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Oui c'est ça bien sûr allons manifester dans la joie et la bonne humeur, comme à Gênes hein
A Gênes, la police a volontairement crée les débordements en introduisant des casseurs (flic déguisé) dans la manif et en a profité pour charger les pacifistes. Ce fait a été avoué par la police.
J'en ai marre du G8, aujourd'hui on a eu droit à une belle alerte à la bombe (je bosse dans un batiment gouvernemental à Genève) et dès jeudi la moitié des douanes entre la France et la Suisse vont fermer. Résultat je vais passer de 2h de trajet par jour à 4 heures pour rejoindre mon lieu de travail
Ce sont les autorités qui bloquent pareillement la ville dans la crainte d'un attentat et pas du tout des manifestants (qui ne sont pas encore arrivé).
Je ne comprend pas très bien là... Je pensais (naïvement?) que la seule motivation pour aller à une manif c'est la cause défendue. C'est sensé être un moteur en soi, aller à une manif en trainant des pieds, franchement...
Tu n'as pas compris ou alors fais expres de pas comprendre
Imagine que tu hésite a aller a cette manif car le trajet est trop long, peut etre que si tu sais qu'un acceuil est organisé avec concert et débats cela justifira un trajet plus long mais ne va pas changer ton opinion sur la cause que tu défend.
A part ca, les concerts ont été demandé par les autorités pour "occuper les manifestantant" donc ce n'est pas une volonter d'amener un max de monde même si ceux-ci ne croient pas a cette cause.
@Elric et Xeen: Ca m'aurait aussi fait vraiment plaisir de vous voir dommage que vous ne pouviez pas venir
@PhantomKrior DN
Merci d'avoir alimenté le débat cependant comme je l'ai spécifié:
NB: je n'ai pas l'intention de parler de la légitimité du G8 et des solutions proposées par celui-ci sur ce fil. En revanche, j'en discute avec plaisir sur un autre fil.
Cependant, je vais quand même répondre
Le G8 devrait se réunir, en France, à Evian, du 1er au 3 juin 2003. C’est la vingt-huitième fois, depuis 1975, que les chefs d'État et de gouvernement des pays les plus riches et les plus puissants du monde se réunissent chaque année pour discuter ensemble des grands problèmes. Progressivement ce groupe de dirigeants est devenu une institution mondiale. Les résistances et les contestations ont pris un nouvel élan au cours des dernières années, avec l’émergence du mouvement social et citoyen mondial que nous appelons le mouvement altermondialisation. Elles éclairent la nature de ce groupe dirigeant et les conséquences des politiques qu’il préconise.
Comment caractériser le G8 ? Ce n’est pas un gouvernement mondial, d’autant qu’il n’existe pas d’état mondial. Mais, si le G8 n’est pas l’exécutif mondial, il ne faudrait pas pour autant déduire qu’il ne sert à rien et qu’il n’est qu’un simulacre. C’est le cercle des dirigeants des pays dominants, les pays les plus riches et les plus puissants de la planète, le syndicat des actionnaires majoritaires de l’économie mondiale. Avec ses réunions périodiques des chefs d’État et des ministres, les « sherpas », conseillers permanents qui en assurent le secrétariat, la mobilisation très large des experts de toute nature, les relais dans les institutions internationales économiques, financières, commerciales et militaires, l’accès permanent et privilégié aux médias et à tous les supports de communication, le club est devenu une institution mondiale permanente.
Au départ, l’objectif du club était de permettre aux dirigeants de discuter de leurs problèmes et de trouver des solutions à leurs conflits et leurs contradictions. Rien n’est plus éloigné de la réalité que la vision d’un monde unifié et sans conflits entre les grandes puissances. Il s’agissait donc de trouver, comme dans un club anglais très sélect, des « Gentlemen Agreement », des accords entre « gentlemen », si on peut qualifier ainsi les dirigeants du monde ! Il s’agissait de discuter de la récession des années soixante-dix, des crises monétaires et pétrolières. Dans un deuxième temps, et surtout avec l’effondrement du système soviétique parachevé en 1989, la discussion a porté sur la montée en puissance de l’hégémonie des États-Unis. Aujourd’hui, avec la crise de l’économie mondiale et de la pensée libérale et, surtout, avec la guerre américaine voulue et imposée, les contradictions reprennent le dessus et pèsent sur l’avenir de l’institution.
À partir des années 80, les objectifs changent. De nouvelles orientations économiques s’imposent avec le tournant qui commence par la mise en avant de la lutte contre l’inflation en 1979 et la politique monétariste en 1981. Le G8 joue un rôle actif dans l’imposition d’un credo et dans le pilotage de la phase néo-libérale de la mondialisation. Il met en avant les politiques de libéralisation fondée sur la prééminence de l’investissement international et des entreprises dites multinationales, sur l’ajustement au marché mondial et l’élargissement du commerce mondial, sur le désengagement des États et la réduction des dépenses publiques, sur les privatisations et la remise en cause du statut du salariat et de l’emploi, sur la régulation de l’économie mondiale par le marché mondial des capitaux. Pour imposer ces politiques, il s’appuie sur les institutions financières internationales, Fonds monétaire international et Banque mondiale, dans lesquelles il dispose de la majorité du capital. Il construit avec constance le cadre institutionnel de la mondialisation néo-libérale, dont l’élément déterminant est l’Organisation mondiale du commerce.
Le G8 n’est pas une instance supérieure de pouvoir. Il ne s’impose pas aux États et, particulièrement, aux gouvernements des pays qui le constituent. De même, il ne faut pas sous-estimer totalement l’autonomie des bureaucraties qui gèrent le FMI, la Banque mondiale et l’OMC. Enfin et surtout, le pouvoir économique bien que moins apparent n’est pas subordonné aux gouvernements, et encore moins au G8. Mais aucune économie ne peut fonctionner sans régulation politique, sans adaptation des cadres institutionnels et sans des instances qu portent des visions stratégiques à long terme. La mondialisation est un processus contradictoire, le G8 a assuré une double fonction de reproduction de l’ordre existant et de sa profonde remise en cause au bénéfice de ses membres. Il a orchestré la mise en œuvre par les dirigeants des pays dominants d’une stratégie de reconquête. Il s’est attaqué à la décolonisation, à travers la gestion de la crise de la dette et en s’appuyant sur le discrédit de régimes répressifs et corrompus. Il s’est attaqué au soviétisme, à travers la course aux armements et l’idéologie spectaculaire des droits de l’homme, en s’appuyant sur le discrédit des régimes qui avaient nié les aspirations démocratiques. Il s’est attaqué au compromis social de l’après-guerre, à travers une offensive contre le salariat, en tant que statut social, et en s’appuyant sur les politiques de libéralisation et les privatisations, l’affaiblissement de la régulation publique, des États et du contrôle citoyen.
Le G8 poursuit sa route sans être apparemment gêné par l’ampleur des désastres qui la jalonnent. Pourtant, la prise de conscience des dégâts provoqués par la gestion économique, politique et militaire du monde est devenue si forte et si sensible que l’on peut parler, aujourd’hui, de l’expression d’une opinion publique mondiale. Le monde dans lequel nous vivons est caractérisé par des inégalités croissantes ; inégalités économiques et sociales entre les pays et dans chaque société ; inégalités politiques qui se traduisent dans les discriminations et l’accès différencié aux droits fondamentaux ; inégalités écologiques mettant en danger les droits des générations futures ; inégalités géopolitiques dont la manifestation la plus éclatante est une domination des pays du Sud qui s’apparente à une re-colonisation. La menace de guerre cyniquement programmée et annoncée par les États-Unis aiguise cette prise de conscience d’un monde injuste dont nous ne voulons plus.
Nous mettons en cause la responsabilité, dans l’état du monde, des dirigeants des pays les plus riches et les plus puissants de ce monde. Un par un, et tous ensemble, ils ont imposé des politiques et fait évoluer dans le sens de leurs intérêts, l’organisation du système économique mondial. Leur responsabilité est engagée quant à l’évolution de la situation, du fait des orientations des politiques imposées et de la nature des moyens utilisés pour les mettre en œuvre.
Mais, la contestation qui s’affirme dans le mouvement altermondialisation ne porte pas seulement sur la nature des politiques, et donc de leurs conséquences, sur les conditions de vie des populations du monde ; elle porte sur la nature de cette institution mondiale. Un petit groupe de chefs d'État représentant les privilégiés de la planète ne peut pas s’arroger le monopole de décider pour tous. Il y a un déni profond de la démocratie par une institution internationale qui se réfugie derrière un contestable pouvoir des experts, qui ne connaît aucun contrôle et qui est coupé de toute instance représentative. À ceux qui répètent à l’envi que les dirigeants du G8 ont été élus démocratiquement, nous devons rappeler que ces dirigeants, même s’ils ont été élus pour gouverner leur pays, ne sont pas mandatés pour gouverner le monde.
C’est pourquoi le mouvement altermondialisation en est venu à mettre en avant l’illégitimité du G8 à s’arroger un rôle dirigeant dans la conduite d’une politique mondiale. Le fait que les membres de ce club des riches et des puissants soient tous, à l’exception du Canada, d’anciennes puissances coloniales est, dans ce sens, une circonstance aggravante ! Nous contestons la légitimité du G8 et nous demandons sa dissolution. À ceux qui craignent que sa disparition n’entraîne une dérégulation supplémentaire, nous rappelons que cette instance n’a pas empêché les guerres et les désordres, qu’elle a au contraire affaibli le système des Nations unies, certes critiquable et imparfait, mais combien plus légitime. Le G8 a débuté en France en 1975 ; vingt-huit ans après, au vu de son illégitimité et des conséquences de ses actions, considérons qu’il faille fermer la boucle et obtenons que cette réunion en France soit la dernière réunion du G8.
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