Chroniques d'une Prêtresse de Bogdar

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Aleiwena savait que les Ombres l’attendaient, les morts l’avaient prévenu.
La Valkyn embrassa du regard l’étendue gelée des Portes d’Odin qui lui rappelaient tant sa terre natale d’Aegir : froide, stérile, d’une beauté envoûtante. Plus encore, c’était le calme quasi surréel régnant aux alentours qui la comblait.
La quiétude pour apaiser ses tourments, pour faire taire ses démons intérieurs… une libération ?
Mais le silence lui était interdit, la Grande Majorité se rappela encore une fois à elle. Les murmures d’outre tombe se firent plus pressant, la ramenant au moment présent. Elle n’était pas en sécurité, bien que Bledmeer Faste soit en vue, la Tour de Recklos n’était pas un refuge suffisant, il lui fallait bouger, il lui fallait faire appel à eux, il fallait…
Aleiwena serra son bâton d’invocation aussi fort qu’elle le put, et les voies se turent l’espace d’un instant.
Tout en s’éloignant de la tour de sa démarche mi féline mi primitive, la Valkyn repensa au chemin qui l’avait conduit en ce lieu, la guerre qu’elle avait mené aux Morvalts pour la préservation de Djyrfell, les combats où elle avait pris part sur la Plaie d’Ymir, après avoir découvert non sans terreur les pouvoirs qui faisaient d’elle une créature à part. Tout ce chemin cauchemardesque jusqu’à cette rencontre avec ce viking fantôme, celui qui avait changé le court de son existence, lui avait donné un but, une chance d’apporter une réponse, une raison à sa vie, à ses capacités…
Cet Assassin…
Un bruit sur sa droite, tellement léger…
Tous ses sens animaux aux aguets, Aleiwena sut que la chasse avait commencé.
« Reste encore à savoir qui est le chasseur, et qui est la proie », lui dirent les morts.

Le Lurikeen se demandait encore ce qu’il avait sous les yeux. L’étrange créature boitillante s’était arrêté au milieu de la croisé des chemins, cible parfaite. Profitant de son invisibilité, le petit Hibernien fit le tour de sa proie, cherchant un piège quelconque, et vit le symbole sur la cape : la Garde Noire. Ainsi cette espèce de boule de poils faisait partie de cette guilde tant crainte et haïe ? Bah, sa mort n’en sera que plus satisfaisante.
Cependant, un détail mit de suite le ranger mal à l’aise. Les yeux de l’inconnue, jamais il n’en avait vu de pareils, des yeux pénétrants, un regard à la fois absent et indéniablement présent. Elle observait tranquillement les alentours, tout en reniflant délicatement, elle cherchait quelque chose !!
Il compris en cet instant l’impossible, la créature avait conscience de sa présence, elle l’attendait…Un frisson glacé remonta le long de sa colonne vertébrale et il se mit à transpirer, inexplicablement.
Le Lurikeen s’éloigna pour trouver la bonne distance de tir, et banda son arc.

Une flèche fend l’air, sa trajectoire est parfaite, son but n’est rien d’autre que le cœur de la Valkyn. Mais, arrivée à quelques centimètres de sa poitrine, elle s’arrête net, reste suspendue en l’air quelques instants, et tombe, sans vie.
« Diable de sortilèges ! Arrête donc celle la ! » Le ranger bande une nouvelle fois son arme, prêt à tirer, mais c’est au moment où il s’apprête à décocher sa deuxième flèche qu’il tombe en plein cauchemar.

Alors que la flèche venait de toucher terre, la Valkyn tourna la tête dans la direction du ranger maintenant visible et montra les crocs en un rictus contrastant totalement avec son apparente fragilité.
Le lurikeen la vit lever lentement les bras, une lueur bleuâtre, maladive, apparut dans chacune de ses paumes. Terrifié, il vit ses yeux devenir d’un blanc pur et sentit le sol commencer à trembler sous ses pieds. Sa terreur atteignit un degré sans nom quand il vit des mains squelettiques crever la surface terreuse du sol, suivies de têtes et de corps en décomposition… Elle invoquait les morts et ceux ci lui répondaient !
Rendu fou par la terreur, le ranger banda son arc et tira encore une fois, pour mettre fin au cauchemar dans lequel il était tombé. Avant que la flèche ne parte, il eu le temps de voir la créature lui sourire, et ce sourire resterait à jamais gravé dans sa mémoire, jamais il n’avait rencontré plus pure incarnation de malice… Cette chose ne pouvait apartenir à ce monde !
A sa grande horreur, sa flèche n’atteignit pas non plus sa cible, mais se figea dans un bouclier rouillé et plein de terre ! Le squelette d’un guerrier venait de s’interposer entre le ranger et la magicienne et avait bloqué le projectile. Toujours vêtu de la maille dans laquelle il était mort sur le champs de bataille, une épée démesurée à la main, le bouclier dans l’autre, un casque de guerrier viking trônant fièrement sur son crâne jauni par le temps, le squelette fixa le lurikeen de son regard mort, deux orbites vides et d’un noir d’encre, et partit d’un rire dément, alors qu’autour d’eux les morts continuaient à sortir de terre et commençaient à se diriger vers le ranger d’une démarche incertaine, odieuse.

Pétrifié, le lurikeen vit la horde de morts vivants s’avancer vers lui, meute grouillante et hurlante d’êtres vivants ramenés à la vie par cette abominable magie.
Ce fut trop pour lui, invoquant les esprit de la forêt, le ranger s’enfuit à toute jambe, courant pour sa vie, courant pour échapper à la folie.
Derrière lui, les morts hurlèrent.


________
/HRP:
inspiration principale : Necroscope de Brian Lumley.
Pour ceux que ça intéresse (et qui sont anglophiles), la saga du Necroscope est une suite de 13 romans vraiment prenant, mélange de Lovecraft et de Vampires.
Pas mal de références au moyen âge pour les vampires de notre monde et tout un univers medieval fantastique dans le Monde des Vampires pour des idées RP assez poussées, à lire donc
Message roleplay
Une plainte de damné s’éleva sur la Plaie d’Ymir quand que les morts retrouvèrent vie, ramenés en ce monde par les Prêtres de Bogdar alors que la bataille contre les Morvalts faisait rage. Au milieu des cadavres fumant et des combattants, le sol agonisant de la région du Cratère se déchirait en des dizaines d’endroits, vomissant des corps putréfiés, des squelettes rongés, autant de guerriers et autres victimes, arrachés à leur tombeau de terre putride pour un nouveau combat.
En ce moment d’horreur, les vikings, nains, kobold et trolls comprirent qu’elle était la nature de leurs nouveaux alliers et ceux qui ne sombrèrent pas dans la folie la plus noire ne retrouvèrent jamais le salut d’une nuit sans cauchemar.
Alors que la plainte odieuse des morts vivant s’élevait sur le champs de bataille, le bruit des combats se fit moindre. La terreur pouvait se lire sur tous les visages, tant Morvalt que Midgardien alors que la masse funeste des squelettes se composait avec une odieuse lenteur, entourant les Prêtres Valkyns, chérissant ces élus qui avaient le pouvoir de communiquer avec la Grande Majorité et de les rappeler.
Les rangs se formèrent, les morts étaient prêts à rentrer en guerre.
Tout d’un coup, les Prêtres de Bogdar hurlèrent et l’armée des morts se mit en branle.
Les guerriers trolls furent les premiers à réagir, hurlant de leur puissantes voix caverneuses, ils se joignirent aux rangs des morts et foncèrent dans la masse Morvalt, bientôt suivis des vikings et des nains.
Les Morvalts chargèrent à leur tour et l’acier rencontra l’acier, la chair rencontra la chair, le sang rencontra le sang. Depuis l’arrière garde, les Chamans et les Prêtres de Bogdar firent appel à leurs sorts de poison, et bientôt les Morvalts furent pris de spasmes d’une violence inouïe, vomissant instantanément, leur chair brûlant, comme rongée par un quelconque acide.
Rendus fous par la haine et la douleur, les Morvalts redoublèrent de férocité, et nombre d’alliés Midgardiens tombèrent sous les coups de haches, de dents et de griffes alors que les morts semaient la destruction, avançant inexorablement dans les rangs adverses, tombant sous les coups, se relevant toujours, rampant pour ceux ayant perdus leurs jambes…
La bataille dura plusieurs heures.

De la Plaie d’Ymir se dégageait une pestilence de chair brûlée, et le silence lugubre, contraste saisissant avec le vacarme des combats, régnait désormais, macabre.
Au milieu des cadavres mutilés des Morvalts finalement vaincus que les kobolds se faisaient un devoir et une joie de détrousser, les guérisseurs d’Eir ramenaient à la vie les guerriers tombés au combat. Les fiers vikings s’étaient regroupés en un cercle silencieux et grave, loin de leurs habitudes guerrières et festives. Les nains, quant à eux, avaient sortis leurs tonneaux de bière et buvaient en silence alors que les trolls s’étaient regroupés autour de leurs chamans et des valkyns.
En ce jour, Midgard avait découvert de nouveaux alliés, mais il faudrait du temps pour que les acteurs de cette bataille acceptent pleinement ce qu’ils avaient vu.

Aleiwena congédia avec délicatesse les morts qui avaient répondu à son appel et regarda autour d’elle. La victoire sur les Morvalts avait sans conteste sauvé son peuple, il faudrait du temps pour que la menace se fasse aussi pressante.
Du regard, elle chercha les membres de la Garde Noire de Midgard, la guilde dont lui avait parlé l’assassin qu’elle avait rencontré non loin de Trollheim, celui qui lui avait sauvé la vie.
Sa décision était prise, bien que maintes fois débattue dans les conseils de sa tribu, elle lui devait bien cela, et elle voulait connaître ce nouveau monde s’ouvrant à elle.
Elle reconnut les haches sur les capes des guerriers et s’avança doucement, consciente de faire le premier pas vers une nouvelle existence :
« J’aimerais rejoindre vos rangs, Nosroth Delving m’envoie à vous».
Bravo j'aime beaucoup ton texte et dans le premier c'est vraiment ce qu'ont du ressentir les premiers sicaires et ombres en se retrouvant face à un pretre de bogdar.

/bow

PS : c'est toi la Pretresse de bogdar avec des beaux habits de la garde noire ? (désolé j'ai oublié ton nom )

[edit orthographe j'ai encore mal aux yeux et y en a encore mais moins grosses ;p.]
Une bulle de méthane et d’ozone dont la puissance n’avait d’égal que son intensité lumineuse entoura l’Elfe et explosa, détruisant toute forme de matière dans un rayon de 20 mètres, vaporisant les corps putréfiés des morts, creusant le sol, répandant la mort.
Tout allait prendre fin, Aleiwena allait rejoindre la Grande Majorité, détruite par cet Elfe qui l’a regardait de son air méprisant et supérieur. Il lui suffirait de faire une nouvelle fois appel à sa magie destructrice et…
Les morts ne pouvaient pas l’aider.
La Valkyn voulu se redresser mais ne réussit qu’à cracher du sang et retomba à genoux, haletante, le regard enflammé par la haine, la douleur et l’appréhension. Une flèche avait transpercé son épaule droite, rendant son bras inutilisable. Le reste de son corps mutilé et brûlé refusait de lui obéir, elle était à bout de forces.
Le murmure des morts lui arriva à travers la douleur :
« Nous sommes désolés… »
L’Elfe s’approcha doucement, leva les mains d’un geste délicat et la Valkyn sentit son corps se figer. Elle ne pouvait plus bouger, respirer devenait un supplice, elle hurla quand son bras blessé se plaqua de lui même contre son corps, alors que des liens invisibles l’écrasaient, irrésistiblement.
L’Eldricht se plaça devant la Prêtresse de Bogdar, lui sourit de plus belle et commença à se concentrer. La lumière réapparut autour des deux ennemis, la chaleur augmenta alors que l’Elfe concentrait l’énergie en une sphère parfaite.
Mais son sourire se transforma soudain en rictus, ses yeux semblèrent sortir de leurs orbites alors qu’un flot de sang jaillit de sa bouche et de sa gorge. Il lui fallu quelque secondes pour comprendre qu’il venait d’être décapité, et alors que la vie le quittait, il sentit enfin la présence du Viking derrière lui.
« Assassin… »
Tout se brouilla lentement et, avec ses derniers instants de vie et de lucidité, l’Elfe se rendit compte que sa tête était en train de tomber.
La lumière fit place aux ténèbres, aux murmures :
« Elfe honni, tu es mort en Midgard, il t’en coûtera de t’en prendre à une Bogdar ! »
Mais c’est au moment où, plongé dans le monde de haine des autres morts, il sentit la présence chaude, vivante, de la Valkyn qu’il allait tuer, quand il sentit le regard immatériel qu’elle posa sur lui, qu’il céda pour de bon à la folie. Autour de lui, dans le néant, les morts ricanèrent.
Il n’était pas seulement mort, il venait de trouver l’Enfer.

La bataille pour Bledmeer Faste avait fait rage, encore une fois. Les cadavres s’amoncelaient de toute part, certains tellement endommagés par la magie elfique qu’ils se trouvaient au delà des capacités des guérisseurs. De la fumée s’élevait de partout, aussi bien des restes du fort séculaire que des corps brûlés. Combien de morts, combien encore ?
Aleiwena ouvrit les yeux au milieu des morts et des blessés, seule au milieu de cette désolation.
Seule.
Ce n’est qu’à ce moment qu’elle se rendit compte que la flèche avait disparu de son épaule et que la plaie avait été cautérisé au fer blanc.
Elle repensa alors à celui qui l’avait sauvé et ne put s’empêcher de repenser à ce qui lui était arrivé près de Trollheim, sur Aegir, alors que l’assassin l’avait tiré d’une mort horrible aux mains des Coifferouges…
Ce pourrait-il que…
Elle bougea et un bout de tissu tomba de ses cheveux. Elle le ramassa et esquissa un sourire de compréhension en voyant le symbole. Ça ne pouvait être que lui, il lui fallait prévenir Filide, il était finalement revenu.
Sur le morceau de tissu, on pouvait reconnaître sans peine l’insigne de l’Ordre de Loki, ancienne guilde des Assassins de Midgard.
« Le passé nous rattrape toujours », lui avait-il dit alors, devant Trollheim…
et pendant ce temps la....
aleiwena senti une gene pendant son invocation.... le monde devint noir, hell mecontente l'appelle ???


<plantage pc, veuillez virer le troyen>
Message roleplay
C' est Bodgar sont une plaie, nous qui sommes ennemis. De plus, comme si n' avions pas déja le nécromancien, qui vient avec son immonde serviteur, ceux-ci invoquent du plus sombre de la terre, et de la mort, des squelettes fort dangereux !

-hrp-

Génial ces textes, vivement la suite
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http://loengrin.chez.tiscali.fr/Image/signatkee.jpg
Les derniers rayons du jour tombaient sur Jordheim, laissant place aux ténèbres. Les allées de la capitale se vidaient doucement, les marchands d’armes et d’armures finissaient de ranger leur matériel, les prêtres regagnaient leurs temples pour la nuit, les forgerons délaissaient leurs instruments et rentraient lentement chez eux, le dos et les bras douloureux. Seuls quelques kobolds marchands de poisons semblaient vouloir rester dehors, ombres silencieuses au pied des murs d’enceintes. Les sentinelles Valkyries avaient allumé leurs torches et entamaient leurs gardes de nuit, et alors que la nuit envahissait les allées de la ville, leurs silhouettes devenaient progressivement de petits îlots de lumières au milieu d’un sombre océan.
Lentement, un brouillard épais envahissait la ville, lui donnant un aspect spectral, maladif. Cette brume était justement le seul moyen qu’un observateur attentif aurait eu pour remarquer la progression d’une ombre parfaitement dissimulée.
Légère, silencieuse, l’ombre se dirigeait vers la taverne, lieu gorgé de lumière et de vie, contraste avec le silence et le froid de la nuit. Le nain qui ouvrit violemment la porte d’un geste incertain sentit des frissons remonter le long de sa colonne vertébrale alors qu’un courant d’air glacé, chargé d’une menace sourde, venait de le frôler, s’engouffrant dans l’établissement. Essuyant vivement la sueur froide sur son front d’un revers de manche, le nain, presque dessaoulé par cette soudaine montée d’adrénaline, s’empressa de rentrer chez lui.
L’intérieure de la taverne vibrait au son des chants, des cris, des rots et des pintes de bières fracassées l’une contre l’autre en toasts bruyants. Nain, vikings et kobolds trinquaient en cœur en riant, la bière coulait à flot. Des guerriers au repos.
Au fond de la salle, un viking seul sirotait sa bière en observant la scène d’un air amusé et satisfait. D’une carrure imposante, les yeux sombres, tout comme son épaisse barbe et ses sourcils, il passait relativement inaperçu au milieu du tumulte ambiant. Mais pas pour tout le monde.
Lews, kobold assassin de la Garde Noire, observait le viking avec curiosité depuis un moment déjà, plus pour combattre l’abrutissement de l’alcool qu’autre chose. Le kobold avait tenu à honorer sa promesse, venir à la taverne chaque mois pour boire au souvenir de son ami Nosroth, disparu depuis maintenant 2 longues années, pour garder ses souvenirs vivaces. Leur rencontre il y avait de cela tellement longtemps, à l’époque où les choses étaient plus simples, mais Nosroth déjà tellement secret, tellement…seul… Le reste faisait partie de l’Histoire et, quelque part, Lews n’avait pas été surpris par le départ de son ami. Depuis, il attendait son retour, mais ses espoirs avaient bien minci avec le temps, et l’attente avait plus ou moins cédé la place à l’hommage…
Tout en poussant un soupir, le kobold avala une autre gorgé de bière, se disant qu’il vaudrait mieux pour lui que ce soit la dernière… Il s’était surpris à ricaner bêtement une ou deux fois dans l’heure qui venait de passer…
C’est alors que son attention fut attirée par le viking. Celui-ci venait de se redresser subitement, l’air hagard et effrayé. Non, pas effrayé, terrorisé. D’un pas raide, il quitta sa place et se dirigea vers la sortie, ses yeux allant de droite à gauche, des yeux de proie traquée.
Lews, intrigué, après avoir rejeté l’idée que ce viking avait trop bu et en subissait les conséquences, décida de se rapprocher discrètement de la sortie. Mais au moment ou le viking passa près de lui, le kobold sut instantanément que quelque chose n’allait pas. Le viking n’était pas seul ! Quelqu’un…ou quelque chose avançait derrière lui !
Instinctivement, Lews porta la main à sa dague et décida d’en savoir un peu plus. Ajustant sa pèlerine, le kobold sortit de la taverne à son tour, reniflant suspicieusement l’air humide et froid. Sur sa droite, un bruit étouffé, un raclement ? Lews s’enveloppa de sa pèlerine et disparut de la vue de tous, totalement dégrisé, tous les sens en alerte, il s’avança prudemment dans la direction du bruit.
Une ruelle noire et déserte, un cul de sac. Par terre, des rats couraient de part et d’autre, à la recherche de nourriture. Une odeur… Lews la connaissait bien, trop bien… du sang… Une main sur chaque hache lestée en arcanium, il parcourut les derniers mètres le séparant du fond de la ruelle et réprima un cri de surprise quand il vit un corps mutilé empalé à même le mur. La victime avait été clouée au mur à l’aide de 2 dagues de lancer, éventrée puis égorgée. Lews reconnut le viking de la taverne à sa longue chevelure tâchée de sang mais ce qu’il découvrit en soulevant le menton du malheureux lui glaça le sang.
Sur le front de la victime, un symbole avait été gravé, ce symbole, Lews ne le connaissait que trop bien : c’était l’œil de l’Ordre de Loki.
Assassin !
Lews attendait patiemment à l’entrée de Jordheim, jouant avec une de ses dagues, et c’est ainsi qu’Aleiwena le trouva quand elle descendit de cheval. Le voyage avait été long depuis les Portes d’Odin et Bledmeer Faste, en cours de reconstruction. Voyage d’autant plus long que la valkyn souffrait toujours de ses blessures. Mais le message de Lews avait été suffisamment urgent pour motiver son déplacement.
Le kobold aida la prêtresse de Bogdar à attacher son cheval et lui prit délicatement le bras pour l’aider à marcher. Tout en franchissant les portes de Jordheim, il lui raconta ce qu’il avait vu. Arrivé devant la taverne, Aleiwena dévisagea Lews :
_Tu penses que ça peut être lui ?
Le kobold parut gêné :
_SiCaCopainNos, PourquoiLuiPasFaireCoucouNousCa ?
Mais la valkyn n’écoutait plus. Aleiwena fronça les sourcils, assaillie par les murmures des morts. Une chose horrible avait eu lieu non loin. Elle s’approcha lentement du fond de l’impasse d’où le corps avait été enlevé quelque heures auparavant et se concentra.
Douleur.
Mort.
Tristesse ?
La victime avait été torturée, et elle avait parlé, sa souffrance avait été grande, mais sa mort rapide. Aleiwena chercha en vain la victime parmi la Grande Majorité, son décès devait être trop récent pour qu’il sorte de son mutisme.
_Lews, qu’est-ce qui c’est passé ici ?
_NousCaPasSavoir, NousCaArrivéTropTard, vivivi. MaisNousCaMalinKobold, NousCaChercherNomDeRosePeauEtNousCaTrouver !
Le kobold lui tendit un parchemin sur lequel elle trouva le nom du viking, ainsi que ses origines. Olaf Aliegfellag, natif de la région de Hugginfell, était arrivé à Jordheim le soir même de sa mort selon les Jarls, depuis la direction de Haggerfell.
Lews rajouta qu’il avait questionné le patron de la taverne, connu pour soutirer le maximum d’informations à ses clients. Celui-ci lui avait appris que la victime était venu à Jordheim pour un rendez-vous avec l’un des prêtres de Hel de la citée, Gothi Agorne. Lews avait alors passé la matinée à chercher le dit prêtre, sans succès.
_CaToutCeQueNousCaTrouver.

Lews et Aleiwena passèrent la journée à chercher le Gothi, sans succès. Alors que la nuit n’allait plus tarder à tomber, ils décidèrent de rentrer à la taverne. Les abords du temple principale de Jordheim étaient déserts alors qu’ils en sortaient, et cela rendit Lews automatiquement méfiant et aux aguets.
Sur la droite, le bruit d’un arc qu’on est en train de bander !
_ToiCaATerre !
Lews poussa la valkyn de toutes ses forces devant lui, juste à temps. Une flèche venait de passer exactement là où s’était trouvé sa tête 2 secondes auparavant. Sans réfléchir, Lews décocha l’une de ses dagues de jet dans la direction du tir et eut la satisfaction d’entendre un cri de douleur.
Des mouvements autour de lui ! Au moins deux tueurs ! Des assassins contre lui ?
Il dégaina ses deux haches et afficha un sourire mauvais, qu’ils viennent !
L’attaque, bien que prévisible, manqua le prendre par surprise et c’est de justesse qu’il esquiva la lame qui allait lui trancher la gorge. Avec la vitesse qui avait fait de lui une légende parmi sa profession, Lews contre attaqua en tranchant la main de son adversaire tout en anticipant la prochaine attaque, plaçant instinctivement sa deuxième hache sur la bonne trajectoire. L’arcanium rencontra l’arcanium et le deuxième assassin apparut sous ses yeux, démasqué, son attaque parée. Il tomba comme une pierre quand la hache de Lews s’abattit sur son crâne.
_Derrière toi !
Lews se jeta à terre pour éviter la lame mais trop tard, celle-ci lui entailla le dos. Le sang se mit aussitôt à couler mais le kobold se redressa souplement d’une main et allait riposter quand le troisième assassin s’immobilisa, le regard vitreux. Sur son torse, une tâche rouge grandissante apparut soudain et il s’écroula, une dague de jet enfoncée dans son dos. Lews chercha automatiquement du regard celui qui venait de le sauver quand une flèche manqua le kobold de quelques centimètres et celui-ci plongea de nouveau. Ayant retrouvé son équilibre, il eut le temps d’apercevoir Aleiwena qui s’était redressée et commençait à incanter l’un de ses sorts terrifiants quand une flèche percuta son bouclier magique. Alors les yeux de la valkyn se révulsèrent et elle hurla en ouvrant grand sa fine gueule munie de crocs acérés.
L’archer fut tout d’un coup pris de spasmes alors qu’une sorte de feu bleuâtre apparut autour de lui et le consuma l’espace d’un instant. La douleur fut intolérable, et cette seconde parut durer une éternité. Quand il ouvrit de nouveau les yeux, il vit pour sa plus grande horreur que la blessure à l’épaule de la valkyn venait de se refermer. Qu’avait-elle fait ? Grandement affaibli, il tentant de bander son arc encore une fois, mais il ne pouvait détacher son regard de la Prêtresse de Bogdar dont les mains commencèrent à briller d’une lueur verdâtre maladive. Elle leva les mains en sa direction et il ne comprit que trop tard qu’elle allait lui jeter un sort. Il banda son arc et s’apprêtait à tirer quand sa peau commença à fondre, tandis que le poison consumait ses entrailles.
Alors l’archer connut les affres de l’agonie.
Lews et Aleiwena s’approchèrent de l’archer qui se tordait de douleur au sol.
_LuiCaMourirMaintenant ?
_Non, il vivra, il a des choses à nous dire.
Une voie sombre se fit entendre derrière eux :
_Il ne vous dira rien, car vous allez mourir ici même, en cet instant !
Avant qu’il ait eu le temps de réagir, Lews fut paralysé par le sort d’hypnotisme qu’il savait ne pouvoir provenir que du Gothi de Hel. A côté de lui, Aleiwena ne pouvait plus bouger non plus et grogna de rage.
Le Gothi Agorne se mit à rire doucement :
_Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous vous lancez tête baissée dans des affaire ne vous concernant en rien, et ce avec un manque flagrant de discrétion… Mourrez donc, vermines !
Le Gothi commença à invoquer les esprit de Hel mais s’arrêta bien vite quand il sentit la point d’une lame sur sa gorge. Transpirant tout d’un coup abondamment, il tressaillit quand une voie calme et sourde lui murmura à l’oreille :
_Le moins que l’on puisse dire, c’est que toi et tes amis semblez un peu trop sûrs de vous, me voilà revenu pour vous enseigner l’humilité…entre autres choses… Maintenant libère les.
Le Gothi s’exécuta, le visage déformé par la terreur.
Lews retrouva instantanément l’usage de ses membres et se tourna de suite vers sa compagne dont le regard restait rivé sur le Gothi et l’inconnu.
Aleiwena poussa un petit cri et Lews fit de même en reconnaissant son ami qui les regardait tous deux par dessus l’épaule d’Agorne:
_CoucouNosroth !
Retirant la pèlerine qui masquait ses traits, Nosroth, un sourire triste aux lèvres prononça les trois mots qui le rendirent au monde des hommes :
_Lews, mon ami.
Alors là Nos malgré ma lourde armure de maille, je ne puis que poser un genou par terre face à la beauté de tes textes!
Pr avoir souvent croisé le fer ensemble contre nos ennemis hiberniens et albionais , je connaissais tes talents de guerrier, mais c'était sans compter cela
Tu es un de mes meilleurs compagnons IG , dommage que les dieux n'est pas voulu nous réunir définitivement sous le même emblème..
Maintenant je me bats pour 2 noms: Ymir car il est mon dieux et ma voie, et le tiens car tu représentes fièrement la vaillance et le courage de notre royaume, honneur à toi mon ami
Citation :
Provient du message de Nosroth Delving
et si ça plait à ceux qui le lisent, ça tombe bien, parce que je suis loin d'avoir fini
Bah on attend la suite hein

tu aurais déjà du poster tu fais quoi ? allez c'est pas l'heure de dormir didjou
Une nouvelle nuit allait tomber sur Jordheim, mais ce soir, la ville vibrait d’une certaine excitation. Dans les rues, les rumeurs du meurtre de la veille allaient bon train, certains avaient entendu parler du signe de l’Ordre de Loki, guilde d’assassins maintenant disparue et dont personne ne savait grand chose. Dans les tavernes de la ville, les discussions allaient bon train : certains clamaient que l’Ordre avait joué un rôle décisif dans les grands événements militaires de ces dernières années, d’autres que ce n’était qu’une guilde de mercenaires fous… Evidemment, tout le monde se remémora la disparition subite de cette guilde et comment, à l’époque, ces mêmes personnes, reniflant leur bière d’un air faussement pensif, avaient déclamé que ce n’était guère étonnant, que rien de bon ne pouvait advenir d’une guilde pareille…
La vérité restait cependant que personne ne savait rien, à part bien sûr les anciens membres de Loki, introuvables depuis.

Les Jarls gardiens du grand temple de Jordheim se regardèrent, arrivant difficilement à masquer leur nervosité. Depuis environ une heure, les Gothis des différents temples de la ville pénétraient dans le temple, malgré la fermeture, et les Jarls avaient reçu la consigne la plus stricte de garder ceci secret. Mais ce qui mettait les gardes le plus mal à l’aise n’était pas tellement les Gothis, qu’ils avaient l’occasion de croiser souvent dans les allées de la ville, mais plutôt ces inconnus en pèlerine devant qui les Gothis avaient l’air de s’incliner…
Mieux valait ne pas poser de questions, c’était certain…
A l’intérieur du temple, dix hommes, assis en cercle, se regardaient l’un l’autre. Autour d’eux, les colonnes de pierres se dressaient, fières, comme au premier jour de leur existence. Mais ce soir, l’atmosphère habituellement chaleureuse du temple avait laissé place à une pénombre dérangeante seulement coupée par quelques bougies disséminées autour des participants.
L’un des Gothis prit finalement la parole :
_Nous devrions être douze ce soir mes amis, nous avons un problème.
L’un des inconnus leva doucement la tête, son visage toujours masqué par la pèlerine :
_Où sont Agorne et Osloth ?
_Les Gothis d’Aegir ont retrouvé son corps près de Hagall il y a 2 semaines, quant à Agorne, il est porté disparu depuis ce soir même, raison de l’urgence de notre réunion.
_Disparu ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
_Quoi qu’il se passe en ce moment, nous avons de bonnes raisons de croire que l’Ordre de Loki ou du moins certains de ses éléments sont impliqués d’une manière ou d’une autre.
La nouvelle tomba comme une pierre dans l’assemblée. Les Gothis manifestèrent une appréhension profonde alors que les inconnus semblèrent se lancer des regards muets mais néanmoins emplis de compréhension. Elevant la voie pour focaliser l’attention du groupe, l’un des inconnus parla avec un accent étrange :
_Vous nous aviez pourtant assuré que cette guilde ne serait plus un problème n’est-ce pas ? Faut-il croire que vos engagements n’ont pas été remplis en fin de compte ?
Le Gothi ne cilla pas :
_Je vous rappelle que vous avez vous-même assisté au démantèlement de l’Ordre, ses membres ne sont plus une menace, nous y avons veillé il y a 2 ans.
_Peut-être va t il falloir revenir sur cette certitude mon vieil ami…
_Nous ne savons pas encore jusqu’à quel point l’alliance avec les Trolls Anciens et les Valkyns risque de modifier nos habitudes, nous devons rester vigilants. Il s’avère que ces Prêtres de Bogdar sont plus puissants que nous ne l’avions estimé, cela pourrait poser un problème supplémentaire.
Un long silence s’installa dans l’assemblée, rompu par le Gothi au bout de quelques minutes :
_Cette réunion a assez duré, il est temps de faire jouer nos contacts ainsi que de revoir notre sécurité et nous nous réunirons de nouveau une fois que nous aurons de nouveaux éléments.
Les dix hommes se levèrent en silence et quittèrent le temple en silence pour disparaître dans la nuit de Jordheim.
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