Je n'ai que très peu regardé l'émission. Les débats télévisuels sont en général nuls. Car trop de journalistes, trop d'intervenants, trop de bêtises dites et de banalités en tout genre. Et surtout un rabâchage de ce que l'on sait déjà.
Que les journalistes ayant interrogé Le Pen sur France 2 soient de parti pris, je n'en doute pas une seconde. Cela fausse le débat à la source.
Qu'ils cherchent à démonter Le Pen, je n'en doute pas une seconde.
Est-ce l'attitude à avoir lorsqu'on interroge un homme qui représente 18 % des suffrages exprimés lors d'une élection présidentielle ? N'est-ce pas insulter les 18 % de français qui ont aussi voté pour lui, les traitant par là-même de raciste, xénophobes, intolérants, dangereux éléments pour la stabilité nationale ?
Aucun autre homme politique n'aurait subi le même traitement. La première chose à faire, lorsqu'on est journaliste et que l'on veut poser des questions censées, c'est d'avoir des sources, des chiffres, et des idées. Ce qui n'est pas le cas de 90% des journalistes télé, et encore plus quand il s'agit d'interroger Le Pen.
Avant d'attaquer l'Homme, il faut se demander pourquoi 18% de gens ont voté pour lui. Car si on l'attaque, c'est reconnaitre sa potentialité et sa légitimité dans les futures élections, et renforcer les convictions des gens qui ont déjà voté pour lui. Parce que 18% des français ne se reconnaissent plus dans les partis classiques, qui n'arrivent plus à faire passer leurs idées. PArce que 18% des gens se reconnaissent en Le Pen, la victime des médias, des riches, des puissants, de la "conspiration judéo-maçonnique", comme se complait à le dire Le Pen.
Or taper sur une "victime", ou sur quelqu'un qui se présente comme tel, c'est en faire un martyr. Et le peuple aime les martyrs, ceux qui se battent pour leurs idées, plus que pour avoir un mandat par réussite personnelle. C'est en cela que Le Pen est dangereux.
Si j'avais pu poser une question à Le Pen, je lui aurai posé celle-ci : M. Le Pen, que pensez-vous de la gestion des municipalités perdues par le FN aux dernières élections municipales ?
Je crois que cette question aurait tout résumé. Dans les villes où leur programme a été mise en oeuvre, rien ne s'est arrangé, et tout a empiré. De plus, les équipes en place ont démontré qu'elles n'étaient pas moins corrompues ( voire même plus ), que celles des équipes précédentes.
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