Timbrés les rangers ?
Au beau milieu, d'une plaine désertique et abandonnée,
Gis un pauvre ranger, sur son sort apitoyé,
Le long de ses joues, on pourrait contempler,
De nombreuses larmes qui au sol s'écrasaient...
A-t-il perdu son épouse, tant adorée ?
Le soleil de ses nuits, belle comme un ciel étoilé,
Est-elle morte ce soir, en combattant à ses côtés ?
Pleure-t-il de désespoir, d'avoir été abandonné ?
Mais sur ses joues rugueuses, doucement roulent,
De grosses larmes, froides et amères,
Et à ses genoux, lentement elles s'écoulent,
Des larmes de désespoir mêlées à de la colère...
A-t-il perdu un fier compagnon de combat ?
Un ami très cher, qu'il respectait comme son roi,
Un frère d'arme, valeureux mais mort ce jour là,
Pleure-t-il la mort d'un guerrier fier et droit ?
Mais sur ses joues rugueuses, doucement roulent,
De grosses larmes, froides et amères,
Et à ses genoux, lentement elles s'écoulent,
Des larmes de désespoir mêlées à de la colère...
A-t-il perdu son Roi, fier et conquérant ?
Un Roi haut comme trois pommes mais grand comme un géant,
Un Seigneur toujours juste, bon et riant,
Pleure-t-il d'avoir vu son Roi mourant ?
Mais sur ses joues rugueuses, doucement roulent,
De grosses larmes, froides et amères,
Et à ses genoux, lentement elles s'écoulent,
Des larmes de désespoir mêlées à de la colère...
Pleure-t-il d'avoir été profondément blessé ?
Une lame ennemie, l'a peut-être poignardé,
Et il git sur cette plaine, tremblant, tétanisé,
Attend-il que la mort vienne l'emporter ?
Mais sur ses joues rugueuses, doucement roulent,
De grosses larmes, froides et amères,
Et à ses genoux, lentement elles s'écoulent,
Des larmes de désespoir mêlées à de la colère...
Pleure-t-il car son Dieu s'est fait tuer ?
De vils ennemis dans sont royaume sont entrés,
Cachant leur vilenie, sur le Dieu se sont jetés,
Pleure-t-il de n'avoir pas su le protéger ?
Mais sur ses joues rugueuses, doucement roulent,
De grosses larmes, froides et amères,
Et à ses genoux, lentement elles s'écoulent,
Des larmes de désespoir mêlées à de la colère...
Mais non, rien de tout cela n'est vrai,
Toutes ces choses ne sont point arrivées,
Si le ranger pleure, comme un enfant abandonné,
La raison est tout autre, de celles évoquées...
Sur ses genoux repose, un arc brisé,
La belle corde blanche a été coupée,
Sa chasse est finie, le ranger peut rentrer,
Et son arc finira accroché à la cheminée...
Des cheveux d'une Déesse, la corde était tressée,
De l'épée d'un diable, la corde fut tranchée,
Nul ne pourra maintenant la remplacer,
L'arc est inutile, bon à être jeté...
Et le ranger pleure, pleure sans s'arrêter,
Nul ne pourra jamais parvenir à le consoler,
Cette mort, dans son coeur sera à jamais gravée,
Et même si les années passent, elles ne parviendront à l'effacer...
Que faut-il comprendre à cette courte épopée ?
Tout simplement, que si un jour vous apercevez
Un ranger pleurant, comme un enfant abandonné,
Ne songez pas à la mort, quelle affreuse pensée,
Dites-vous seulement, que le valeureux guerrier,
Pleure plus facilement sur la mort de son arme préférée,
Plutôt que sur la mort d'une personne fortement aimée,
Et bien oui, qu'est-ce que vous voulez,
Les ranger sont fous, on ne pourra les changer,
Et que derrière leurs propres éloges de super-guerriers,
Il n'y a, je pense, pas grand chose à tirer.
|