[Broc] Fable: autour du feu

Répondre
Partager Rechercher
Dans l’atmosphère glacée, solide, brisée uniquement par les volutes de vapeur lourde expulsée par leurs respirations, les flammes crépitent, alors qu’ils se pressent, mains tendues vers la chaleur semblant si lointaine, assis sur leurs fourrures. A l’horizon, avant que le regard ne soit englouti sous la brume oppressante, se dressent massivement les antiques murailles construites pour repousser hors des portes d’Odin des ennemis maintenant morts depuis des générations. Le groupe de chasse, attendant que la tempête ne passe, reste blottis à l’abris des congères, une gourde d’alcool à l’odeur forte et acre passant de main en mains, réchauffant leurs chairs meurtries. Puis, soudain, l’homme, tressant ses moustaches solidifiées par le givre, déclare :

- Vous ai-je conté la fois, où, patrouillant dans nos monts, par une nuit comme celle ci, nous sommes tombés face à ces pleutres d’Albionnais, qui s’étaient apparemment perdus comme nous, déboussolés par le brouillard ? Il était impossible de voir le bout de son bras, et nous avons bien du marcher une centaine de pas avant de nous rendre compte que ce n’étaient pas nos compagnons qui étaient à nos cotés, mais nos ennemis mortels !
Eclatant de rires qui, sous la pression glacée, sonnent comme autant de quintes de toux, il reprend :
Heureusement, Tyr guida mon bras, et mon pavois pu détourner la lame d’un de leurs combattants plus vif d’esprit que les autres. Je vous monterais bien la cicatrice que ce gaillard me dessina dans le flanc, si je n’étais assuré d’être accueilli chez Hel à me découvrir par ce temps ! Quant à lui, et à ses compagnons, la cicatrice que je pourrais vous montrer couvre Ymir, là où nous les avons enterré dans la terre gelée.

Réprimant lentement un rot, sa figure se convulsant autour de son nez cramoisi, pestant et jurant, son compagnon de gauche bougonne quelques instant, avant de s’esclaffer.

- Ah, vous, les humains, il suffit d’une petite escarmouche pour que vous pensiez avoir assisté à une bataille mémorable ! Un jour, il faudra que je te conte les histoires millénaires des clans nains, alors que nous combattions, dans les mines, des créatures dont vous ignorez jusqu’à l’existence ! Saches que le nain que tu as en face de toi a participé à des batailles avant même que ton père ne sache marcher. Et la pire qu’il m’ait été donné de voir a eu lieu sur les terres lointaines d’Albion, peu avant la mort d’Arthur, et l’avènement que ce couard de Tynquelquechose ! Il pleuvait tellement, et l’air était tellement saturé d’humidité verdâtre, que nos armes rouillaient à vu d’œil, et que nous devions frapper régulièrement notre cuir pour combattre la moisissure qui courraient à sa surface ! La meilleure bière naine se serrait transformée en pisse de Valkyn au contact de cet air, tu peux me croire !
Dans un ricanement, il poursuit, la voix basse, le ton de conspirateur.
Mais même leur air vicié n’est imperméable à un bon marteau, et encore moins à celui du seigneur Thor. Et c’est l’odeur des corps carbonisés qui emplit l’atmosphère durant des jours, et c’est depuis lors que les albionnais nomment ce lieu la forêt maudite…

Se dépliant lourdement, son corps grinçant et grondant, l’immense être à leurs cotés se soulève et frappe la neige du rocher lui servant de poing. Dans son étrange langue, mêlée de hurlements bestiaux et d’impact rocailleux, la voix déferlant comme un glissement de terrain, il conte ses batailles, ses chasses, où seule la fureur, la rage et les coups semblent importer. Il ignore déjà, s’il l’avait jamais su, la raison pour laquelle il livrait bataille en ce jour, mais il se rappelle avec précision de chaque mouvement, de chaque bruit, lors que sa gigantesque hache fauchait les rangs des humains, brisant chairs et os de ces créatures si faibles à la peau si fragile. Un rire comme une éruption volcanique fait trembler doucement les sapins aux branches chargées de congères, et il entreprend de mâchonner une bûche, ridicule fétus de paille dans son visage titanesque.

Puis, délicatement, le petit être à leurs cotés, resté muet depuis le début, porte un doigt à ses lèvres d’azur. Le silence se fait, doucement, et, d’une main, il soupèse sa dague, l’air pensif.
L’air claque. Le métal tremble, fiché dans un tronc, derrière eux. Un cœur sépare sa garde de l’écorce.

S’avançant, mi-bondissant mi-clopinant à cause de la hauteur de la couche de neige maintenant vermillon, il escalade le corps, s’aidant de sa cape or et rouge. S’agrippant au griffon qui l’orne, il récupère son bien, et entreprend d’énucléer le sarrasin alors qu’il s’affaisse. Salivant, il pense déjà à la douce friandise qu’il va en tirer…

Moralité : clan Mc Keen, c’est ceux qui en parlent le moins qui en mangent le plus.
Citation :
Se dépliant lourdement, son corps grinçant et grondant, l’immense être à leurs cotés se déplie, et frappe du rocher lui servant de point contre la neige.
La phrase est bizarre.
Il ya une redite. il se deplie, comme ton troll n'est certainement pas plie en 4 (ou alors il rit comme une baleine) ya pas besoin de le faire 2 fois
DE plus ne devrait pas ton lire plutot "et frappe la neige du rocher lui servant de poing" ?
Sinon tu t plante et ca j'en suis sur c poinG et pas poinT
Pour une fois que je vais pouvoir reprendre nof
sinon /clap c'est bien ecrit
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés