J'avoue. Je me suis pas mal tater avant de répondre. En effet, primo, ma réponse allant être à coup sûr une injure aux règles de la langue que j'utilise pour l'écrire, ca risque d'être rock'n'roll. Deuxio, au vu des tempéraments des différents auteurs, ca risque particulièrement de au mieux passer à la trappe, au pire déclencher de beaux foutages de gueules. Tertio ... euh non, plus de tertio, j'ai oublié ce qui m'était venu à l'esprit, donc passons à la suite ...
Passons donc rapidement aussi sur les posts type 'moi je fais X fautes à la dictée de Pivot' ou 'moi je déteste ceux qui...' ou 'formons une élite orthographique !'. J'imagine que ce n'est là que pure plaisanterie et badinerie. Mais comme l'eut dit ma grand mère : 'les plaisanteries, c'est comme les légendes ... y a toujours un brin de vérité dessous...'
Venons-en aux choses qu'il m'intéresse de débattre :
bien écrire est un respect vis à vis du lecteur
Tout à fait d'accord.
Devoir reprendre trois fois la lecture de chaque phrase pour en saisir le sens du fait de sa forme, est ce qui peut se faire de pire pour un lecteur. Il peut tout à fait y voir un irrespect, envers lui, ou même juste envers la notion de forum publique.
(Ne lire la suite que si vous désirez connaitre mon opinion ou comprendre le sens des posts suivants. Avant de réagir, lisez mon post suivant . Pardon et merci) Mais j'aurai bien aimé lire aussi dans ces thèses ciblées sur les SMSeurs et phonétiseurs, des références aux phraseurs et autres. N'étant sans doute pas clair, je développerai en expliquant que je ne n'apprécie que peu de devoir relire trois fois chaque phrase d'un post de Khronos dans l'espoir de pouvoir participer sans me planter... (le problème est exactement le même que pour 'se ki ekrive kom sa'. Manque d'effort de la part de l'auteur, qui induit un effort du lecteur...)
Alors, arguer du respect du lecteur en brandissant la facilité de compréhension, je suis d'accord. Ne taper que sur le petit peuple, c'est se confiner à la simplicité et la tranquillité.
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bien écrire nécessite de lire et écrire
C'est un peu faux. Dans ma propre conception, cela nécessite surtout de l'entrainement sous pression.
Je m'explique.
Lire sans écrire ne changera rien. (ca a été déjà bien dit auparavant)
Mais écrire des milliers de lignes sans pression (interne ou externe) sur la forme est tout aussi peu utile !
La raison pour laquelle je n'usais quasiment plus des accents
[je remplacais d'ailleurs 'il a mangé' dans mes mails persos par 'il a manger' de facon parfaitement consciente. Il a mange ne veut vraiment rien dire et nécessite plus d'effort de compréhension que il a manger, de mon opinion. Mais bon passons] est non pas mon passage en QWERTY (puisque ce vis m'est resté bien au delà de la simple période sur le territoire US) mais mon utilisation de boite mail américaine, où l'utilisation des charactères accentués pose plus qu'un simple problème de clavier (
il a mang#031e #045a sati#031et#031e (*), ca, c'est totalement incompréhensible).
Tout cela pour introduire le fait que j'ai changé ma net-orthographe sous la pression du soucis de compréhension de mes interlocuteurs.
Et c'est exactement cette même pression qui me fait progressivement revenir à l'utilisation des accents.
Sans le changement des moteurs d'édition des mailleurs US (enfin j'imagine), mais aussi et surtout, sans la pression interne de l'importance de mon image vis à vis de mon entourage. Je continuerais vraisemblablement mes erreurs in-volontaires.
Ecrire pour soit ne changera jamais rien à notre orthographe. C'est écrire pour les autres qui importe.
Et qui plus est, écrire beaucoup, pour que cela devienne évident ...
(rhooo la transition pas du tout téléphonée
[il y a 3 mois, vous auriez lut ici 'telephonnee'. Vous n'auriez pas eut besoin de relire pour comprendre, vous m'auriez juste prit pour un idiot. Nuance])
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peut-on juger sur l'évidence des fautes ?
Enfin, voila où tout cela nous amène (que le hasard fait bien les choses parfois
)
Provient du message de
FautVoir
Rien n'est évident pour moi en maths, je n'en ai pas fait depuis 27 ans. Sans compter que j'ai arrêté mes études à 17 ans, après avoir séché à peu près tous les cours de maths de seconde et première. Je te laisse donc imaginer mon niveau.
Mais c'est bien le point que j'essayais de démontrer : la différence entre littéraire/matheux (on l'est ou on l'est pas, d'accord avec toi) et le simple fait d'appliquer des règles apprises et mises en pratique chaque jour.
Je vais prendre comme exemple les fautes de ton post. Pas pour te stigmatiser, mais juste pour essayer de me faire comprendre :
* Tu écris bas au lieu de bât (pense à l'expression âne bâté pour retenir). Voila une faute sur quelque chose qui n'est, à mon avis, pas évident.
* Tu ne mets pas de majuscule au premier mot de ta première phrase. Voila ce qui pour moi est évident. Je ne peux pas t'apprendre qu'il faut mettre une majuscule au début de chaque phrase, car tu le sais déjà, et tu l'as d'ailleurs appliqué dans le reste de ton post. Pour quoi n'en as-tu pas mis à la 1ère phrase ? A toi de me le dire.
* Tu écris je doutes. Combien de fois, combien de milliers de fois as-tu conjugué un verbe du premier groupe à la première personne ? Manger, télécharger, jouer, écouter... Tu as appris ça en primaire, et surtout (et c'est là qu'est l'énorme différence avec les maths, le jardinage ou le double saut périlleux) c'est quelque chose que tu fais chaque jour, plusieurs fois par jour, depuis que tu as appris à écrire. Donc oui, c'est quelque chose d'évident. On te l'a forcément fait remarquer des tas de fois à l'école. Et tu l'as forcément déjà bien écrit, ce qui veut dire que tu sais bien l'écrire.
Force est de constaté que tu as amplement raison. Certaines évidences sont impardonnables.
En cherchant succinctement, je suis même persuadé qu'on se trouverait des évidences communes.
Mais je vais me permettre (orgueil ? je ne suis pas psy, mais sans doute, oui) de relever ta liste ... et tenter de développer un peu mon idée.
-> 'le bât blesse' : ainsi donc cette expression ne s'appuie pas sur l'image que j'imaginais. Je prenais le phonétisme(?) [ba] comme une paire de bas (collants ... 'c'est là que les collants blessent'). Etrangement, ma chère et tendre l'aurait aussi écrit 'bas', mais comme l'inverse de haut ( c'est là que le fond blesse). A première vue, n'ayant pas vérifier, ce serait plus 'c'est là que le joug blesse'. Tu comprends où je veux en venir ?
Cette expression, je ne l'ai jamais lue. Juste entendue. Je l'ai pourtant pleinement comprise, et fréquemment côtoyée. Mais tout ceci ne m'a pas permis de l'orthographier correctement.
-> La majuscule. Une évidence, tout à fait d'accord. Rien à dire, si ce n'est répondre à la question : simplement, car originellement, ce n'était pas le début de ma phrase. Ainsi, c'est bien mon inattention qui est en faute ici. Je n'ai pas pensé à effacer+vérifier, juste effacer. Et qui plus est, je ne relis que très rarement mes textes. Donc sur cette évidence, oui, tout à chacun pouvait conclure quant au soin que je prenais pour m'exprimer, transposer mes pensées 'oralisées' et mon langage courant sur le papier ... pas des masses. Mea culpa.
-> 'je trouves' ... Euh, ici, nous n'allons pas du tout être d'accord. Pour moi ce n'est absolument pas une évidence ! (tu en conclus ce que tu désires, pas de problème)
La preuve pourrait en être qu'il m'a fallut 3 relectures et l'ouverture du Bescherelle pour voir la faute.
Ceci dit, tu argumentes l'évidence de la conjugaison du présent à la première personne par 2 choses :
- l'apprentissage très tôt des règles
- l'utilisation (sous pression incontournable) très courante de cette forme.
Personnellement, je ne discuterai pas de l'apprentissage. A lui seul il devrait justifier de l'évidence : 'bah oui tu l'as apprit ca normalement !' ... Que dire d'autre que : euh bah oui, pardon, tu as raison, je sors.
Par contre pour ce qui est de l'utilisation. Sincèrement, si on excepte les phases d'apprentissage (dictées, cours de francais, etc), l'utilisation à l'oral (qui ne corrige pas ce type de faute), et l'utilisation sur le net (dont j'ai deja parler) , je me suis demandé quand avais-je bien pu utiliser la première personne du singulier sous pression ???
J'ai cherché .. Et n'ai strictement rien trouver. Que ce soit au lycée, au collège, à la fac ou en thèse, que ce soit en math, en physique, en histoire, en philo, en dessin ... Jamais je n'ai eu à exprimer la première personne du singulier à l'écrit ! (et pour éviter qu'on me réponde que je n'ai alors jamais rien écrit, une thèse fait classiquement 250 pages et un rapport de DEA, 100.)
Alors pour moi, ce type de faute n'est pas une évidence. Ce type de faute, dans ma vie courante (orale et écrite) ne me pose aucun problème (non par m'enfoutisme, mais par indétectabilité)
Je n'ai pas retenu les règles de conjugaisons basiques. Vous les avez retenues. Pour vous, conjuguer un verbe de premier groupe (-er c'est ca ?) avec 'je' est bénin. Détecter cette faute est évident. Pour moi, par ma faute j'en convient tout à fait, ca ne l'est pas.
Alors je ne désirais pas exprimer que toutes mes fautes sont de ce type. Bien au contraire. Juste apporter cette explication d'un cas très précis sur un type de faute très précis. A présent, à vous de forger vos propres opinions, ca ne me regarde pas. Mais peut être ces opinions seront-elles moins à l'emporte-pièce ...
Ceci dit, pour conclure et revenir dans un débat plus sain. Je reste intimement persuadé qu'on peut me donner mes fautes d'orthographe qui soient des évidences communes à vous et moi.
Je n'en doute pas un instant.
(*) exemples indicatifs non véridiques