Provient du message de Mardil
[i]Bref, la majorité des intervenants ici se réjouissent, avec raison, sans doute, d'arriver à trouver le mot juste, quand bien même ce fameux mot ne serait pas compréhensible par tous les lecteurs auxquels sont adressés le message.
En ce qui me concerne, il s'agit d'un plaisir. Plaisir plus que satisfaction.
Provient du message de Mardil
[i]Par contre, je ne peux pas m'empêcher de regretter l'aspect exclusif et élitiste de ce fil. Elitiste au mauvais sens du terme.
On commence par écrire pour le sentiment exaltant d'appartenir à un groupe d'élus, puis, subrepticement, on ne se sert plus de ses qualités d'écriture dans un but de s'intégrer, d'intégrer, mais au contraire d'exclure.
J'écris pour tout le monde, Dieu reconnaîtra les siens, quand aux autres, peu m'importe...
La charge est sévère. Qui se sentira visé ?
[QUOTE]Provient du message de
Mardil
[i]l y a bien plus difficile que de trouver le mot juste, c'est de trouver la bonne structure de phrase. être capable de dire simplement ce qui est compliqué. C'est à dire : être capable d'extraire l'information utile dans ce qu'on veut dire, pour ne garder que ce qui est important. Quite à revenir ensuite sur les détails.
Qui plus est, plutôt que de partir sur une idée à exprimer, et chercher le mot qui l'exprime, il est plus satisfaisant de chercher à reformuler cette idée, qui, au lieu de rester inchangée par le processus d'écriture, va à nouveau dévoiler tout son potentiel, et évoluer à mesure qu'on cherche à l'aborder sous un jour différent.
Provient du message de Mardil
[i]Renoncer au Mot, c'est accepter de remettre en cause ce qu'on voulait dire, renoncer à l'orgueil de croire que l'on a atteint l'essence d'une idée pour au contraire se remettre humblement en question.
Bref, non à la dictature de la langue : il est inutile de chercher une adéquation entre ses opinions et ses phrases qui serait plus fine que la variation du sens des mots entre les personnes. Nous avons chacun une perception différente de la langue, le langage est une manière de communiquer en acceptant d'appeler tous par les mêmes mots des concepts sensiblement différents.
Le langage, oeuvre de mensonge systématique, seul moyen de permettre une communication? Oui, je le pense. Gommer les détails pour faire ressortir l'essentiel, pour faire passer l'essentiel.
Je ne crois pas qu'il y ait une dictature de la langue. Une dictature de la langue sur la pensée.
Pour être précis je crois que l'on pense avec les mots qui sont à notre disposition.
Pour expliquer un concept ou un nouveau mot, il est nécessaire bien sûr de passer par une phase de reconstruction, quitte à se consacrer à l'essentiel en rendant plus accessible son vocabulaire ou à penser autrement, à revenir aux origines du concept pour le repenser plus simplement, dépouillé des oripeaux de l'habitude et, surtout, des allant-de-soi.
Mais de quoi parle-t-on ici ?
De ce mettre au niveau de l'interlocuteur pour lui faire toucher du doigt une idée, un concept ou de l'utilisation de certains mots "désuets" qui ne nuisent pas vraiment à la compréhension de l'idée ?
Cela devient un débat sur l'accessibilité de tel ou tel "type" de message, la typologie s'effectuant en fonction du vocabulaire ou du style.
Mais qui ira jusqu'à croire qu'un posteur, même lorsqu'il s'amuse à inclure quelques mots inusités et quelques clins d'oeil plus ou moins littéraires n'a pas l'envie d'être compris de tous ou, au moins, du plus grand nombre ?
De là à, volontairement ou pas, songer à "exclure" quelques lecteurs, il y a un fossé, non ?
Bien sûr que ce souci d'accessibilité est important. Je dirais même fondamental (en tout cas en ce qui me concerne mais je ne saurais imaginer qu'il puisse en être autrement ailleurs).
Mais il ne saurait être prétexte à s'affranchir de rechercher quelque mot nouveau, de faire quelques clins d'oeil littéraires qui eux sont secondaires.
Car ne pas se satisfaire d'un mot, c'est aussi repenser (et comme toute reconstruction de savoir, elle ne peut qu'être humble
) une idée, la tordre de nouveau, et la réexaminer d'un oeil neuf.
N'est-ce pas très proche de ce que tu préconises, au final ?
De là à rendre un texte hermétique, il y a, à mon sens, une certaine marge.
En somme, ce détail sur lequel tu dis que l'on peut revenir plus tard, c'est cela, sûrement, l'utilisation d'un mot retors.
Un petit luxe. Mais un luxe nécessaire.
[Edit :
Provient du message de
tamamanquitaime
sied
Pas au subjonctif
]