Croyez-vous qu'on peut rester intègre et fidèle à ses idées en politique?

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Petit sujet qui me tiens à coeur :

Est ce que pour vous au fil du temps un politicien finiras forcément par voir ses idées et son intégrité se faire modifier par son parti jusqu'à s'aligner à peu près complètement sur la politique officiel du parti avec ses compromis ,ses négociations, ses combines ou au contraire pensez-vous qu'un politicien peut envers et contre-tout s'intégrer dans un partis sans se faire assimiler et parvenir à rester parfaitement intègre avec ses idées de départ (dont certaine ne sont pas toujours en adéquation avec la ligne du parti)?

Je parles ici dans le cadre du long terme et dans le cadre d'un parti plutôt conventionnel (donc plutôt PS que LCR par ex )
C'est une chose que je me demande depuis un moment.
En effet, je suis assez concerné par la politique, et j'aimerai un jour me lancer.
Malheureusement, c'est plus simple en appartenant a un parti. Or je suis contre le systeme de parti, puisqu'il faut par definition accepter sa ligne de pensée sans trop en sortir. En un sens ca peut se comprendre, mais dans un autre, c'est tres tres genant. Et parfois on risque meme de se trouver en opposition totale avec ce que l'on nous demande de voter/penser/dire etc...

En ce qui me concerne je suis plus proche du PS que d'aucun autre parti, meme si ce parti ne represente pas toutes mes idées. Donc je ne me vois pas l'integrer alors meme que je sais que sur plusieurs points je ne vais pas etre d'accord, et que l'on va me le reprocher ou me dire de me taire.

Donc pour moi, non, il n'est pas possible d'etre structurellement dans un parti sans vouloir suivre parfois aveuglement sa ligne de conduite. Evidemment quelques desaccords par ci par la ne genent pas et peuvent meme etre benefique pour tout le parti, mais a moins de devenir un des dirigeants ou principaux membres, il faudra finir par se plier a la volonté des dirigeants.
Citation :
Provient du message de Pitit Flo -TMP
je sais que sur plusieurs points je ne vais pas etre d'accord, et que l'on va me le reprocher ou me dire de me taire.

Euh... Sans vouloir te vexer, je suis au PS, et nul ne m'a jamais demandé de me taire, et nul autre ne songerait à me reprocher de penser... (ce qui n'implique aucunement que j'adhère en fermant les yeux à toutes les idées, opinions véhiculées par le PS. Bien entendu, il y a un accord sur les fondamentaux (place de l'individu dans la société, libertés fondamentales, sens de la justice sociale)

Encore heureux qu'un parti politique qui se veux démocratique en respecte les règles fondamentales...
Le parti contre l’homme libre et pensant ?
L’homme inexorablement broyé par les compromis et les négociations ?
Je n’y crois pas trop.

Lettre à un jeune militant (je raye : c’est vraiment trop pompeux)

De toute façon, je crois qu’il ne faut pas rêver et ne pas croire qu’en s’inscrivant dans un parti on finira député ou pire ministre et être ainsi appelé à se conformer contre son gré à une ligne du parti que l’on ne partagerais pas
( - Non, je ne voterai pas l’amendement visant à supprimer le contrôle des fonds publics
- Si tu votes contre, ne compte pas être investi par [insérez ici le nom du parti] pour ta prochaine candidature de [insérez ici le poste convoité : député, maire, député européen…])
Cela dit, lorsque l’on est élu à ce genre de hauts postes, c’est que l’on a déjà une certaine expérience en politique et l’on a eu suffisamment le temps d’en explorer les rouages pour savoir si l'on est prêt à ces « compromis » ou pas.

Le nombre de militants et d'adhérents est quand même bien supérieur au nombre d’élus (qui a dit « sauf à l’UMP ? » Taisez-vous, vilains trolleurs que je puisse continuer en paix).

Et puis la politique cela se débute généralement au niveau local. Participation à des réunions, débats, etc. Puis vient le temps des engagements internes, c’est-à-dire au sein de la section locale :
- trésorier de la kermesse du 21 avril du PS section Cintegabelle
- sous-secrétaire de la commission « bien vivre sa retraite » de l’UMP section Buron
- préparateur de salle pour les réunions « Où sont passées les oies sauvages ? » des Verts d’Arcachon,
- co-responsable de la section «la femme enceinte l’avenir de l’homme ? » de l’Opus Dei ( je suis confus, ce n’est pas un parti politique, au temps pour moi).

A ce stade là c’est la démocratie interne du parti que l’on éprouve : les bulletins forcément secrets pour les votes sur les personnes, les débats sur les sujets de politique locale :
-«Faut-il installer plus de poubelles dans la rue Saint Vincent ? »
-« Pour un pont de franchissement de la Garonne ou plutôt pour un tunnel sous marin ? »
-« L’entreprise XYZ donne-t-elle à votre avis suffisamment de cautions pour que les subsides que lui verseront les divers organismes et collectivités lors de son installation soient employées à créer un véritable essor dans le bassin d’emploi du Cambrésis ? »
et bien sûr le contact avec les élus locaux : régionaux, municipaux, départementaux,..., quant aux députés, pas d’inquiétude, ils envoient toujours un de leurs multiples bras droits, on les pardonnera, ils sont assez occupés.

Viennent alors les premières déceptions : l’avis d’une section n’est souvent que consultatif voire même tout le monde s’en tamponne allègrement à part peut-être le journal local un jour de grande pénurie d’informations ou parfois à la rigueur la maison de retraite de Flavigny sur Orge.
Alors ton avis, tu penses… mais ce n’est pas grave, le désir d’être informé et d’être un citoyen actif dépasse ce genre de petites blessures narcissiques. On continue, on se sent vivant et responsable.

Et pour peu que l’on veuille faire ses preuves pour décrocher une place sur une future liste (municipale, régionale, …) où l’on pourra enfin être représentatif et ne pas avoir un avis juste consultatif, l’investissement politique et la connaissance d’un minimum de dossiers aura un prix : celui notamment des longues soirées de débats et de votes internes où l’on promet à l’être cher d’être de retour avant 22h et que l’on retrouve au lit, paisiblement endormi(e), vers 1 heure du matin, celui des week-ends passés dans des congrès, celui des jours de RTT posés pour assister aux Journées d’Eté (au moins à celle du 28 août où viendra Robert Hue/Roselyne Bachelot/Dominique Voynet/François Hollance [rayez les mentions inutiles], histoire de pouvoir le (ou la) vilipender un bon coup…).

Ensuite seulement viendra le temps ou lorsque l’on ouvre sa bouche, on est écouté, de préférence par un média. Là oui, les choses se corsent et il faut un minimum de recul.
Note bien, d’ailleurs que tu auras besoin de l’appareil politique de ton parti pour avoir accès à des informations importantes sur lesquelles justement tu pourras être amené à te prononcer et à donner ton opinion.
Mais bon nombre d’hommes et de femmes politiques se permettent fréquemment des écarts face à la ligne, ou disons plutôt, au programme de leur parti.


Bien sûr pour en arriver là, il faudra s’être livré à quelques guéguerres internes, avoir souffert quelques attaques venant de ceux que tu considérais pourtant comme tes alliés. Il faudra sûrement avoir négocié et cédé parfois sur un point pour gagner sur un autre. Des compromis ? Peut-être, ça dépend de tes positions et surtout de ton ambition : Rien n’oblige à tout faire pour monter en grade ou pour se présenter à des élections.
Mais ta faculté, ta liberté de penser et même ta liberté d’expression n’en seront pas pour autant comprises. L'intégrité n'en parlons pas. Entrer en politique ce n'est pas vendre son âme au Diable et attendre, attristé, que Méphisto se manifeste pour réclamer son dû : notre innocence.


En somme, cela ne coûte rien d'essayer et le fonctionnement local te donnera une idée de comment fonctionne le parti. Quant à ta liberté de pensée elle est inaliénable.


Quel est le risque ? Au pire devoir aider à faire la campagne électorale de quelqu’un qui te déplaît ou d’aider à diffuser une idée avec laquelle tu n’es pas d’accord. Mais ce « devoir » n’est pas inéluctable : une carte politique ça se déchire. Une cotisation, c’est annuel et tous les ans, au moment de signer ton chèque, tu pourras décider si oui ou non cela pressente un autre intérêt que celui de la déduction sur ta feuille d’impôt.
Dans un parti il y a une ligne globale sur de grandes questions comme le disait la limace verte, mais il y a divers courants. Rien qu'au PS puisque tu prends cet exemple, entre Hollande et Drey, les différences sont nombreuses sur les points de vue et les actions qu'ils voudraient mener.
Un parti n'est pas une armée, on peut s'exprimer, débattre et faire avancer les choses dans un sens commun plutôt qu'unilatéral sans pour autant perdre son identité.

M'est avis cependant que passé un temps, notre environnement influe sur nos opinions dans une certaine mesure qu'on le veuille ou non
Euh en me relisant et en lisant les reponses, je comprends que je me suis mal exprimé.

En effet, heureusement qu'on ne muselle pas les militants qui sont en desaccords, et que meme bien au dela, sur de petits points (et souvent a un niveau local) c'est la confrontation de plusieurs points de vue differents qui permettent la prise de decissions et la mise en place de ces decisions.

Je parlais deja a un niveau plus elevé, élu, député, conseiller regional/général etc... Evidemment la encore il faut nuancer, bien evidemment un parti politique c'est quand meme une entité presque vivante, en constante discussion sur quoi faire sur quels problemes etc...
Mais qu'une fois qu'une decision est prise, elle est prise, et quasiment imposée aux elus/deputés etc... qui meme s'ils jugent cette decision inacceptable n'ont pas d'autres choix que de l'accepter.
Alors que je prefere les "consignes de votes" mais ou chacun peut voter ce qu'il veut.

Mais partant du fait qu'aucun parti ne representera jamais pleinement mes idées, j'ai du mal a accepter a y adherer.
Citation :
Provient du message de Pitit Flo -TMP

Mais partant du fait qu'aucun parti ne representera jamais pleinement mes idées, j'ai du mal a accepter a y adherer.
Je suis exactement dans le meme dilemme
Alors soyez rassurés : aucun parti ne représentera jamais "pleinement la totalité" de vos idées. Du moins, c'est ce que je vous souhaite.

Pas plus qu'il ne représente d'ailleurs la totalité de celles d'un seul de ses militants (pour ce dernier point je suis un peu catégorique mais je n'ai jamais rencontré qui que ce soit qui me fasse changer d'idée...peut être devrais-je adhérer à un parti autoritaire et cédant au culte de l'homme providentiel ? ).
D'ailleurs il suffit de voir le nombre de motions différentes proposées lors d'une AG, d'un congrès, ou d'une quelconque instance représentative du parti ainsi que les majorités parfois assez surprenantes qui s'en dégagent pour se faire une opinion rapidement.

Malgré ses quelques divergences (et après tout cela fait aussi parti de la démocratie, apprendre à vivre en étant minoritaire sur certaines de ses idées. Cela apprend aussi l'humilité tiens. Et puis non décidément, d'accord à 100% avec les idées de quelqu'un cela me rappelle trop des pratiques brejneviennes) certains se lancent. Les échanges ne peuvent qu'être intéressants et si l'écart entre certaines positions et les vôtres est trop important, il sera toujours temps de partir.


Même si l'influence d'un parti, comme le disait Laya, finit forcément par se faire sentir, il n'y a pas de fatalité concernant "l'intégrité" ou la "liberté".
On n'entre pas en politique comme on entre en religion.
Pas de corde au cou, de prison dorée ou de menottes. Les masochistes et les fatalistes arguant de la laideur du monde politique pour ne rien faire et continuer à bougonner que "c'est affreux tout ce qui se passe ah là là là là" peuvent passer leur chemin, il y aura toujours, et c'est heureux, des citoyens pour s'engager quel que soit leur bord.

Ah oui, et pour finir, non Floc, lorsqu'une décision est prise elle n'est pas nécessairement imposée aux élus. Cela donne d'ailleurs lieu parfois à des débats houleux et homériques.

La pression que peut exercer un parti sur l'un des siens est surtout de l'ordre de la désignation en tant que candidat ou de l'exclusion du parti.
Après tout, cela n'est pas non plus quelque chose d'horrible : certains hommes politiques se servent de ses dissensions pour rebondir, changer de crémerie, se présenter sans étiquette,... et je ne parle même pas de ceux qui ne sont pas désignés par leur parti, se présentent quand même, sont finalement élus et dont le parti, bien content de pouvoir compter un élu de plus (et le financement qui va avec ^^) réintègrent illico presto au nez et à la barde du perdant qui, lui, était soutenu. Il y a du coup des cohabitation internes assez joviales.
La démocratie, en somme, et à vivre dans sa pratique
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