Chapitre IV: le début du commencement de la suite du retour du livre !

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Bon, eh bien voici le chapitre IV.
Avec de nouveaux personnages, rien que pour vous, mais aussi des anciens ! Mais où s'arrêtera-t-il donc ? Avec des vrais morceaux de violence et de méchanceté dedans. Avec une fille nue, sisi, il faut juste la trouver. Vous aussi, votez pour un titre pour l'histoire !

Comme d'hab, avis, commentaires....

Introduction
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III

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La neige avait commencé à se raréfier. Ce ne fut d’abord que quelques rochers qui émergeaient de l’immensite blanche, sur lesquels s’aggripaient désespérément la mousse et le lichen. Puis ce fut les arbres qui remplacèrent les arbustes. Au début, leurs branches étaient recouvertes de neige, mais bientôt, même ici, elle disparut. Le marron remplaça le blanc sur le sol, et les sabots des chevaux s’enfonçaient dans la boue avec un horrible bruit de succion.

« Nous n’allons pas tarder à nous arrêter pour nous reposer » lança Rekk derrière son épaule.
Shareen cligna des yeux, étouffant un baillement. Elle avait attendu cette phrase depuis si longtemps ! Cela faisait une éternité qu’ils chevauchaient, semblait-il, ne s’arrêtant que pour laisser les chevaux grignoter quelques buissons. Elle n’avait pas dormi depuis plus d’une journée, et la fatigue et le froid commençaient à avoir raison d’elle. Je voulais m’enfuir. Bah ! Je ne ferais pas deux pas avant de m’endormir…
Rekk, pour sa part, semblait résister tant à la température qu’à l’absence de repos. Il avait fait tout le trajet tête nue, alors que Shareen restait emmitouflée dans sa pelisse. Clairement, il avait décidé de s’arrêter pour ménager la jeune fille, et pas pour son propre confort.

« Il y a un village à quelques lieues d’ici » observa Rekk « mais ils me connaissent trop bien. Je ne voudrais pas que la nouvelle de mon voyage arrive trop vite. Nous dormirons donc dehors » Shareen émit un gémissement en pensant au froid qui l’attendait. Mais Rekk se contenta de hausser les épaules. « J’ai plusieurs couvertures. Une de moins ne me fera pas grand mal. Je t’en donnerai une »
« Merci » balbutia la jeune fille, surprise de cette attention.

Mais Rekk ne l’écoutait pas. Tendant l’oreille, il semblait écouter quelque chose. Lorsqu’il se retourna, son sourire était satisfait.
« Je ne me trompais pas. Il y a une rivière pas loin. Nous allons pouvoir puiser de l’eau, monter le camp et faire un feu » Shareen haussa un sourcil. Si elle se forçait à rester attentive, il lui semblait entendre un léger murmure cristallin, elle aussi. Mais peut-être était-ce son imagination ? Qu’est-ce que j’ai sommeil… je vais m’endormir sur place...

C’était étonnant ce que la fatigue pouvait faire aux gens. Quelques heures auparavant, Shareen n’aurait pas même imaginé passer la nuit dans le même endroit que cet homme, décrit comme un meurtrier et un violeur. Elle avait échafaudé de nombreux plans en silence, pour empêcher son esprit de penser au froid, mais aucun ne semblait attirant désormais. Elle ne voulait plus qu’un bon feu, et la couverture que l’homme lui avait promise.

Ils avancèrent encore quelques minutes, jusqu’à atteindre enfin l’endroit que cherchait Rekk. C’était un endroit protégé, caché de la route par une haie d’épineux, qui donnait directement sur un ruisseau d’eau claire.

« Un affluent du Verdoyant » fit Rekk, satisfait. « Je savais bien qu’il était par ici » Il descendit de cheval, et tendit de nouveau la main pour aider la jeune fille à descendre, comme il l’avait fait à chaque halte. Cette fois-ci, Shareen la prit. Elle se sentait la tête légère, et doutait de pouvoir démonter seule. Ce fut une véritable épreuve que de s’arracher de sa selle.

« Il était temps que l’on s’arrête » grommela Rekk en considérant la jeune fille d’un œil critique.« Les barbares ne s’aventurent pas autant au sud. Nous devrions être en sécurité… » Il haussa les épaules. «… autant que faire se peut »

Comment est-ce qu’il pense que je peux me sentir en sécurité avec un assassin partageant le même feu que moi ? Déesse Vierge !

Shareen avait mis ses dernières forces dans ce sursaut d’indignation. Elle se laissa glisser sur la couverture qu’elle avait apporté et, comme il l’avait promis, Rekk lui en jeta une autre pour se couvrir.

« Ne dors pas tout de suite. Je vais faire cuire un peu de viande.»

Shareen se préparait à protester, mais un simple regard de ses yeux noirs, si noirs, la convainquit de ne pas ouvrir la bouche. Elle se contenta de hocher vaguement la tête.

Dans un semi-brouillard, Shareen l’observa rassembler quelques branches encore sèches, puis allumer le feu. Il n’avait pas l’air si effrayant, quand elle le regardait s’activer ainsi, et il lui fallait des efforts de volonté pour se souvenir du regard qu’il avait parfois, de cet éclat meurtrier qui le désignait bien comme le Boucher de la légende. Bientôt, un bon feu se mit à brûler, et il entreprit de cuire plusieurs lamelles de viande séchée.

« Cela fait plus de vingt-quatre heures que tu n’as pas mangé, et plus de vingt-quatre heures que tu n’as pas dormi. Il va falloir que tu fasses l’un et l’autre si tu veux voyager demain »

Rapidement, un fumet délicieux se répandit dans la clairière. Shareen avait du mal à garder les yeux ouverts mais l’odeur lui rappelait soudain qu’effectivement, elle n’avait rien avalé depuis longtemps. Si.Une pomme.

Elle sourit en regardant Rekk jurer, alors qu’une flamme s’élevait plus haute que les autres et lui brûlait les doigts.
« Vous n’avez pas l’air méchant, finalement » murmura-t-elle, à demi endormie.

Rekk lui lança un regard vif.
« Comment ça ? »

Stupide, je suis trop stupide. Pourquoi est-ce que je parle de ça ? Demain, je pouvais partir tranquillement et ne plus jamais entendre parler de lui….

« Je… » elle hésita. « Je ne voulais pas vous fâcher… mais j’ai été très surpris d’apprendre que vous étiez Rekk… beaucoup de légendes courent sur vous »

Au lieu de se fâcher, l’homme se contenta de hausser les épaules.
« Ce ne sont pas les guerriers qui font les légendes, mais les bardes et l’or avec lequel on les paye. Il ne faut pas croire une réputation, petite »
« On vous dit cruel » fit Shareen, perplexe. « Vous n’avez pas l’air cruel, maintenant. Peut-être les bardes ont-ils un peu exagéré »

Rekk éclata de rire, et il planta son couteau dans la viande d’un geste souple.
« Tu ne sais rien, gamine. Tu ne sais absolument rien. Rien de ma vie, rien de mon histoire, rien de mes actions. Et cela n’a aucune importance, de toute façon. » Il soupira. « La moitié des jeunes gens me prennent pour une légende, quelqu’un qui n’a jamais existé, et c’est aussi bien comme ça. J’aurais préféré ne jamais refaire surface » Il serra les poings, et son visage s’assombrit. Sa fille. Il pense à sa fille !
« Je… suis désolée » balbutia Shareen.
Rekk ricana, un rire déplaisant. Puis il se leva et agrippa la jeune fille par le col de son manteau, la soulevant bien haut, jusqu’à ce que ses pieds s’agitent à plus de trente centimètre du sol.
« Je pourrais t’écraser comme une punaise, petite. Je pourrais te tuer, ici et maintenant, sans que tu ne puisses faire la moindre chose pour l’empêcher. Mais je ne le fais pas. »

Avec un rictus mauvais, il la projeta à terre comme un sac de légumes. Elle heurta violemment le sol, et l’air s’échappa de ses poumons avec un grand whoof. Elle leva les yeux, gémissant sous la douleur, pour voir l’homme dressé devant elle, son épée à la main. Jesuismortejesuismortejesuismorte….

« Je suis beaucoup de choses » murmura-t-il doucement, « mais il y a aussi des choses que je ne suis pas. » Il compta sur ses doigts. « Je ne suis pas un violeur » Un. « Je ne suis pas un traître » Deux. « Je ne suis pas un voleur » Trois. Il sourit, puis leva un quatrième doigt. « Je ne suis pas susceptible, non plus. Remercie tes dieux pour cela. » Il rengaina son épée et se détourna. « Si les ménestrels ont chanté que j’étais l’un quelconque de cela, alors ils ont menti. Pour le reste… » Il mordit sauvagement dans la viande, et attendit d’avoir avalé avant de terminer. « Ils n’ont probablement rien exagéré »

Pas un violeur ? Pas un traître ? Mais alors… Mais le reste est vrai ? Tueur d’enfants ? Faiseur de veuves ? Qu’est-ce que…

Shareen resta longtemps étendue sur le sol, tremblante. Je suis en vie ? Je suis en vie ! Elle ne comprenait pas ce qui l’avait pris de parler ainsi, et comprenait encore moins comment elle pouvait encore être en un seul morceau. Misérablement, elle rampa jusqu’à ses couvertures, et se glissa dessous. Demain, il avait dit. Demain, elle allait pouvoir partir. Si jamais il avait voulu la tuer, il l’aurait fait, tout à l’heure. Et ce n’est pas un violeur. Ce n’est pas un traître… qu’est-ce qu’il voulait dire par là ?

Elle avait beau être épuisée, le sommeil tarda à venir.
C’était un très bel arc, grand et puissant, délicatement incurvé, fait de bois riche lamellé et incrusté de pierres précieuses. Une opale scintillait à chaque extrémité, à l’endroit où la corde rejoignait le bois. De la poudre de diamant avait été répandue sur le corps de l’arc, et brillait tranquillement sous la lumière du pâle soleil d’hiver. Le prince était enchanté.

Theorocle Ier serait un jour l’Empereur du Ponant, le Prince des Nations sous le Soleil, le Seigneur des Trois mers et le Grand Commandeur des Peuples. Mais, tant que son père régnait, il n’était qu’un enfant de seize ans, heureux de recevoir un nouveau cadeau.

« De qui vient cet arc, encore ? » demanda-t-il à son gouverneur, tout excité, les joues rougies par le froid.
« Des forêts de Kousk, Votre Grâce » répondit l’homme, inclinant légèrement la tête en marque de respect.

Tout le monde s’inclinait devant l’Héritier, comme tout le monde l’avait toujours fait depuis des centaines d’années que l’unité des nations avait été achevé. Les femmes de chambre, les souillons et les garçons d’écurie se jetaient à genoux et pressaient le sol de leur front. Les soldats baissaient les yeux et frappaient leur bouclier de leur lance en signe de respect. Les courtisans faisaient leurs courbettes, les courtisanes leurs révérences. Les nobles des différentes maisons, les Griffons, les Licornes, les Dragons, les Basiliks, les Lutins, les Serpents, les Lions et les Phoenix, se contentaient d’une révérence soigneusement calculée, qui témoignait de leur soumission, mais également de leur puissance.

Mais seul Mandonius, gouverneur de l’Empire, bras droit du Prince des Nations et Haut Dignitaire de la Cour, pouvait se permettre de ne se fendre que d’un hochement de la tête. Cela pouvait être pris pour un geste d’égal à égal. Cela avait été pris pour un geste d’égal à égal par certains, qui avaient feint de s’en offusquer. Mais ils n’étaient plus vivants pour s’étonner de quoi que ce soit désormais.

« Regardez-moi » cria Theorocle, enthousiaste, encochant une flèche sur son nouvel arc. « A cent pas ! Je vais percer la donzelle ! »

Il fit un geste, et quelques serviteurs accoururent pour reculer la cible sur laquelle il allait s’entraîner. Mandonius grimaça. Le Prince avait des désirs étonnants, ces derniers temps, et il avait exigé que la cible soit peinte en forme d’une femme plantureuse et nue, avachie dans une position obscène. Il affirmait que cela l’inspirait, et lui permettait de tirer ses flèches avec plus de précision. Il soutenait que ses flèches étaient celles de l’amour, et qu’il allait percer de ses traits vibrants l’espèce féminine dans son ensemble.

Mandonius n’avait jamais eu d’enfant, n’en avait jamais désiré. Maintenant, à cinquante ans révolus, la vieillesse le rattrapait plus que jamais, et il comprenait enfin pourquoi il n’avait jamais souhaité fonder une famille. Il y avait trop de risque, beaucoup trop de risque que son enfant, s’il s’était agi d’un fils, tourne de la même manière que ce prince de pacotille. Prince de pacotille ? On pourrait me décapiter sur le champ, gouverneur ou non, si jamais ce petit monstre devinait ce que je pense. Ou simplement s’il lui prenait la fantaisie d’ordonner ma mort pour le divertir.

De cela, au moins, Mandonius pensait être prémuni. Il entretenait de très bonnes relations avec l’Empereur Marcus, si tant est que quiconque pût entretenir de l’amitié avec un dieu vivant. D’un point de vue strictement courtisan, c’était un honneur sans limites que d’être le précepteur du Prince. Mais en vérité, c’était une corvée insupportable. Marcus était parfois trop faible, en particulier lorsqu’il s’agissait de son fils, mais jamais il ne laisserait Mandonius se faire tuer simplement pour satisfaire le plaisir d’un prince. Du moins, je l’espère…

Regardant de nouveau la cible, il fronça les sourcils, choqués. Depuis un certain temps, le prince semblait nourrir un amour et une haine passionnés pour la gent féminine.
«Votre Grâce, êtes-vous certain que vous ne préféreriez pas une cible plus conventionnelle ? »
« Laisse-moi tranquille, Mando. Je suis occupé, et tu vas me déconcentrer. Si je rate ma cible, ce sera grâce à toi »

Ca non plus, il ne le supportait plus. Mandonius, pas Mando ! Il leva les yeux au ciel avec exaspération, et ce fut ainsi qu’il ne vit pas le tir de le Prince. Mais le cri de joie de ce dernier ne laissait aucun doute. Il avait touché. Et, si le gouverneur avait besoin de précision, alors les glapissements de son protégé l’auraient amplement satisfait.
« En plein dans le sein ! En plein dans sa mamelle pendante ! Regarde-ca ! Regardez-ca, Mando ! Je l’ai percée, cette truie ! »

Mandonius regarda la cible avec lassitude. Parfois, il se sentait fatigué, si fatigué. Il avait l’impression d’être le seul homme sain d’esprit, ici, alors que tous les courtisans présents s’empressaient d’applaudir. « Magnifique ! » entendit-il. « Quel splendide tir, Héritier ! »

Magnifique… Pah ! La flèche avait certes touché sa cible, comme l’avait si poétiquement dit Theodocle, mais le coup était bien trop à gauche pour occasionner de véritables dégâts. S’il s’était agi d’une véritable personne, en relief, et revêtu d’une armure, la flèche aurait ripé sur la maille sans occasionner de véritables dégâts. Le Prince n’avait jamais encore vu la mort de près. Mandonius, oui.

« C’est un superbe arc, et qui fait honneur à mes talents d’archer » sourit l’adolescent, très content de lui. « Tu remercieras la personne qui m’en a fait cadeau, et lui accordera une entrevue avec moi. Je lui dirai que j’ai été amusé »
Mandonius inclina de nouveau la tête.
« Héritier, l’arc vient du seigneur de Koush. Il vous en fait présent en tant que loyal vassal. Je vais sur le champ lui faire part de votre plaisir. »
Theodocle fronça les sourcils.
« Koush ? Qu’est-ce que c’est encore que ça ? »
« Une de vos provinces du sud, Héritier » expliqua Mandonius, cachant son exaspération derrière un sourire onctueux. Le prince ne cherchait pas même à se souvenir des dix provinces qui composaient son futur royaume. Tant d’inconscience était stupéfiant. « Un royaume de sauvages qui ont capitulé devant nous et se sont joints à l’Empire, voici vingt ans de cela, après une guerre sans merci »

Quelle guerre cela avait été ! A l’époque, Mandonius était encore loin du pouvoir, mais il avait été heureux, alors. Il avait déjà de nombreuses responsabilités, en tant que général. C’était de lui que dépendait la survie de ses hommes, et le succès de la campagne et, d’une certaine manière, le développement de l’Empire. Mais, le plus souvent, dans cette jungle hostile, il s’était retrouvé aussi couvert de boue que ses hommes, à protéger son voisin de son bouclier comme un soldat ordinaire. Il s’était acquitté de ces tâches avec fierté, et il avait combattu dans cette jungle immonde, combattu ces vaillants ennemis avec flèche et lance et épée, et le feu, et les moustiques, et la maladie. Et il avait gagné. C’était une belle campagne. Il avait rencontré un homme formidable, là-bas, et appris à le connaître. Un homme qui ne craignait pas la mort, cruel au-delà du raisonnable, et qui avait probablement plus contribué à la victoire que tous les efforts de l’Empire réunis . Rekk, à l’époque, n’avait pas encore sa mauvaise réputation. Il était capitaine, et ses hommes appréciaient ses méthodes sans pitié. Chaque mort de son armée, il la vengeait en brûlant un village. Il passait par l’épée femmes et enfants, et le désespoir avait rapidement gagné les Koushiens. Ils avaient déposé les armes au sortir d’une année de combats acharnés. Rekk, vieux forban, je me demande ce que tu deviens….

Mandonius revint brutalement dans le présent alors que Le Prince arborait un air boudeur.
« Cette province, hein ? J’ai changé d’avis. Remercie ces sauvages toi-même. Je ne veux pas en voir un dans mon palais »
« Il y en a un en ce moment même » expliqua le gouverneur avec tact. « L’ambassadeur du Seigneur de Kush. Il faudra bien que vous le rencontriez. Pour le remercier. » Il montra l’arc du doigt. « C’est une belle arme, vous savez. Vous leur devez bien ça »

Mais rien ne pouvait convaincre le Prince. Il lâcha l’arc avec révulsion, et donna un coup de pied dedans.
« Je n’en veux plus. Je ne leur dois rien » Il cracha par terre. « Dis à ce sauvage de reprendre son cadeau et de rentrer dans sa forêt »
« Votre Grâce… »
« Tu as vraiment décidé de me contrarier, aujourd’hui, Mandonius » gronda le Prince, pianotant des doigts sur la garde de son épée. C’était le tic d’un de ses gardes du corps, et Theorocle l’avait fidèlement recopié. Il prétendait que cela le rendait menaçant. Pour Mandonius, cela le rendait surtout ridicule.
« Pas du tout, Votre Grâce… cependant… »

Le gouverneur fut sauvé d’une longue explication par l’arrivée d’un serviteur en livrée de Griffon, qui vint lui chuchoter quelques mots à l’oreille.
« Je vois… » murmura Mandonius. Il se tourna vers le Prince, un sourire forcé aux lèvres. « Comme toujours, vous avez raison, Héritier. Il sera fait selon votre désir » Tu peux compter là-dessus. Si jamais ton père n’était pas là, l’Empire serait déjà en train de sombrer, espèce de sale petit chiot ingrat !
« Je ne t’ai pas donné la permission de partir ! » glapit Theorocle, furieux. « Je ne veux plus tirer à l’arc, et je m’ennuie »
Mandonius se contenta de sourire.
« Rien ne m’aurait fait plus plaisir que de vous divertir, Héritier, cependant l’Empereur votre père me convoque. Je ne peux tarder. »
Ce fut un véritable soulagement de pouvoir enfin quitter le prince, même si une entrevue avec l’Empereur ne présageait rien de bon.

Mandonius s’engagea dans les longs couloirs du palais, ses bottes s’enfonçant profondément dans l’épais tapis rouge qui recouvrait ça et là le magnifique parquet en chêne. Il croisa plusieurs gardes portant la traditionnelle livrée impériale, qui le laissèrent passer en s’inclinant profondément.
« Alors, pas trop ennuyé ? Pas trop d’ennemis à repousser, Kewdrun ? »
« C’est calme, Seigneur. Aucune insurrection cette année. Nos armes vont rouiller » sourit le garde, bombant le torse de fierté.
Le Gouverneur avait une mémoire stupéfiante, et il avait mis un point d’honneur à apprendre par cœur le nom de la totalité des gardes du palais. Peut-être un jour cela lui servirait-il. Pour l’instant, du moins, il cultivait ses amitiés.

Ses pensées vagabondaient alors qu’il avançait, cherchant dans ses dernières activités une raison sensible pour l’Empereur de vouloir le convoquer. Son fils s’était-il plaint ? Les progrès du Prince en matière de lecture et d’écriture n’étaient pas réellement convaincants, et Mandonius avait parfois l’impression de ne pas être le meilleur précepteur que l’enfant ait pu avoir. Si seulement il n’était pas autant gâté…

Lorsqu’il arriva enfin dans l’antichambre, et poussa d’une main ferme les grandes portes à battants de la salle du trône, il n’était toujours pas fixé sur les raisons de sa convocation. Cela le perturbait. Comment préparer son discours, s’il ne savait pas de quoi il allait être question ? Peut-être…

« Tu me délaisses, Mandonius. Je ne te vois plus, depuis quelques semaines » fit une voix tranquille alors qu’il s’inclinait.
« Votre fils me prend du temps, Sire. Il est… plein de vitalité »
Mandonius leva la tête à temps pour voir un éclair d’amusement passer sur le visage de l’Empereur. C’était un vieil homme, qui avait accédé au trône tard, s’était marié tard, avait fait un enfant tard. Un homme usé par les soucis de l’Empire, par les ennuis que lui causaient son fils, par la mort de sa femme, l’Impératrice, emportée par une maladie étrange quelques années auparavant.
« Il l’est, n’est-ce pas ? Plein de vitalité, je veux dire. Il fera un bon empereur, un véritable conquérant. C’est bien, une bonne chose. Il étendra l’Empire. Je n’ai pas su, pas voulu le faire »
« Vous avez fait bien mieux, Sire. Vous l’avez consolidé »
« Tu trouves, eh ? »
« Vous avez construit des ponts, des routes, des acqueducs, des égouts. Vous avez ouvert des académies et des écoles. Vous avez apporté la paix »
« Balivernes. Ce n’est pas grand chose, et tu le sais bien » fit l’Empereur. Toutefois, il n’avait pas l’air entièrement mécontent. « Je suis même incapable de maintenir la sécurité dans les villes, même dans ma propre capitale. Ce n’était pas ainsi, du temps de mon père »
« Les méthodes de votre père n’étaient pas appréciées. Vous, vous l’êtes »
« Et ca me fait un bien fou » grimaça Marcus. « Les impôts rentrent mal et le trésor est vide. Mais tu le sais déjà, et je ne t’ai pas fait venir pour ça. Je crois me souvenir que tu connaissais le baron Rekk, autrefois, n’est-ce pas ? »
Mandonius ne laissa rien paraître de sa surprise. Derrière son visage impénétrable, ses pensées tourbillonnaient furieusement.
« Il a servi sous mes ordres, oui. Lors de la campagne de Koush, et celle de Landza. Mais je l’ai perdu de vue depuis son bannissement »
Marcus haussa les épaules.
« Mon père n’avait plus besoin de lui. Tu sais bien comment il était, à jeter les outils qui ne lui servaient plus. Toujours est-il… » l’Empereur toussa, s’éclaircit la voix. « Toujours est-il qu’il vient à Musheim »
« Comment ça ? » fit Mandonius, interloqué.
« Semos sort d’ici à l’instant même, avec des nouvelles ennuyeuses. Sa fille est morte »
« Semos n’a pas de… » murmura Mandonius, avant de comprendre. « La fille de Rekk ? Celle qu’il avait confié à l’académie ? Ce n’est pas possible, qu’est-ce qu’il s’est passé ? »
Marcus haussa les épaules.
« Les détails que j’ai, c’est Semos qui me les a donnés. Ces derniers temps, je fais de moins en moins confiance à ce serpent. Mais s’il est impliqué, alors Gundron l’est aussi, et cela m’ennuierait de voir Gundron avoir des ennuis. Je veux que tu m’aides à résoudre cette situation »
Mandonius s’inclina bien bas. Il ne savait plus quoi penser. Si sa fille était morte, alors Rekk ne venait pas à Musheim en simple visite…
« Il vient se venger » confirma Marcus, « du moins est-ce ce que pense Semos. J’aurais tendance à le croire, connaissant le personnage »
« Et vous voulez que je l’arrête ? »

L’Empereur eut un sourire tranquille.
« Je veux que tu lui trouves un coupable.
Wow prolixe !!

Ze lis

//edit : tu fais cuire de la viande séchée toua ?

re edit :
Citation :
Si les ménestrels ont chanté que j’étais l’un quelconque de cela,
gni? un quelconque de cela, ca me plait pas comme tournure
Citation :
Provient du message de Lilandrea VifArgent
//edit : tu fais cuire de la viande séchée toua ?

re edit :

gni? un quelconque de cela, ca me plait pas comme tournure
Je ne suis pas très satisfait de ce chapitre, d'autant plus qu'il ne s'y passe pas grand chose

Mais bon, c'est nécessaire pour introduire la suite, donc il faut bien en passer par là
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Je ne suis pas très satisfait de ce chapitre, d'autant plus qu'il ne s'y passe pas grand chose

Mais bon, c'est nécessaire pour introduire la suite, donc il faut bien en passer par là
Vi il se passe pas grand chose mais il faut bien en passer par la oui.. je m'attendais a les voir rencontrer le pti gars, sur le chemin ...
Pis le pti prince la c'est une tete à claques
Citation :
Provient du message de Lilandrea VifArgent
Vi il se passe pas grand chose mais il faut bien en passer par la oui.. je m'attendais a les voir rencontrer le pti gars, sur le chemin ...
Pis le pti prince la c'est une tete à claques
Ca t'a plu quand même ?
Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Ca t'a plu quand même ?
Vi !

J'aime la facon dont Rekk change.. moi avec mon romantisme habituel je le vois tomber amoureux de Shareen mais bon ...
jveux que le coupable soit le Prince !! l'est con ! pis en plus ca correspondrait bien avec son attitude avec les femmes
j'ai lu avec attention ts les chapitres existant à la suite je suis bluffée j'adore le médieval fantastique et je sais que c'est assez difficile à écrire (sans parler de l'imagination qu'il faut) je me permet donc de te dire combien cela à été sympathique de lire ce début d'histoire et que j'espère vraiment pouvoir lire la suite..
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