sauvetage
« QouiCaFaireARockapatte ! », une voie nasillarde, criarde s’éleva de l’orée de la clairière.
Melk rabattit lentement son hachoir vers le sol tout en se tournant vers l’opportun imités par ses sombres séides : le troll profita de l’occasion pour ramper en direction du chaudron.
Bondissant hors des bois une chétive créature apparue : son torse était recouvert d un léger harnois de maille fine ainsi que le reste de son corps. Une lourde cape d’hermine, marquée d’un serpent entrelacé sur fond bleu et blanc, lui dissimulé a moitié le visage.
D’un geste ample du bras la nouvelle venue se débarrassa de sa pelisse qui s’écrasa non loin sur une souche desséchée.
Sa peau, d’un bleu sombre et terne, se mariait harmonieusement avec son armure ; seul son regard, couleur noisette, rompait cette douce harmonie.
Lentement, tout en en souriant aux peaux vertes, la kobold sortit de son étui de cuir ouvragée une lame pulsante d’une éclat bleuâtre : de fines arabesques s’entremêlaient harmoniquement le long de l‘ épée.
Son avant-bras gauche était protégé par une rondache de métal peinte aux emblèmes de sa tribu. L’avantage de ce type de bouclier en était sa taille restreinte qui ne gênait en rien l’adresse au combat de son porteur.
Un sentiment de répréhension parcouru l’assistance : ce nouvelle adversaire ne semblait quère être des plus commodes. Certes elle était de petite taille et semblait bien malingre mais son assurance et son équipement prouvaient qu’elle devait être un formidable opposant.
Les hobgobelins se jetaient de rapide coup d’œil incertain, nul n’osait prendre une initiative.
Melk devinait bien que ses gars étaient emplis d’une certaine crainte quasi religieuse à l’égard de la kobolde. Il devait agir et vite sinon son autorité au sein de son clan serait remis en question et un des ses quatre matins on le retrouverait mort dans sa couche la gorge tranchée d’un bout a l’autre.
« Sorkarg kretar !!! » rugit d’une voix puissante le maître des lieux .
Sous l’injonction impérieuse les gobelins reculèrent de quelques pas laissant leur chef en tête a tête avec la nouvelle venue.
« Koi vouloir po-bleu ! »Mugit rageusement Melk.
« CaVaLibererRockapatCaSur ! »
Le visage du hobgobelin se figea tandis qu’une foule de pensée lui traversa l’esprit. Relâcher maintenant le rockapat serait pure folie : une telle action lui attirait l’inimitié de ses gaillards et donc une mort certaine.
Melk parti d’un rire sauvage et disgracieux.
« Toa vouloir rire !! Écoute po-bleu par maintenan et lése nou le rockapat….sinon…. » D’un geste abrupte et brutal il abattit sou kikoup sur une souche d’arbre qui vola en éclat sous l’impact.
La kobolde partit d’un éclat de rire aigue, son corps tout entier était secoué de spasmes des plus violents ; d’étroites larmes coulaient le long de son visage.
« CaDroleCaSur ! »
« CaCroirePouvoirBattreCa ? »
Elle s’essuya prestement le visage tachant le revers de son gantelet.
« BonCaVouloirCombat ? CaVaSatisfaireCa ! »
L’impétueuse kobolde se mit alors en position de combat.
Fonçant tel un taureau mugissant, Melk se jeta en hurlant sur la kobolde abattant violement son hachoir sur cette dernière.
La matriarche tournoyant sur elle-même esquiva gracieusement le fatal assaut qui laboura le sol marneux d’une large rigole.
Arrachant sa lame des entrailles de la terre Melk reparti de plus belle a l’assaut de l’effrontée.
Mais chaque offensive sans exception aucune ne rencontrait que l’air ou la rondache de la kobold.
La sueur perlait le long du front du Gobelin, sa respiration était plus saccadée plus sifflante. Ces congénères reculaient du mortel duel : ils devinaient l’issue de ce combat.
« CaVaTerminerCaSur ! » Siffla hargneusement la servante de Thor.
Frappant d’estoc, tel le tonnerre s’abattant sur Midgard, la kobolde inséra sa puissante épée entre deux plaques d’acier au niveau du torse de Melk.
En un bruit écœurant la lame pénétra la chair de ce dernier, perforant sans peine le poumon de l’imposant gobelin.
Un flot de sang vermillon jaillit de la bouche tordue de Melk tandis que la guerrière fit pivoter sa lame en son corps pantelant.
D’un coup de botte bien placé elle extirpa son épée de sa gaine de chair, puis un sourire aux lèvres invita le troll à la rejoindre.
« CaVenirIciCasur ! »
Les hobgobelins approuvèrent rapidement du chef en poussant le troll vers la peau bleue.
Cette dernière ramassa sa pelisse et s’enfonçant dans les bois suivit par son nouveau compagnon.
« CaMaintenantAppartenirTribuCaSur ! »
« CaEtreEsclaveDesSamedheimsCaSur ! »
« CaVaAvoirMaitreAServir ! CaVaS’occuperDeCaDesormais. »
« CaEtreBrisnukCaSur ! »
Brisnuk sourit alors son nouveau nom lui plaisait beaucoup.
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"La Barbarie n'est pas la préhistoire de l'Humanité mais l'ombre fidèle qui accompagne chacun de ses pas."
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