[Frolo Xeres]

Naphylis réapparu avec Quistis dans la ville, provoquant l'émoi des passants. Il ne leur accorda pas même un regard et se précipita à travers les rues heureusement peu encombrées.
Il arriva devant le fameux temple dont il monta les marches aussi vite que sa charge le lui permettait.

- Un prêtre ! Par la Dame des Mystères aidez moi !

On vint vite à sa rencontre l'aidant à porter le corps glacé de la prêtresse jusqu'à un lit inoccupé.

- Faites ce qu'il faudra ! J'ai de quoi payer ! Supplia le barde, la détresse se lisant dans ses yeux et sa voix.

- La Dame ne laissera pas cette enfant mourir jeune homme ! fut sa réponse.
Et maintenant écartez-vous pendant que j'officie.

Le prêtre murmura quelques paroles et ses mains se nimbèrent de la lumière azure caractéristique.
Naphylis le regardait à distance, nerveux. Incertain de l'attitude à adopter. Il n'était pas sûr qu'elle soit hors de danger. Avec ce Farnin il fallait s'attendre à tout ! Avait-elle été empoisonnée ? Violée ? Pas torturée du moins !

Quelques minutes plus tard, le prêtre vint le voir, l'empêchant d'approcher.

- Du calme ! Du calme... Elle est hors de danger. Mais elle est faible et a besoin de repos ! Je ne vous laisserais pas la voir avant qu'elle se soit reposée.

* * * * *

Dans un coin du temple un vieux chat gris s'avançait dans l'ombre des colonnes. Il boitait ! Des gouttes de sang perlant de sa patte arrière. Il passa non loin du barde qui se récriait et rejoignit discrètement la couche de Quistis ses yeux brillant d'une étrange malveillance.

[Acidamere]

Le Doppleganger avait vu Sharlyn Galls et Sigellus regagner l'auberge, mais il n'avait pas repéré les deux autres. L'après midi était déjà bien entamée et le bateau devait appareiller avec la première marée du lendemain et il était inquiet.

"- Je veux mon anneau, je veux mon anneau !"

Il couru dans tous les sens à la recherche de Quistis, parcouru toutes les rues avoisinantes jusqu'à ce que par hasard, passant devant le temple, les bruits d'une conversation lui parvinssent :

"- Si, je t'assure, j'ai vu le jeune homme porter la femme ensanglantée dans le temple en criant ! C'est incroyable, ici, dans la haute ville, voir de tels spectacles ! J'en parlerai à la milice !"

Se pourrait-il qu'il soit arrivé malheur aux aventuriers ? Que son anneau ait été volé ? Craignant le pire, le monstre, toujours sous l'aspect d'un marin, monta les marches du temple et se précipita à l'intérieur. Se faisant, il bouscula un prêtre et marcha sur un vieux chat qui couina de colère. Le prêtre s'approcha pour modérer un peu l'allure de ce marin visiblement ivre et lui demander de sortir, mais lorsqu'il vit les yeux de l'homme, il préféra baisser la tête et s'en aller, la peur au ventre.

Le Doppleganger avait repéré Quistis qui se faisait soigner, rassuré, il n'osa pas s'approcher de trop près pour ne pas se faire remarquer et préféra battre en retraite. Se faisant, il remarcha sur le vieux chat qui se léchait une patte endolorie. La bête souffla, et... fut violemment projetée hors du temple par un majestueux coup de pied qui la propulsa par dessus les toits, loin en direction du port...

Une femme indignée hurla, mais le marin était déjà parti...

[Clyde]

Sigellus rendit constamment visite a Quisitis, il paraissait que son état allait en s'améliorant, mais lui en inculte qu'il était ne remarquait rien de changer sur le corps inerte de la jeune femme. Durant ces longues et pénibles heures il connut un Naphylis inquiet et troublé au possible, lui qui était toujours plein d'entrain semblait accablé de fatigue par la tristesse, maintes fois il avait tenter de le divertir avec Sharlyn, mais a chaque essai Naphylis hochait légèrement la tête et avec un sourire timide glissait :
Pas maintenant, s'il vous plait .
L'elfe avait de la peine pour celui qui au fil du temps, avait su l'apprivoiser et devenir son ami .

[Frolo Xeres]

Finalement Quistis rouvrit les yeux... Le barde se tenait au dessus et lui adressa un sourire infiniment las.
La jeune femme lui mis la main sur la joue et lui rendit son sourire.

- J'ai cru que mon dernier jour était arrivé...

- Manquerais-tu de confiance en ton barde préféré ?

- J'avoue y avoir pensé ! Ouille !

Quistis avait essayé de se relever. Son dos la faisait souffrir.
Elle réussi néanmoins à s'asseoir et secoua un doigt réprobateur sous le nez de Naphylis qui voulait l'aider.

- Je suis une grande fille, je te remercie.

Puis, alors qu'un prêtre venait aux nouvelles, elle commença à incanter, malgré les réprobations de Naphylis, pour accélérer sa remise sur pied.

Le prêtre fut quelque peut surpris et presque offensé de voir sa patiente se soigner elle même... Mais il ne dit rien et eut même un sourire alors la prêtresse reprenait des couleurs.

[Acidamere]

Sharlyn avait patienté sagement en attendant que Quistis se réveille. Il laissa un peu de temps aux deux amis pour parler un peu, puis décida de s'avancer :

"- Hem hem, je crois que le bateau est parti sans nous... Il nous faudra trouver un autre moyen de transport je pense, à moins que vous n'ayez une autre idée..."

[Frolo Xeres]

- Et bien j'ai l'habitude de voyager à pied en ville, à cheval pour les petites distances, sous la forme d'un aigle pour les moyennes et par magie pour les grandes. Vous avez une préférence ?

Les yeux de Quistis pétillèrent quand Naphylis parla du prince des nués. Combien elle aimerait resentir les sensations du vol de ce majestueux rapace. Mais le barde n'avait pas tout dit, car lui seul pouvait prendre cette forme. La donner à d'autre était de l'ordre du définitif !
Quand à la magie, elle aussi maniait celle de téléportation. Mais contrairement aux mages qui pouvaient se tromper sur la destination, les prêtres risquaient de faire vieillir les voyageurs de plusieurs dizaines d'années !

[Acidamere]

Sharlyn Galls haussa ses massives épaules, l'air indifférent.

"- Vous savez Quistis, peu m'importe, du moment que nous réussissons à détruire cette maudite babiole de voeux, cela me va...

[Clyde]

Et que faisons nous de Farnin ? On le va pas le laisser s'en tirer si facilement quand même ?!

[Frolo Xeres]

- Et comment ! De toute façon je vous signale qu'il a TOUT l'équipement de Quistis !

[Acidamere]

"- QUOI ?!" s'écria Sharlyn effaré.

"- Mais, mais, mais, mais il a l'anneau de voeux alors ? C'est une catastrophe ! Où se cache-t-il croyez-vous ? il faut y aller !"

Le vieux soldat était hors de lui et commençait à perdre son contrôle. Il avait tout abandonné pour détruire cet anneau et libérer le monde de son emprise, et voilà qu'il avait contribué à le mettre entre les main d'un sorcier maléfique !

[Frolo Xeres]

Le barde fit signe à Sharlyn de se calmer.

- Il est des choses à ne pas prononcer ! On m'a toujours dit que les murs avaient des oreilles !

Dans l'ombre d'une colonne, à cinq mètres au-dessus des aventuriers, une araignée se transforma en un rossignol. L'oiseau s'envola ; son battement d'aile résonnant dans le silence qui avait suivit les cris de l'ancien Dragon Pourpre.
Le volatile était déjà loin dehors quand Quistis prit la parole...

- Je commence à devenir comme toi, Naphylis ! Je vois des espions partout ! fit-elle, scrutant les ombres au dessus d'elle.

[Clyde]

Nous devrions agir le plus vite possible, mes rapières n'attendent qu'une chose, avoir le droit de s'enfoncer dans le ventre de ce forban de Farnin !

[Frolo Xeres]

- Le problème est qu'à mon avis il ne sera pas chez lui ! Quistis avais-tu la broche sur toi ?

- Oui ! Tu sais très bien qu'on ne s'en sépare jamais !

- Alors nous allons vite le repérer !

Naphylis sortit une broche représentant cinq runes entrecroisées. Il la prit dans sa main, l'y posa à plat et prononça un mot de pouvoir. Aussitôt la rune s'éclaira d'une légère lueur émeraude, une sorte d'aiguille d'énergie pourpre flottant au dessus.

- Les Compagnons de l'Amitié ont tous cette broche... expliqua Naphylis alors qu'il suivait la direction indiquée par l'aiguille, Quistis sur ses talons. Elles sont liés entre elles et nous permettent de nous retrouver si jamais l'un de nous disparaît ! Elles nous servent aussi de moyen de rappel pour retourner rapidement à Alvencys.
Si notre mage l'utilise, il aura une mauvaise surprise ! Les gardes de la forteresse lui feront une jolie réception...
Suivez-moi !

[Acidamere]

"- Allons-y camarades, il me tarde de revoir ce maudit cancrelat !"

[Frolo Xeres]

Naphylis ouvrit la marche dans les rues de Baldur, la broche cachée sous un pli de sa cape. La compagnie dut faire maints détours, la ligne droite n'étant pas toujours possible.
Finalement, après une vingt minutes de marche, ils débouchaient sur le port et sur la jetée.
Alors Naphylis sonda les eaux du Chiontar qui s'étendaient devant lui.

- L'anneau n'est plus en ville ! dit-il son regard essayant de percer les brumes qui s'étendaient sur le fleuve.
Ou notre cible se trouve dans ces eaux, ou plus loin encore ! Mais au delà du Chiontar, c'est BoisManteau !

[Acidamere]

"- Et alors, qu'attendons-nous pour nous mettre en route. Il faut récupérer cet anneau pour aller le détruire cornediable !"

Sharlyn avait entendu parler de ces bois, et leur sinistre réputation l'inquiétait au plus haut point, mais il n'en montra rien et pria pour que ce soudain revirement de l'aventure ne l'entraîne pas vers une mort certaine...

[Frolo Xeres]

Naphylis avait l'air sombre. Il avait parcouru ces bois avec ses compagnons mais la nature elle-même semblait hostile sous les frondaison de ce bois à la triste réputation... Il espérait de tout coeur qu'il n'y soit pas !

- Mais ! Pendant que j'y pense ! Peut-être que les affaires de Quistis sont dans un bateau. Farnin peut très bien avoir vendu la broche à n'importe qui et... le reste !

- Oh non ! Il a ma cotte de mithril, mes anneaux et une collection de potions que je porte toujours dans mes besaces. Heureusement pour moi, j'ai laissé mon bâton de soin à l'auberge sous bonne garde... D'habitude je ne m'en sépare jamais.

- Qu'en dites-vous ? Je peux user de magie pour m'envoler à quelques lieux d'ici... avec ma carte et la broche je peux faire une triangularisation et savoir si notre objectif est dans la forêt ou sur les eaux du Chiontar ! Mais si c'est le dernier cas, mes résultats seront faussés par les mouvements du bateau. Dans ce cas il nous suffit d'attendre et de voir si l'aiguille bouge significativement... Mais chaque minute nous éloignera un peu plus de notre objectif !

[Frolo Xeres]

Sans attendre de réponse, Naphylis incanta et prit la forme d'un aigle. Il prit son envol et s'éloigna rapidement, disparaissant bientôt à l'horizon.
D'où il était il repéra plusieurs navires qui faisaient voile sur le Chiontar. Mais ils étaient assez éloignés pour faire la différence si jamais l'un d'eux contenait ce qu'ils cherchaient.

L'aigle se posa à l'embouchure du fleuve et repris sa forme humaine. Utilisant la broche le barde remarqua que l'aiguille était pointée vers le sud-est... vers la forêt ou le Chiontar encore une fois !

Reprenant la forme du rapace Naphylis rejoignit une nouvelle fois les nuées repérant deux bateaux sur la trajectoire.

Et se posa sur la rive sud du fleuve, au sommet d'une colline boisée. Sous sa forme humaine il constata que l'aiguille indiquait le nord-ouest !

Le bateau !!! Plus de doutes possible !
Il reprit une dernière fois la forme d'un aigle et survola sa cible...

Il s'agissait d'un bateau marchand originaire de Calimshan. Un beau bâtiment qui devait bien contenir trois ou quatre cent tonneaux de fret ! Il repéra deux balistes et un homme à l'avant du bateau aux habits caractéristiques de mage ! Virant de bord avant que son sort ne prenne fin Naphylis rejoignit ses amis et leur expliqua sa conclusion...

[Acidamere]

C’était trop beau pour être vrai ! ce Farnin était vraiment un imbécile !

Le capitaine de la Sirène verte se réjouissait de la présence de ce passager de dernière minute. Savait-il seulement qu’il avait embarqué sur un pirate ?

L’homme leva les yeux pour scruter les nuages qui s’accumulaient au Sud et admira le vol parfait d’un aigle aux ailes majestueuses, puis reporta son attention sur sa future victime. Un mage c’était évident, mais il en avait maté de plus coriaces…

Le soir venu, alors qu’ils longeaient les côtes de Boismanteau en direction de Château-Suif, il invita le sorcier à sa table et lui servit un vin capiteux qu’il avait payé une véritable fortune sur un marché de Memnon. Celui qui en buvait sombrait dans un profond sommeil pour 12 bonnes heures, et ce malgré tous les antidotes ou autres protections magiques qui pouvaient exister !

Le mage apprécia le breuvage et, prétextant le roulis demanda à regagner sa cabine au bout de quelques minutes. Il ne fit pas deux mètres, et c’est le Capitaine qui gagna sa chambre et se mit en devoir de fouiller les affaires de Farnin.

Il mit soigneusement de côté les objets magiques qui pouvaient se revendre facilement, et enfila à ses doigts plusieurs anneaux avec l’avidité d’un condamné privé de nourriture pendant des jours à qui l’on offre son dernier repas.

Mais les nuages de la matinée avaient noircit et la tempête menaçait. Les hommes, inquiets, demandèrent au Capitaine de gagner l’abris de la côte, mais ce dernier, frappé par une incommensurable sensation de puissance refusa et se lança corps et âme dans le cœur de la tempête.

Mais même un anneau de vœux ne peut rien contre la fureur d’Umberlie, et le bateau, bringuebalé comme une vulgaire coque de noix vint s’écraser sur les récifs de la côte des épées, apportant mort et souffrance à tous ses passagers.

Quistis, Naphylis, Sigellus et Sharlyn galls trouvèrent l’épave une bonne semaine plus tard. Les carcasses des marins avaient déjà en partie été dévorées par une multitude de petits crustacés, et l’odeur comme la vue n’était pas des plus agréables…

Sharlyn, soldat aguerri, trouva même le moyen de vomir tripes et boyaux devant l’horreur du spectacle.

Quistis trouva un sac qui flottait entre deux eaux dans une petite crique un peu plus loin avec toutes ses affaires, mais pas de trace de l’anneau maléfique. Peut-être avait-il sombré à jamais au fond de la mer…

Naphylis eut le plaisir de trouver la carcasse de Farnin et eut tout le mal du monde à empêcher Sigellus de déverser toute sa haine du mage sur le pauvre cadavre.

Plusieurs jours plus tard, les compagnons se séparèrent devant les portes de Bérégost et chacun repartit vers de nouvelles aventures le cœur un peu plus léger.

Personne n’eut de nouvelles de Prosper, et nul ne découvrit jamais qu’il avait succombé sous les coups d’un monstrueux doppleganger.

Et personne non plus n’eut de nouvelles de l’anneau de vœux du vieux barde, à moins que…