[Orcanie] Journal de Campagne

 
Partager Rechercher
(Une Maître d'Armes prends quelques repos dans une auberge, écrivant une lettre à des gens qui ne sont plus de ce monde depuis fort longtemps.)

« Aujourd'hui je vois combien j'étais sotte de croire avoir trouvée un foyer. Après tout, qui peut bien vouloir d'une peste comme moi. La folie m'accompagne et je ne suis pas assez hypocrite pour le nier. Je suis venue avec mes armes, mon armure et ce vieux registre que je traîne pour une raison que j'ignore. J'avais écoutée attentivement leurs paroles, j'avais sans doute crue trop vite à ses mots, je me suis sans doute bernée toute seule, dans le vain espoir de n'être justement plus aussi seule. »
(buvant une longue gorgée de bière, elle regarde ce livre écorné, taché et dégageant une odeur de poussière)

« Et me voilà de nouveau seule avec les mêmes effets qu'à mon arrivée ou, peut-être juste un petit quelque chose en plus, un soupçon d'amertume dans le coeur. Mais il n'est rien à coté de la déception pour les évènements survenus. Une famille, une maison, une compagnie, et en fin de compte juste une nouvelle solitude. »
(Porte le regard sur la salle et les différentes personnes s'y trouvant, baisse les yeux vers sa choppe et absorbe une seconde lampée avant de commencer à écrire quelques lignes)

Chers Parents,

J'avais l'espoir de voir s'ouvrir une nouvelle voie devant moi, mais le destin s'est encore joué de moi, me repoussant encore plus loin dans les profondeurs de la solitude.

Il est des jours ou l'on en vient à douter, des jours ou l'on en vient à redouter. De nouveau la terrible lassitude qui fut ma compagne un long moment est revenu prendre sa place à mes cotés. Ma vieille amie, si fidèle, m'accompagnant à chaque instant, jamais se lassant de me torturer, déposant sur mes épaules son lourd fardeau empreint de solitude. Un sentiment d'abandon m'a envahie une nouvelle fois, je retrouve des sensations qui me sont familières.

De nouveau les routes s'ouvrent devant moi, triste conséquence de cette guerre, un foyer de nouveau perdu. Par tous les Dieux, que cette armure semble lourde aujourd'hui Mon bras se fatigue de porter seule cette épée, d'avancer encore et encore sur cette route poussiéreuse dont on n'aperçoit jamais la fin.

(Buvant une autre gorgée de bière, elle relève les yeux une nouvelle fois pour observer les gens qui l'entourent d'un regard terne et mort. Une foule de visages inconnus, portant des emblèmes chatoyants, plaisantant, discutant, riant ensemble de leurs équipées de la journée et de la soirée. Elle les regarde sans vraiment les voir, distinguant juste des mouvements de couleurs vives, comme si tout se qui l'entourait était devenu flou, brumeux. Son regard une nouvelle fois se rabaisse vers ses mains et cette plume qui tremble légèrement puis, elle recommence à écrire)

Depuis quelques temps, je viens à douter de l'utilité de cette errance, de l'utilité même de ma vie. Je ne crois plus en rien ou, peut-être je ne veux plus croire en quoi que se soit. J'observe de loin ces gens qui me semblent étranges, ces gens semblant pouvoir s'entendre entre eux et se comprendre. Ces gens capables de s'unir ensemble pour former une compagnie et aller au combat comme un seul homme. J'observe mais je n'arrive pas à les comprendre. Sans doute ais-je été trop souvent seule pour savoir que faire. Ou bien suis-je trop exigeante en demandant trop, après tout, est-ce une si grande chose que de vouloir la loyauté et une confiance sans borne en échange de la sienne ? Peut-être ! Il est certainement possible que j'en demande trop. Non j'en demande trop en échange de ma loyauté, inutile de se voiler la face.

Je me souviens avoir tentée de leur ressembler, sans succès aucun de ma part. J'ais tentée d'être comme eux, je voulais tant réussir à faire partie d'un groupe, peut-être est-ce la ma plus grosse erreur. J'ais abandonnée de nombreuses choses pour les accompagner mais, cela n'a guère servie à grand chose. Je ne sais que trop penser de cela, il est possible que je ne sois faite que pour la solitude et l'errance sans fin par delà les chemins.

Vous aviez raisons de me dire de faire des efforts pour approcher les gens, nouer des contacts, mais encore une fois je ne vous ais pas écoutée, encore une fois je me suis engagée sur le chemin inverse. Je ne pense pas qu'il soit possible pour moi de faire marche arrière, je me suis déjà trop engagée et je n'ais plus le courage de revenir sur mes pas. Je plaisante avec eux, j'essaye de m'intégrée avec eux, mais je ne peux m'empêcher d'être toujours un pas en arrière. Comme une malédiction me poursuivant, je n'arrive jamais à être comme eux, à être quelqu'un qui fasse parti intégrante de ce groupe. Je ne suis considérée que comme une personne venue prêter main forte un moment. Est-il possible que je ne sois qu'une Mercenaire ? Oui sans doute, mon attitude se prête à merveille pour inciter les autres à me voir de cette manière. Je suis là sans vraiment en faire partie, encore une chose difficile parfois à porter.

Il fut un temps ou il me semblait avoir des amis mais le temps passant, ils partirent aux loin. Il fut un temps ou il me semblait avoir un compagnon mais le temps passant, il disparut dans la tourmente de la Guerre. Je me souviens d'une époque lointaine, entourée de ma famille. Je me souviens d'une époque lointaine, heureuse et joyeuse dans notre maison avant que cette Guerre ne commence à s'étendre par delà les frontières.

De tout cela, j'ais apprise à ne plus redouter les longs chemins solitaires. Solitude, après tout voilà quelqu'un qui m'accueille à bras ouvert, qui m'accompagne dorénavant à chaque instant, bien que souvent cela ne soit pas toujours la meilleure des compagnies que l'on puisse souhaiter. Et bien soit, qu'il en soit ainsi dorénavant, si je ne puis faire autre chose, que mon épée soit à louer au plus offrant ou, pour le moins à celui qui en aurait besoin. Après tout, il n'est pas besoin d'appartenir à un groupe pour combattre et mourir. Et une Maître d'Armes louant ces services peut toujours être libre de refuser ou d'accepter une tâche.

J'ais déjà vendu mon âme pour assouvir ma vengeance, je peux bien vendre mon épée pour quelques pièces d'or. Mon âme est désormais vide, bien que je ne pense pas qu'elle fut un jour pleine de quoi que se soit. Est-ce une trahison qu'ils soient partis au loin un soir ? Non, juste le retour d'une étape que j'ais bien connus auparavant. Ne compter que sur soit même et sur personne d'autre, après tout si l'on estime qu'il est préférable de se passer de mes services, pourquoi vouloir s'imposer.

Il est temps de reprendre le chemin des Armes voilà une chose en laquelle on peut compter, ses Armes, toujours à mes cotés, toujours prêtes à entonner leur chant de mort, tracer leur sillon sanglant et abreuver la terre de ce liquide.

Votre fille qui ne sait plus trop ou elle
Pourrait trouver du repos.

« Cesse de pleurnicher ma fille, ce n'est vraiment pas le moment. Encore une lettre stupide qui n'apporte rien, pourquoi continuer comme cela. Continuer de la sorte ne pourra que me conduire plutôt dans l'ombre, quoi que, de toute façon qu'aurais-je perdue à par la vie ? »
(Relit ces quelques lignes, repense à ces personnes qu'elle considérait comme ses amis, ces personnes à qui elle aurait sacrifiée beaucoup de chose, y compris sa vie insignifiante. Ces personnes qui étaient partis ailleurs un soir. Mais pourquoi s'en étonner, elles formaient une famille, elle n'avait pas sa place parmit eux. Les différentes branches se sont scindées pour suivre chacune des chemins différents. Elle savait qu'elle n'appartenait pas vraiment à aucune d'elles en particulier Elle était restée sur place, un pas en arrière comme souvent. Les regardant partir sans même vouloir les rejoindre, après tout elle était venue seule, elle pouvait repartir de même.)

« Stupide de s'apitoyer sur soi-même, de toute façon le sort en est jeté, aucun homme n'est assez riche pour racheter son Passé, ce qui est fait est fait ! Le mien est trop encombrant pour être caché discrètement dans un recoin de mon sac. En route, laissons donc le monde aux vivants, la Mort me tend les bras pourquoi lui ferais-je faux bond ! »
(Ressentant une douleur sourde lui enserrée la poitrine et un picotement lui embrumant les yeux, elle déchire la page jaunie et la jette loin d'elle. Laissant quelques pièces pour payer sa choppe, elle regarde une nouvelle fois la salle et les clients. Le regard triste, se lève du recoin dans le quel elle avait trouvée refuge et sort dans la fraîcheur matinale, une larme semblable à une goutte de rosée brillant au coin de son oeil. Regardant devant elle, elle ne semble plus distinguer vraiment ce qui l'entoure, s'emmitouflant dans sa cape elle attrape son sac et se prépare au voyage.)

« Oui, j'aurais du savoir, depuis quelques temps je sentais des changements se produire autour de moi, soit n'en parlons plus, ainsi va la Vie. Stupides sentiments qui peuvent troubler l'esprit, je n''aurais jamais du accorder ma confiance. Que cela me serve de leçon pour l'avenir, certains sont doués pour vivre en communauté, d'autres non, moi je suis douée pour être seule. De toute façon il n'est rien qui ne soit immortel ......... a part la Mort ! Je savais que cela ne pouvait guère durer pour moi, dorénavant je me méfierais, inutile de faire confiance à quelqu'un sur de belles paroles. »
(Essuyant rageusement ses yeux, elle quitte le chemin pour s'enfoncer dans la forêt en courant, espérant franchir discrètement les postes frontières pour aller au devant des combats ou, peut-être juste répondre à l'appel du sang et étanchée sa soif de vengeance. A moins qu'il ne s'agisse que de s'étourdir dans l'ivresse des combats, oublier qu'elle n'est plus dans une famille, rien qu'un esprit errant sans but. Une âme perdue et damnée sans repos, ne désirant qu'être ivre de sa folie de sang.)
 

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés