[Education] quelque chose me gêne

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MiaJong, j'adore discuter avec toi ^^

De tout ceci je pense la chose suivante : régionaliser n'est pas le vrai problème. La question est de BIEN le faire. Bien le faire, c'est le faire de façon à ce que l'éducation nationale puisse accomplir sa mission le plus efficacement possible. Tant que les élèves s'y retrouvent, avec égalité de chances et que le travail des professeurs est effectué dans de bonnes conditions presque tout est négociable. A une exception : je ne vois pas la nécessité de régionaliser les enseignants ou les programmes. Régionnaliser l'inspection pourquoi pas. Mais régionaliser le corps éducatif à l'époque où on demande aux gens d'être mobile à l'échelle nationale et de savoir s'adapter, ce serait comme s'enfoncer la tête dans le derrière, en souriant comme un crétin. On ne peut pas faire avec les professeurs l'inverse de ce qu'on demandera plus tard à l'élève. Le professeur sert aussi d'exemple à l'élève, c'est un point capital à ne pas oublier.

Par régionaliser je veux parler du recrutement, de la gestion, de la paye... etc. Ne régionaliser que la paye pourquoi pas (ça a été suggéré, mais je ne me rappelle plus où,) mais ça mettrait l'enseignant entre deux chaises et nuirait à son efficacité. Ce serait illogique, et donc à éviter comme la peste.
Citation :
Provient du message de MiaJong
Anno:
Ouais ça me parait une vision erronée quand même. Ca faisait un moment que les enseignants n'avaient pas fait grève à ce point là (4 ans il me semble, la dernière remontant, si mes souvenirs sont bons, aux réformes d'Allègre). C'est une idée reçue que de dire "aller, c'est la rentrée, encore une grève".
Par "rentrée" je parlais du retour à une activité normale après les vacances pour toutes les professions, pas de la rentrée scolaire spécifiquement. Les enseignants ne font pas grève à tout va, ce n'était pas mon propos. Mais des grèves dans le transport ou le service public, au mois de septembre, c'est tout sauf rare. Je voulais dire que le coup du couteau sous la gorge n'était pas un truc uniquement gouvernemental.

Quant à la médiatisation, c'est vrai que c'est un problème. Comme disait une enseignante dans un débat télévisé, les manifestants ont dû faire des choses extravagantes pour que la télévision s'intéresse à eux. Mais l'actualité à la télé c'est du concentré. Il faut des images "choc" ou des sujets qui interpellent (apparemment l'éducation, n'en est pas un ???).

Hm, je ne sais pas, essayez de montrer que la baisse des emplois ATOS va faire monter l'insécurité dans les écoles, ça intéressera peut-être les médias.
Dis Meborack. Si tu allais passer quelques heures, comme je suis en train de le faire, à éplucher les comptes plutôt que de débiter des généralités simplistes pour contester la validité des documents présentés. On y apprend plein de choses étonnantes. oui, on fait dire ce qu'on veut au chiffre, et je suis justement un professionnel dans l'interprétation de ce genre de documents. On m'a appris à lire ce qu'on ne veut pas que les chiffres disent. Mais aller contester la validité de documents de ce genre juste après avoir raconté n'importe quoi concernant le budget de l'éducation nationale et avoir été pris en faute, c'est pousser la mauvaise foi dans les derniers retranchement du ridicule.

On décentralise les finances aussi ? Ah ben oui, c'est vrai, pour mieux contrôler la dépense de l'état, l'inflation, le déficit public et tout le reste, on va décentraliser les finances. Ca tombe sous le sens. Pour un peu, on dirait le discours du front national, qui vient agiter sous nos fenêtres le spectre de la décentralisation, promettant la ruine de nos institutions, la perte de nos chères petites têtes blondes et l'invasion de notre belle France au sein blanc par les hordes barbares tapies à nos frontières.

Alors, si pour une fois tu pouvais étayer tes dires par des arguments, des textes officiels (projets de lois, lois, rapport sur les collectivités territoriales, loi d'orientation... quelque chose quoi) j'arriverais peut-être à te prendre au sérieux.

Que tu n'aies pas le temps d'en présenter se conçoit. Personnellement j'apprécierais beaucoup de ne pas avoir le temps d'en discuter non plus (à cause d'un emploi à temps plein par exemple.) Mais ç ce moment là, tes interventions ne desservent-elles pas plus qu'elles ne servent la cause qui te tient à coeur ? J'en ai la conviction.

Sur ce, je vous laisse, je pars à la chasse au travail.

PS : les conséquences indirectes ? Il faut faire appel à une voyante extralucide pour connaître les connaissances indirectes d'une action. Prétendre savoir quelles vont être ces conquences, c'est de la vantardise. Ni toi, ni moi, ni le minsitère, ni les syndicats ne peuvent toutes les connaître. On peut en dicerner des positives, des négatives, mais les bilans sont faits à posteriori. A priori on s'occupe de l'objectif recherché en s'arrageant pour que les conquences directes soient les plus positives possibles.
Juste pour parler des conséquences.

Tu veux des chiffres, mais on n'est pas devin non plus. On ne sait pas exactement ce qui va se passer dans le futur avec cette nouvelle loi.
Cependant, en regardant comment ont fait nos voisins avec les mêmes propositions, on ne peut qu'être pessimiste. Les Etats Unis et l'Angleterre surtout en sont des exemples.

La régionalisation a fortement induit un esprit concurentiel entre les régions, et donc les dérives que cela entraine.

Encore une fois tu parles du lycée rénové. Très bien, mais pour celui-ci combien d'autres sont toujours aussi délabrés, et combien ne retiennent pas l'attention ?

Le risque avec la décentralisation, c'est donc la compétition. Telle région va vouloir mettre en avant un lycée qui a une grande aura, et mettra tous ses moyens dedans.
Le personnel ATOS fait parti de cela.
Quand quelqu'un dit plus haut "mettre sous tutelle régionale le personnel ATOS ne changera rien", bien sur que si. Ces personnels seront donc envoyés là où la région le veut, c'est à dire dans les meilleurs établissements pour qu'ils soient encore meilleurs, déliassant les autres..

Tout le monde connait les universités de prestige en Angleterre et aux Etat Unis (Priceton, Harvard..) mais pour 1 université comme ça, combien sont en train de se noyer ?
Les régions feront, je pense, le même raisonnement. Mettons le paquet dans tel établissement pour que les gens voient que ça se passe bien, et négligeons les autres. L'argent, on le mettra ailleurs.

Vous allez me dire que j'extrapole.
Bien sur que j'extrapole ! Mais je le fais en regardant, encore une fois, ce qui s'est passé chez nos voisins lorsqu'ils ont adopté exactement la même loi.

Effectivement une régionalisation bien menée peut-être bénéfique pour les arguments cités (proximité notamment).
Mais à ce compte là ça l'est déjà : les professeurs dépendent des académies, les inspecteurs aussi, les budgets des établissements aussi. Tout le personnel est académique (avec la possibilité de changer d'académie avec un système de point. Mais ce n'est pas si facile). Bref, la régionalisation dont on a besoin, finalement, on l'a déjà.

Donc maintenant ce qu'on veut régionaliser, c'est l'argent fourni par l'Etat, et c'est faire un transfert de responsabilité non pas sur des élus nationaux, mais locaux.
Or c'est justement ça qui est dangereux, je pense.

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Concernant l'AG à laquelle je viens d'assister : bof... Les moyens d'actions sont toujours les mêmes et on a parlé de durcir le mouvement. On a donc évoqué la question des examens sans qu'il en ressorte quoi que ce soit. Je crois que de ce point de vue, il n'y aura pas beaucoup de gens qui n'iront pas à leur convocation sans un signe clair des syndicats. Mais ceux-ci sont contre. Donc...
Il a simplement été évoqué que cette menace allait contre le droit de grève. Les enseignants grevistes à ce moment là n'iront pas assurer les examens, et ce sera à l'administration de voir si elle les reporte ou pas suivant le nombre.

Le plus grand danger à mon sens est de faire de nouveau l'amalgame entre les différents corps de métiers et donc de noyer les revendications pour n'en retenir que le dénominateur commun.
On commençait enfin à entendre parler des revendications des enseignants dans les émdias, et voilà qu'il est décidé qu'il fallait se raccrocher aux autres corps de métier...

Je suis très sceptique quand à nos chances de voir nos revendications aboutir...
Le problème Maijong, c'est que si tu suis un mouvement contestataire sur les bases que tu évoques, tu es susceptible d'être manipulée... je ne dis pas que c'est le cas, mais cette possibilité est réelle. En ce qui me concerne, je ne prends position ni ne milite pour quelque chose tant que je n'en ai pas saisi les aspects et que j'ai acquis l'intime conviction que je suis dans le vrai. Avant, j'observe et je cherche à comprendre.

Et quand tu parles de l'amalgame... je ne peux qu'abonder dans ton sens. Voici ce que j'ai vu sur la porte de l'ISPED (à l'université de Bordeaux II) :

Rassemblement place de la république gnagnagna

Pas de négociations avant :

Le retrait de la réforme des retraites.

Le retrait du projet de démantèlement de l'éducation nationale.



Edifiant non ?
Euh ne vous focalisez pas sur les revendications. Il y aura forcément négociations, mais ni l'un ni l'autre des parties ne veut céder pour le moment, d'où un durcissement du ton.

Quand aux tracts que tu as vu, il est normal qu'ils soient lapidaire. On ne va pas expliquer en long et en large dans un tract la réforme ou les différents points contestables.

Concernant la manipulation : euh je reste tout à fait libre de penser ce que je veux, et je désire de toute façon que le gouvernement revoit ses réformes. Donc pour le moment je ne me sens pas récupéré, loin de là. Je ne suis pas syndiqué et j'agis selon ma propre opinion.
J'essaie de m'informer à droite à gauche (comme je le fais sur ce thread, ou en allant aux AG, en lisant les journaux ou autre) pour me batir une opinion propre.

On verra pour la suite désormais.
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