Provient du message de Sevooth
Merci de vos réponses et bisous à Lumina.
Une autre question découle de la précédente désolé si elle est stupide mais pourquoi n'y a t-il pas un telle loi pour les CD (effectivement les magasins de CD ont disparus ou presque), les films et autres produits de loisirs "consommables" (a défaut d'un terme plus approprié) ?
Pour le livre, il y avait eu un lobbying des libraires et maisons de la presse. L'année 81 avait été particulièrement chaude à cet égard. Le best-seller de l'année était une édition des prédictions de Nostradamus (on est en France, pays de culture, ne l'oublions pas
), format cartonné, vendue plutôt cher. Il s'en était arraché une quantité invraisemblable. Or par le système des remises sur l'achat en quantités, un détaillant le payait plus cher au prix de gros que ne le vendait au public un super-marché comme Carrefour ou la FNAC ! L'écart avait atteint une limite intenable, et les libraires étant pour cette fois alliés des maisons de la presse, ça représentait quand même du monde pour du faire du lobbying efficace (au contraire des disquaires plus dispersés et surtout bien moins nombreux).
Autre facteur, sans doute : le disque n'était en 81 diffusé que depuis une quinzaine d'années, presque rien en somme. Avant le milieu des années 60, seule une petite fraction de la population française possède de quoi écouter de la musique. Ce sont généralement des mélomanes, plutôt fortunés. Aux USA, le 45 tours et les appareils qui vont avec (les "pick-ups") apparaissent au milieu des années 50. Les premiers disques de rock 'n' roll, ceux de Presley, sortent en 78 tours d'abord, puis en 45 tours. Avec le décalage de 10 ans qui existe encore à l'époque entre les USA et la France, il faut attendre les yé-yés et les petites radios à piles pour voir la démocratisation du disque. En 81, c'est donc encore un produit de consommation récent, une technologie, plus qu'un réel produit culturel annobli par des siècles d'histoire.
Et puis le livre est LE vecteur culturel, la base de toute connaissance, la forme la plus complète de communication, le support et l'objet des études, du CP jusqu'à la fin. Nous sommes une civilisation de l'écrit. D'autres sont basées sur l'oral. Mais aucune n'a jamais été basée sur la musique (qui contrairement à la proverbiale ânerie n'est pas un langage universel, puisqu'elle n'est même pas un langage) ou le cinéma.
Hypothèses, souvenirs et justifications non exhaustifs, cela va sans dire...