Beltaine

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Beltaine correspond au 1er mai. C'est une fête celte extrêmement importante dans la culture celtique. On ne pouvait pas passer à côté de ça pour Hibernia, nom romanisé de l'Irlande. Il y a eu des animations, et celle que je raconte est spécifique à Hibernia/Brocéliande, mais je la mets ici, ayant envie de la faire partager à tout le monde. Merci à l'initiateur de ces animations et à leurs participants. Il y a deux images, j'espère que les petites connexions n'en souffriront pas.

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La journée avait été longue. Mais le soir venait, avec son manteau de pourpre chatoyant sous le soleil couchant.

Ce matin, les druides se sont levés plus tôt qu’à leur habitude. Le souffle du vent est léger, et par le bruissement des feuilles, la Nature chuchote.

Au fond d’une forêt, le soleil levant transperce l’épaisse voûte verte. Sous l’effet des rayons de l’astre du jour, l’humus et la mousse diffusent leurs senteurs herbeuses et forestières.
La Taverne de la Rose Verte, à Tir Na Nog, est fermée ce matin-là. Une fois n’est pas coutume, le tenancier –un imposant firbolg- s’est éclipsé. Pour où ? Tout le monde le sait.

De l’autre côté de la rive du Shannon, en face de Connla, une longue procession de druidesses s’est arrêtée près de l’eau. De leur belle voix, d’antiques chants celtes montent vers les cieux.

Dans son antre, le chef Neasan, est déjà réveillé. Il est assis devant l’unique lucarne qui lui sert de fenêtre, attendant patiemment les premiers rayons du Soleil. La longue balafre qui zèbre son visage semble rire.

A Ardee, rien n’est calme. Les lurikeens observent l’agitation du peuple des Firbolgs avec un vague dédain. Quelques-uns se risquent à des quolibets, qui ne trouvent nul écho.

Pas loin de Tir Uphorst, un corbeau croasse plus fort qu’à l’accoutumée. Il effectue de longs tours dans le ciel, son œil de jais scrutant le sol. Puis, il se pose en silence sur une pierre, au sommet de laquelle affleurent des cristaux d’héliotropes.

A Alainn Binn, la guérisseuse psalmodie une douce complainte, dans la langue des ancêtres. La sentinelle qui guette à l’entrée du village saisit quelques bribes. Elle chante sa douleur de ne pas y être, elle chante aussi sa colère envers les assiégeants siabras.

A Bann Didein, sur la mythique île d’Hy Brasil, des Sylvains, altiers et au regard profond, se sont rassemblés. Ils sont debout, en cercle. Ils parlent lentement entre eux.

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Lorsque le Soleil atteint son zénith, les druides, engoncés dans de longues robes de laine grise, se relèvent, tenant dans leurs mains des plantes aux arômes puissants, recelant quelques mystères insondables.

Dans la Forêt, le ruisseau d’eau pure coule, frayant son chemin. Il miroite sous les jeux de lumière et d’ombre. L’ombre grandit, et un cerf majestueux, du lierre entrelacé à ses bois, s’abreuve à la source.

Les portes de la Taverne de la Rose Verte ont daigné s’ouvrir. Mais personne ne peut y entrer. Deux celtes, et le tenancier firbolg transportent de lourds tonneaux sur une charrette. Puis, ils referment la porte de chêne de la Taverne et s’en vont vers l’Entrée de Mag Mell.

Les chants ont cessé, mais la procession des druidesses n’est pas terminée. Elles se sont dénudées, les unes après les autres. Tour à tour, elles pénètrent dans l’eau glacée, avec pour seul habit une couronne de verveine.

Le Chef Neasan est sorti. Il se livre à son rituel journalier, rendant hommage à ses ancêtres, aux pères de ses pères, aux premiers hommes tonnerres, Sreng le Champion avec qui, Bress le Thuatà se lia d’amitié et Eochaid, le Premier Roi.

Plus au Nord, les Lurikeens et les descendants des Thuatà de Dannàn, les Elfes se joignent aux préparatifs. Les Enchanteurs puisent dans leur Savoir du Voile. Tant bien que mal, des Lurikeens et des Firbolgs s’entraident pour monter des grands mâts. Et déjà, au sommet de ceux-ci se gonflent les gonfanons frappés de l’arbre d’or sur fond de vert sylvestre.

Le Bran reprit son envol dans l’espace azuré, étendant ses ailes d’obsidienne.

Dans les marais sulfureux de Cullen, la brume jaunâtre s’apaise doucement au fur et à mesure que la journée avance. La guérisseuse est rentrée chez elle, lasse.

Dans la forêt antique d’Hy Brasil, parmi les troncs plus que millénaires, les Sylvains ont choisi deux des leurs. Leurs visages sont graves, leurs yeux uniformes à moitié clos. Ils sont au centre du cercle, et un chant comme un long bourdonnement, grave, guttural et prolongé commence alors.

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Le ciel devint incandescent. Les teintes nocturnes s’affrontant avec celles diurnes, petit à petit, le pourpre laissa place au violet, étrange hybride issu du jour et de la nuit. A Tir Na Mbeo, la fête battait son plein.

Le Chef Neasan brandissait une immense choppe de bière au ciel, sa balafre riant de bonheur. Quelques lurikeens agiles malgré le chouchen, chapardé en Cornouailles, ingéré sont perchés en haut des mâts. Les Enchanteurs dévoilent les effets. Des flammèches éthérées s’illuminent dans l’obscurité grandissante. Froides et pâles, elles illuminent le visage des Elfes rieurs, habituellement sévères. Le Tavernier de la Rose Verte a établi son étal, puisant de grandes brassées de cervoise dans les tonneaux de chêne entreposés derrière. Et la fête ne faisait que débuter.

A Bann Didein, le souffle du vent dans les feuilles dorées des grands arbres se mêlait au chant des Sylvains. Le rituel touchait à sa fin, avec le Soleil sombrant derrière l’horizon. Une lumière fusa venant de nulle part et toucha les deux Sylvains au centre du cercle. Lentement, leurs pieds devinrent racines, leurs bras, des branches entrelacées, leurs chevelures des fleurs. Ainsi le rite de l’Ensemencement s’amorçait.

La nuit se para de diamants et la Terre enfanta d’une Lune, grosse et pleine. Ce fut le signal du début de la procession. Emmenée par la grande druidesse Maorann Mohr, ils cheminèrent jusqu’à une butte. Là, les druides se tenaient, penchés sur leurs chaudrons rougeoyants. Des effluves doux et enchanteurs imprégnaient l’atmosphère. Les druidesses les assistaient dans leur tâche, mais quelques-unes s’éparpillèrent dans une direction bien définie. Le silence se fit. Maorann prononça alors ces mots :

J'en appelle à la Lune, Gardienne de la tour de l'Est
J'en appelle aux Etoiles, Gardiennes de la Tour de l'Ouest
J'en appelle au Vent, gardien de la Tour du Nord
J'en appelle au Soleil, Gardien de la tour du Sud
Allez par les Sentes d'Amour et que les Feux de Beltaine illuminent votre nuit.

Étendant ses bras, deux grandes flammes jaillirent du sol, près de ses mains. Des flammes immenses.

http://mapage.noos.fr/mathieu.schuster/Screen/Beltaine.jpg

On invoqua alors Dana la Mère. Que le Vent souffle son Nom en tout lieu, tout temps, que l’herbe ploie sous sa majesté. On invoqua ensuite Morrigann la Guerrière. Que le Vent souffle son Nom en tout lieu, tout temps, que son bras protège la Verte Hibernia. Enfin, on invoqua Keridwen l’amante. Que le Vent souffle son Nom en tout lieu, tout temps, qu’Hibernia soit toujours féconde sous sa férule.

Les druidesses revinrent avec des bêtes de bétail. Puis, elles les firent passer entre les deux feux, leur assurant ainsi protection contre la maladie, et prospérité à ses possesseurs.

Les bardes se mirent à jouer de leur crwth, accompagnés de flûtiaux, et de tambours. Une musique endiablée, au tempo du cœur battant de la terre et du cœur des êtres vivants. Gigue éclatante, la fête battait son plein.

Partout, des feux furent allumés.

A Alainn Binn, on fêtait avec prudence, craignant quelque traîtrise siabra. Sur Hy Brasil, les Sylvains avaient entamé une danse autour des deux amants entrelacés. Les villes s’étaient doucement vidées de monde. Toutes les races fraternisaient et fêtaient le début de ce nouveau cycle.

Devenant bacchanales, orgie, certains se dénudèrent, pris de frénésie, dansant autour des immenses foyers. Les druidesses se dénudèrent à leur tour, se joignant aussi au rituel de la fécondité. Des corps enlacés et gémissants, à même l’herbe. Ivresse de la Nature, totale communion avec la déesse aux trois visages. Les couples d’amants s’éparpillèrent, épaule contre épaule ou tendrement enlacés.

Quelque part à Alainn Binn, je savais qu’une sentinelle étreignait tendrement la guérisseuse.

Quelque part à l’orée de la forêt, dans la pénombre, je savais qu’un grand cerf aux bois parcourus de lierre se tenait majestueusement.

Le Bran avait fini son vol. Il se posa sur mon épaule. Discrètement, à la lueur des dernières braises et feux qui brillaient dans le lointain, je m’extirpai de ma cachette, d’où j’avais observé la cérémonie. Puis, je repris mon errance. Beltaine était terminé.

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http://mapage.noos.fr/mathieu.schuster/Screen/Beltaine2.jpg

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Cian,
reporter qui a replongé une heure dans DAoC.
Que dire sinon que comme d'hab, c'est toujours bien ecrit, blablabla (on va pas en rajouter trop il va finir par prendre la grosse tete le cianaiche ^^ )
Joli donc



PS : mwahahaha, il a rechuté, une heure mais il a rechuté ! ^^
Citation :
Provient du message de Typhon Krazilec
Juste une chose, il me semble que l'appellation correcte est "feux de Belthane".
Jai toujours lu sans le "h" moi ^^
(que ca soit dans les Dames du Lac de MZB ou autres Fejtaine, ou meme dans d'autres bouquins dont j'ai plus les references en tete, parce que ca fait trop longtemps )
J'ai lu aussi l'orthographe que tu suggérais, Nohpyt, mais j'ai gardé l'ortographe Beltaine, par pur appréciation personnelle.

On a aussi :
- Beltines (c.f le post roleplay de Iathiel Ar Gothwaite sur le forum Brocéliande, sous le nom de "Cérémonie des Beltines" si mes souvenirs sont bons)
- Beltane
et Belthane. Y a surement d'autres variations.

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Cian,
et zou le post.
Ahahaha, on a réussi à chopper le chouchen d'Olwenn, elle ne s'en est même pas rendu compte les gars, ça se fête !!!
Citation :
Provient du message de Cian l'Enthy
Ahahaha, on a réussi à chopper le chouchen d'Olwenn, elle ne s'en est même pas rendu compte les gars, ça se fête !!!
Gaffe, dans le vrai chouchen (ou hydromel selon le pays d'origine) il y'a un faible %age de venin d'abeilles, c'est ce qui provoque cette sensation de perte d'équilibre des le 3eme verre
Ah je ne le savais pas... Je vais rajouter une ligne dans mon texte :

"Et les agiles lurikeens perchés sur les mâts à gonfanons, au troisième verre de chouchen -2 et 1/4 pour les moins résistants-, tombèrent. C'est ainsi que la race lurikeen disparut. Fin."

Pas mal ça.

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Cian,
qui va encore se faire mordre par des lurikeens
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Albion/Broc veut des animations zossi !!
Olwenn renseigne toi plus, il y a eu également une animation pour les 'Beltines' (chez nous)

Regarde le post de Iathiel sur le fora Borcéliande
Message supprimé par son auteur.
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