La longueur du Thread dépasse mes intentions.... mais d'un autre coté, je suis heureux qu'une reflexion s'amorce dans ce forum, fréquenté (presque) exclusivement pas les joueurs.
Ernarandua n'a pas tord sur un point : le communautarisme. Il faut éviter de répondre à la stigmatisation d'un groupe par un élan communautaire et protecteur.
Lorsqu'on parle d'une communauté de joueurs, il faut faire la différence entre une catégorie de joueurs jouant à un jeu particulier, et une catégorie sociale dont al particularité est de jouer. Cette confusion est présente chez les journaleux de type France Soir, mais aussi par les grands détracteurs des jeux vidéo comme "Familles de France".
Jouer, c'est communiquer. Ce que nous trouvons avec les mmorpgs c'est une forme complexe de communication :
- on joue avec des amis IRL : on transpose un mode de communication vers un autre.
- on joue seul : on communique avec des inconnus, ce qui inaugure un réseau de communication (surtout lorsqu'on rencontre virtuellement son propre voisin irl!
).
- On joue avec des amis, mais tous appartiennent à une guilde (par exemple) qui excède le nombre des amis : je laisse les matheux découvrir les statistiques possibles.
Bref je m'arrête la pour dire simplement qu'une communauté de joueurs n'existe pas, puisque le réseau de communication excède largement un espace communautaire restreint aux joueurs : lorsque vous envoyez un mail à Goa, lorsque vous commandez l'add-on sur Alapage, lorsque vous parlez des mmorpgs autour de vous (tiens un nouveau sujet de conversation, qui interresse sans doute une personne de plus que votre seul entourage proche, etc...).
Concernant l'objectivité, ce problème est assez complexe, j'en conviens. Mais deux attitudes sont envisageables :
- En siences "dures", l'objet est ce que l'on voit : l'apparence du phénomène. Lorsqu'on l'oberve il change (voir théorie du saut quantique, ou meme l'idée d'incertitude). Comme tout change, le journaliste, lui, voudrait que tout reste stable pour en faire un compte-rendu. C'est là le problème, ce qui le pousse à parler d'une communauté de joueurs : on postule un caractère permanent et stable là où il n'y en a pas, on projette le particulier sur l'universel.
- En sciences "molles", l'objet est ce que l'on étudie (que fait un sociologue? de la sociologie). Nul besoin de le circonscrire, puisque les outils pour l'étudier (les concepts) sont soit déjà créés, soit à créer. La notion de communautarisme prétend une chose : les valeurs de la communauté prévalent sur la liberté individuelle. Or, la question est de savoir si une soit-disante communauté de joueurs non seulement partage un ensemble de valeurs définies une fois pour toutes, mais aussi que l'ensemble de cette communauté prétend qu'il existe un droit à jouer fondé sur le partage obligatoire de ces valeurs.
L'autre nom du communautarisme pourrait être le majoritarisme.
Mais il y a un hic : aucune valeur n'est prérequise pour jouer. Pour la simple et bonen raison que c'est le jeu qui fixe un ensemble de règles sans obliger à jouer. Celui qui joue accepte ces règles, mais il ne s'agit aps de valeurs : il n'est pas juste ou injuste de taper sur les elfes, c'est le jeu. Et le plus grand démenti est que s'ajoute à cela la distinction partagée par tous entre IRL et virtuel. Libre à chacun de s'immerger de façon permanente dans le virtuel, le jeu n'y oblige pas.
C'est la confusion des journaleux : croire que la seule valeur obligatoirement partagée par les joueurs est de se plonger dans le virtuel : préferer le virtuel au réel serait la contre-valeur morale par excellence (le joueur baignerait ainsi dans un monde simplifié, meilleur pour lui, là où ce qu'il n'est pas dans le réel s'accomplirait).
OUI, MAIS : d'une part fuir les valeurs morale n'est pas propre au monde du jeu vidéo, et d'autre part, on rencontre un ensemble de valeurs toutes aussi morale dans le jeu (comme le plaisir de jouer : le plaisir est valeur juste, puisque sans plaisir on est malheureux).
Les détracteurs de jeux vidéos ne manquent pas d'objectivité, il confondent objectivité et subjectivité, ce qui n'est pas la même chose. Il faut objectiver ce qui n'a pas lieu d'être, et l'approcher de manière assez subjective pour ne pas se contredire (essayer de ne pas dire que finalement, il appartient à la définition du jeu d'être l'objet d'un partage non-exclusif de valeurs).