Vouloir combattre les idéologies de Le Pen et ses actions, je peux le comprendre tout à fait et je ne me gêne pas pour y participer. Faire un procès des électeurs qu'il touche en les traitant de nazis et j'en passe, là je suis tout de suite moins d'accord.
Je suis assez choqué par l'intolérance de certains qui souhaitent la mort des militants frontistes comme on a pu le voir dans les défilés entre les deux tours. Le même genre d'attitude avait été observé dans les manifestations anti-guerre qui se transformaient chez certains en apologie du régime de Saddam et/ou en anti-américanisme primaire. Ce sont des dérives méprisables à mes yeux.
Quand on combat l'intolérance et qu'on se réclame républicain/démocrate, on ne va pas s'amuser à être haineux de ceux que l'on combat ou alors on a quelques problèmes de compréhension des notions de tolérance et de république
La classe politique est ce qu'elle est, tous les partis ont un moment ou à un autre côtoyé des membres de partis d'extrême droite ou d'extrême gauche, que ce soit à gauche avec Mitterrand et Jospin ou même à droite avec Chirac et De Gaulles. C'est dommageable certes, mais ce n'est pas pour autant que ces personnes sont ou ont été des fascistes en puissance
Dans l'effet de mode actuel qui veut porter Le Pen et son parti en incarnation du mal absolu, certains ont reproché à des militants de gauche et de droite de participer à certains défilés anti-guerre avec des militants frontistes. Navré de dire cela à ces "dénonciateurs", mais ce n'est pas parce que ces fronstistes peuvent partager certaines de mes idées sur quelques thèmes que je vais m'en sentir offusquer. Pour porter le raisonnement à l'absurde, ce n'est pas parce qu'un frontiste va manger un jambon-beurre que je vais m'interdire d'en manger à vie
Ces personnes sont comme n'importe qui, elles ont des idées condamnables, mais ce n'est pas en leur crachant à la figure et en les insultant que l'on va leur faire ouvrir les yeux et les amener à revoir leurs opinions.
PS : Pour celui qui a dit que Le Pen touchait 6 millions de Français, c'est faux. Il n'y a pas 60 millions d'électeurs en France. Quand on regarde les votes exprimés de 1995 et de 2002, le nombre de voix en faveur de l'extrême droite est sensiblement le même. La seule chose qui lui a fait tirer son épingle du jeu est l'abstentionnisme et l'éclatement de la gauche. Son score a pu émerger au second tour grâce à ça.
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