[Ys] Espérance...

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Eternelles sont les douleurs du temps, témoins funestes des souvenirs du passé ; Perfides et malicieuses, elles voguent d’épreuve en épreuve, surgissant cruellement, furetant les moments les plus inopportuns, quand le cœur pleure sa douleur, elles portent l’ultime assaut, emportant avec elles gaieté et fierté, laissant place au désespoir et au mal-être. Il n’est pas de plus grande douleur que de se souvenir, au sein de la misère, des moments heureux.

Busar le savait. Le chagrin, seul marionnettiste de sa vie, le conduit à errer aux frontières des villes, lieux de prédilection pour ses petites collectes pécuniaires, ces quelques bourses tombées gracieusement sous une habileté assimilée avec soin au fil des années passées à rôder, reclus dans sa forêt. Il se souvient du temps ou il était encore quelqu’un, où ses fripes étaient soieries et autre broderies à points remarquables, où sa coiffe, s’ornait de chapeaux colorés, un pour chaque jour de la semaine, où la peau de ses doigts, si lisse et aussi blanche que la neige Midgardienne, pouvait encore caresser celles de sa promise…

Il a perdu ses espérances, ses rêves d’enfants, ses buts de guerrier.
Busar ne vit plus, il survit. Sa carcasse est restée bien présente ici, mais son cœur et son âme ont rejoint le Valhala, le jour où le château fût saccagé, ses pairs exterminés. Il a parcouru forêts et sentiers, villes et villages, épié, dérobé, traqué, espérant retrouver la trace de sa moitié. Ses chausses ont laissé place à des pieds meurtris par le froid, ses habits sertis des plus belles gemmes à une pèlerine de mauvaise facture, ses longs cheveux masquent son visage, sa bravoure n’est plus ce qu’elle était… malgré cela, un sourire semble apparaître sur le visage souillé du rôdeur, se mêlant à ses larmes cruelles. Car aujourd’hui, toute pistes amassées au long de ses recherches semblent s’avérer fructueuses.

Ce vieux chaman sénile lui narre le récit de ses périples à travers les mondes, ses voyages sur les mers glacées Midgardiennes, et sa rencontre avec la fille aux cheveux d’ange et au visage de fée, noyée dans la tristesse, reculée dans le monde perdu, dont son récit recoupe avec une grande similitude celui du rôdeur. Bourrant un baluchon d’artifices et autres concoctions venimeuses confectionnées par le vieil alchimiste, il rajuste sa pèlerine sur son visage, comme par honte d’exposer un sourire au monde, Busar hâte son pas vers le lieu sacré, ce que les anciens appelaient « la citée perdue » …
Atlantis.
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