Provient du message de FautVoir
Quel rapport avec le sujet ? On parle des élèves, depuis le début, pas des enseignants. Et même si l'on doit parler du personnel enseignant, je trouve assez symptomatique que dans un aussi long post tu n'évoques pas une seule fois leur travail. Pour moi, une école laïque, c'est un endroit où on l'on dispense un enseignement laïc.
Excuse-moi de m'être permis de donner ma définition de la laïcité, fût-elle hors sujet selon toi ... Quant au "travail" des enseignants, j'ai précisé que les représentants de l'Etat ne devait pas abuser de leur statut pour délivrer des messages tendancieux, voilà tout ; était-il utile de rentrer dans le détail ? Je n'ai pas bien compris de quoi était "symptomatique" mon message ...
Devoir dissimuler ses opinions politiques et croyances religieuses au sein de l'école, c'est effectivement ce que je soutiens entièrement : mon école "idéale" selon Caepolla ... Pas si idéale que ça, puisque c'est celle que j'ai connue, il n'y a pas si longtemps, sans y avoir été "asphyxié" ...
Je ne regrette nullement, a posteriori, d'avoir pu y étudier et suivre une formation, en étant protégé de tout message autre que celui de la République. A posteriori, je n'aurais pas apprécié de devoir subir régulièrement des messages (visuels ou autres) m'incitant inconsciemment à me poser des questions sur ma "normalité" ... Et c'est à l'âge de l'enfance puis de l'adolescence que ces questions-là se posent : ou bien l'école est protégée, ou bien la liberté y autorise tout.
Il suffit alors qu'un quartier soit habité par une forte communauté pour que les enfants de son école soient fortement conditionnés par les coutumes et opinions de ce quartier. Dès lors, rien de mieux pour pousser notre nation à se communautariser : certains y voient là une richesse. Je suis bien d'accord, mais cette richesse de la diversité se transformera en conflit des différences si elle n'est pas complétée par une éducation commune basée sur les principes de la République.
Les Etats-Unis compensent leur richesse communautaire par leur patriotisme fervent ; je préfère que la France le fasse par la laïcité et l'unicité républicaine.
Et dire que l'école est fermée au monde extérieur, et que seuls les élèves peuvent y apporter une ouverture, est une vision bien sombre de notre système éducatif. Quitte à ce que mes enfants étudient les religions ou la politique, je préfère, et de loin, que ce soit par l'intermédiaire du travail enseignant selon le respect des programmes, plutôt qu'en côtoyant des camarades trop influents de par leur nombre ou leur ferveur.
Provient du message de FautVoir
N'être ouvert à rien (si ce n'est le programme défini chaque année), quelle belle manière de se former l'esprit !
Si tu souhaites que l'esprit de ton enfant soit formé autrement, tu as tout le loisir de le lui permettre, en dehors de l'école. Et tu peux contribuer à la réflexion sur la conception des programmes, en tant que parent d'élève.
Provient du message de Caepolla
Et que notre éducation nationale est tombée à un tel niveau de décrépitude qu'elle est incapable de former la moindre once de capacité de réflexion chez ses élèves, qui vont se convertir à la vue du premier foulard venu. D'ailleurs si nos élèves sont si stupides, il faudrait les parquer dans des internats sans fenêtres jusqu'à l'âge de la majorité. C'est qu'ils pourraient voir des foulards dans la rue aussi, les pauvres petits.
Provient du message de FautVoir
Pas un endroit où l'on dissimule ses opinions et croyances faute de se faire virer. [...] Il faut donc interdire aux élèves de parler entre eux aux récrés, sinon de sujets autorisés ? Mettre des micros et des caméras, au cas où une chère tête blonde demande à une autre "tu crois en Dieu, toi ?" et que l'autre, pauvre innocente victime de ses parents intégristes, la fasse plonger dans l'enfer de la religion ou de l'addiction au Coca-Cola ? Ca laisse sans voix...
Ce qui me laisse sans voix, c'est votre interprétation caricaturale de mes écrits ... Je suis certes rigide sur la définition des lois, mais leur application est toujours adaptée au public et aux circonstances ... Des élèves peuvent discuter de religion et de politique occasionnellement, c'est évident, et le dialogue et l'explication sont toujours de meilleures méthodes que l'exclusion ou la contrainte ...
Voilà, puisqu'il fallait le préciser, c'est fait : je suis certes un intégriste laïc (...), mais je suis conscient que les élèves peuvent vouloir s'exprimer librement ... Et puisqu'il faut le préciser aussi, mon propos concerne les enfants qui pourraient, par leur tenue, leur comportement ou leur propos, influencer "régulièrement" et "systématiquement", et non "occasionnellement" les autres enfants : je rappelle que j'y vois là non pas une volonté consciente de prosélytisme "de" ces enfants porteurs d'un message, mais "par" eux ...
Et laisser -au nom de la Liberté d'expression- un lycéen se livrer régulièrement dans la cour de l'établissement à des discours prosélytiques me semble non seulement contraire au fondement laïc de notre République, mais dangereux pour les autres élèves.
Enfin, je souhaite sincèrement que les lois continuent à protéger les enfants de toute influence tendancieuse lorsqu'ils sont à l'école, sachant que celle-ci peut parfaitement être exercée pat l'intermédiaire d'autres enfants qui serviront d'outils de propagande : et ne me racontez pas d'histoire, vous savez très bien que c'est possible ...
Et je serais désolé de devoir choisir à l'avenir l'école de mes enfants non pas selon la proximité de mon habitation, mais suivant l'influence exercée par telle ou telle communauté plus ou moins extrêmiste et pratiquant le prosélytisme grâce à leurs propres enfants.
La liberté d'expression est certes un droit, dès lors qu'elle est exercée à "égalité" : jusqu'à la majorité, je doute que tous les enfants et adolescents aient la maturité pour absorber équitablement tous les messages reçus à l'école et non contrôlés ou encadrés par une autorité responsable et neutre.
Je suis tout-à-fait d'accord que l'on peut trouver cette autorité étatique mauvaise et lui en préférer une autre pour l'éducation de ses enfants : le jour où une majorité de français penseront ainsi, c'en sera fini de la laïcité et, selon moi, de la République "une et indivisible".