la MORT

 
Partager Rechercher
C’était une aube froide qui réveillait la basse ville de Camelot.
Les marchands criaient à qui voulait les entendre d’acheter leurs produits,
bien meilleurs que ceux du voisin.
Parmi toute cette agitation d’une matinée normale pour la capitale des terres d’Albion,
une silhouette se découpait dans une ruelle sombre,
maudissant, à voix basse, le manque de « clients ».

Un nobliau, fort content d’appartenir à une grande famille,
sûr de ses capacités à se défendre grâce à la magie, s’avance,
avec certains de ses amis, fiers et méprisants
face aux petites gens de la base ville.
Les armures rutilent, les robes elfiques froufroutent,
les haches midgardiennes cliquettent contre la maille albionnaise.
Ils doivent retrouver des amis dans la bourgade de Ludlow,
et de là partir vers le Nord et les terres sauvages entourant un lac.

Le petit groupe arrive à la porte nord de la ville
sans même remarquer le regard tourné vers eux.
Ils pensent bien sûr ce voyage sans grand danger,
en effet Ludlow n’est pas loin de la capitale
et les bandits sont plus souvent sur le pont au dessus de la rivière
qui arrose le fort de Prydwen que dans cette terre inhospitalière du nord.

Parmi les petites gens, certains auraient pu leur dire qu’ils étaient suivit.
Car certains savent voir ce que ces nobliaus ne prennent pas la peine
de chercher. Du fait de leur orgueil, eux, ne rendirent compte de rien.

Le soleil se lève enfin sur le chemin bordé de colonnes qui serpente
dans la campagne, marquant la voie romaine encore utilisée aujourd’hui.
Ludlow n’est pas très loin et notre joyeux groupe
doit retrouver ses amis à la nuit tombée, à l’auberge.
Ils prennent donc leur temps,
car il ne leur faudra qu’une demi journée pour faire le trajet.
Ils passent en premier faire une offrande aux moines de l’abbaye
de Vetusta pour bénir leur quête.
Puis après quelques fanfaronnades,
prouvent leur puissance sur des petits marcassins dans la campagne d’Humberton.
Ils n’ont toujours pas vu, tantôt s’esquivant derrière un arbre,
tantôt coulant derrière un fourré, l’Ombre toujours sur leurs traces.

Le soleil commence à embrasser l’horizon
et les ombres se rallongent lorsque la noble troupe arrive en vue de Ludlow.
Le spectacle est magnifique et ils contemplent le soleil se marier avec la terre
et embraser les arbres sur la colline de l’autre coté de la vallée.

L’Ombre, sans un bruit, surgit soudain de derrière un arbre,
dessine un deuxième sourire à notre jeune mage
et bouscule le reste de la troupe.
Sans même comprendre ce qui lui arrive, ce mage,
qui peut appeler une armée d’esprit de la terre pour le défendre,
sent ses pieds perdre appui, sa vue se brouiller et ses larmes venir déformer
le soleil rougeoyant de cette belle fin de journée.
Il comprend enfin qu’il ne contemplera pas le magnifique lac
de Llyn Barfog, que ses entraînements
et ses amis n’ont pas servit à grand chose
pour qu’il puisse éviter son ultime rendez-vous.
Bien qu'au milieu de ses amis, il se rend enfin compte
que l’on rencontre toujours la MORT en solitaire.
Dans leur rage aveugle d’avoir perdu l’un des leurs,
notre troupe ne laisse pas s’enfuir ce misérable assassin
et mêle son sang à celui du mage,
nourrissant la terre toujours assoiffée.

La MORT fait son travail, c’est tout.
Et IL(1) utilise les outils qu’IL a sous la main, même s’ils sont périssables.
Mais la MORT n’est pas méchant, IL n’a pas de sentiments(2).
IL sort de sous sa robe un petit calepin « noir et os »,
trace deux traits sur une page,
puis pensant qu’IL est en train d’oublier quelque chose,
tourne frénétiquement les pages de son carnet,
et dit d’une voix à faire geler Muspelheim,
tout en se tapant la tête dans un grand bruit d’os :
« MAIS BIEN SUR, J’AI ENCORE UNE PLACE A POURVOIR ».

L’âme d’un noir soyeux de l’assassin plane près de la MORT,
et juste après un claquement d’os elle se retrouve à nouveau
dans ce corps fatigué qui était le sien peu de temps avant.
Elle sait que quelque chose a changé,
qu’elle a perdu son ancienne vie, ses anciens amis.
Elle ère par monts et par vaux à la recherche d’un sens,
d’un sens à la vie, à la mort.
En fait elle ne sait même plus très bien ce qu’elle recherche,
mais elle avance toujours vers le futur en laissant
à chacun de ses pas un peu plus d’humanité derrière elle,
poussée par quelque chose ou quelqu’un qu’elle ne comprend pas.
Elle entend la voix de la MORT aussi dure que du granit,
résonner au fin fond de son être :
« VA ET CHERCHE TES SEMBLABLES ».
Alors elle cherche, même si elle ne sait pas encore qui ou quoi …

(1)et oui la MORT est un mâle, un mâle nécessaire.

(2)les sentiments résultent de l’action de fluides divers sur le cerveau,
or la MORT n’a ni les premiers, ni le second.
Au fur et a mesure de la lecture, un sentiment d'oppression s'immisçait en elle, comme un voile ou plutôt un linceul qui s'enroulait autour de son coeur ... Elle avait l'impression de ressentir en elle tout ce qu'elle combattait, elle n'avaient recu que les dons lui permettant de donner la vie et non de la prendre, de soigner et non de blesser, de panser et non d'aggraver les blessures, c'était en quelque sorte l'autre face d'un miroir.
Parcourant les derniers mots, ne s'etant pas rendu compte qu'elle avait jusque la retenue sa respiration, se mis a courir dehors et et y pris une grande respiration, evacuant le sentiment d'etouffement qu'elle avait ressentit lors de cette lecture qu'elle savait relatait si terriblement bien le monde dans lequel elle vivait ...
Re: la MORT
Citation :
Provient du message de Roelstra

(1)et oui la MORT est un mâle, un mâle nécessaire.
Sache qu'Elle décide d'apparaitre sous la forme que bon lui semble. Pour ma part c'est toujours une dame très belle qui m'apparait.


(joli texte )
__________________
http://www.wardb.com/sigs/52614.jpg
 

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés