Villa Borghèse [mélange de pensées]

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Obscures opérations dans une être , posture d'attente , qu'est ce qui viendra à présent ? Quel nouvel étourdissement , avant le sommeil que je crains déjà , puisque je le sais suivi inexorablement d'un réveil , d'une ombre frigide qui plane au dessus de nos tête et qu'on appel avec un soupir vrillé "la réalité" . Sommeil que j'ai rêvé éternel et que la réflexion me donne comme étant parfait tel qu'il est , parce que le rêve ne vaut que parce qu'il est rêve . Si on rêvait tout le temps .. on finirait par ne plus s'en rendre compte .

Attention fixée sur soi-même , tout en nos corps retient sa respiration , impossibilité de s'en détacher , tendre la main vers le monde extérieur mais celui-ci ne répond plus ou du moins ne trouve plus d'écho en nous un peu comme si le puis dans lequel on lance la pierre nous la renvoyait . Situation surréaliste , et l'on entre en soi-même , avec en bouche le goût amer du prisonnier qui découvre sa cellule . On prie , on s'agenouille symboliquement , on regrette , aussi , parfois , un âge d'or réel ou inventé , qu'importe . Ce qui importe , c'est de garder quelque chose vers quoi tendre ou re-tendre , comme si rien ne pouvait être plus beau que ce qui n'est pas . Volonté de trouver le bonheur dans ce qui est , dans ce que l'on a . Echec , soubresauts , tressaillements de l'esprit engourdi qui veut qu'on le réveille . Abandons , lassitude . Quand viendra l'azur , à travers ces nuages si noirs , si lourds qu'on croirait les sentir peser sur nos épaules . Exstase devant le ciel lourd et les champs baignés de grisaille , repos .

Réflexion , puis colère , car trop réfléchi , le fossé se creuse . On court de la réalité , car on a peur qu'elle nous rattrape . On se dit que la réalité n'est jamais que notre réalité mais ça ne fonctionne pas , les hublots fermés , l'esprit n'écoute même plus sa propre voix : il ne suit que la lumière , et elle est si faible et diffuse qu'il ne fait jamais que tourner en rond . Ah ! Qu'il serait bon de prendre l'air !

Corps qui brûle et qui rappelle à lui l'attention . Il veut vivre et brûler , se brûler , arder pour tout ce qu'il pourrait aimer , il veut prendre part dans la grande réaction de l'existence , il veut vibrer , il veut la tendresse , même de celui qu'il accueille , mais l'esprit dort profondément , noyé dans l'eau verdie , en pleine gestation , il regarde bouger , se mouvoir et mourir les algues , et cherche quelque réponse métaphysique dans tout ça . L'esprit a peur , calfeutré dans ses derniers retranchements . Il a peur de l'espoir comme du désespoir , il végète . Esprit indolent qui s'ignore lui-même . Il regarde , épie .
Il ne vit plus , il existe .

Nous sentons la rafale salvatrice , l'énergie fraîche , le vent caressant nous pousser vers le ciel , saveur de la libération , puis le vent cesse et l'on peste contre lui , puis contre tout ce qui nous entoure car ce n'est pas encore cette fois que la nature nous enverra jusqu'au ciel . Paradis ennemi , montre-toi à moi !
Hurlements confus , cris de guerre dans la lande qui dort . La lande s'en contrefiche et nous continuons à crier jusqu'à tarissement de la colère et réveil des larmes . Pauvres êtres sanglotants , ne pouvons pas voir la beauté qui émane de nous à cet instant précis , en ce moment même ?

Pauvres êtres .

J'aimerais aimer tout et tous pour cette flamme , que certainement vous avez puisque je l'ai .
"L'obsession est une bombe qui mène droit à la tombe"
Comme quoi il n'est pas besoin d'aller chercher plus loin que dans "Daria" des réponses aux grandes questions de la vie .

Mes yeux clignotent , cette langueur dont je veux me faire une amie , la foudre qui s'étire puis emplit le ciel , les yeux rouges , rouge , rouge sang ou rouge passion je ne sais plus très bien .
Quelques sursauts , sentiment d'être vivant . Douloureusement vivant , mais bien là .

Espoirs encore .. moteur perfide , mais toujours vaillant , même déçu , même enfoui .

Qui ne rêve pas du bonheur ? On dit qu'être heureux , c'est s'oublier .

Multiplicité des chemins , des possibilités . Choix infinis .
Incertitude , Abandon , Larmes .
Puis vient un temps où l'on veut courir , réveiller ses membres engourdis . Cheminement souterrain d'un esprit qui veut une fois de plus se réveiller .

Puis l'on se rend compte que tout ce que l'on a fait depuis est beau .

Et l'on court . Au hasard , mais l'on court , et c'est peut-être l'important .
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Re: Villa Borghèse [mélange de pensées]
Citation :
Provient du message de Rainn
Et l'on court . Au hasard , mais l'on court , et c'est peut-être l'important .
Toujours aussi appréciable Rainn, et, j'espère, apprécié.
Je veux répandre la maladie
Toucher les chairs tièdes
Assoupies par le sommeil
Spectre usé , ombre flétrie
Rôder sur les boulevards
Les yeux vides , le teint blafard
Voilà soutenu l'obscure dessein
Voilà l'hideux jeu du destin
Force ingrate qui me pousse
A voler , monstre impie
Les plus fraîches roses
Des mains d'enfants
Les coeurs moroses
Aux vertus des innocents
A jeter au vent
Sans jamais de fin
Les soupirs d'enfants
Les si beaux matins

Oh , ombre de chair
J'aurais aimé vivre , tant aimé
Les réveils , les nuits d'été
Les journées si longues
Les doux hivers
Dans la chaleur d'un foyer
Entre deux bras aimants
Ou simplement
Emmitoufflé chaudement
Sur une chaise , dans un lit
Sous la pluie battant
Les carreaux blanchis .

Et j'erre ,
Platine sordide
Déjà je vois
Ma prochaine victime
Dans la vasque brune
La ville candide
Je meurs d'amertume
Ô Monstre timide

Qu'enfin vienne la fin
Afin que la haine
La fin de ma géhenne
La laine de l'hiver
Recouvre ma peau
Elle m'appelle ,
Il fait si bon
Il fait si froid
Je viendrai à elle
Si elle ne vient pas à moi .
[Mode Pub On]

Pour les fans de poemes... lecteurs et ecrivains, je vous rappelle que le theatre des illusions est là, plus precisement sur ce thread
voilà, y'a de beau poeme sur la taverne, mais aussi sur les forums Nwn !



[Mode Pub Off]

Toujours aussi beau Rainn.
Merci bcp Adau
D'ailleurs je vais retourner polluer le thread poèmes parce qu'il bouge pas bcp .

Oh .. un cadeau ..

André Gide (Merci à elle de m'avoir fait découvrir ce livre quand même) :
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Villa Borghèse :
Dand cette vasque ... (pénombre) ... chaque goutte , chaque rayon , chaque être , s'y mourait avec volupté . Volupté ! Ce mot je voudrais le redire sans cesse ; je le voudrais synonyme de "bien-être", et même qu'il suffit de dire être, simplement .
Ah! que Dieu n'ait pas crée le monde en vue de simplement cela, c'est ce qu'on ne parvient pas à comprendre qu'en se disant que ... etc. (sic . ndR)

C'est un lieu de fraîcheur exquise, où le charme de dormir est si grand qu'il semblait jusqu'alors inconnu.
Et là , des nourritures délicieuses attendaient que nous en eussions faim.

"

Les Nourritures Terrestres . A. Gide .
Citation :
Réflexion , puis colère , çar trop réfléchi , le fossé se creuse
C'est tellement beau et ca va tellement bien avec mon humeur de ces derniers jours

J'ai eu l'étrange impression que tu es venu fouiller dans mon cerveau pour ta prose et cette pensée m'a arrachée une sourire

Je voulais la posséder
Cette enfant si douce
Son parfum m'enivrait
J'aurais voulu qu'elle me suive
Qu'elle me rassure et vive
Avec moi la douleur des soirs
Vers la fin , dans le noir
Où l'on ne dort plus ,
Où l'on tousse parfois
Pour cacher un sanglot
Oh .. dérisoire effort
Elle n'a donc jamais été à moi.

Je voulais qu'elle m'adore
Qu'elle soit mon miroir
Pouvoir dire un jour
J'ai été aimé , j'ai eu de l'espoir..
Elle est si fragile
Comme je le suis aussi
Parfois radieuse , parfois morose
Oh , ce n'était pas grand chose

Je voulais lui faire payer
Pour mes propres crimes
Pour les cicatrices et les heurts
Pour les cendres de mon coeur
A travers elle , c'était moi
C'était avec ma propre mort
Dans la voix ,
Que j'ai crié des mots
Evanouis , Oh .. Ils n'étaient
Que du vent
Semé par erreur ,
Ou par mauvaise foi .


Je voulais saigner pour elle
Racheter le passé
La rédemption pour tout
Ce que j'avais fait
Et même ce qui n'était pas
Je voulais qu'elle brille
Sur mon corps trop las
Qu'elle prenne mon coeur
Et le garde , qu'elle le sauve
De la fange qui , en bas
Guettait chacun de mes pas .

A présent , je pleure
Mais je l'aime
Elle est comme ma vie
Elle me tire des larmes
De bonheur
Ou bien d'autres sanglots
L'exstase de vivre

De la voir , si tu aimes
Ta promise , ton aimée
La silhouette qui danse
Dans tes rêves , au soir
Celle qui tu étreins doucement
Ou celui , que m'importe
Dont elle prend soin
Celui qu'elle ne peut voir
Sans sentir son coeur s'exalter .
Certainement , ami
Me comprends tu aussi .
Mais plus encore j'aime
l'Amour , la vie , les sentiments
La force d'être , magie des présents
Force d'être simplement assis
Et de se dire "Eh oui ..
Mon pauvre vieux , tu es vivant!"
Je pleure à présent en écrivant
Ces lignes un peu décousues
Jetant des mots , des mots d'un fou
Des mots d'un soir , des mots d'un sou
Je pleure à force de beauté
De cette vie qui me fait rire
Et qui bientôt peut-être
Me fera pleurer .
Oh .. s'il te plaît , barque fragile
Prend-moi , ne te rompt pas
Emmène moi jusqu'au bout
Sur tes flots doux
Parfois acides
Acerbes , tantôt rageurs ou placides .
Je m'épuise dans la tendresse
Pour tout ce qui vit
Dans ce soir qui lentement fane
Je me pâme et me languis
Encore ces instants ...
S'ils s'envolent ,
Eh bien je le dirais
Oui , encore une fois
Peut-être
L'âme en pleurs
Triste et solitaire
C'est encore ça ..
"C'est la vie".


Un message de paix et d'amour pour tout le monde ...

Jo-Cela faisait si longtemps...-ël alias Rainn , mais est-ce vraiment important ?
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