Ce qui est dur quand on vit, c'est lorsque l'on pense que l'on va mourir, plus ou moins bêtement, plus ou moins sereinement.
Le plus drôle, et ça m'arrive relativement souvent, est de se balader dans un bel endroit, bien bucolique, et d'un coup, de penser que ce qui semble être important et beau à nos yeux, devient immensément puissant et malveillant dès que l'on pense qu'après nous tout ça sera encore là.
Nous, vils petits humains, nous profitons, nous regardons, mais nous ne connaissons pas la valeur d'un soleil couchant en bord de mer, la force vitale qui fait s'agiter tous ces animaux, le fait que pour nous Homme, tout est "facile", et que les choses auxquelles on attache de l'importance sont sans valeur, au regard de la vie et, par conséquent, de la mort.
Savoir vivre, plus que "profiter" des choses et des gens, c'est peut-être savoir apprécier chacune des ces choses ou personnes à leur réelle valeur. Et, en premier lieu, arrêtez de dire que la vie c'est formidable, et que rien que de dire ça, j'ai envie de faire le tour de mon immeuble nu avec mon code civil comme cache sexe.
La vie ne s'apprécie qu'au regard de la valeur qu'on lui accorde, ainsi qu'aux éléments qui la composent. Je comprends l'envie de mourir de certains, par dépression, ou parce que la "vie" les a transformés en monstre.
Quand plus rien n'a de saveur, quand rien ne vous amuse, quand on a envie de rien, ou quand la vie a été trop dur avec nous. Je ne sais pas quel discours je tiendrai si j'étais né à Calcutta, et condamné à construire des briques de l'âge de 5 ans à 16 ans, pour ensuite mourir d'une maladie pulmonaire à 17 ans. Mazette, la vie, quel "cadeau", quelle chance !
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