de notre guilde ?
- Je n’ai pas vraiment le cœur à cela Ajalon, répondit-elle. Pas maintenant.
- Allez viens, ne te fais pas prier.

Le cœur lourd, elle soupira et suivit son ami dans la taverne pour découvrir une multitude de visages connus, ceux des membres de sa guilde. Mugathdem, Nesmériré, Quietbear, Kylaan ainsi que tous les officiers étaient réunis. Krakenn et Kalkydra étaient là et même Dame Deliana était dans son coin, silencieuse et grave.

Mugathdem se leva pour lui laisser sa place autour de la table et lui demanda :

- Nous avons su que tu avais participé à une bien glorieuse bataille Cheg. Voudras-tu nous en parler ?
- Je ne sais pas Muga… Un jour peut-être… Mais pas maintenant… dit-elle d’un ton hésitant et au bord des larmes.

Mugathdem lui répondit par un sourire rassurant et à cet instant, en voyant tous les visages de ses amis fixés sur elle, elle sut. Elle sut que grâce à eux, grâce aux Anges Gardiens, grâce à l’amitié qu’ils lui portaient tous, elle saurait un jour oublier l’horreur, la haine et la barbarie qu’elle avait découvertes un soir de bataille à Dun Lamfhota.

Chegwidden,
sentinelle
Les Anges Gardiens
Hibernia / Ys
gratz Cheg très beau texte

p.s. : kikoo aux nanges
__________________
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Lovandmusic barde 50 (retraité)

WOW - Cho'Gall
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Voltar chaman tauren 10
Yogdolo,

Le talent de notre jolie GM s'affine de plus en plus...

Vivement la suite de ses textes jusqu'alors réservés aux seuls anges.

Aller petite Cheg je t'offre mon épaule et une part de mes crêpes pour te remonter le moral. Nous finirons bien par amener la paix sur nos terres, même s'il faut pour cela les abreuver du sang de nos ennemis.
Sincérement magnifique /clap

n'ayant pu prendre part à cette épique bataille j'imagine la violence qu'à du engendrer ce conflit.....

encore bravo

Ps c'est bien dommage que le moindre ouin-ouin trouve + de lecteur qu'un récit comme celui-là :-(
Trés joli texte...Bientot une suite ...


J'espere qu'il y aura une suite sinon Ouin Ouin

Je ne veux pas decevoir clydee un ouin ouin dans chaque post LOL


Endive

Eld Spe vide 50 Hyb/ys
fort joli texte

on en redemande

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Bravo ma ptite chewing-gum a bientot ig !
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Re: [Hib] Après la bataille...
joli post...pr une fois ke je lis un tread RP..chu pas deçu

Citation :
Provient du message de Cheg
Après avoir participé à la splendide bataille épique pour la défense de nos reliques l'autre soir sur Hibernia, l'idée de ce petit texte m'est venue. J'espère qu'il saura vous plaire


Le soleil dardait ses chauds rayons sur la vallée de Bri Leith. La jeune sentinelle était assise sur les berges du Lac de Lune et laissait glisser une main paresseuse dans l’eau tiède. Le soleil caressait son visage et elle sursauta avec un petit cri ravi lorsqu’une licorne blanche vint amicalement poser ses naseaux contre sa tête. Elle se leva et tendit une main pour caresser le flanc du splendide animal. Juste au moment où ses doigts allaient se poser sur le pelage immaculé de la licorne, un cri la fit sursauter.

- Holà sentinelle ! Il n’est plus temps de dormir ! Réveille-toi !

La jeune femme ouvrit brusquement les yeux et d’un réflexe sa main droite se posa sur la faucille qui ne la quittait jamais. En un instant elle pointait son arme sur la personne qui lui faisait face.

- Doucement ma belle. Je ne suis pas un de tes ennemis, n’aie aucune crainte.

La sentinelle, qu’on appelait Chegwidden, regarda nerveusement autour d’elle. Elle ne se trouvait pas au Lac de Lune… Elle avait rêvé. Encore une fois. Après quelques secondes d’égarement, elle reconnut autour d’elle, les murs de Dun Lamfhota, avec en face d’elle l’un des gardiens du reliquaire. Autour d’elle, se trouvaient une multitude de personnages, les uns parlant entre eux à voix basse, dans de petits groupes, d’autres postés sur les remparts. Certains comme elle, étaient couchés par terre ou assis, le dos appuyé contre les murs du fort. Ils semblaient dormir. Ou peut-être étaient-ils morts ? Ici et là des druides prodiguaient leurs soins aux blessés…

Les événements de la veille lui revinrent alors en mémoire. Elle se leva d’un bond, ramassa son bouclier marqué aux couleurs de sa guilde qui était posé par terre près d’elle et courut vers les portes du fort mais en fut empêchée par le gardien.

- Mais où t’enfuis-tu comme ça ?
- Comment oses-tu poser une question aussi stupide, elfe de malheur ? répondit-elle d’un ton sec. Je vais défendre notre royaume.

L’elfe gardien éclata de rire.

- La bataille est terminée depuis longtemps, jolie sentinelle. Nos troupes ont su défendre Lamfhota et sont parties reprendre tous nos autres forts. A l’heure actuelle, tout est terminé.
- En es-tu certain ?
- Bien sûr. Je t’ai vu entrer dans le fort. Tu avais l’air complètement hagard et épuisée. Tu t’es laissé tomber contre une colonne et tu t’es endormie d’un coup. Je pense que tu t’es bien battue et que tu le méritais.

Chegwidden rangea sa faucille à sa ceinture et remercia le gardien d’un signe de tête. Puis d’un pas plus calme, elle sortit du fort par les portes principales fortement endommagées par l’ennemi et que son allié Adx, le champion des Gardiens d’Hibernia était en train de réparer.

Elle demeura immobile et bouche bée devant la vue dantesque qui s’offrait à elle. Dans la plaine au pied du fort, l’herbe des vastes prairies des gorges de Cruachan avait pris une teinte rouge brunâtre. Celle du sang. Depuis où elle se trouvait, elle pouvait voir de nombreux cadavres étendus par terre. Elle n’arrivait pas distinguer s’il s’agissait des cadavres d’alliés ou bien d’ennemis. Il y avait aussi ce qui avait été deux trébuchets avec lesquels les Albionnais avaient tenté de s’emparer de Dun Lamfhota.

Le ciel était bas, lourd de nuages noirs et l’orage allait éclater sous peu. Tant mieux pensa-t-elle, cela lavera Hibernia de toute cette horreur…

Machinalement, comme une somnambule, comme elle le faisait depuis qu’elle était toute petite, elle invoqua sur elle son pouvoir de croissance. Instantanément, elle se sentit plus forte, plus agile, plus rapide. Elle fouilla dans son sac et trouva une potion de régénération magique qu’elle but rapidement, puis descendit en courant la pente de la colline du reliquaire alors que les premières gouttes de pluie commençaient à tomber.

Autour d’elle tout n’était que mort, souffrance, désolation. Elle déambula longtemps, de corps en corps et chaque fois qu’elle reconnaissait un celte, un elfe, un lurikeen ou un firbolg, elle invoquait alors ce pouvoir si grand que Lough lui avait permis de détenir. Celui de rendre la vie. Elle savait aussi prodiguer des soins de base et c’est ce qu’elle fit. Pendant des heures. Autour d’elle, de nombreux ovates reproduisaient les mêmes gestes. Les bardes, les druides et d’autres sentinelles se promenaient de corps en corps et soignaient ou rendaient la vie. En silence. Personne ne parlait.

Quelques heures plus tard, lorsque la prairie de Dun Lamfhota fut à nouveau vierge de toute trace de bataille, Chegwidden remonta lentement vers le reliquaire et se retourna pour observer en contrebas les guerriers hiberniens détruire les deux trébuchets, dernières preuves qu’en ces lieux, la veille, Hibernia avait à nouveau failli tout perdre.

La pluie tombait toujours et elle leva son visage vers le ciel, comme pour se laver de toute la haine, la rage, l’horreur qu’elle avait connues la veille. Au bout d’un moment toutefois elle se rendit compte que sur ses joues, des larmes brûlantes s’étaient mêlées à la fraîcheur des gouttes de pluie.

C’était donc ça, la guerre ? Pourtant elle avait déjà souvent combattu, en compagnie de sa guilde. Elle avait fait partie de nombre d’expéditions sur les terres de Midgard et d’Albion. Mais rien, non rien ne pouvait être comparé à ce qu’elle venait de vivre.

Tout avait pourtant commencé comme une simple mission de routine en compagnie des nouveaux Alliés de Pax Hibernia. Durant l’après-midi, presque tous leurs forts avaient été pris par l’ennemi et ils étaient partis pour tenter d’en reprendre un, peut-être deux. Une simple patrouille sur la zone frontière mais soudain, tous les groupes d’Hiberniens qu’ils avaient croisés les avaient pressés de se rendre à Dun Lamfhota qui était attaqué. Ils avaient croisé des hordes de vikings et de trolls enragés ainsi que des troupes d’Albionnais en furie. Et d’heure en heure, leur nombre avait grandi. Ils étaient toujours plus nombreux et leurs attaques toujours plus violentes.

Au bout de quelque temps dans la folie des combats, Chegwidden avait perdu les membres de son groupe et s’était retrouvée sur les remparts de Dun Lamfhota. N’écoutant que son courage, elle s’était battue comme une furie, tirant des flèches sur l’ennemi depuis le rempart, rendant la vie aux Hiberniens qui venaient mourir au pied du fort. A un moment, elle se souvint qu’elle avait même sauté des remparts afin d’aller redonner vie à tout un groupe d’alliés en contrebas. Elle s’était retrouvée prise dans la mêlée, et avait frappé… frappé tout ennemi qui se trouvait à sa portée… Elle se souvint n’avoir eu plus que ça en tête. Frapper l’ennemi, ne pas réfléchir, tuer et encore tuer…

Plus tard, dans le feu de l’action sur les remparts, elle était tombée sur un visage connu et ami, celui de Sylderon, l’empathe de sa guilde. Ils avaient eu à peine le temps de se parler que déjà le combat les avait emmenés plus loin. Chegwidden espéra silencieusement que tout s’était bien passé pour son ami Ange. Puis, lorsque la dernière attaque des Albionnais avait été repoussée, et que le gros des troupes emmenées par Jorian se préparaient à partir reprendre les autres forts, elle se souvint être entrée dans le reliquaire, s’être appuyée contre un mur et appeler de toutes ses forces le sommeil. Sommeil bienfaisant dans lequel elle avait pu oublier un instant ce qu’elle venait de vivre.

Elle songea soudain à sa guilde. Les Anges Gardiens… D’une main rageuse, Chegwidden essuya les larmes qui coulaient de ses yeux et partit en direction de la forteresse de Druim Ligen, au sud du reliquaire. Il fallait maintenant qu’elle retrouve ses amis. Elle savait qu’après les événements qu’elle venait de vivre, elle ne serait désormais plus tout à fait la même. Une part d’innocence en elle s’était enfuie. Saurait-elle encore faire son travail de maître de guilde avec le même entrain, la même énergie et la même détermination qu’elle avait toujours eues jusqu’à maintenant ? Alors qu’en elle, elle savait qu’elle porterait à jamais les marques et les stigmates de ce terrible combat.

Alors qu’elle rejoignait Druim Ligen, un rayon de soleil perça les nuages et la pluie cessa de tomber. Chegwidden traversa la forteresse sans regarder autour d’elle et partit louer un cheval au palefrenier qui se trouvait à quelques pas. Il la regarda silencieusement alors qu’elle enfourchait sa monture. « Encore une qui a dû en voir, des horreurs de la guerre » songea-t-il.

Quelques heures plus tard, la sentinelle pénétra dans l’enceinte de Tir Na Nog et allait se rendre chez le forgeron le plus proche pour faire réparer ses armes lorsqu’elle fut interpellée par Ajalon, Ange Gardien et protecteur au grand cœur.

- Alors belle Chegwidden, viendras-tu avec moi boire à la santé de notre guilde ?
- Je n’ai pas vraiment le cœur à cela Ajalon, répondit-elle. Pas maintenant.
- Allez viens, ne te fais pas prier.

Le cœur lourd, elle soupira et suivit son ami dans la taverne pour découvrir une multitude de visages connus, ceux des membres de sa guilde. Mugathdem, Nesmériré, Quietbear, Kylaan ainsi que tous les officiers étaient réunis. Krakenn et Kalkydra étaient là et même Dame Deliana était dans son coin, silencieuse et grave.

Mugathdem se leva pour lui laisser sa place autour de la table et lui demanda :

- Nous avons su que tu avais participé à une bien glorieuse bataille Cheg. Voudras-tu nous en parler ?
- Je ne sais pas Muga… Un jour peut-être… Mais pas maintenant… dit-elle d’un ton hésitant et au bord des larmes.

Mugathdem lui répondit par un sourire rassurant et à cet instant, en voyant tous les visages de ses amis fixés sur elle, elle sut. Elle sut que grâce à eux, grâce aux Anges Gardiens, grâce à l’amitié qu’ils lui portaient tous, elle saurait un jour oublier l’horreur, la haine et la barbarie qu’elle avait découvertes un soir de bataille à Dun Lamfhota.

Chegwidden,
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