[nouvelles] Je vous présente...

Répondre
Partager Rechercher
Citation :
Provient du message de Ulgrim
Les mots "interface d'arme" ne trompent pas, ou peu. Très peu de jeux l'utilisent, sauf Shadowrun.............. Mais oui, je suis sûr ......

Juste une chose. C'est très sombre apparemment. Si ça ne parle que de guerre, pourquoi pas. Ceci dit, je le déconseille aux dépressifs
Bah finalement il a renié ses anciennes parties de Shadowrun
Il me dit qu'il y a déjà joué dans une autre vie pff un bon point pour toi Ulgrim. (et un coup de fouet à l'ortie pour l'auteur)
Comment ça c'est déprimant ? Vous en voulez une autre ?
Citation :
Provient du message de Xeen
Bah finalement il a renié ses anciennes parties de Shadowrun
Il me dit qu'il y a déjà joué dans une autre vie pff un bon point pour toi Ulgrim. (et un coup de fouet à l'ortie pour l'auteur)
Comment ça c'est déprimant ?
Faut combien de bons points pour espérer une bribe de récompense ??

Citation :
Vous en voulez une autre ?
De quoi ? Une baffe aux orties fraîches ?
J'aime encore plus ce deuxième extrait. Mais j'ai un peu peur de ne pas pouvoir avaler tout un livre comme ça d'un coup. Un ou deux passage, oui, mais 300 pages, à la première personne..., dans ce style, ce doit pas être bon pour mon coeur fragile
y-a t'il des passages plus euh, enfin moins dures ?
Bon ben je vous en mets une autre puisque ça vous plaît
*en connait un qui ne va pas se sentir*

Une bonne journée
Citation :
Je cherche avec appréhension le bâtiment gris. Le QG 6 venait de tomber et on avait copieusement célébré l'événement avec les potes. J'ai un fond de gueule de bois qui me tiraille l'arrière du crâne, quelques regrets de ne pas avoir fini la nuit avec cette brune incroyable et ma mâchoire me fait encore mal de la discussion avec son mec. La soirée avait été vraiment agréable, les trous du cul qui me servent de compagnons d'armes sont tout de suite beaucoup plus sympathiques une fois que l'alcool a fait son effet. En fait tout aurait été parfait sans cette convocation de bon matin. C'était dans un coin du campement que je ne connaissais pas, un bâtiment gris parmi tant d'autres. La plaque ronflante "Section de soutien et de contrôle des dispositions psychologiques" achève ma nausée matinale et je prends le temps de vomir contre le mur avant de franchir le seuil.

L'intérieur était à l'avenant, à peu près comme je l'imaginais. Je me pose dans la salle d'attente sur de vieilles chaises déglinguées qui gémissent sous mon poids. Je jette vaguement un œil aux revues sur la table : de la propagande, quelques vagues potins mondains à propos de personnalités lunaires que je ne connais pas, un magazine culturel me parle de choses se déroulant à 400 000 kilomètres au dessus de ma tête et qui de toute façon datent d'un bon mois. Je racle la boue de mes godillots avec mon couteau, histoire d'être un peu plus présentable.
- Il y a des gens qui font le ménage, me lance une voix de crécelle.
Une vieille secrétaire m'observe en embuscade derrière un bureau et des piles de dossier qui l'avaient dissimulé à ma vue jusqu'ici. Elle a depuis longtemps dépassé la date de péremption, et elle a un accent bizarre. Je lui lance mon regard le plus torve et réplique :
- Du coup, il faut des gens pour salir.
Elle renifle bruyamment. Je continue, juste pour la faire chier. Je sais qu'elle a raison mais c'est juste histoire d'avoir le dernier mot. Quand un joli petit monticule de merde est à mes pieds, je me mets à jouer négligemment avec mon couteau. Je change beaucoup d'équipement, en fonction de mon affectation, et je n'ai pas d'affection particulière pour mes armes, mais j'aime bien ce couteau. Il a un bon poids, sa lame est solide et j'ai passé mon enfance à larder des gens avec tout un tas de trucs pointus et pas appropriés : des bouts de verre, des tire-bouchons, des bâtons… ça a un côté rassurant d'avoir enfin un vrai instrument fait pour ça entre les mains. Un peu comme quand on arrête de regarder les poitrine plates de nos copines de dix ans, et qu'on caresse pour la première fois des vrais seins de femmes. On sort de l'amateurisme. Je joue donc avec le couteau, je l'essuie avec une des revues qui traîne, m'attirant un nouveau commentaire de la harpie de l'accueil. Je ne l'écoute pas, je crache sur la lame et la fait reluire avec le profil dénudé d'une blonde lunaire pâlichonne. Une porte grince et la secrétaire me fait un signe. Je l'interprète comme une invitation à entrer vers la suite des opérations. Vu qu'il n'y a qu'une seule autre porte, j'y entre. J'essaye de mettre le maximum de détachement dans ma démarche, mais je ne peux empêcher mon pas de ne pas être aussi assuré que je le voudrais.

A l'intérieur un sombre bureau administratif comme il y en a tant. Une petite pièce exiguë, ou le mobilier est aussi gris que fonctionnel, aussi laid que solide. Derrière le bureau, une jeune femme, presque une jeune fille, brune et pâle comme les lunaires débarqués depuis peu. Elle est gracile et légère, ses mouvement délicats trahissent la fatigue de se mouvoir dans notre lourde gravité. Malgré la grossièreté du tissu et de la coupe, son treillis laisse deviner une de ces merveilleuses poitrines lunaires, des seins ronds et pleins comme ceux d'une femme, fermes et hauts perchés comme ceux d'une adolescente, épargnée par les outrages de la pesanteur. Elle a quand même plus de barrettes que moi sur les épaules, mais je me demande ce qu'à fait ce joli sergent pour les avoir méritées. Elle finit de lire un dossier que je suppose être le mien et me fait signe de m'asseoir. Le petit fauteuil métallique à des accoudoirs entre lesquels je m'insère avec peine. J'aimerais avoir l'air décontracté, mais je suis tellement mal installé que ce n'est pas possible. Je me demande si ce n'est pas une stratégie pour me faire perdre mes moyens. Elle a une façon de ponctuer sa lecture de dossier de petits coups d'œil dans ma direction qui m'énervent déjà. Mon œil électronique cliquette et les lignes de faiblesse de son corps s'affichent, les pourcentages de chances de toucher chaque zone, les endroits qui l'enverront direct à la cuve de clonage. Pauvre petite chose fragile… tant de façons de te tuer. J'ai pris l'habitude des soldats impériaux, bardés d'implant comme nous, les plaques de métal tissées dans la peau, les organes enchâssés dans des coffres d'acier. La mort est pour eux une affaire de précision, un malencontreux hasard. Elle, c'est à se demander comment elle est encore en vie. Mes implants dressent d'elle un tableau si vulnérable que je peux presque les entendre ricaner de mépris. J'effleure mon couteau à ma ceinture et je m'imagine le lui enfoncer dans le ventre. Sans doute verrais-je sortir le sang rouge et chaud qui a baigné mon enfance, il coulerait sur mes mains, inonderait mes avant-bras, fluide et sauvage. Ce ne serait pas la pâte épaisse et noirâtre qui coule dans nos veines, ce truc qui sent l'huile de vidange et l'ozone, et qui coagule si vite qu'une goutte n'éclabousse pas quand elle touche le sol. On se bat entre nous dans les trois armées : quand arrivent les fantassins, les bombardiers ont depuis longtemps fait disparaître les populations civiles. Les souvenirs des duels entre simples humains me semblent lointains. Je palpe mon flanc, et je sens le vrombissement léger des machines. Pendant un moment je me fais horreur. J'ai envie de prendre mon couteau et d'arracher tout ça, à commencer par ce putain d'œil qui ne peut pas regarder une jolie fille sans me dire comment je devrais la tuer.
- Vous vous appelez ? me demande-t-elle.
Sa voix est douce, posée, sérieuse mais elle ne lui va pas. On dirait une petite fille qui imite sa mère. J'ai pas envie d'être de bonne humeur, ni d'être agréable.
- C'est pas marqué dans vos dossiers ?
Elle tique. A peine, elle doit quand même avoir l'habitude de faire ça. Elle me répond sans se départir de son calme.
- Répondez à ma question.
- Je suis Gounzganz, le Boucher de Bucarest.
- Ce n'est pas un nom, c'est un surnom.
- C'est mon nom, et il me suffit.
- Bien, Gounzganz, vous savez pourquoi vous êtes ici ?
Elle n'a pas trébuché sur mon nom, mais sa rugueuse sonorité perd tout son mordant déformé par son délicat accent lunaire. Ca m'irrite.
- C'est Gounzganz. Pas "Goussgass."
Mon nom claque comme un défi, une agression. Elle ne relève pas et attend que je réponde à sa question. Je finis par le faire de mauvaise grâce.
- Pas la moindre putain d'idée.
- Vous êtes ici parce que vous êtes ce qu'on appelle un soldat incorporé, vous combattez pour la Force Lunaire, mais vous êtes né sur Terre.
- Et ?
- Et ça nécessite certains ajustements. Vous savez que la Lune se bat pour un idéal de paix et d'harmonie. Nous avons fondé notre civilisation sur des principes différents de tous ceux qui ont régi la vie sur Terre et qui ont conduit à un tel désastre. Il est important que vous sachiez au juste pour quoi vous vous battez.
- Si vous avez l'intention de me montrer vos saloperies de cassettes de propagande, j'ai déjà donné merci.
- Non. Je suis là pour déterminer deux choses : la première, c'est d'être sur de vos raisons de vous battre et la deuxième, c'est de m'assurer que vous ne serez pas trop déphasés une fois que nous aurons accompli notre révolution et l'instauration de la paix globale.
Je la regarde avec des grands yeux de merlans, j'ai du mal à croire qu'elle soit sérieuse. J'ai envoyé paître les recruteurs de la Lune Noire à cause de leur baratin religieux et on me demande maintenant de faire ma profession de foi ? J'essaye de trouver une place plus confortable dans mon fauteuil, il gémit, et je sens un des accoudoirs qui lâche à moitié. Elle pousse quelques papiers et pose un enregistreur multi-mode sur le bureau. Je ferme les yeux un instant, je sens que ça ne va pas me plaire. Elle reprend de sa voix de petite fille qui joue à la grande.
- Nous allons parler de votre parcours, de votre enfance.
Elle appuie sur le commutateur. Elle veut du spectacle, je vais lui en donner. Je me cale encore un peu plus, le métal couine, je pousse encore un peu et cette saloperie d'accoudoir cède. Je m'installe plus confortablement, et je me lance, l'air narquois.
- On commence par quoi ?
- Par le début.
- Ah Bucarest…
Elle a de la chance, je suis d'humeur facilement nostalgique en ce moment. Je palpe le couteau, je ferme les yeux un instant. Je sens à nouveau les effluves de la ville, de la rue. Le goût âcre de la poussière de béton après les bombardements, le goutte à goutte salvateur d'une canalisation percée, le léger bruit des pattes des chiens errants, synonyme de fuite… Je me mets à lui raconter :

" A Bucarest, la situation était pourrie. Au milieu de toutes ces zones frontières entre l'Empire et l'Alliance, Bucarest se réveillait alliée et se couchait impériale. Et entre temps on s'était pris un paquet de bombes sur la gueule. Bucarest était une ville fantôme, hantée par quelques cadavres tressautants, hésitant à se déclarer morts, s'accrochant à la survie de façon dérisoire. Les adultes avaient capitulé et attendaient leur heure. Les enfants luttaient. Mon père s'était réfugié dans l'alcool et la brutalité, il était suffisamment costaud et méchant pour pas être trop emmerdé dans le quartier. J'ai appris très vite à encaisser les coups. J'ai passé les cinq premières années de ma vie à me demander comment lui faire la peau. Un jour, Radu, un pote m'a dit que le mieux c'était le foie, je ne le croyais pas et il m'a donné un sévère crochet. J'ai bien cru que j'allais crever. J'avais déjà pris des coups de pied dans les couilles, dans le ventre, j'avais déjà été mis KO, mais ce coup au foie était un des pires trucs. Vous avez jamais du en prendre vous, je parie ? vous devriez essayer, ça dégage les idées. Le soir je suis rentré chez moi, j'ai fait un détour par le garagiste et piqué un bon tournevis. Quand je suis rentré mon père était déjà là, et déjà bien imbibé. Il a commencé à me gueuler dessus, je lui ai balancé toute la bordée de chouettes injures que j'avais apprise le jour même. Il s'est avancé à m'a collé un grand de coup de pied dans la poitrine, je suis tombé en arrière, le souffle court, les côtes enflammées, mais ma douleur au foie était comme un grand cri qui résonnait encore dans mes oreilles et qui étouffait tout ça. Il a baissé son pantalon et a commencé à me pisser dessus. J'en ai profité, il avait les deux mains prises. J'ai frappé et le tournevis s'est enfoncé jusqu'à la garde, dans son foie malade et plein d'alcool. J'avais cinq ans et demi. Je me souviens encore de l'odeur fétide qui s'échappait de sa panse percée. Je peux la sentir rien qu'en vous en parlant. Vous en voulez encore ? je ne me suis plus trop occupé de ma mère, après avoir brillamment réglé mon Œdipe. Je traînais dans les rues avec ma bande, je vivais de vols et de pillages. Mon nom c'est le Boucher, et je le revendique parce que je l'ai bien mérité. J'ai tué un paquet de gens, je l'ai fait salement, et je ne regrette rien. Vous ne savez pas ce que c'était vous ne pouvez pas me juger. A 13 ans j'ai tué un homme, je l'ai mangé et j'ai violé sa fille. Quel âge elle avait ? qu'est-ce que j'en sais ? Elle était bien assez bonne pour moi. La vie c'était la guerre, et tous ceux qui ne faisaient pas partie de notre bande étaient nos ennemis. J'ai chié dans des cadavres et je me suis torché avec leurs peaux, j'ai nourri ceux qui comptaient sur moi avec la chair de mes ennemis. Avec mon frère, rien ne pouvait nous résister. Nous étions deux chefs sauvages et nous avons fait ce qu'il fallait pour protéger notre tribu. Mon frère ? Alamankarazieff. Vous allez aussi le faire venir pour votre entretien ? vous allez passer un grand moment. Si il a tué son père ? non… pas vraiment.
Sa famille s'est retrouvée coincée dans la cave de leur immeuble après un bombardement. Pas de sortie, pas de secours. Juste une femme enceinte de neuf mois, deux gamines et un père. Il est né à ce moment là, et sa mère était déjà bien barge. Elle a décidé qu'il devait vivre à tout prix. Alors elle a tué le père et elle l'a mangé. Ca vous choque ? elle voulait nourrir son bébé. Elle a interdit aux deux fillettes de toucher à leur père, mais elles en grapillaient un morceau quand elle dormait. Quand le père a été tué, elle en a tué une deux, puis quand elle l'a finie, elle a tuée l'autre. Alamankarazieff a été nourri au sein, au lait sanglant de cette femme. Quand elle a eu fini de manger les deux petites, elle a commencé à se manger elle même. Une bombe est retombée au même endroit. Ca a dégagé un passage. Elle ne pouvait plus sortir, elle s'était mangé les jambes. Alaman était assez grand pour savoir marcher et il s'est barré, sans un regard en arrière. Sa mère était une vieille tarée, qui pensait qu'il était plus important que tout que son fils vive, mais même si on peut critiquer ses méthodes, au moins elle a réussi. J'ai élevé Alamankarazieff, c'est mon petit frère autant que mon fils. Il est bien plus barge que moi, je veux dire, vraiment, vraiment parti.
Avec tout ça, vous vous demandez ce qu'on fout dans la Force Lunaire ? "

Je me recale dans mon fauteuil, tranquillement. J'ai réussi à la faire pâlir ce qui n'est pas un mince exploit face à une lunaire. Elle bafouille un peu, hésite, finit par me demander d'une voix blanche :
- Oui, je… comment en être vous venu à vous incorporer ? à croire à l'idéal ?
J'éclate d'un gros rire gras qui projette des postillons jusque sur son bureau. Elle se refait une contenance.
- Qu'est-ce qui vous fait rire ?
- Vous avez vu la gueule de vos champions de la paix ? venez sentir l'odeur des chairs brulées au napalm, venez au front voir les jeunes recrues éventrer leurs ennemis au katana et se faire des colliers avec leurs tripes, venez voir les soldats lunaires, les "pacifistes", faire pleuvoir le plomb et la mort, venez les voir s'acharner sur les zombies qui tentent d'atteindre les cuves de clonage, venez les voir brûler les maisons, clouer les civils aux portes et violer les femmes.
- Mais… mais… vous ne me décrivez que des comportements déviants, que le JAL s'empressera de…
Pour le coup je m'énerve, je me lève de ma chaise et je pose les mains sur son bureau, elle panique un peu et recule. Je gueule et mon haleine à la gueule de bois, lui fouette le visage.
- Qu'est-ce que vous croyez ? vous balancez des gamins sur un champ de bataille, des gamins tout roses qui ont vécu dans un cocon protégé en orbite où tout le monde s'aime, vous leur injectez dix kilos de machinerie dans le corps, vous les gavez d'hormones pour en faire de bonnes brutes et vous croyez qu'ils vont être bien sages ? vous voulez une guerre humaine et propre ? il fallait envoyer des humains. Vous avez fait de nous des machines à tuer, et ben, désolé si ça vous troue le cul, mais c'est ce qu'on fait, on tue. Et quand nos ennemis refusent de crever tant qu'on leur a pas pompé un plein chargeur dans le cul, ça donne pas envie d'utiliser des méthodes délicates. Vous voulez savoir pourquoi on a rejoint la Force Lunaire ? parce que l'Empire et l'Alliance ont fini par envoyer des troupes à pied à Bucarest, et qu'on est les seuls survivants de notre quartier. Vous êtes le moindre des maux.
- Mais notre idéal, le monde meilleur…
- Il ne sera pas pour moi. Je suis une brute, une ordure, si vous n'aviez pas cet uniforme et ce grade, je serais déjà en train de vous défoncer le cul sur ce bureau. Dès que cette guerre est finie, je me tire une balle dans la tête. Et si vous voulez que votre monde meilleur aie une chance de se produire, gazez tous les soldats qui ont participé à la guerre. Moi en attendant, je vais continuer à faire ce que je sais faire de mieux. Je ne sais faire que ça.

Je m'écarte du bureau et je pars vers la porte. Au moment où je vais la franchir, elle me lance :
- Et rêver ? vous ne savez même plus rêver ?
La salope. Je me retourne lentement avec un sourire en coin.
- Moi non. Mais Alaman oui. Je crois que c'est pour ça qu'on est encore là. Allez bonne journée.
Je passe dans la salle d'attente. La vieille morue me jette un regard franchement réprobateur, elle a du m'entendre gueuler. Je m'en fous, je sors tranquillement. Je respire l'air frais. Toutes ces émotions ont achevé de nettoyer ma gueule de bois. Pour un peu, je serais de bonne humeur. Au fond, elle ne commence pas si mal cette journée.
Voilà. La récompense de Ulgrim
j'espère que c'est pas trop cru. Les modérateurs vérifieront.
Arf, merde Xeen, t'aurais pu préviendre que t'allais en poster d'autres, j't'ais sur AO moi ..

Et là trop tard pour commencer un lecture ...

Je vais devoir attendre demain, et je paries que le post aura déjà sombré en 3 eme page !
Citation :
Provient du message de Xeen
Bon ben je vous en mets une autre puisque ça vous plaît
*en connait un qui ne va pas se sentir*

Une bonne journée


Voilà. La récompense de Ulgrim
j'espère que c'est pas trop cru. Les modérateurs vérifieront.
Bon, j'arrête là pour cette fois.
Trop proche de la réalité. Sans doute un coup de la noosphère (j'a bon ?) si j'ai posté ce truc sur le congo y'a cinq minutes...

Et savoir si les modos devront éditer...
Pour le premier, que je viens de lire :

Le coup de "je peux pas aller en enfer, j'y ai vecu" ... hum, moi je n'aime pas vraiment. Trop evident comme phrase, et je vois mal le mec dans cette situation se faire cette reflexion.
En provoquant un peu, je dirai que ca peut resembler a certaine repliques de matrix 2

*part lire les autres et editera *

dans le 3eme :

Citation :
A l'intérieur un sombre bureau administratif comme il y en a tant
Je pense que ca devrait etre au present, comme tout le reste du texte, au biveau concordance des temps

Sinon j'ai bien aimé, mais le 3eme fait un peu cliché du soldat bourru, qui a malgré tout un coeur... Difficile de penser que c'est une ordure avec ce qu'il dit sur les humains deshumanisés. En meme ce mec est un psychopathe, il me semble qu'il y a la un problème, d'autant que cet eclair de lucidité sur la guerre pourrait faire croire que ses exactions de bucarest sont pardonnées. Un peu genre " Il a fait le mal mais c'est pas un mauvais bougre au fond"

Pour finir, belle connerie la guerre.
Citation :
Provient du message de KINDER
Je vais devoir attendre demain, et je paries que le post aura déjà sombré en 3 eme page !
Bah ? Il est encore en première page j'y crois

Serafel, celui qui a écrit tout ça, lui, a aimé Matrix
(j'espère pour toi que tu l'a vu en V.O au moins)
Citation :
Provient du message de Aloïsius
Le 1 ou le 2 ?
les deux je crois
Mais bon, chacun ses goûts j'ai adoré Last Action Hero (et j'ai honte)
Citation :
Provient du message de Xeen
Mais bon, chacun ses goûts j'ai adoré Last Action Hero (et j'ai honte)
Faut pas avoir honte, c'tait génial ce film !

(En même temps j'essaye de me rassurer un peu aussi ...)
Citation :
Provient du message de Aina
Mention spéciale pour le second texte qui me fait aussi furieusement penser à Shadowrun ...
Mention spécial à ton avatar que j'adore trop !

(Premier et dernier HS de ma part dans ce sujet ... enfin j'ai pas dis jamais .. faut jamais dire jamais ... )
Ce troisième texte, toujours aussi excellent, confirme ce que je pensais: Une série de descriptions précises, un enchaînement d'événements horribles mais on oscille sans arrêt entre horreur de la description et des actes et le fond d'humanité bien enfouie du bonhomme. Malgré les horreurs, le soldat reste humain, trop humain et c'est ce qui joue sur l'ambivalence du caractère et de la situation. Au fond c'est un monstre mais un monstre humain malgré ses quelques kilos de machineries dans le corps, avec les monstruosités que les humains sont capables de faire. Le malaise est là. S'il n'avait pas ce côté là et était simplement une machine, une machine à tuer, ce qu'il est un peu malgré tout, l'histoire perdrait toute sa force. Et justement il n'est pas simplemenent une machine. On voudrait qu'il le soit mais non et ça nature humaine est belle et bien présente. Enfin c'est mon avis.
J'aime.
Un seul petit truc dans ce dernier texte, la description de son passé à un temps comme le présent aurait sans doute donner plus de force à la description comme si le temps de le dire il y était retourné. Revivre tout ça sans arrêts.
L'auteur est très habile et je crois qu'il peut se permettre de ne plus se sentir pendant quelques instants s'il continue à faire à manger.
Citation :
Provient du message de Xeen
Bon ben je vous en mets une autre puisque ça vous plaît
Voilà. La récompense de Ulgrim
j'espère que c'est pas trop cru. Les modérateurs vérifieront.
Merci pour la dernière nouvelle. C'est frais, plein d'entrain, on a envie d'aller cueillir des pâquerettes après, et de les offrir à sa maman......

Un peu cru, certainement, mais il se place toujours derrière le personnage, donc .... Réaliste dirais-je
Citation :
Provient du message de Xeen
Bah ? Il est encore en première page j'y crois

Serafel, celui qui a écrit tout ça, lui, a aimé Matrix
(j'espère pour toi que tu l'a vu en V.O au moins)
Bah, non VF, mais pour rigoler c'est mieux

sinon le 1 et le 2
Maintenant que Serafel a commencé le désamorçage du texte, et puisqu'il fait jour (marrant comme la luminosité influence les perceptions, hein ?), je fais une petite remarque : étant donné son background, il s'exprime drolement bien, le gaillard. J'vois pas comment un fils d'alcoolique ayant vécu dans la rue comme une bête sauvage depuis l'age de 5 ans peut dire des choses comme "après avoir résolu ainsi mon oedipe", ni tenir le discours qu'il tient à la psy. A moins qu'il ai fait autre chose entre temps (aller à l'école ?), ce devrait être un simple crétin psychopathe.




Aloïsius, qui aime bien désamorcer les textes trop violent, pour sa tranquilité.
Bien observé Aloïsius...
C'est voulu, il y a encore des choses à découvrir sur les personnages.
Tiens ben je vais vous en mettre une autre ça vous dit ? Ah je l'aime bien celle là elle est un peu sulfureuse.

Ligne de vie

Citation :
Je navigue sur l'océan du Chaos. Mon âme est un brise-lames et je fends les flots de la folie. Les vagues assaillent mes sens, les couleurs sans nom me vrillent les pupilles, le sac et le ressac me drossent sur les rochers tranchants du malheur. Mais toujours le Sens me sauve, mon destin est un fanal brillant éternellement, une lueur qui transperce les lourds rideaux pourpres, pesants comme les murailles d'une cité barbare. Ils me plongent dans les ténèbres quand j'oublie qui je suis, dans les ténèbres si lumineuses d'une déraison extatique. Alamankarazieff ! Alamankarazieff ! je crie mon nom à six syllabes, quinze lettres, et quatorze sons, dites le deux fois et l'on obtient onze syllabes, trente lettres et vingt huit sons, soit 59 unités, c'est-à-dire la racine cubique du nombre d'occurrences du Tétragramme parfait dans la Bible. J'ai lu tous les livres et tous les savoirs sont miens, la Noosphère résonne dans mon être à l'unisson, en harmonie avec mon âme, joyau parfait dont le nombre de facettes ne peut être compté que par un fou.
J'ai grandi en tétant la mort au sein, un os pour hochet, une mer de cadavres en guise de bac à sable. J'ai plongé la main dans la putréfaction, et la bouillie noirâtre m'a parlé. J'ai appris le chant des corps pourris, la douce mélopée de la chair trépassée. L'entêtante ivresse ne m'a jamais quittée, le fumet suave de la décomposition est pour moi le parfum de ma mère et me donne envie de me lover au plus profond d'une couleur acide, en écoutant le monde s'écrouler lentement, avec une précision d'horloger. Donner la mort est un terme idiot, c'est à la Mort que je donne, que j'offre mes présents, mes cadeaux, mes offrandes de viande avariée.
Sur les champs de fleurs poussent les morts qui marchent. Je les ai vu se lever, et refuser la douce étreinte, refuser le pourrissement. J'ai senti la morsure cruelle du métal, l'éclatement de mes organes et la Mort me fuir. Je suis déjà mort tant de fois, j'ai goûté la résurrection, savouré la souffrance. Je me suis tant délecté de l'agonie que cela devient une drogue. Les rideaux pourpres qui m'encerclent ruissellent de sang, on dirait de lourdes peaux humaines, de massives peaux de bêtes fantastiques dépecées et dédiées à ma perte. Les médecins de la Lune, tout vêtus de leurs pouvoirs magiques fouaillent mon corps et me dépècent, ils me changent de peau. J'en pleurerais presque. Tant de fois ais-je voulu muer, hasardant une lame de rasoir le long de mes articulations, pour trouver la couture de ce costume grotesque. Et voilà qu'ils l'ont trouvé. Ils m'arrachent la peau, la retricotent comme le ferait de vieilles grand-mères, pour que je n'attrape pas froid cette hiver. C'est un beau chandail neuf qu'ils m'enfilent. Ils me parlent de pénétration, de métal impassible. Je rêve de couteaux turgescents et de femmes d'aciers. Je sens l'étreinte de ma mère-mort qui crisse sur cette peau sans écailles, sur cette armure sans boulons.
Je brise longuement une vitre sur mon torse, caresse les éclats, me frotte lubriquement le long des arêtes. Ma peau est souple, mon emballage est parfait, je n'ai qu'une crainte, qu'une date de péremption n'y soit inscrite sous mon talon. Je la cherche frénétiquement, mais rien n'y apparaît. Je cherche à en écrire une avec ces beaux morceaux de verre, ces fragments de lumière, à tricher, à repousser la date d'expiration. Il y a des hommes avec moi qui me regardent. Mais ils sont si loin, à jamais à quai, sans espoir de me rejoindre sur les flots infinis de la pensée libérée. Ils parlent, se moquent et s'inquiètent, mais leurs paroles sont de petits cafards qui rampent sur ma peau, rapides et agiles, indolores et médiocres. Gounzganz est là aussi, et je vois les rubans de sa fureur se détacher lentement. Je voudrais battre des mains, car à chaque fois, c'est mon cadeau préféré qui s'ouvre. Il parle et sa colère fait de ses mots de belles corolles rouges sang qui s'épanouissent autour de son immense montagne de viande. Je vois sa main plonger dans un visage, il a le poing dans la bouche, ses phalanges au delà des lèvres. Je vois le visage effrayé de l'autre. Si mon seul ami ouvre la main, le sang sera partout, je pourrais ramasser une machoire et m'en faire un peigne. Mais les choses ont changé, nous ne sommes plus à Bucarest. Nous avons quitté le cimetière, le royaume des chiens. Je suis parti à la chasse au rêve, et j'ai emmené l'autre moitié de mon âme avec moi. Alors il ne le tue pas, il le plaque contre le mur, jusqu'à ce son intérieur surgisse à la vue de tous. Gounzganz s'essuie les mains sur la veste de l'autre, laissant les traînées de sang et de bile en signature. Il vient vers moi et me demande ce que je veux. Je lui dis que je veux une date de péremption tardive, que je veux repousser la mort. Vous riez sans doute, mais quand vous vivez dans une ville en ruine de pillage et de rapines, les dates de péremption sont des choses de grande importance. Il sort son couteau, je me déshabille et m'allonge à plat ventre. Il me demande si je ne la préfère pas devant, mais je ne veux pas la voir. Je lui fais confiance, il saura choisir l'heure de ma mort avec soin, je n'ai pas besoin de regarder. Je ferme les yeux avec délice, je suis en sûreté dans ses immenses bras. Quand son couteau entaille mon dos, je me mords les lèvres avec délice. Elles ont un petit goût de sang.
_________________
miam
Citation :
Provient du message de Xeen
Bien observé Aloïsius...
C'est voulu, il y a encore des choses à découvrir sur les personnages.
Tiens ben je vais vous en mettre une autre ça vous dit ? Ah je l'aime bien celle là elle est un peu sulfureuse.

Ligne de vie


miam
Franchement, il n'y a que ça dans ces textes ? Là, on en lit un de temps en temps, c'est suportable, mais présenté en roman, je crains de refermer le livre avant la dixième pages.

Ou alors, c'est parce que je suis d'humeur moins morbide que la nuit dernière.
Citation :
Provient du message de Xeen
Bien observé Aloïsius...
C'est voulu, il y a encore des choses à découvrir sur les personnages.
Tiens ben je vais vous en mettre une autre ça vous dit ? Ah je l'aime bien celle là elle est un peu sulfureuse.

Ligne de vie


miam
Il serait pas un peu influencé par lars von trier dans cette manière de se bercer dans le malheur et la souffrance ?

edit : d'accord avec aloisius ... comme tu le dit si bien Xeen, meme les enfants des favelas sont heureux parfois
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés