Un livre a decouvrir, et un avis sur la litterature

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Je viens de commencer a lire les "Memoires d'Hadrien", un livre ecrit par Marguerite Yourcenar. Je ne connaissais pas cet auteur (autrice ?), enfin je veux dire juste de nom, et je suis vraiment impressionne par ce roman.
Ce livre raconte, sous le forme d'une lettre ecrite par l'empereur Hadrien, sa vie, et la maniere dont il la juge, au seuil de la mort.
Je vous le conseille vivement.

Par ailleurs, plus generalement, je trouve (enfin mes dernieres lectures me font penser ca) que la litterature ecrite par les femmes est souvent bien plus proche des realites que celle ecrite par les hommes. J'ai l'impression qu'elles sont capables de mettre plus de nuances dans un caractere, de mieux decrire l'ame humaine et ses contradictions. vos avis ?


ps : Ne deplacez pas ce sujet sur la taverne, j'ai plutot envie de partager ca avec des barriens
Je l'ai lu il y a pas mal d'années de cela.
De mémoire (je ne souviens plus trop du livre) elle raconte la vie de l'empereur romain Hadrien.

Je l'ai lu après mes cours de Droit Romain. Si je me souviens bien, Hadrien est l'empereur qui a codifié l'Edit du Prêteur, non?

*part faire une recherche la dessus*

EDIT

c'est bien lui qui a codifié l'Edit du Prêteur
Citation :
auteur (autrice ?),
Fait comme moi, quand tu sais pas, remplace par un synonyme qui se feminise facilement, dans ce cas la "romanciere"

Sinon, mon avis est que j'ai pas beaucoup lu de roman ecrit par des femmes...J'suis plutot Tolkien/Clarke/Zelazny/Wells...
Donc sans avis la dessus.
Re: Un livre a decouvrir, et un avis sur la litterature
Citation :
Provient du message de Serafel
Je viens de commencer a lire les "Memoires d'Hadrien", un livre ecrit par Marguerite Yourcenar. Je ne connaissais pas cet auteur (autrice ?), enfin je veux dire juste de nom, et je suis vraiment impressionne par ce roman.
Ce livre raconte, sous le forme d'une lettre ecrite par l'empereur Hadrien, sa vie, et la maniere dont il la juge, au seuil de la mort.
Je vous le conseille vivement.

Par ailleurs, plus generalement, je trouve (enfin mes dernieres lectures me font penser ca) que la litterature ecrite par les femmes est souvent bien plus proche des realites que celle ecrite par les hommes. J'ai l'impression qu'elles sont capables de mettre plus de nuances dans un caractere, de mieux decrire l'ame humaine et ses contradictions. vos avis ?


ps : Ne deplacez pas ce sujet sur la taverne, j'ai plutot envie de partager ca avec des barriens
je ne l'ai pas lu, je vais aller voir ce que ça donne en me renseignant sur le net.

Au sujet des auteurs hommes / femmes, cela ne m'a jamais sauté au yeux dans mes lectures. Il faudrait que je me relise quelques livres et que je compare, mais comme ça à froid je me demande d'où tu tiens ça

edit : Chandler a répondu
M'en va quand meme voir le bouquin
Ach, Serafel, malgré tout le respect que j'ai pour l'intuition et l'empathie féminine je ne suis pas vraiment d'accord avec toi. Les femmes sont loin d'avoir la primauté de l'exploration des tréfonds de l'âme humaine, des auteurs comme Stendhal (de son exploration du désir dans "le Rouge et le Noir" à sa fameuse cristallisation), Dostoievski dont les romans fleuves extremement riches ont annoncé littéralement une autre manière de faire de la philo et de la psycho, ou encore Camus dans sa recherche perpetuelle de ce qui définit un homme libre, on dirait curieusement que les hommes savent faire tomber le carcan de lourdeur bridant leur perception quand il s'agit de se fendre d'une vision de l'homme. Et encore on ne parle pas des essais.

On ne peut même pas dire que l'homme aurait comme domaine de prédilection "les grandes théories générales", parce que d'autres comme Proust (à la recherche ...), David Lodge (think) ou Philippe delerm(l'amélie poulainesque "gorgée de bière et autres plaisirs...") arrivent fort bien à décrire avec une sensibilité toute féminine des broutilles de la vie, avec plus ou moins de réussite bien sur...

Au final je pense que dans une population de boulets empathiques il y a suffisamment d'êtres masculins dotés d'une grande sensibilité pour arriver à décrire l'âme humaine. Si l'on se cantone aux points de vue que tu énonces, je ne suis vraiment pas sur que la littérature ait un sexe...

Ceci dit, "Memoire d'Hadrien" c'est très bien

Khro
Oui, j'avais lu les Mémoires d'Hadrien, et j'avais trouvé ça intéressant, même si je trouvais le style un peu poussif à force.

A noter effectivement l'énorme différence de style homme/femme, au moins dans le domaine de l'heroic fantasy. Chaque individu a son style propre, et c'est toujours stupide de faire des généralités, pourtant il y a quand même bien une différence de préoccupation et d'insistance selon le sexe de l'auteur. Ou alors, il s'agit d'une coïncidence, mais une coïncidence qui se vérifie sur presque tous les auteurs que j'ai lu me paraît difficile.

Globalement, je trouve que les auteurs féminins d'HF/SF (Anne Mc Caffrey, Marion Zimmer Bradley, Robin Hobb, CJ Cherryh...) se focalisent beaucoup plus sur les émotions et les relations entre les personnages, la politique, les différentes factions, les luttes d'influence, les sentiments des différents protagonistes. Cependant, la dimension épique en est généralement bien moins rendue que leurs contreparties masculines, ce qui est une des raisons qui ne me font pas apprécier les romancières sus-citées.

Mais ce n'est que mon avis de mâle barbare
Ah mais je n'ai pas dit que la litterature avait un sexe, j'ai juste dit que je trouvait que les femmes allaient plus loin dans leur analyse. Par exemple, j'aime beaucoup david lodge, mais, comment dire, il n'arrive pas (a mon sens en tout cas) a se placer de l'autre cote de la barriere. Idem pour stendhal, qui decrit tres bien les tourments de l'homme. Mais quid de la femme ? Alors que justement j'ai note dans le livre que je lis en ce moment une analyse tres fine de l'esprit d'un homme, par une femme, et ca n'est pas la premiere fois.

Ceci dit, je le repete, j'adore david lodge et stendhal.

Pis peut etre que ca a un cote drole de se decouvrir sous la plume d'une femme
Citation :
Provient du message de Telefoneur OdO
ce n'est pas un roman ,c'est largement biographique avec des pointes d'autobiographie .j'ai étudié ça cette année
Le style peut-être pompeux car Yourcenar essaye de retranscrire un style latin .
il n'y a que moi qui ne l'ai pas lu
zut

Citation :
Provient du message de Serafel
Ah mais je n'ai pas dit que la litterature avait un sexe, j'ai juste dit que je trouvait que les femmes allaient plus loin dans leur analyse.
'fin là c'est une image quoi

crm
Citation :
Provient du message de Serafel
Ah mais je n'ai pas dit que la litterature avait un sexe, j'ai juste dit que je trouvait que les femmes allaient plus loin dans leur analyse. Par exemple, j'aime beaucoup david lodge, mais, comment dire, il n'arrive pas (a mon sens en tout cas) a se placer de l'autre cote de la barriere.
Lis du Robert Jordan.
C'est complètement caricatural, mais toutes les filles à qui je l'ai fait lire étaient mortes de rire et retrouvaient de nombreux traits de caractère dans les chieuses qu'il décrit
Pêle on peut aussi citer la période romantique du milieu du 19eme qui a vu éclore de nombreux auteurs masculins...et des poètes (question sensibilité ils se posent bien là...regarde sur le bar ), et en terme de contre exemple on peut citer le nouveau roman et son refus de la psychologie dont nathalie sarraute fut l'un des principaux instigateurs...


tsss Serafel tu pensais vraiment qu'on ne te rattraperait pas

Allez hop *le traine sur la taverne*

Khro
[Edit: 1850 c'est 19eme siècle va falloir que je me rentre ça dans le crane ]
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Lis du Robert Jordan.
C'est complètement caricatural, mais toutes les filles à qui je l'ai fait lire étaient mortes de rire et retrouvaient de nombreux traits de caractère dans les chieuses qu'il décrit
je lis, j'apprecie, mais bon, il y a une difference entre decrire des caracteres et les analyser Jordan decrit tres bien certains traits de caractere des femmes (qui a dit mysogyne ?) mais il n'analyse pas. Qui plus est, hum, j'adore mais c'est pas de la litterature, sinon de gare

Citation :
tsss Serafel tu pensais vraiment qu'on ne te rattraperait pas

Allez hop *le traine sur la taverne*
non je veux pas
Au niveau de l'analyse des personnes, je pense que cela tient de l'auteur et non de son sexe.

Il faut voir la sensibilité de l'auteur. Des hommes comme Proust et Balzac sont très fort dans leurs analyses des personnes.

Je trouve que quelqu'un comme Amélie Nothomb n'analyse pas fort ses personnages.
Citation :
Provient du message de Thalizat
je ne suis vraiment pas sur que la littérature ait un sexe

Joliment dit, et bien d'accord
Tout à fait, et j'ajouterais, pour Khronos, que tu cites beaucoup d'auteur "classiques" qui écrivaient à une époque ou les femmes ne pouvaient se faire aucune place dans la littérature, de par leur sexe justement. La littérature féminine, à part quelque exemples isolés, est un phénomène récent et je ne vois pas comment tu peut objectivement comparer 20 siècles de littérature pour la gente masculine, à un ou 2 siècle pour les femmes. (et d'ailleurs s'il faut citer un auteur féminin, dans un genre complètement différent, mais que j'apprécie beaucoup, je dirais Anne Rice!)


Serafel, j'ai adoré "Les mémoires d'Hadrien" que j'ai lu il y a quelques années. C'est un livre que Marguerite Yourcenar, elle même, ne veut pas qualifier de roman historique. Il se base très sérieusement, et avec un travail considérable de recherches, sur la vie de l'empereur Hadrien. Je suis mordue d'histoire antique et j'ai trouvé ce livre passionnant.

J'ai appris beaucoup de chose par cette lecture et elle a presque confirmée ma vocation... mon but alors, c'était de devenir l'archéologue qui retrouverais la tombe d'Antinous en Egypte, dont personne n'a pu retrouver la trace!
Enfin, il se trouve que maintenant, je suis un peu plus réaliste qu'il y a 4 ou 5 ans!

Voila un site génial -mais en anglais- sur le vie d'Hadrien et de son favoris: http://ladyhedgehog.hedgie.com/antinous.html
Comme le dit très bien Kronos, la littérature n'a pas de sexe pourtant le débat sur la forme au féminin d'un terme qui se veut neutre ne date pas d'hier, l'académie s'explique :

http://www.ciep.fr/chroniq/femi/f03.htm


Prenons des auteurs comme Maupassant, Steinbeck, un formidable auteur finnois qu'est Paassalina < la forêt des renards pendus, le lièvre de Vatanen, le fils du Dieu Orage > Hoffman qui écrit lui dans un registre fantastique mais qui s'attache de très prêt à la description de ses personnages et qui, avec une grande maîtrise, nous remet sans cesse dans l'histoire afin que nous gardions bien à l'esprit tous ses personnages tout en nous montrant la totalité sur eux, avec un art que je ne peux restituer ici avec mon maigre vocabulaire. Les romans de Gide sont des trésors de description humaine et d'émotions naturellement expliquées et même commentées par leur propre auteur de façon si humble.

Je ne remets pas en cause la sensibilité féminine et leur faculté à restituer des émotions de façon réaliste, mais en fait un/une auteur jouent à armes égales sur ce tableau, les qualités premières d'un écrivain étant à mon goût la sensibilité et le sens de l'observation < l'imagination aussi bien sûr >


J'en profite pour parler d'un livre qui n'a rien a faire avec le sujet : Tirant le Blanc, en grand le parfait manuel pour être un chevalier irréprochable, très intéressant au niveau historique et au niveau du comportementalisme de ce mouvement fabuleux qu'etait la chevalerie
Citation :
il n'y a que moi qui ne l'ai pas lu
t'inquiète moi j'ai lu qu'un extrait minuscule

Que nous soyons hommes,ou femmes c'est l'effort intellectuel que nous donnons qui donne un livre avec des personnages finement analysés .Seul un travail peut offrir une sensibilité réelle.
Citation :
Tout à fait, et j'ajouterais, pour Khronos, que tu cites beaucoup d'auteur "classiques" qui écrivaient à une époque ou les femmes ne pouvaient se faire aucune place dans la littérature, de par leur sexe justement.
Tout à fait d'accord avec ça Foutue domination masculine de Bourdieu...
Ceci dit, au 19eme on commence à voir des sacrés bouts de femme écrire, les soeurs Brontë de la période victorienne par exemple (jayne eyre pour charlotte, wuthering heigts pour emilie, et des poésies pour ann...) qui se hissent allégrement entre les doigts gourds d'un Henry James ou Trollope ( Anthony, pas Joanna). Un des premiers romans sous sa forme moderne est tout de même féminin ! ( Mme de lafayette dans "la princesse de clèves" Bon ok elle devait être pétée de thunes )

Au final je suis sur que les femmes nous réservent bien des surprises, mais il me semble un peu injuste d'oublier les chef-d'oeuvres existants en se basant sur une empathie et une sensibilité qui, si elles sont effectivement l'apanage du genre féminin (habitué à capter dans le moindre mouvement de sourcil les désirs de l'homme rentrant au bercail avec une dépouille de sanglier autour des épaules ), se sont révelées très développées chez de nombreux auteurs masculins, et sur ce point je ne peux qu'approuver rakay (et Chandler à propos d'Amelie Nothomb, dont -malgré la sympathie que dégage l'auteur- les personnages simplistes voir caricaturaux d'hygiene de l'assassin m'avaient dissuadé d'aller plus loin...)

Khro
«Je me suis plu à faire et à refaire le portrait de cet homme presque sage.»(1)

« Il faut s’enfoncer dans les recoins d’un sujet pour découvrir les choses les plus simples, et de l’intérêt littéraire le plus général »(1)
Non, ce n’est pas une citation d’un sujet du type «Jusqu’où vous aventurez-vous avec votre sexe » même si ça peut y ressembler.

« Plus j’essaie de faire un portrait ressemblant, plus je m’éloigne du livre et de l’homme qui pourraient plaire. Seuls, quelques amateurs de destinée humaine comprendront. »(1)

« Retrouvé dans un volume de la correspondance de Flaubert (…) la phrase inoubliable : "Les dieux n’étant plus, et le Christ n’étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l’homme seul a été." Une grande partie de ma vie allait se passer à essayer de définir, puis à peindre, cet homme seul et d’ailleurs relié à tout. »(1)

« En tout cas j’étais trop jeune. Il est des livres qu’on ne doit pas oser avant d’avoir dépassé quarante ans. »(1)

Voilà pour planter le décor. L’œuvre vue par son auteur.

Ensuite pour le côté un peu plus polémique :
«Le roman dévore aujourd’hui toutes les formes ; on est à peu près forcé d’en passer par lui. Cette étude sur la destinée d’un homme qui s’est nommé Hadrien eût été une tragédie au XVIIe siècle ; c’eût été un essai à l’époque de la Renaissance.» (1)

C’est vrai qu’il y a quelque chose dans Mémoires… qui peut surprendre, du coup, une langueur, un désir de prendre son temps à l’heure où il s’agit de transmettre et que les amateurs de roman où l’action joue un rôle prépondérant pourraient trouver pesant, lourd, poussif, ou trop long. Ce serait dommage, presque un contresens.
Déjà il suffit de jeter un coup d’œil aux « Nouvelles orientales » de la même Marguerite pour avoir la certitude que le style de Mémoires… est voulu et réfléchi. Il a un but et s’accorde avec.

D'ailleurs je suis persuadé que si c’est un live qui mérite d’être lu, il mérite encore plus d’être relu, quelques années après. Cet ouvrage qui ressemble tant à un livre de méditations et que Yourcenar a hésité un instant à nommer « Journal d’Hadrien » a tout du livre de chevet que l’on feuille lentement, sans être pressé de le finir, sur lequel on revient, on s’acharne parfois. Il est d’une beauté et d’une richesse attachantes.

Et pour finir, évidemment, outre la beauté, le regard d’un homme sur sa vie, etc, il ne faudrait pas en oublier la dimension politique, inhérente à une vie d’Empereur :

"Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l’esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d’imaginer des formes de servitudes pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu’on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu’elles sont asservies, soit qu’on développe chez eux, à l’exclusion des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares."(2)

D’actualité ?


(1) Carnets de notes de Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar
(2)Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Lis du Robert Jordan.
C'est complètement caricatural, mais toutes les filles à qui je l'ai fait lire étaient mortes de rire et retrouvaient de nombreux traits de caractère dans les chieuses qu'il décrit
Oh une lacune littéraire chez Lil'.
Je connais de nom uniquement.

Chieuse tu dis ? c'est pour moi ca

Faut que je lise ...

un titre en particulier à suggérer ?
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