La sagesse des fous

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Citation :
Provient du message de Myvain
Voilà, ce fil aussi peut maintenant sombrer dans les abîmes du forum.
Merci pour ces extraits choisis.
Ce fil remontera au grès de nos participations ; la mienne se situera lors de mes déballages de cartons, lorsque j'aurais retrouvé mes bouquins de contes soufi, mes recueils de poésie...
Le rendez-vous est pris pour un peu plus tard sur ce thread alors; j'attends ça avec impatience.
Et j'espère sincèrement que tes cartons pourront rapidement être déballés.
Vais faire les miens.
Nasrredin Hodja, personnage de contes moyen-orientale ( turc il me semble ) , et je doute qu'il ait pioché ses aventures dans Carambar, vu que ca date quelque peu
Cool
Citation :
Provient du message de L'année du tigre
Nasrredin Hodja, personnage de contes moyen-orientale ( turc il me semble ) , et je doute qu'il ait pioché ses aventures dans Carambar, vu que ca date quelque peu
Il serait originaire de Turquie effectivement même si ses histoires ont été reprises sous d'autres noms un peu partout dans le monde. Il aurait vécu au XIIIe siècle mais qui sait s'il a réellement existé et surtout s'il aimait les Carambars. A moins que ça soit Carambar qui se soit inspiré de ses histoires. Personne ne connaitra jamais le fin mot de l'histoire.
Une dernière de Nassrredin Hodja juste pour le plaisir.

Un jour Nassrredin se tenait entre l'Imam et le chef du village, ils parlaient de choses et d'autres quand l'Imam s'arrête et demande à Nassrredin...

L'Imam: Dis moi Nassrredin depuis le temps que je te vois ainsi agir et dire je me suis toujours demandé si tu étais un parfait imbécile ou un fieffé escroc.

Le chef du village: Effectivement moi aussi. Mais réponds donc Nassredin ne te fait pas prier.

Nassrredin durant toutes la conversation n'avait cessé de les regarder l'un et l'autre tout en haussant le cou étant d'une taille plus petite que la moyenne.

Nassrredin: En toute sincérité...

Le chef du village: Et bien réponds.

Nassrredin: Et bien à l'heure présente je balance précisément entre l'un et l'autre...


BISOUS
Citation :
Provient du message de Myvain
La nuit dernière une voix a murmuré à mon oreille: "Une voix qui la nuit murmure à votre oreille, ça n'existe pas".

J'aime beaucoup ... le tout.

Il va falloir que je parte à la recherche de Nasreddin Hodja.
Pour changer, ni un conte, ni une fable (quoi que ça pourrait en être une sorte de fable contemporaine), ni une des idioties de Nasreddin Hodja, mais un texte du génial Georges Perec qui est à mon sens un sage à sa manière et qui possède une manière bien à lui de regarder le monde:

Interroger l'habituel

Ce texte constitue l'introduction au livre L'infra-ordinaire publié aux éditions Le Seuil.

N'hésitez pas à poster vos réactions.

A noter qu'en remontant un peu dans l'arborescence du site d'où provient le texte, vous découvrirez un très bon site dédié à la littérature. Avis aux amateurs...
Quelques autres paroles puisées ici et là...

Dis-moi ce que tu cherches, je te dirai qui tu es :
Si tu es à la recherche de la demeure de l'âme, tu es une âme ;
Si tu es en quête d'un morceau de pain, tu es du pain.
Si tu peux saisir le secret de cette subtilité, tu comprendras :
Chaque chose que tu recherches, c'est cela que tu es.


Celaleddin Rûmi.

Chaque jour nous naissons à nouveau ; qui pourrait en avoir assez de nous.

Yunus Emre.

Avez-vous un jour, dans la docilité de l'aube et la complicité des vents, avançant sur une steppe engourdie de froid et frangée de montagnes bleutées, admiré l'extase des peupliers frissonnant dans la lumière montante ? Admiré aussi leur alignement studieux, presque révérencieux, le long du moindre filet d'eau ? Juste derrière leur fin rideau se dressent les montagnes qui bougent. Mais bougent-elles vraiment ? N'est-ce pas plutôt le tremblement de l'air, l'hésitation du jour, l'indécision des vents, n'est-ce pas le voile toujours présent, déjà fiévreux, de la poussière qui donnent cette impression de frémissement timide, de lente turbulence ? La terre, elle ne tremble ni ne frissonne. Elle reste ferme sous les pas de Yunus.

Yunus Emre.

Nasreddin est invité chez un riche. La collation qu'il fait servir est un délicieux lait de chamelle bien frais saupoudré de cannelle. L'hôte s'en sert un plein bol, mais il ne remplit qu'a demi celui de son invité. Nasreddin commence à s'agiter sur son siège cherchant partout autour de lui.
- qu'est ce que tu voudrais, Nasreddin ? une cuiller, du sucre ?
- non, une scie. J'aimerais enlever le haut de mon bol, qui ne me sert à rien.


Nasreddin Hodja.

Et d'autres paroles pour s'endormir le sourire aux lèvres...

Nasreddin aborde un jour un prêtre en ces termes:

-Pardonnes-moi saint homme mais je me suis toujours demandé pourquoi vous autres chrétiens vous vous faites des signes sur la poitrine avec la main, en haut, en bas, à droite, à gauche...
-Tu n'est pas sans savoir, mahométan, que Notre Seigneur Issa est mort crucifié. Pour commémorer son divin supplice nous faisons le signe de la croix."

En entendant cela, Nasreddin ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

-Pourquoi ris-tu, mécréant? S'indigne le prêtre. Tu ne peux pas respecter nos croyances?
- Je les respecte, je les respecte, parvient à articuler Nasreddin, mais tout d'un coup j'ai imaginé le geste que vous feriez s'il avait été empalé!


Nasreddin Hodja.

Demain, si le courage se présente sur le pas de ma porte, je proposerais quelques mots venant d'Extrême-Orient.
Citation :
Nasreddin aborde un jour un prêtre en ces termes:

-Pardonnes-moi saint homme mais je me suis toujours demandé pourquoi vous autres chrétiens vous vous faites des signes sur la poitrine avec la main, en haut, en bas, à droite, à gauche...
-Tu n'est pas sans savoir, mahométan, que Notre Seigneur Issa est mort crucifié. Pour commémorer son divin supplice nous faisons le signe de la croix."

En entendant cela, Nasreddin ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

-Pourquoi ris-tu, mécréant? S'indigne le prêtre. Tu ne peux pas respecter nos croyances?
- Je les respecte, je les respecte, parvient à articuler Nasreddin, mais tout d'un coup j'ai imaginé le geste que vous feriez s'il avait été empalé!



ahahahha heureusement qu'il na pas été emasculé leur dieu!!!!
Pas de déballage de carton en prévision.. mais bibliothèque demain.
J'éditerais si je trouve le livre-clef.
Citation :
Provient du message de Kelem Khâl La'Ri
- Je les respecte, je les respecte, parvient à articuler Nasreddin, mais tout d'un coup j'ai imaginé le geste que vous feriez s'il avait été empalé!
[/i]
Comme cela ferait deux points verticaux pour représenter un pieu, j'ai un peu de mal a comprendre son hilarité.
Deux petits contes soufis tirés d'un bouquin en cours de lecture (Le Mesnévi - Djalâl al Din Rûmî) :

Cercueil
Un enfant se lamentait devant le cercueil de son père :
"Ô mon père! Désormais, ta place est sous la terre! Mon père bien-aimé! Te voici dans une demeure si étroite, si démuni de tout! Ni tapis, ni coussin, ni paillasse! Pas de bougie la nuit et pas de pain le jour! Pas de porte, pas de toit, pas de voisins secourables! Pas même l'odeur d'un repas! Rien qu'une demeure si étroite que quiconque y perdrait la couleur de son teint!"
Dans l'assistance, il y avait un enfant, nommé Djuha. Il se retourna vers son père et lui dit:
"Ô père! J'ai l'impression que cet enfant décrit notre maison!"



Le riche et le derviche
Un jour, un homme riche et généreux demanda à un derviche :
"Ô soufi! Dis moi! Préfères-tu que je te donne tout de suite une pièce d'or ou bien que je t'en donne trois, mais demain seulement?"
Le derviche répondit :
"si tu m'avais donné hier une demi-pièce d'or, j'aurais été plus satisfait que d'une pièce d'or aujourd'hui ou que cent pièces demain!"
Une gifle donnée sur l'instant vaut mieux qu'une faveur espérée. Voici mon cou: donne-moi une gifle si tu veux, mais fais-le tout de suite!



A méditer...
Citation :
Provient du message de Bardy
Hunter > hmm... Tu comprendras peut-être en essayant de t'imaginer la façon dont un homme est empalé...
J'imagine bien, et cela aurais pu donner quelques images amusante dans la représentation de JC épinglé comme une dinde dans les églises, mais quand a la façon de se signer, je persiste, cela n'aurait rien eu de drôle.
Un garde vêtu de plumes et de feuilles demande à Petit Tang :
- Veux-tu aller tout au bout de la Grande Muraille ?
- Oui, mais elle est très longue, cette muraille. Que vais-je trouver au bout ?
- Au bout de la Grande Muraille, tu trouveras ton rêve pour toutes les nuits. Mais pour cela, tu dois apprendre les mots secrets du rêve.


Lisa Bresner, Un rêve pour toutes les nuits.
Pas une histoire de folie mais une simple histoire de sagesse, celle de Saint-Exupéry dans Le petit prince. Pas une histoire pour enfants mais une histoire d'amitié.
Nous ne sommes pas si éloigné du sujet finalement, dans chaque amitié il y a aussi une petite part de folie: celle de chaque fois donner un peu de soi.

On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.


Xeen les cartons n'attendent que d'être ouvert désormais.
Je tiens à remercier Myvain. J'ai acheté Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin et c'est vraiment énorme. D'ailleurs comme je suis de bonne humeur je vous mets une tite histoire


Le magicien

Pour approcher Timour Leng et tenter d'apaiser son humeur massacrante à l'égard des indigènes, !nasr Eddin imagine un moyen assez risqué : il fait répandre partout qu'il est magicien, et capable de réaliser des miracles.
La nouvelle parvient aux oreilles du Tartare, un homme qui ne croit ni en dieu ni au diable. Il décide de se faire montrer cet imposteur.
- On dit dans ce pays que tu es magicien. Est-ce vrai?
- C'est vrai seigneur.
- Donc tu fais des miracles.
- Oui seigneur.
- Alors au travail, et immédiatement. Vois cette serrure dont j'ai perdu la clé ; ouvre-la.
- Par Allah tu déprécies mon art ! Je suis magicien et non un vulgaire serrurier.
- C'est juste, admet Timour, un peu décontenancé. Qu'appelles-tu un miracle alors?
- Avec l'aide d'Allah, je ressucite les morts.
- Prends garde bonhomme, si tu m'as trompé, tu devras te ressuciter toi-même.
Et il sort un yatagan luisant comme un rayon de lune, un yatagan qui a manifestement envoyé au paradis plus d'un croyant.
- Donne moi cette lame, continue Nasr Eddin sans faiblir. Dans un premier temps, je te décapiterai et ensuite je te ressuciterai.
Timour n'était pas sot : il se rendit bien compte que le gaillard lui donnerait du fil à retordre.




Personnelement j'adore
Citation :
Provient du message de Myvain
Pas une histoire de folie mais une simple histoire de sagesse, celle de Saint-Exupéry dans Le petit prince. Pas une histoire pour enfants mais une histoire d'amitié.
Nous ne sommes pas si éloigné du sujet finalement, dans chaque amitié il y a aussi une petite part de folie: celle de chaque fois donner un peu de soi.

On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.


Xeen les cartons n'attendent que d'être ouvert désormais.
Que de souvenirs d'enfance...
Dommage que Le petit prince ne soit pas lu par un peu plus d'adultes, ils y trouveraient quelques leçons de vie trop vite oubliées en grandissant.


A nouveau deux petits contes:

Un homme rêve qu'il est un papillon. Il voltige légèrement de fleurs en fleurs sans le plus léger souvenir de sa nature humaine.
Quand il se réveille, il s'aperçoit avec étonnement qu'il est un homme.
Mais est-il un homme qui vient de réveiller qu'il était un papillon? Ou un papillon en train de rêver qu'il est un homme?
Il ne put jamais répondre à cette question.



Une histoire coréenne:

Un vieillard aveugle vivait dans une maison sans toit. En hiver, il portait des vêtements en lin. Occupé à tasser du tabac dans une pipe sans tuyau, l'aveugle regardait le paysage. Sur la montagne d'en face, il vit des arbres sans racines et des pies sans ailes qui apportaient de la nourriture à leurs oisillons sans bec. L'aveugle vit aussi passer en courant un chevreuil sans pattes. Alors saisissant son fusil sans canon, le vieillard aveugle courut vers la montagne et tira sur le chevreuil sans pattes. Ensuite il ficela l'animal tué et regarda de nouveau la montagne dont les versant ensoleillé était couvert de neige noire. Il voulut couper de l'herbe avec sa faucille sans lame, mais surgit une vipère sans tête qui mordit la faucille. De la faucille mordue jaillit un flot de sang. Le vieillard arracha un morceau de coton à sa veste en lin, pansa la faucille, coupa des herbes et les chargea sur le dos du chevreuil mort. Suivi de l'animal, il monta sur la montagne, désireux de franchir la rivière sans eau, mais le courant de la rivière emporta le chevreuil mort et l'herbe qu'il portait.
Le vieillard s'écria:
- Au secours! Mon chevreuil mort s'est noyé dans la rivière sans eau! Mon chevreuil mort est en train de mourir!
A cet appel qu'on ne pouvait pas entendre, un sourd répondit et demanda à un cul-de-jatte de se jeter dans la rivière pour sauver le chevreuil mort qui allait mourir. Mais à ce moment précis un muet apparu et s'écria:
- Laissez! C'est très facile! J'y vais!
Le muet plongea dans la rivière et ramena le chevreuil mort. Mais à peine déposé sur la berge de la rivière sans eau, le chevreuil se dressa sur ses quatre pattes et se mit à gambader en riant:
- C'est un pur mensonge! C'est un pur mensonge!
Et les trois hommes, aveugle, sourd et muet s'aperçurent avec étonnement que tout ceci n'était en effet qu'un mensonge.



Bientôt, peut-être, d'autres histoires.
Citation :
Provient du message de Myvain

Une histoire coréenne:

Un vieillard aveugle vivait dans une maison sans toit. En hiver, il portait des vêtements en lin. Occupé à tasser du tabac dans une pipe sans tuyau, l'aveugle regardait le paysage. Sur la montagne d'en face, il vit des arbres sans racines et des pies sans ailes qui apportaient de la nourriture à leurs oisillons sans bec. L'aveugle vit aussi passer en courant un chevreuil sans pattes. Alors saisissant son fusil sans canon, le vieillard aveugle courut vers la montagne et tira sur le chevreuil sans pattes. Ensuite il ficela l'animal tué et regarda de nouveau la montagne dont les versant ensoleillé était couvert de neige noire. Il voulut couper de l'herbe avec sa faucille sans lame, mais surgit une vipère sans tête qui mordit la faucille. De la faucille mordue jaillit un flot de sang. Le vieillard arracha un morceau de coton à sa veste en lin, pansa la faucille, coupa des herbes et les chargea sur le dos du chevreuil mort. Suivi de l'animal, il monta sur la montagne, désireux de franchir la rivière sans eau, mais le courant de la rivière emporta le chevreuil mort et l'herbe qu'il portait.
Le vieillard s'écria:
- Au secours! Mon chevreuil mort s'est noyé dans la rivière sans eau! Mon chevreuil mort est en train de mourir!
A cet appel qu'on ne pouvait pas entendre, un sourd répondit et demanda à un cul-de-jatte de se jeter dans la rivière pour sauver le chevreuil mort qui allait mourir. Mais à ce moment précis un muet apparu et s'écria:
- Laissez! C'est très facile! J'y vais!
Le muet plongea dans la rivière et ramena le chevreuil mort. Mais à peine déposé sur la berge de la rivière sans eau, le chevreuil se dressa sur ses quatre pattes et se mit à gambader en riant:
- C'est un pur mensonge! C'est un pur mensonge!
Et les trois hommes, aveugle, sourd et muet s'aperçurent avec étonnement que tout ceci n'était en effet qu'un mensonge.

Je l'aime beaucoup celle ci. J'en ferais bien une variante moderne, mais bon, pas de politique sérieuse sur le bar
Le retour de Nasreddin pour une histoire de circonstance:

Un jour d'hiver, en Turquie, des amis de Nasreddin Hodja, réunis autour d'un feu, gémissaient sur le mauvais temps. Un de ces hommes disait:
- Il est dans la nature humaine de se plaindre. L'hiver les hommes se plaignent du froid et souhaitent l'été. Quand l'été vient, ils se lamentent de la chaleur et désirent le retour de l'hiver. Ils ne sont jamais content de rien.
Alors Nasreddin qu'on avait pas entendu depuis un moment répondit avec un soupir:
- Oui, mais s'est-on jamais plaint du printemps?



Sur ce, bonne journée à tous.
Trois petites histoires.

Je n'ai pas vu celle de Nasreddin, si elle y est déjà, brisez moi un doigt ça m'apprendra.

Or donc, Nasreddin était un soir en train de chercher quelque chose à la lueur de sa cheminée. Un ami passant lui demande :
"Mais que cherches tu au juste ?"
- Ma bague que j'ai perdue dans le jardin.
- Mais si tu l'as perdue dans le jardin, pourquoi la cherches tu devant ta cheminée ?
- Parce qu'ici j'y vois, alors que dans le jardin il fait sombre.

Blague soufie moderne :

Des voyageurs dans un train turc se plaignaient de la lenteur vraiment catastrophique de leur train. Exaspéré, un des passagers descend du train, et au petit trot rejoint la locomotive.
Il interpelle le conducteur :
- Vous ne pourriez pas aller un peu plus vite ?
- Non, il faut que je reste dans le train.

Et une, plus zen que soufie.

Un grand guerrier était allé chercher un sage qui disait-on, avait la réponse à de nombreuses questions. Quand il vint le voir, il s'agenouilla devant lui, et lui demanda :
- Maitre, parlez moi de l'Enfer et du Paradis.
Le sage ne dit rien. Le guerrier reposa sa question, une fois, deux fois, à la troisième il était si énervé, qu'il dégaina son sabre et bondit vers lui. Alors le sage lui dit :
- Ici commence l'Enfer.
Impressioné, l'homme rengaina son arme.
- Et ici commence le Paradis, conclut le sage.

Et au passage, vous avez un coucou de Xeen.
Ton doigt est sain et sauf, tu pourras encore l'utiliser afin de nous taper quelques textes.
Au passage, mes amitiés à Xeen.


Dans le même genre que l'histoire du grand guerrier et du sage:

Un célèbre sabreur japonais qui se disait adepte du zen, vint à la rencontre d'un sage et lui dit avec un air triomphant, que tout ce qui existe est le vide, que rien ne distingue je de toi. Le sage l'écouta en silence puis il saisit sa pipe et frappa rudement le crâne du sabreur.
Ce dernier bondit sur ses pieds, saisie son épée et menaça le sage.
- Et bien, dit celui-ci, très calmement, le vide est prompt à se mettre en colère.



Cette fois-ci, il est question de la mort qui côtoie les vivants. On ne sait pas toujours reconnaître ses messages mais un jour où l'autre, nous avons tous rendez-vous avec elle, encore faut-il réussir à ne pas croiser son chemin dans l'intervalle. Elle aime jouer et nous laisse rarement le choix.
Cette histoire est de Farîd al-Dîn Attar, poète persan adepte du soufisme et qui vécu au XIIe siècle.

Un matin, le khalife d'une grande ville vit accourir son premier vizir dans un état de vive agitation. Il demanda les raisons de cette apparente inquiétude et le vizir lui dit:
- Je t'en supplie, laisse-moi quitter la ville aujourd'hui même.
- Pourquoi?
- Ce matin, en traversant la place pour venir au palais, je me suis senti heurté à l'épaule. Je me retournai et je vis la mort qui me regardait fixement.
- La mort?
- Oui, la mort, Je l'ai bien reconnue, toute drapée de noir avec une écharpe rouge. Elle est ici, et elle me regardait pour me faire peur. Car elle me cherche, j'en suis sûr. Laisse-moi quitter la ville à l'instant même. Je prendrai le meilleur cheval et je peux arriver ce soir à Samarkand.
- Etait-ce vraiment la mort? En es-tu sûr?
- Totalement sûr. Je l'ai vu comme je te vois. Je suis sûr que tu es toi et je suis qu'elle était elle. Laisse-moi partir, je te le demande.
Le khalife qui avait de l'affection pour son vizir, le laissa partir. L'homme revint à sa demeure, sella le premier de ses chevaux et franchit au galop une des portes de la ville en direction de Samarkand.
Un moment plus tard, le khalife qu'une pensée secrète tourmentait, décida de se déguiser, comme il le faisait quelquefois, et de sortir de son palais.
Il se rendit sur la grande place au milieu des bruits du marché, il chercha la mort des yeux et il l'aperçut, il la reconnut. Le vizir ne s'était pas trompé, il s'agissait bien de la mort, haute et maigre, habillée de noir, le visage dissimulé sous une écharpe rouge. Elle allait d'un groupe à l'autre dans le marché sans qu'on la remarquât, effleurant du doigt l'épaule d'un homme qui disposait son étalage, touchant le bras d'une femme chargée de menthe, évitant un enfant qui courait vers elle.
Le khalife se dirigea vers elle. Celle-ci le reconnut immédiatement, malgré son déguisement et s'inclina en signe de respect.
- J'ai une question à te poser, lui dit le khalife, à voix basse.
- Je t'écoute.
- Mon premier vizir est un homme encore jeune, en pleine santé, efficace et probablement honnête. Pourquoi ce matin, alors qu'il venait au palais, l'as-tu heurté et effrayé? Pourquoi l'as-tu regardé d'un air menaçant?
- La mort parut légèrement surprise et répondit au khalife:
- Je ne voulais pas l'effrayer. Je ne l'ai pas regardé d'un air menaçant. Simplement, quand nous nous sommes heurtés par hasard dans la foule et que je l'ai reconnu, je n'ai pas pu cacher mon étonnement, qu'il a dû prendre pour une menace.
- Pourquoi cet étonnement? demanda le khalife.
- Parce que, répondit la mort, je ne m'attendais pas à le voir ici. J'ai rendez-vous avec lui ce soir à Samarkand.
Citation :
Provient du message de Myvain

Un matin, le khalife d'une grande ville vit accourir son premier vizir dans un état de vive agitation. Il demanda les raisons de cette apparente inquiétude et le vizir lui dit:
- Je t'en supplie, laisse-moi quitter la ville aujourd'hui même.
- Pourquoi?
- Ce matin, en traversant la place pour venir au palais, je me suis senti heurté à l'épaule. Je me retournai et je vis la mort qui me regardait fixement.
- La mort?
- Oui, la mort, Je l'ai bien reconnue, toute drapée de noir avec une écharpe rouge. Elle est ici, et elle me regardait pour me faire peur. Car elle me cherche, j'en suis sûr. Laisse-moi quitter la ville à l'instant même. Je prendrai le meilleur cheval et je peux arriver ce soir à Samarkand.
- Etait-ce vraiment la mort? En es-tu sûr?
- Totalement sûr. Je l'ai vu comme je te vois. Je suis sûr que tu es toi et je suis qu'elle était elle. Laisse-moi partir, je te le demande.
Le khalife qui avait de l'affection pour son vizir, le laissa partir. L'homme revint à sa demeure, sella le premier de ses chevaux et franchit au galop une des portes de la ville en direction de Samarkand.
Un moment plus tard, le khalife qu'une pensée secrète tourmentait, décida de se déguiser, comme il le faisait quelquefois, et de sortir de son palais.
Il se rendit sur la grande place au milieu des bruits du marché, il chercha la mort des yeux et il l'aperçut, il la reconnut. Le vizir ne s'était pas trompé, il s'agissait bien de la mort, haute et maigre, habillée de noir, le visage dissimulé sous une écharpe rouge. Elle allait d'un groupe à l'autre dans le marché sans qu'on la remarquât, effleurant du doigt l'épaule d'un homme qui disposait son étalage, touchant le bras d'une femme chargée de menthe, évitant un enfant qui courait vers elle.
Le khalife se dirigea vers elle. Celle-ci le reconnut immédiatement, malgré son déguisement et s'inclina en signe de respect.
- J'ai une question à te poser, lui dit le khalife, à voix basse.
- Je t'écoute.
- Mon premier vizir est un homme encore jeune, en pleine santé, efficace et probablement honnête. Pourquoi ce matin, alors qu'il venait au palais, l'as-tu heurté et effrayé? Pourquoi l'as-tu regardé d'un air menaçant?
- La mort parut légèrement surprise et répondit au khalife:
- Je ne voulais pas l'effrayer. Je ne l'ai pas regardé d'un air menaçant. Simplement, quand nous nous sommes heurtés par hasard dans la foule et que je l'ai reconnu, je n'ai pas pu cacher mon étonnement, qu'il a dû prendre pour une menace.
- Pourquoi cet étonnement? demanda le khalife.
- Parce que, répondit la mort, je ne m'attendais pas à le voir ici. J'ai rendez-vous avec lui ce soir à Samarkand.
Celle ci a été formulé à bien des époques, et de biens des manières... Autoprophétie...
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